Archives de catégorie : Newsletter N° 28-Actu Aéro

INTERNATIONAL

L’aéronautique russe tente de rattraper Airbus et Boeing

La Russie s’apprête à certifier son premier avion moyen-courrier civil, le MC21, « 100% made in Russia » depuis plus de vingt ans. Le holding d’Etat United Aircraft Corporation (UAC), OAK en russe, a annoncé jeudi sa fusion avec les avionneurs Sukhoi et MiG, en vue de créer une unique entité en charge de l’ensemble des programmes aéronautiques civils. UAC est rattachée depuis 2018 au consortium industriel public Rostec, et regroupait déjà sous son autorité tous les avionneurs russes (Sukhoi, MiG, Tupolev, Illouchine et Irkut). Toutefois, ces différents avionneurs avaient réussi, jusqu’à présent, à conserver une certaine autonomie. C’est l’avionneur Irkut qui a été chargé de lancer le MC21, ainsi qu’un projet d’avion long-courrier. Son actuel patron, Andrei Boginsky, pourrait se retrouver à la tête d’une UAC renforcée en tant que directeur général. L’objectif affiché par les autorités russes est de constituer un ensemble industriel suffisamment puissant et intégré pour pouvoir rivaliser sur le marché de l’aéronautique civile mondiale, avec Boeing et Airbus.

Les Echos du 3 décembre

Feu vert au redécollage du B737 MAX en Chine

Le régulateur chinois CAAC a publié le 2 décembre une directive de navigabilité (AD) ouvrant la voie à la reprise des vols du B737 MAX dans le pays, sans donner de date. La directive précise les modifications qui devront être apportées par les opérateurs de l’appareil en Chine, concernant notamment la mise à jour du logiciel anti-décrochage MCAS, la modification du routage des câbles de stabilisateurs horizontaux et la formation des pilotes. « Après avoir conduit des études suffisantes, la CAAC considère que ces actions correctives sont adéquates pour corriger cette situation dangereuse », explique le régulateur dans un communiqué.

Ensemble de la presse du 6 décembre

Le fonds financier 777 Partners commande 30 B737 MAX

Le fonds financier américain 777 Partners a passé commande pour 30 B737 MAX supplémentaires le 7 décembre, principalement des B737-8, mais aussi la version ultra low-cost B737-8-200. La valeur du contrat est évaluée à 3,7 milliards de dollars. Il s’agit de la quatrième commande du fonds financier auprès de Boeing pour ce type d’appareil depuis le début de l’année, avec un total de 68 appareils achetés depuis le début 2021.

Ensemble de la presse du 8 décembre

AVIATION COMMERCIALE

United Airlines a effectué un vol commercial en utilisant un carburant 100% durable

A l’occasion d’une nouvelle liaison entre Washington et Lagos (Nigéria), la compagnie aérienne United Airlines a opéré le premier vol passager au monde alimenté à 100% par du biocarburant d’aviation durable (SAF) dans un de ses deux moteurs, à bord d’un Boeing 737 MAX. Ce vol, effectué en partenariat avec Boeing, CFM International, Virent et World Energy, a relié les Etats-Unis au Nigéria, après 5 ans d’absence de United au Nigéria. La compagnie aérienne a annoncé que d’autres entreprises, parmi lesquelles Microsoft, Salesforce et Visa, avaient rejoint l’Alliance Eco-Skies, une initiative visant à acheter collectivement 7,1 M de gallons de SAF cette année. United s’est déjà engagée à acheter près de deux fois la quantité de SAF que celle annoncée publiquement par l’ensemble des compagnies aériennes dans le monde.

Air Journal du 2 décembre

Augustin de Romanet (Groupe ADP) : « Nous prévoyons 90% de retour à la normale en 2024 »

Augustin de Romanet, PDG du Groupe ADP, s’est exprimé devant la presse jeudi 2 décembre, et sur France Inter samedi 4 décembre. Il s’est montré confiant quant à la réduction du trafic aérien, face à l’apparition du variant Omicron de la Covid-19. « Que le trafic s’affaiblisse de nouveau sensiblement, c’est possible même si ce n’est pas ce que j’observe aujourd’hui » a-t-il jugé. Actuellement, les aéroports parisiens fonctionnement « aux deux-tiers de leur activité normale », précise-t-il. « Nos prévisions consistant à estimer que le trafic rejoindra l’asymptote des 100% entre 2024 et 2025 demeurent valables. Nous prévoyons 90% de retour à la normale en 2024 et, pour les 100%, on ne sait pas trop, entre 2025 et 2027 », indique le dirigeant.

France Inter du 4 décembre, Le Monde et La Tribune du 3 décembre

L’aéroport de Roissy-CDG poursuit sa transformation

L’aéroport de Roissy-CDG a poursuivi ses investissements pendant la crise sanitaire. Les travaux de transformation concernent notamment le terminal 1, le plus ancien. L’aéroport offrira davantage de capacité fin 2023 qu’en 2019. Le Groupe ADP prévoit d’atteindre la neutralité carbone dès 2030 pour ses 28 aéroports, et d’accompagner les compagnies aériennes dans leur transition énergétique, en assurant leur approvisionnement en carburant d’origine non fossile, voire en hydrogène. Une volonté qui pourrait aboutir à transformer Roissy-CDG en site de production d’hydrogène et d’électricité décarbonée : « d’ici dix à quinze ans, la compétitivité d’un aéroport sera également fonction de sa capacité à offrir un mix énergétique », souligne le directeur général d’ADP, Edward Arkwright. L’aéroport a aussi vocation à devenir un véritable « hub » intermodal avec le train, « la huitième gare parisienne », indique Edward Arkwright.

Les Echos du 7 décembre

COMPETITIVITE

Safran s’inspire de l’automobile pour produire ses moteurs électriques

Safran va ouvrir au deuxième trimestre 2022 une ligne d’assemblage automatisée pour sa gamme de moteurs électriques ENGINeUS. Celle-ci sera inspirée des méthodes de l’automobile. Le motoriste table sur une centaine d’exemplaires produits l’an prochain, et l’emplacement de la nouvelle installation industrielle n’est pas encore défini. Avec cette gamme de moteurs électriques, Safran espère gagner du terrain sur le segment de l’électrification des petits aéronefs, des drones de grande taille et des appareils électriques à voilure fixe en passant par les avions à décollage et atterrissage vertical (VTOL). « Cette ligne sera largement inspirée des méthodes issues de l’automobile, confirme Hervé Blanc, directeur général de la division systèmes électriques de Safran Electrical & Power. Nous avons développé des technologies produits modulaires qui vont permettre un haut niveau d’automatisation de la production ». Cette quête de compétitivité permettra aussi à Safran de soutenir la relance du niveau de production, et de rester ambitieux en matière d’électrification des petits aéronefs.

L’Usine Nouvelle du 2 décembre

DEFENSE

Le drone de combat furtif RQ-180 officiellement dévoilé

Dans une vidéo publiée récemment, l’US Air Force a dévoilé ce qui pourrait probablement être le drone de combat le plus important de sa génération : le RQ-180. Appartenant à la classe des drones HALE (haute altitude longue endurance), le RQ-180 afficherait une autonomie approchant les 36 heures, un double système de propulsion avec entrée d’air dorsale, et une cellule fortement similaire à celle du X-47B sans empennage arrière. Dans la vidéo, l’USAF révèle les premières images de ce qui pourrait être le RQ-180, surnommé « White Bat » (chauve-souris blanche). USAF a d’ailleurs recréé en 2019 le 74e escadron de reconnaissance sur la base aérienne de Beale (Californie) avec un insigne représentant une chauve-souris blanche. Le concept de furtivité a été très largement exploré aux Etats-Unis pour les bombardiers stratégiques tels le B-2A Spirit de Northrop ou le F-117 de Lockheed Martin, puis pour les chasseurs comme le F-22, les premiers drones mis en service autour des années 2000 devaient surtout permettre une bonne permanence sur zone.

Air & Cosmos du 2 décembre

Le spatial-militaire, un nouveau champ de bataille

Tandis que les tensions dans le domaine spatial s’accroissent à l’échelle mondiale, la France a investi résolument dans le secteur, ambitionnant de devenir la seconde puissance militaire occidentale du domaine, derrière les Etats-Unis. Dans cette optique, le Commandement de l’Espace (CDE), créé en 2019, a lancé plusieurs chantiers ambitieux pour permettre à la France de disposer, en 2025, d’une liberté d’action et d’assurer la défense de sa souveraineté dans le domaine spatiale. Aussi, la doctrine, la stratégie capacitaire, l’organisation et la création d’expertises constituent les quatre axes qui ont structuré les travaux de l’état-major du CDE. Interviewé par Air & Cosmos, le général Friedling, premier commandant du CDE, détaille les différents défis que la France et ses armées doivent relever afin de conserver leur rang et d’améliorer sans cesse leurs capacités. La France est en effet la deuxième force spatiale de l’OTAN, et considérée comme l’« allié le plus capable des Américains dans ce domaine », selon le général Friedling.

Air & Cosmos du 3 décembre

Entretien avec Éric Trappier : « Le Rafale, c’est la France qui gagne »

Éric Trappier, PDG de Dassault Aviation, accorde un entretien au Figaro, et s’est exprimé ce matin sur RTL. Il relève que le contrat signé par les Émirats arabes unis vendredi 3 décembre, pour l’acquisition de 80 Rafale, confirme la maturité de l’avion et les atouts stratégiques de la France. « Il s’agit du plus gros contrat de l’histoire de Dassault Aviation. Cette commande constitue une réussite française, un succès de « l’équipe France ». Le Rafale, c’est la France qui gagne », souligne-t-il. L’avion de combat est devenu une référence : « les performances du Rafale et sa capacité d’évoluer, ainsi que la qualité de la relation stratégique entre la France et les pays qui ont choisi l’avion de combat français, expliquent les succès à l’international, depuis la première commande signée en 2015 avec l’Égypte », explique-t-il. Les EAU ont opté pour le Rafale au standard F4, « qui est en cours de développement en vue d’une entrée en service au sein des forces françaises entre 2023 et 2027. C’est pourquoi les livraisons aux EAU sont programmées entre 2027 et 2031 ». Les retombées du contrat seront considérables pour l’industrie française : « pour nos partenaires Safran et Thales ainsi que les 400 entreprises françaises, de toutes tailles, qui travaillent pour le programme Rafale, ce nouveau contrat constitue une très bonne nouvelle. Il va nourrir leur activité […] Ce contrat va déclencher une remontée en puissance de notre cadence de production, qui va passer progressivement de 1 à 2 Rafale par mois. Ce doublement des cadences aura bien sûr un impact positif sur les effectifs dédiés à la production du Rafale dans notre écosystème ». Interrogé sur le programme SCAF, Eric Trappier estime que les succès du Rafale sont de nature à conforter la position française, en particulier dans le cadre de l’avion de combat de nouvelle génération (NGF) dont Dassault Aviation est le maître d’œuvre : « La France doit être leader du SCAF. Ses armées ont la plus grande expérience sur les théâtres d’opérations et Dassault Aviation est le plus compétent dans l’aviation de combat. Le NGF est un sujet crucial dans une Europe de la défense souveraine, qui est en construction », rappelle-t-il.

Le Figaro du 4 décembre et RTL du 6 décembre

Des milliers d’embauches attendues en France après la commande de 80 Rafale par les Emirats arabes unis

Les 80 Rafale commandés par les Emirats arabes unis, qui doivent être livrés entre 2027 et 2031, garantissent la pérennité de la chaîne de production de l’avion de combat de Dassault Aviation jusqu’en 2031. Quelque 400 entreprises françaises sont impliquées dans la production de l’appareil, construit par le groupement d’intérêt économique GIE Rafale, regroupant Dassault Aviation, MBDA, Thales et Safran. Thales et ses sous-traitants fournissent ainsi le radar, les systèmes électroniques embarqués ou encore Spectra, système de protection de l’avion. Safran et ses fournisseurs apportent les deux moteurs M-88 de l’appareil, le train d’atterrissage, le siège éjectable, le système de navigation inertielle (qui permet le repérage hors signal GPS) ou encore les câblages électriques.

La Tribune, L’Usine Nouvelle et Ensemble de la presse du 6 décembre

Le consortium SAMI (Saudi Arabian Military Industries) signe des accords avec Airbus et Figeac Aéro pour la création de deux coentreprises

Saudi Arabian Military Industries (SAMI), consortium d’Etat des industries militaires d’Arabie Saoudite, a annoncé samedi la signature d’un accord avec Airbus pour la création d’une coentreprise spécialisée dans la maintenance de l’aéronautique militaire. La part de SAMI s’élèvera à 51%, celle d’Airbus à 49%. SAMI a également annoncé la création d’une autre coentreprise avec Figeac Aéro, en partenariat avec Dussur (Saudi Arabian Industrial Investments Company). La SAMI FIGEAC AÉRO Manufacturing LLC (SFAM) vise à construire en Arabie Saoudite une usine de production de pièces d’aérostructures de haute précision. La participation de SAMI s’élèvera à 60%, contre 40% pour le groupe français. Cet accord a été signé par Walid Abukhaled, CEO de SAMI, et Jean-Claude Maillard, PDG de Figeac Aéro. La coentreprise a pour objectif de « développer les capacités industrielles de l’Arabie Saoudite en matière d’aérostructures, de former des ingénieurs et des techniciens locaux pour travailler dans le cadre du projet et de favoriser l’implantation d’acteurs du secteur aéronautique militaires et civiles conformément à la Vision 2030 du Royaume. Les premières pièces produites seront des éléments en alliage léger (aluminium) et métaux durs (titane) », indique Figeac Aéro.

L’Usine Nouvelle et Les Echos Investir du 6 décembre

Les ventes des 100 plus grands groupes d’armement au monde ont augmenté en 2020

Le chiffre d’affaires des 100 plus grands groupes mondiaux du secteur de la défense a atteint en 2020 un nouveau sommet de 531 Md$ (470 Md€), dont plus de la moitié par les entreprises américaines, selon un rapport de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri) publié lundi 6 décembre. Cela représente une hausse de 1,3% sur un an de leurs ventes d’armement et de services militaires, alors que dans le même temps l’économie mondiale a chuté de plus de 3%, souligne l’organisme de recherche. Derrière les 41 entreprises américaines du top 100 et leur part de 54%, 26 sociétés européennes ont comptabilisé 21% des ventes totales. Suivent la Chine (13% du total, avec 5 entreprises) et la Russie (5%, 9 entreprises). En comptant séparément les pays européens, la Chine est le deuxième pays et le Royaume-Uni le troisième (7 entreprises, 7,1%), devant la Russie (9 sociétés, 5%) et la France (6 entreprises, 4,7%). « La progression de la Chine comme un producteur majeur d’armement a été tirée par sa volonté de devenir plus auto-dépendante dans sa production et du fait de programmes ambitieux de modernisation » de ses armées, souligne le Sipri.

Le Monde du 6 décembre

L’Espace : enjeux d’un « nouveau champ de bataille »

Air & Cosmos consacre un dossier au « nouveau champ de bataille » spatial. Le Général Friedling, Commandant du Commandement de l’Espace (CDE), le Général Mille, chef d’Etat-Major de l’Armée de l’Air et de l’Espace, et Philippe Duhamel, Directeur général de Thales Systèmes de Défense, accordent chacun une interview au magazine. « La France est déjà la deuxième force spatiale de l’OTAN et les Etats-Unis nous considèrent comme leur allié le plus capable dans ce domaine », souligne le Général Friedling, qui détaille les objectifs de la feuille de route « Maîtrise de l‘Espace » présentée à la ministre des Armées, Florence Parly, en juillet 2021 : « trois cercles structurent cette approche : le cœur souverain, le cœur étendu et le complément capacitaire », précise-t-il. Cette feuille de route prévoit notamment la montée en puissance du commandement (C2) des opérations spatiales, indique le Général Mille, ainsi que le Programme à effet majeur ARES (Action et Résilience dans l’Espace). « L’innovation est très présente au sein du CDE», se félicite le général Mille, qui alerte : « les rivalités de puissance sur Terre se projettent désormais dans l’espace ». Philippe Duhamel (Thales) explique quant à lui : « la guerre électronique est un domaine critique pour la défense de notre pays ». Il revient sur la contribution de Thales au programme CERES (CapacitÉ de Renseignement Électromagnétique Spatiale), dont le groupe réalise la charge utile et le segment sol utilisateur.

Air & Cosmos du 3 décembre

Le Rafale, « une réussite française » : entretien avec Eric Trappier

Ce mercredi 8 décembre matin, Eric Trappier, PDG de Dassault Aviation, était invité sur BFM Business. Il a évoqué notamment les raisons du succès du Rafale, saluant « une réussite française », qui repose à la fois sur « une spécificité française, stratégique, politique et diplomatique », et sur « une réussite technologique, la réussite de Dassault Aviation, basée sur les compétences, l’excellence technologique ». Interrogé sur le carnet de commandes de la branche aviation d’affaires de Dassault Aviation, Eric Trappier s’est félicité de la hausse des ventes pour les avions d’affaires : « les sociétés ont besoin de voyager, de manière flexible, efficace et sûre », souligne-t-il. La crise sanitaire a eu pour conséquence un épuisement du marché de l’occasion, entraînant la hausse des ventes d’avions neufs : « En 2021, le carnet de commande sera meilleur qu’en 2020 et de loin », se félicite le dirigeant.

BFM Business du 8 décembre

Airbus donne des précisions sur la version Mk III de l’hélicoptère Tigre

Matthieu Louvot, Executive Vice-President Programs au sein d’Airbus Helicopters, a détaillé la semaine dernière les améliorations apportées dans le cadre de la mise à niveau Mk III de l’hélicoptère Tigre, lors d’un point de presse annuel qui s’est déroulé à distance depuis Munich, en Allemagne. La modernisation prévue comprend notamment des mises à niveau de l’avionique, des systèmes de détection et de gestion des armes, un nouveau système de guerre électronique numérique (EWS), un armement à plus longue portée et plus performant, la connexion à des UAV (véhicules aériens sans pilote) et une liaison de données avancée. La protection du Tigre bénéficiera de nouvelles contre-mesures afin de renforcer l’ensemble de détecteurs (alerte radar et laser de Thales systèmes Aéroportés, détecteurs de départs missiles DDMAN/AAR-60 d’EADS-LFK) associés aux lance-leurres Saphir M de MBDA.

Air & Cosmos du 8 décembre et Infodefensa du 4 décembre

Financement des industries de défense : des députés français déposent une résolution alertant sur les projets de « taxonomie » et d’« écolabel » de l’Union européenne

Mercredi 8 décembre, les députés En marche! et LR ont déposé en commission des Affaires étrangères et européennes, à l’Assemblée nationale, une résolution commune pour alerter sur les projets de « taxonomie » et d’« écolabel » portés par l’Union européenne. Ces projets ont pour objectif la notation des secteurs économiques en fonction de leur impact environnemental et de leur compatibilité avec les projets politiques de réduction des émissions de CO2. Une intention qui risque par ricochet de compromettre l’activité des industries de défense, alertent les députés. A la veille du début de la présidence française de l’UE, ils demandent au gouvernement « de peser de tout son poids » pour défendre auprès des institutions européennes les intérêts des industries de défense française et européenne. « L’outil fonctionnant de manière binaire – soit l’activité est complètement verte, soit elle ne l’est pas du tout -, l’exclusion d’une activité de la taxonomie a un effet potentiel désastreux sur le financement du secteur en cause », écrivent les élus. Les grands groupes devraient peu en souffrir, mais les PME pourraient être fragilisées. Or « la vigueur de notre base industrielle et technologique de défense (BITD) constitue une condition sine qua non de notre autonomie stratégique, et, in fine, de notre souveraineté », souligne la résolution. « La capacité de financement des entreprises de la BITD joue un rôle déterminant : un affaiblissement de cette capacité conduirait à leur disparition progressive et à la prise de contrôle par des acteurs étrangers de nos actifs et compétences stratégiques, menaçant directement notre souveraineté », est-il précisé. Le Figaro rappelle les propos tenus par Éric Trappier, PDG de Dassault Aviation, dans un entretien accordé le 3 décembre au quotidien : « La Commission européenne ne doit pas se tromper de combat. Elle ne doit pas confondre la transition énergétique, l’effort en faveur de l’environnement et le verdissement de l’industrie – des politiques que nous soutenons – avec le refus de soutenir l’énergie nucléaire civile, qui est décarbonée, et l’industrie de défense, qui est gage de souveraineté », a-t-il déclaré.

Le Figaro du 9 décembre

Nouvelle coalition au pouvoir en Allemagne : des conséquences pour la défense européenne ?

L’Usine Nouvelle relève que les trois partis formant le nouveau gouvernement allemand affirment dans leur contrat de coalition vouloir promouvoir une « politique offensive de désarmement ». Le contrat de coalition signé entre les trois partis allemands, socio-démocrates, écologistes et libéraux, ne fait pas mention des programmes européens d’armement. Si l’idée d’une « coopération renforcée » entre l’UE et l’OTAN est bien présente, le terme « défense européenne » fait défaut, observe le magazine ; les partenaires promeuvent en revanche « une politique restrictive en matière d’exportations d’armes ». Le social-démocrate Olaf Scholz, élu chancelier mercredi 8 décembre par le Bundestag, doit rencontrer le Président de la République française le 10 décembre en visite officielle à l’Elysée, un rendez-vous lors duquel les deux dirigeants pourraient évoquer, notamment, le sujet de la défense européenne.

L’Usine Nouvelle du 9 décembre

ESPACE

Le Sentinel-6B d’Airbus Defence and Space entre en phase de test approfondis

Airbus a achevé Sentinel-6B, le deuxième satellite de surveillance des océans du programme européen Copernicus, et le teste à présent de manière approfondie au cours des six prochains mois. La mission Copernicus Sentinel-6 fournit déjà des mesures de haute précision de la topographie des surfaces océaniques grâce au premier des deux satellites, Sentinel-6A, lancé en novembre 2020. Les deux satellites de la mission sont construits pour mesurer la distance à la surface de la mer avec une précision de quelques centimètres. Leur objectif est d’enregistrer les variations du niveau de la mer et d’analyser et d’observer les courants océaniques, précise Airbus Defence and Space. En raison du réchauffement climatique, le niveau des mers augmente actuellement de 3,3 millimètres par an en moyenne, ce qui peut avoir des conséquences dramatiques pour les pays dont les côtes sont densément peuplées. Sentinel-6, qui fait partie du programme européen Copernicus, est également le fruit d’une collaboration internationale entre l’ESA, la NASA, la NOAA et Eumetsat.

Zone-Bourse.com du 6 décembre

Thales Alenia Space : le projet robotique EROSS récompensé par le Trophée des Etoiles de l’Europe 2021

A l’occasion de la 9ème édition du trophée des Etoiles de l’Europe, qui a eu lieu le 2 décembre à Paris en présence de Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, le projet EROSS (European Robotic Orbital Support Services) a été récompensé. Il s’agit d’un projet Horizon 2020 de la Commission Européenne, conduit sous la responsabilité de Thales Alenia Space, en coopération avec 10 partenaires européens. Il consiste à développer les briques technologiques de base de véhicules spatiaux destinés à l’« On-Orbit Servicing », qui seront chargés d’effectuer un large éventail d’opérations en orbite, parmi lesquelles l’inspection d’une cible, la manipulation robotique, l’extension de la vie opérationnelle d’un satellite, le ravitaillement en orbite, ou la désorbitation de débris spatiaux. Les « Étoiles de l’Europe » visent à valoriser les équipes françaises qui ont choisi l’Europe pour développer leurs recherches et s’ouvrir à l’innovation. Ce trophée récompense les coordinatrices et coordinateurs de projets européens de recherche et d’innovation, portés par une structure française.

Zone-Bourse.com du 6 décembre

ArianeGroup va développer un microlanceur réutilisable à l’horizon 2026

Le ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance, Bruno Le Maire, en déplacement sur le site ArianeGroup de Vernon (Eure) pour présenter la nouvelle stratégie spatiale française, a annoncé lundi 6 décembre qu’ArianeGroup allait développer un microlanceur réutilisable. Ce lanceur, baptisé « Maïa Space », « doit être opérationnel en 2026 », a indiqué le ministre. Il concrétise les engagements pris par Emmanuel Macron lors de la présentation en octobre de son programme France 2030, prévoyant de consacrer 1,5 Md€ à l’espace. « L’Europe a manqué le virage du lanceur réutilisable, nous n’y avons pas cru, nous avons pris du retard par rapport à nos partenaires américains qui ont développé SpaceX et Falcon 9 », a indiqué Bruno Le Maire. « Nous allons rattraper un mauvais choix stratégique pris il y a dix ans, pour qu’enfin la France et l’Europe aient un lanceur réutilisable ». Le futur lanceur pourra embarquer des satellites pesant entre 500 kilos et une tonne, pour les placer entre 200 et 2 000 kilomètres de la Terre. L’industrialisation de Maïa Space sera faite à Vernon, avec une centaine d’emplois supplémentaires, selon Bruno Le Maire. Le lanceur sera équipé du moteur Prometheus, et devrait être basé sur le démonstrateur d’étage réutilisable Themis. « Nous avons mis un coup d’arrêt à ce dans quoi l’Europe était en train de s’engager : la division, la rivalité et, dans le fond, l’affaiblissement de tous les acteurs spatiaux européens, pour rassembler nos forces, faire une division du travail et des compétences qui sera plus efficace », a précisé le ministre. « Cela nous met en ordre de marche pour pouvoir rivaliser avec [les acteurs] américains et bientôt chinois ». Chaque pays partenaire préférera le futur lanceur européen pour ses lancements dits institutionnels (militaires, scientifiques) aux lanceurs américains. Si ArianeGroup développe seul sa gamme de lanceurs comprenant le lanceur lourd Ariane 6 et le microlanceur Maïa, le créneau des microlanceurs réutilisables pouvant embarquer des satellites de quelques dizaines de kilos à 500 kilos sera, lui, ouvert à la concurrence. Dans le cadre de France 2030, un appel à projets sera lancé d’ici la fin de l’année auprès de startups et de PME. « Nous apporterons des financements, du soutien technique, du soutien technologique, et nous garantirons les premières commandes », a affirmé Bruno Le Maire.

Ensemble de la presse du 7 décembre

L’ESA choisit Airbus Defence and Space pour la mission d’exploration d’exoplanètes Ariel

L’Agence spatiale européenne (ESA) a signé un contrat avec Airbus Defence and Space pour la construction de la mission Ariel (Atmospheric Remote-sensing Infrared Exoplanet Large-survey). Airbus Defence and Space dirigera le consortium industriel européen composé de plus de 60 contractants pour la construction du satellite et apportera son expertise et son soutien à l’ESA pour le développement du module de charge utile. Ariel, mission du programme Cosmic Vision de l’ESA, étudiera la composition des exoplanètes, leur formation et leur évolution, en surveillant un échantillon diversifié d’environ 1 000 planètes extrasolaires dans les longueurs d’onde visibles et infrarouges. Il s’agit de la première mission dédiée à la mesure précise de la composition chimique et des structures thermiques des exoplanètes en transit. Le contrat est évalué à environ 200 millions d’euros. « Airbus possède une vaste expérience dans la conduite de missions scientifiques révolutionnaires, notamment JUICE, Gaia, Solar Orbiter, LISA Pathfinder et CHEOPS, sur lesquelles nous nous appuyons pour la dernière mission scientifique de l’ESA, Ariel », a déclaré Jean-Marc Nasr, responsable des systèmes spatiaux au sein d’Airbus Defence and Space.

Boursorama du 8 décembre

23 dirigeants de la filière spatiale française lancent la coalition SpacEarth Initiative, qui vise à promouvoir les apports du spatial, « au service de la vie sur Terre »

23 industriels de la filière spatiale française, maîtres d’œuvre, équipementiers et startups, s’expriment dans La Tribune, attirant l’attention sur l’impact crucial de l’espace, au quotidien, pour les citoyens. « Avec les transitions sociétales et environnementales à l’œuvre, nous avons plus que jamais besoin de l’espace. Qui sait en effet que la moitié des mesures utilisées pour prévoir les évolutions du climat viennent des satellites ? », interrogent-ils, soulignant que « chacun d’entre nous utilise près de 40 satellites dans son quotidien ». Les dirigeants de la filière ont travaillé au sein du GIFAS pendant plusieurs mois pour définir le projet commun SpacEarth Initiative. Appelant à « être fiers de notre filière stratégique », ils soulignent l’excellence industrielle, les « compétences, implantées essentiellement en France et en Europe », et la « très forte compétitivité » de la filière française. « Nous pouvons renforcer notre position de leader au niveau international mais surtout imposer notre approche centrée sur les besoins sur Terre », déclarent-ils, insistant sur la nécessité, pour les pays de l’Union européenne, d’avancer de concert dans le secteur spatial : « nous ne pouvons pas agir seuls : une vision à long terme et partagée des décideurs européens est essentielle ». Se félicitant de la place accordée au spatial par le plan France 2030, ils appellent à concrétiser les objectifs fixés, notamment en matière de lancement, de satellites et de traitement de la donnée, « les trois étant consubstantiels ». La présidence française de l’Union européenne en 2022 et la tenue de la conférence ministérielle de l’Agence Spatiale Européenne en octobre « constituent deux moments clés à ne pas manquer ; des décisions déterminantes y seront prises pour les décennies à venir. Pour notre avenir à tous, et pour assurer notre indépendance, ne ratons pas ces rendez-vous », conclut le texte. Les dirigeants d’Airbus Defence and Space, Thales Alenia Space, ArianeGroup, Dassault Aviation, Safran, Sodern, Hemeria, Air Liquide, CS Group, Groupe ADF, Axon’Cable, Lynred, Radiall, Soditech, Comat, Sophia Engineering, Sereme, Latécoère, Eiffage Energie Systems-Clemessy, SpaceAble, AddUp, Venture Orbital Systems et ThrustMe, maîtres d’œuvre, équipementiers et startups, sont signataires.

La Tribune du 9 décembre