Alors que les carburants durables prennent leur envol chez KLM, sous la pression écologique les ONG et les entreprises du secteur aéronautiques demandent à l’UE une régulation pour une vraie durabilité des carburants synthétiques pendant qu’Airbus et Boeing préparent les technos 2035.
Aérophobie…
L’hebdomadaire Valeurs Actuelles recense les acteurs et les paramètres qui concourent à avoir « la peau de l’avion ». Les écologistes figurent en tête avec le flygskam et des actions très concrètes : manifestations, occupations des lieux ou campagnes de pétitions via des sites comme ‘Stay on the ground’. S’est ajoutée la crise sanitaire et la concurrence féroce que se livre le duopole Airbus-Boeing, « A350 contre 787, A320neo contre 737 Max. Mais la menace pourrait venir de l’apparition de nouveaux constructeurs », tel Comac et son C919. Le Gifas rappelle qu’en France, « sur les 200 000 emplois de la filière, on estime qu’un tiers environ sont menacés, dont la moitié pourraient être sauvés grâce aux mesures de soutien du gouvernement ».
Valeurs Actuelles – 04/02
KLM effectue son premier vol régulier avec du carburant synthétique durable
KLM a effectué son premier vol régulier avec du carburant synthétique durable, d’Amsterdam à Madrid. Le Boeing 737-800 transportait 500 litres de carburant produit par Royal Dutch Shell, ce qui équivaut à plus de 5 % des besoins totaux pour le voyage. KLM a déclaré que ce vol, qui a eu lieu le 22 janvier, était révo-lutionnaire.
Bloomberg – 08/02
ReFuelEU Aviation
Le mois dernier, un front d’ONG vertes comme WWF ou Réseau Action Climat, auxquelles se sont joints Air France-KLM, IAG, easyJet, Finnair et d’autres acteurs du transport aérien, ont appelé l’UE à durcir ses recommandations sur le SAF (carburant d’aviation durable), dans le cadre du projet ReFuelEU Aviation. Ils demandent que la priorité soit donnée aux e-fuels et à ceux produits à partir de déchets agricoles ou forestiers. Ils excluent les carburants produits à partir de cultures vivrières, qui ne seraient donc pas des déchets. Les ONG craignent qu’on ne joue sur les mots pour faire admettre des produits non-durables. C’est le cas du « distillat d’acide gras de palme », un résidu provenant de la transformation de l’huile de palme. Ce distillat est utilisé par Total ou le finlandais Neste, dans la composition de leurs biocarburants. En l’exploitant, les pétroliers dyna-misent le commerce de l’huile de palme, et encouragent indirectement la déforestation dans les pays où elle est produite. Les signataires de l’appel demandent à Bruxelles de profiter du ReFuelEu pour accélérer le développement des « électrocarburants » de prochaine génération, qui devraient prendre le pas sur les bio-carburants.
Financial Times Europe – 04/02
Les énergies vertes, le nouveau ring Airbus vs Boeing
Le nouveau bras de fer entre Airbus et Boeing pourrait désormais se situer sur le terrain des nouvelles énergies. Airbus a fait de l’hydrogène l’axe central de sa stratégie, et a présenté trois projets d’avions zéro-émission avec l’espoir de finaliser un monocouloir mu par cette énergie en 2035. Boeing est sceptique. Sean Newsum, son directeur de la stratégie environnementale : « Si nous devions lancer un avion demain, nous n’utiliserions pas la propulsion à hydrogène car cette technologie n’est pas encore prête ». Boeing l’a déjà tentée avec le planeur Dimona, l’ecoDemonstrator 2012, le drone Phantom Eye et l’avion solaire sans pilote. L’Américain préfère creuser du côté des carburants durables qui ne demandent que des ajustements, non des ruptures technologiques. Airbus est, lui aussi, engagé sur ce front avec ses partenaires, Safran, Air France et Total.
Usinenouvelle.com – 03/02