AVIATION COMMERCIALE

Le Directeur de l’IATA juge l’interdiction des vols courts « absurde »

Le Directeur général de l’Association internationale du transport aérien (IATA), Willie Walsh, a dénoncé l’interdiction de l’avion sur les liaisons intérieures desservies en moins de 2h30 en France, lors d’une conférence consacrée aux efforts de décarbonation du transport aérien, à Genève. « C’est une mauvaise décision, qui n’a aucune efficacité », explique le dirigeant. « Même si on éliminait tous les vols de moins de 500 km en Europe, y compris ceux qui ne peuvent être remplacés par des trains comme Dublin-Londres, on supprimerait 24% des vols mais on ne réduirait que de 3,84%, les émissions de CO2 du transport aérien ». Il plaide en revanche pour « une réforme du contrôle du trafic aérien, avec la mise en place d’un ciel unique européen », ce qui permettrait de réduire les émissions de 10% ». Le Directeur général de l’IATA a toutefois reconnu que la décarbonation du secteur se traduira par un renchérissement de l’avion. « Il faut être honnête et reconnaître que la transition énergétique aura un coût et un impact sur la demande. Mais multiplier les taxes dites « environnementales » pour générer des recettes fiscales en limitant l’accès des avions aux plus riches n’est pas une solution pour l’environnement ». Les investissements nécessaires pour permettre au transport aérien d’atteindre la neutralité carbone seraient de l’ordre de 3 000 Md$. L’intégration seule de 10% de carburants d’aviation durable à l’horizon 2030 représenterait un investissement de 250 Md$, qui ne pourra être absorbé par les compagnies aériennes sans une hausse supplémentaire des prix des billets d’avion.

Les Echos du 8 décembre

Le Parlement et le Conseil européen s’accordent pour conserver les vols internationaux exclus des EU-ETS

Les négociateurs européens du Conseil et du Parlement ont trouvé un accord sur la révision du système d’échange de quotas d’émission de gaz à effet de serre (SEQE-UE ou EU-ETS en anglais), mis en place en 2005. Il avait été un temps question d’y inclure les vols internationaux au départ de l’Europe, ces derniers n’ont finalement pas été inclus dans le cadre des ETS. Le cadre des ETS restera donc pour l’instant restreint aux vols intérieurs de l’Espace économique européen (EEA) regroupant les 27 Etats membres de l’Union Européenne, plus le Royaume-Uni et les membres de l’AELE (Association européenne de libre-échange), l’Islande, le Liechtenstein, la Norvège et la Suisse. Les compagnies ayant un réseau étendu craignaient à terme, de devoir payer deux fois, pour les ETS et pour la compensation CORSIA, le système de compensation et de réduction de carbone mis en place dans le cadre de l’OACI (Organisation de l’Aviation civile internationale). Si le système CORSIA est déjà mis en place, il fonctionne encore sur une base volontaire jusqu’en 2026 et ne devrait affecter l’ensemble des vols internationaux qu’en 2027. Pour l’instant, seuls 81 Etats représentant 77% de l’activité aérienne internationale se sont portés volontaires. Dans le cadre de la fin de la gratuité des quotas carbone ETS en 2026, l’accord a aussi approuvé un « système SAF » de tarification des quotas. Les compagnies pourront obtenir une compensation sur le différentiel de prix existant entre les carburants fossiles et les SAF (carburants d’aviation durable).

Air & Cosmos du 9 décembre

Pascal de Izaguirre demande une « prime à la casse » pour les avions

Pascal de Izaguirre, Président de la Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers (Fnam) et PDG de la compagnie Corsair, plaide dans un entretien dans Le Journal du Dimanche, pour une « prime à la casse » à destination des compagnies aériennes afin d’encourager l’achat d’avions neufs. « La transition énergétique est possible. Des solutions techniques existent. Un levier très important est le renouvellement des avions », souligne -t-il. « Nous demandons des systèmes d’incitation fiscale pour accélérer l’achat d’appareils neufs. Il existe des primes à la casse dans d’autres secteurs. Nous souhaiterions un dispositif similaire pour nos flottes ». Pascal de Izaguirre juge par ailleurs que les carburants verts représentent le « principal levier » pour décarboner le secteur mais regrette le manque de production française et donc de carburant non fossile disponible. « La Fnam demande à l’État la mise en place d’un comité de filière biofioul, avec ses différents acteurs, dont les énergéticiens. Il faut mettre en place un mécanisme de soutien à l’achat de kérosène issu de la biomasse, comme il en existe par exemple aux États-Unis », plaide-t-il finalement.

Le Figaro et le JDD du 11 décembre

French bee réceptionne son 2nd A350-1000

French bee a pris livraison de son 2nd A350-1000, immatriculé F-HMIB. Cet appareil a rejoint le 1er A350-1000 de la compagnie et sera également dédié à la ligne de La Réunion, portant sa flotte à 4 Airbus A350-900 et à 2 A350-1000. Il réalisera son 1er vol commercial ce 12 décembre ente Orly et l’aéroport Roland-Garros à La Réunion.

Air Journal du 12 décembre

Lufthansa ne renonce pas à ITA Airways, selon son directeur général

Dans une interview au journal allemand Die Zeit, Carsten Spohr, directeur général de Lufthansa, a affirmé ses ambitions pour « devenir encore plus européen », mentionnant notamment le marché italien. Le rachat d’ITA Airways « ouvrirait de nouvelles perspectives dans le domaine de l’aviation non seulement à Lufthansa, mais aussi à ITA et à l’Italie », estime-t-il. Le dirigeant reste toutefois discret sur ses intentions, indiquant que « la règle d’or de l’économie financière s’applique : on ne parle publiquement d’achat et de vente que lorsque le moment est venu ». Lufthansa a récemment fait face à la défection de ses partenaires en vue du rachat de la compagnie italienne.

La Tribune du 15 décembre

Reportage sur la low-cost Ryanair

Les Echos consacrent un reportage à la compagnie low-cost irlandaise Ryanair, qui augmente son offre cet hiver (en croissance de 10% comparée au trafic pré-Covid), avec la perspective de dégager les plus gros profits annuels de son histoire. Avec 3 000 vols par jour durant l’été 2022, Ryanair apparaît comme le transporteur européen sorti le plus vite de la crise de la Covid. Le groupe est redevenu rentable au printemps dernier et a enregistré fin septembre les plus gros bénéfices semestriels de son histoire, à 1,37 Md€. L’Italie est devenue son premier marché, devant le Royaume-Uni.

Les Echos du 15 décembre