Archives de catégorie : Newsletter Actu Aéro N°103

UKRAINE

La Belgique ne livrera pas d’avions F-16 à l’Ukraine

La Belgique, membre de la coalition de 11 pays européens qui forment désormais de futurs pilotes de chasseurs bombardiers F-16 américains, a fait savoir qu’elle ne livrera pas d’appareils à l’armée ukrainienne. Lundi 4 septembre, le lieutenant général Frédéric Goetynck, chef du département des ressources matérielles de la défense belge, a fait savoir : « nos appareils ont trop d’heures de vol et on ne peut envoyer en Ukraine des appareils que nous pouvons plus utiliser nous-mêmes ». Le 20 août, le président ukrainien s’était réjoui que les Pays-Bas et le Danemark promettent de lui céder des avions de ce type. Les autorités belges soulignent, en revanche, que le pays entend bien assumer l’entraînement des pilotes ukrainiens et mobiliser son industrie pour la remise en état d’avions que d’autres pays livreront à Kiev. La Belgique dit, par ailleurs, vouloir poursuivre son aide militaire à l’Ukraine. Le pays devrait désormais dépenser 7 Md€ pour que ses réserves de munitions atteignent les normes fixées par l’OTAN, a souligné Frédéric Goetynck.

Le Monde du 8 septembre

EMPLOI

L’industrie recrute en Auvergne

Le Pôle Formation Auvergne, qui regroupe le centre de formation des apprentis de l’industrie d’Auvergne et l’AFPI Auvergne, organise ses portes ouvertes ce mercredi 6 septembre sur ses centres de Clermont-Ferrand et de Montluçon. Les personnes à la recherche d’une formation, les jeunes pour l’apprentissage ou les personnes en reconversion professionnelle ou demandeurs d’emploi, aux métiers de l’industrie pourront découvrir les offres de contrat en alternance, ainsi que les formations qui s’y associent au CFAI d’Auvergne. Elles pourront découvrir les techniques d’installation, mais aussi rencontrer des apprentis, les équipes pédagogiques, ainsi que des entreprises recherchant leurs futurs apprentis. L’ambition régionale est de créer 30 000 emplois industriels dans les secteurs stratégiques. À l’échelle de l’Auvergne, les prévisions de recrutement pour 2022-2023 des entreprises de la métallurgie sont de 3 917 emplois. Actuellement, 1 016 industriels emploient 24 644 salariés en Auvergne, répartis sur des filières telles que la métallurgie, l’aéronautique, le spatial et la Défense. Le Pôle Formation Auvergne souligne que lorsqu’un emploi est créé dans l’industrie, 3 emplois sont créés dans les autres secteurs.

La Montagne du 6 septembre

INNOVATION

Sabine Klauke détaille la stratégie d’Airbus pour concevoir le premier avion à hydrogène

Sabine Klauke, la directrice de l’innovation d’Airbus, revient sur la stratégie hydrogène du groupe pour l’Usine Nouvelle. Elle explique notamment qu’Airbus va faire mûrir ses 2 solutions que sont la pile à combustible et la turbine conventionnelle, avant de prendre une décision vers 2027-2028 et de trancher. « Dans le cas du moteur à combustion d’hydrogène, différents motoristes sont en train de procéder à des tests. Ce type de moteur continuera de créer des traînées de condensation dont nous devons évaluer l’impact », explique-t-elle. Pour ce qui est de la pile à combustible, ayant l’avantage de n’émettre ni CO2 ni Nox, Airbus a construit 6 modules de 200 kW couplés ensemble pour faire des tests électriques, à fortes tensions proches de 800 volts. Sabine Klauke rappelle : « Il faudra que notre choix soit techniquement viable et avec une chaîne énergétique efficace, sans oublier la robustesse industrielle et la viabilité économique ». L’objectif du constructeur est bien de constituer un concept de famille qui peut croitre avec le temps. « Mais c’est déjà un défi de développer un premier appareil » prévient-elle. Demain, les ailes seront plus longues et plus fines qu’aujourd’hui. « Nous travaillons également sur des concepts d’ailes actives, plus aérodynamiques. Cela nécessitera une plus grande digitalisation des systèmes de l’avion, dans la mesure ou des capteurs transmettront en direct les données à une chaîne automatisée pour prendre des décisions rapides et modifier la géométrie de l’aile », détaille la directrice de l’innovation, qui insiste finalement : « Il faut dès le départ que l’architecture de l’avion soit pensée pour son industrialisation ».

L’Usine Nouvelle du 6 septembre

DÉFENSE

Le succès du Rafale « va durer un certain temps » selon Eric Trappier

« Le moment Rafale va durer. Il va durer un certain temps », a estimé mardi 29 août dernier Eric Trappier sur BFM Business. Le Rafale « répond aux besoins des armées qui l’achètent » et « la géopolitique est en faveur de la France » a-t-il poursuivi. Eric Trappier a fixé à ses équipes 2 objectifs prioritaires à l’international pour la fin d’année : terminer les négociations avec l’Inde sur les Rafale Marine, qui devraient être armés avec des missiles indiens, et obtenir la mise en vigueur de la 3ème tranche du contrat Rafale en Indonésie (18 appareils restants sur les 42 commandés pour un montant de 8,1 Md€ hors armement). Le ministre de la Défense indonésien, Prabowo Subianto, aurait déjà obtenu le financement pour mettre en vigueur les 18 Rafale restants d’ici à la fin de l’année 2023. Il a également finalisé l’achat des 12 Mirage 2000-5 du Qatar. En revanche, en Inde, la mise en vigueur du contrat des 26 Rafale Marine, annoncée le 13 juillet à Paris par le Premier ministre indien Narendra Modi, semblerait hors d’atteinte avant la fin de l’année, et ne pourrait pas être comptabilisée dans le carnet de commandes de Dassault Aviation en 2023. A court terme, les ventes à l’export du Rafale vont dépasser celles du Mirage 2000 (286 appareils vendus). A ce jour, Dassault Aviation et la France ont vendu de façon ferme 267 Rafale, dont 24 d’occasion (55 en Égypte, 36 au Qatar, 36 en Inde, 24 en Grèce, dont 12 d’occasion, 80 aux Émirats arabes unis, 12 d’occasion à la Croatie et 24 à l’Indonésie). En ajoutant les 18 Rafale en Indonésie et les 26 Rafale Marine en Inde, l’avion de combat tricolore se sera vendu à 311 exemplaires. Plus que le Gripen suédois (102 exemplaires) et le Typhoon du consortium Eurofighter (151), voire le Super Hornet de Boeing (48). Il reste également plusieurs prospects sérieux en Colombie, en Serbie, en Irak, au Qatar et en Égypte. Enfin, Dassault Aviation compte sur le ministère des Armées pour contractualiser 42 Rafale, dont 20 appareils devront être livrés entre 2027 et 2030. Soit 30 Rafale prévus de longue date (tranche 5) plus les 12 appareils pour compenser les appareils d’occasion vendus à la Croatie. Ce qui portera à 137 le nombre de Rafale dans la flotte de l’armée de l’Air et de l’Espace. Au total, Dassault Aviation pourrait vendre entre 78 et 104 Rafale en 2023 : 36 en Indonésie, voire 26 en Inde, et 42 en France.

La Tribune du 5 septembre

La PME Pierre Pezet profite du dynamisme du secteur de la Défense

La PME Pierre Pezet, spécialisée dans la fabrication de pièces mécaniques de précision (intérieurs pour cabines et planches de bord, sièges, capteurs, etc.), profite de la relance du secteur aéronautique, après avoir souffert de la crise du Covid-19. Parmi les mesures mises en œuvre, le président Christophe Pezet a notamment procédé au rapatriement de l’activité sur un seul site et au chômage partiel. L’entreprise a aussi intégré le dispositif France Relance pour investir dans de nouvelles machines afin de réduire les coûts de fabrication et d’élargir son champ d’action. L’année 2023 s’inscrit désormais sous les meilleurs auspices : « On enregistre 8 M€ de commandes fermes, alors qu’on imaginait 4 M€ en début d’année, explique Christophe Pezet. Notre carnet de commandes est rempli jusqu’à la fin de l’année : c’est la première fois que cela nous arrive ». Un succès que le dirigeant impute à la fois aux efforts commerciaux menés depuis la crise et à la dynamique du secteur de la Défense, véritable aiguillon pour la PME, sollicitée pour la fabrication de pièces pour les avions Rafale. En plein redémarrage, la PME souhaite aujourd’hui stabiliser cette dynamique avant d’aller chercher de nouveaux marchés. Elle mise aussi beaucoup sur le relationnel, à l’instar d’autres sociétés du secteur qui rompent avec une vieille tradition d’isolement. « Lors de notre participation au Salon du Bourget, nous avons mutualisé les coûts avec d’autres entreprises. Nous avons beaucoup développé nos réseaux », confirme Christophe Pezet. La PME, basée à Sallanches, est adhérente du GIFAS ainsi que de l’Aerospace Cluster Rhône-Alpes. Grâce à la reprise, 7 personnes ont été embauchées en 1 an et la société reste toujours en recherche active de profils spécifiques (régleurs de centres d’usinage et sur tours, responsables méthode).

Le Dauphiné du 4 septembre

L’Allemagne retient IBM pour l’intelligence artificielle du SCAF

Le bureau fédéral en charge du support de la Bundeswehr pour l’équipement, les technologies de l’information et les services, le BAAINBw, a présenté le 30 août dernier le consortium retenu pour développer les infrastructures d’intelligence artificielle du programme SCAF. Ce consortium, baptisé HIS, rassemble Helsing and Schönhofer Sales and Engineering GmbH (SSE) appartenant au groupe Rohde & Schwarz, ainsi qu’IBM Deutschland GmbH, filiale allemande du géant américain de l’informatique, basée à Fribourg. Selon le communiqué de presse, le contrat portant sur la livraison de l’infrastructure d’IA par le consortium, a été signé le 7 août. Celui-ci dépend du pilier Next Generation Weapon System (NGWS) du programme SCAF, piloté par l’Allemagne. L’architecture (backbone) produite dans le cadre de ce contrat, s’appuiera sur le Cloud sécurisé « VS-Cloud » américain, ainsi que sur les solutions produites par RedHat, filiale de l’entreprise américaine, et Secunet Security Networks AG, une entreprise de sécurité numérique basée à Essen. L’IA jouera un rôle central au sein du système de systèmes du programme SCAF, tant pour traiter les volumineuses informations produites par les senseurs du système, mais également pour permettre à l’équipage d’appréhender correctement son environnement, et diriger les systèmes déportés. Le choix de l’entreprise américaine par le BAAINBw comme architecte principal de la solution IA du SCAF, n’est pas sans conséquence. Depuis le Cloud Act de 2018, les autorités fédérales américaines disposent de certaines prérogatives extraterritoriales sur l’ensemble des systèmes numériques conçus par des entreprises américaines, ou en exploitant les technologies. Il existe par ailleurs d’autres industriels européens, y compris au sein du périmètre du programme européen, qui développent des solutions comparables. C’est notamment le cas de Thales qui multiplie les investissements tant dans le domaine de l’intelligence artificielle que du cloud souverain.

Meta-Defense du 6 septembre

Lockheed Martin revoit à la baisse les perspectives de livraison des F-35

Lockheed Martin a revu à la baisse ses prévisions de livraison de F-35 pour l’ensemble de l’année, les retards du fournisseur L3Harris Technologies ayant freiné le développement de la version TR-3 de l’appareil, a déclaré la société mercredi. Lockheed s’attend maintenant à livrer 97 appareils cette année, alors qu’elle en prévoyait auparavant entre 100 et 120. Le groupe a toutefois maintenu ses perspectives financières annuelles. « Nous avons mis à jour nos prévisions de calendrier pour le F-35 TR-3 avec une livraison du 1er avion TR-3 entre avril et juin 2024 », a déclaré Lockheed Martin. L’entreprise prévoyait auparavant de livrer le premier appareil d’ici la fin de cette année. « Le développement du processeur central intégré par L3Harris a entraîné des retards dus à des défis inattendus liés au développement du matériel et des logiciels, aux tests d’intégration des composants et des systèmes et aux tests de qualification des systèmes », a ajouté la société. Le Pentagone a également retardé l’acceptation de la livraison finale des F-35, ce qui a entraîné un retard de paiement d’environ 7 M$ par avion.

Zonebourse du 7 septembre

MBDA et PGZ travaillent ensemble sur un nouvel intercepteur à moyen terme

MBDA et le groupe polonais PGZ ont signé un accord pour coopérer sur le développement d’un nouvel intercepteur à moyenne portée CAMM (Common Anti-air Modular Missile. L’accord a été conclu lors du salon MSPO 2023 à Kielce (Pologne). Le missile CAMM-MR est conçu pour répondre aux besoins de la défense aérienne terrestre et navale avancée à moyenne portée. La lettre d’intention entre PGZ et MBDA fait suite à l’accord du gouvernement britannique et polonais pour progresser sur le développement d’un missile commun basé sur la famille CAMM dans le cadre du partenariat stratégique UK-Pologne 2030. « Le nouveau concept de missile CAMM-MR a été créé sous contrat par le ministère polonais de la Défense nationale, le nouveau missile devant compléter CAMM & CAMM-ER au sein des capacités de défense aérienne et de missiles intégrés (IAMD) des programmes MIECZNIK et PILICA+/NAREW/WISLA », précise MBDA. Eric Béranger, directeur général de MBDA, a déclaré : « Cette coopération sur un nouveau missile est une étape historique pour nos entreprises et pour le développement de solutions européennes pour la défense de l’Europe ».

Air & Cosmos du 8 septembre

L’Indonésie pourrait commander au moins 2 avions ravitailleurs A330 MRTT

Le 5 septembre, à l’issue d’une rencontre entre le vice-ministre de la Défense, Muhammad Herindra, et Anand Stanley, le directeur d’Airbus pour la région Indo-Pacifique, le ministère indonésien de la Défense a publié un communiqué indiquant : « Les équipements de défense fabriqués par Airbus qui sont actuellement sous contrat effectif avec le gouvernement indonésien sont l’hélicoptère anti-sous-marin [référence à 11 AS565 MBe Panther commandés en 2014, ndlr], l’hélicoptère de transport H225M [contrat signé en 2019], l’avion-cargo A400M [contrat de 2022] et l’A330 Multi Role Tanker Transport [MRTT] ». La mention de l’A330 MRTT représente un élément nouveau. Le contrat reste toutefois à finaliser. D’après la presse spécialisée indonésienne, il serait question d’un achat de 2 A330 MRTT.

Zone-Militaire.com du 8 septembre

FORMATION

Airbus lance le 1er mastère en cybersécurité pour l’aéronautique et le spatial

Airbus lance à cette rentrée un mastère de « spécialiste cybersécurité dans le domaine aérospatial ». L’avionneur avait déjà créé l’an dernier sa « Cybersecurity School » sur son site de Saint Eloi à Toulouse. Cette formation en alternance de 1 an est ouverte aux étudiants Bac +2 issus de filières informatiques. Elle débouche sur un diplôme, de niveau Licence, d’analyste en cybersécurité. La première promotion compte actuellement 21 étudiants. Le nouveau mastère, qui commence dans quelques jours, est effectué en partenariat avec Ynov campus, une école supérieure française spécialisée dans la formation aux métiers du digital et des nouvelles technologies. La formation dispose d’un campus Place de l’Europe, dans le quartier Compans-Caffarelli. Ce nouveau cursus est ouvert uniquement aux étudiants ayant validé la Licence en cybersécurité créée par Airbus en 2022. Les élèves vont suivre pendant 2 ans des cours théoriques et participeront à des projets pratiques en lien direct avec l’aéronautique, le spatial et la Défense. Avec ce diplôme de niveau Master 2 ou bac+5 en poche, ces jeunes professionnels de la cybersécurité sont assurés de trouver un emploi rapidement, notamment chez Airbus où 1 500 personnes travaillent déjà dans ce domaine. Ces dernières années, la cybersécurité est devenue une priorité stratégique pour bon nombre d’entreprises. Pour protéger des données, traquer les failles de sécurité d’un système, mettre en place des liaisons sécurisées, ou déjouer les tentatives d’intrusion de hackers, les experts en cybersécurité ont un rôle déterminant à jouer.

La Dépêche du 4 septembre

L’armée de l’Air et de l’Espace s’engage contre le sexisme

L’armée de l’Air et de l’Espace a décidé de faire un pas de plus pour lutter contre le sexisme dans ses rangs. Dès ce mois de septembre, « on déploie un module spécifique » pour chaque jeune femme et jeune homme recruté, explique le général Hirtzig, adjoint au directeur des ressources humaines. Pendant une heure, à l’occasion de la phase d’onboarding, en présentiel, un formateur militaire s’appuiera sur les vidéos et les saynètes qu’ont réalisées les équipes de Remixt.co, une plate-forme de sensibilisation et de sondages autour des sujets de diversité et d’inclusion pour les organisations de toutes tailles. L’armée de l’Air et de l’Espace compte 23% de femmes dans ses rangs et recrute près de 4 000 personnes par an. « On a mis près de 2 ans pour concevoir cette formation sur-mesure avec l’armée de l’Air et de l’Espace et certifiée Qualiopi », commente Maxime Ruszniewski, le fondateur de cette entreprise. Déployée en présentiel, cette formation disponible sous 3 volets est en principe, proposée à distance et en individuel pour les collaborateurs des entreprises clientes. Une fois les comportements déplacés identifiés pendant ce module et l’importance d’adopter « un savoir-faire et un savoir-être exemplaires » posée, chaque formateur devra aussi indiquer « à qui se plaindre », complète le général. En l’occurrence, le référent mixité égalité nommé dans chaque base aérienne depuis 2020. Un ou plusieurs correspondants sont nommés, soit plus de 1 100 au total, au sein de chaque unité avec pour mission « d’assurer les sensibilisations et le soutien de tout le personnel sur ces questions, avec l’appui de la direction de projet mixité de la direction des ressources humaines du ministère de la Défense », selon le ministère des Armées. Un dispositif qui vient compléter la cellule Thémis, mise en place en 2014 et destinée notamment à fournir un accompagnement aux victimes de harcèlements, discriminations et violences d’ordre sexuel ou à connotation sexiste. « Il n’est pas question qu’une femme intéressée par l’Armée se dise que c’est un milieu sexiste. Le sujet du bien-être est fondamental pour l’unité et le fonctionnement de chaque base », insiste le finalement le général Hirtzig.

Le Parisien du 5 septembre