Les compagnies ressortent leurs A380 après la crise
Mis progressivement en arrêt avant la pandémie, le « Super-Jumbo » d’Airbus, dont la production a été arrêtée, retrouve les faveurs des compagnies aériennes à l’heure du retour massif des clients. C’est le cas d’Emirates, la compagnie de Dubaï, et plus grosse cliente de l’A380 avec ses 120 exemplaires, qui a relancé l’avion. « Nous en avons déjà remis 70 en service. Les 50 autres sont encore dans le désert », confie Thierry Aucoc, directeur général Europe et Russie d’Emirates. Ces derniers ne devraient pas tarder à reprendre les airs, car « les avions sont pleins », ajoute le cadre dirigeant. Singapore Airlines n’a également pas hésité à relancer ses A380. 9 sont déjà en service, tandis que les 3 derniers achèvent leur visite de maintenance et la remise à neuf de leur cabine. Ce retour en grâce de l’A380 gagne aussi l’Europe. British Airways, a redéployé ses très gros-porteurs long-courriers pour répondre à l’afflux de passagers. Les compagnies Qantas, ANA et même China Southern ont également ressorti des hangars leurs A380. Il génère « de 60% à 70% des résultats d’Emirates », assure Cédric Renard, son directeur général France, et « serait l’appareil le plus rentable » de la flotte. Chez Singapore Airlines, dont il est le navire amiral de la flotte, il est le seul à proposer les fameuses « suites », des cabines privatives avec lit double, portes coulissantes, stores et hublots pour plus d’intimité. En revanche, Air France, Lufthansa ou Thai Airways ont poussé leurs A380 vers la sortie. La compagnie française a même devancé de deux ans l’arrêt, prévu initialement en 2022, de l’exploitation de ses A380. Airbus, qui a arrêté la production de son gros-porteur en 2021, ne compte pas concevoir un A380neo moins gourmand en kérosène. Le constructeur est désormais concentré sur l’A321XLR, un avion monocouloir qui réussit à concilier les performances d’un long-courrier avec les coûts d’un moyen-courrier.
Le Monde du 22 juin