AVIATION COMMERCIAL

Reprise du trafic et transformation des aéroports : interview d’Augustin de Romanet, PDG du groupe ADP

Le magazine l’Usine Nouvelle consacre un entretien avec Augustin de Romanet, le PDG du groupe ADP, qui esquisse un nouveau modèle d’aéroports, conciliant besoins énergétiques et transformation digitale. Alors que la reprise du trafic aérien se confirme, ADP prévoit un retour au trafic de 2019, qui pourrait survenir entre fin 2024 et 2026. Le sujet majeur de ces dernières années reste la prise de conscience écologique : « Le transport aérien ne peut pas survivre s’il ne se décarbone pas » pour Augustin de Romanet. Les projets de transformation s’accélèrent, tel le plan « 2025 Pioneers » vise à la décarbonation des aéroports du groupe, qui doit se préparer à fournir de l’hydrogène et des carburants durables (SAF) aux avions et véhicules. C’est tout le sens d’un partenariat noué avec Airbus et Air Liquide pour anticiper les problématiques de production, de stockage et de ravitaillement de l’hydrogène liquide. Le dirigeant annonce que les billets d’avion finiront inévitablement par augmenter du fait de la transition énergétique, sachant que le coût du carburant représente 25% du prix du billet actuellement. En termes de digitalisation, la feuille de route d’ADP prévoit que 50% des passagers à Paris se voient proposer une facilitation biométrique dans leur parcours d‘ici à 2025. La fin de l’entretien revient sur une possible privatisation du groupe, qui pourrait faciliter sa croissance à l’international. Le PDG se dit néanmoins favorable à ce que l’Etat conserve une minorité de blocage, les aéroports parisiens étant des actifs d’intérêt général. Augustin de Romanet met finalement en garde sur les défis dans le domaine de l’énergie « sujet majeur des vingt prochaines années à venir » et de l’incontournable planification écologique dans ce domaine.

L’Usine Nouvelle du 2 juin

La low-cost Wizz Air résiste aux conséquences de la guerre en Ukraine

La low-cost hongroise Wizz Air, troisième compagnie low-cost européenne, et numéro un sur l’Europe centrale, était la plus exposée aux conséquences de la guerre en Ukraine. Son exercice 2021-2022, clos le 31 mars et publié mercredi 8 juin, affiche une perte, conforme aux prévisions, de 642,5 M€ pour 1,663 Md€ de chiffre d’affaires. « Nous voyons une forte demande pour cet été, mais nous prévoyons une perte d’exploitation au premier trimestre de l’exercice 2022-2023 [d’avril à fin juin, NDLR] », a prévenu son directeur général, Jozsef Varadi. Toutefois, malgré la guerre en Ukraine, Wizz Air prévoit de revenir à 100% de son niveau de productivité d’avant-crise sur l’exercice 2023. La compagnie a confirmé ses commandes d’Airbus, qui devraient lui permettre de passer de 177 A320 et A321 en 2022 à 383 en 2027, et poursuit son expansion. Après avoir ouvert une base d’exploitation à Abu Dhabi fin 2021, le groupe étudie un projet de nouvelle filiale en Arabie saoudite.

Les Echos du 9 juin