Séisme au Maroc : l’imagerie satellite mobilisée
La Charte internationale « Espace et catastrophes majeures », qui fédère 17 agences spatiales nationales et internationales, a été activée afin d’identifier et de cartographier les zones dévastées par le séisme qui a touché le Maroc vendredi soir. « Depuis l’Espace, on peut obtenir des informations inaccessibles depuis le sol alors qu’elles sont cruciales pour guider les secours et l’aide humanitaire qui convoie eau et vivres, en particulier en cas de catastrophes », expliquait Emilie Bronner, représentante du CNES au secrétariat exécutif de la charte, dans un article paru sur le site The Conversation, après l’activation de ce dispositif lors du séisme qui a ravagé la Turquie et la Syrie en février 2023. « Il s’agit de cartographier l’état des routes, des ponts, des bâtiments, et aussi de repérer les populations qui tentent d’échapper aux effets de potentielles répliques en se regroupant dans des stades ou d’autres espaces ouverts ».
La Croix du 11 septembre
La prochaine mission Vega décollera le 5 octobre
La prochaine mission Vega, VV23, est prévue dans la nuit du mardi 4 au mercredi 5 octobre. Elle décollera depuis le port spatial européen, à Kourou, emportant le satellite THEOS-2 pour l’observation de la Terre et FORMOSAT-7R/TRITON pour l’étude des vents marins. THEOS-2 (THailand Earth Observation System-2) est un satellite optique d’observation de la Terre à haute résolution, produit par Airbus Defence and Space. Il fournit des images de 0,5 m de résolution au sol, complémentaire à THEOS-1, lancé en 2008 pour la Thaïlande. FORMOSAT-7R/TRITON, développé par l’Agence spatiale taïwanaise (TASA), est doté d’un système de réflectométrie GNSS, qui aidera les scientifiques à calculer les champs de vent au-dessus des océans. Ces données contribueront à la prévision de l’intensité et de la trajectoire des typhons.
Air & Cosmos du 11 septembre
SpaceX en situation de quasi-monopole sur le segment des lanceurs lourds occidentaux
Alors que s’ouvre, ce lundi 11 septembre, la World Satellite Business Week, qui doit se tenir jusqu’au 15 septembre à Paris, Challenges relève que SpaceX a déjà réalisé 62 tirs de ses lanceurs Falcon 9 et Falcon Heavy depuis le début de l’année, soit à peu près la moitié des lancements mondiaux, et 95% des tirs de lanceurs comparables occidentaux. Le groupe a déjà procédé à davantage de lancements en 9 mois que toute l’année dernière. La situation de quasi-monopole de SpaceX inquiète les opérateurs. « L’accès à l’espace est extrêmement important pour Eutelsat, nous essayons donc d’avoir de multiples fournisseurs de lancements », soulignait Eva Berneke, à la tête d’Eutelsat, en juin 2022 au Paris Air Forum, « nous avons besoin d’un marché concurrentiel ». Le risque du monopole est double : une impossibilité à lancer les satellites dans les délais prévus, faute de lanceurs disponibles ; et une hausse des tarifs des lancements, souligne Challenges. Cette situation devrait prendre fin en 2025. « En 2025, on peut imaginer que Ariane 6 et Vulcan – développé par United Launch Alliance (ULA), ndlr – seront arrivés sur le marché, avec une cadence solide », estime Arthur Sauzay, auteur de plusieurs rapports sur le secteur spatial pour l’Institut Montaigne.
Challenges du 11 septembre
« Etapes décisives » et nouveau contrat pour Ariane 6 : entretien avec Stéphane Israël (Arianespace)
Stéphane Israël, président exécutif d’Arianespace, était l’invité de l’émission Good Morning Business, ce mardi 12 septembre. Ariane 6 a franchi des étapes décisives ces derniers jours, avec un nouvel essai à feu réussi de l’étage supérieur, mené à Lampoldshausen (Allemagne), et le succès du premier essai à feu complet sur le pas de tir du lanceur à Kourou (Guyane). Stéphane Israël salue « une réussite parfaite » et souligne : « Nous sommes dans la dernière ligne droite » pour le premier vol qui aura lieu en 2024. L’ensemble des acteurs (Arianespace, ArianeGroup, l’ESA, le CNES…) impliqués dans le programme communiqueront sur la date de ce premier vol début octobre, précise le dirigeant. Une nouvelle opération importante est en effet prévue, l’allumage de l’étage principal et du moteur Vulcain pendant 8 minutes. « Les clients sont là », se félicite Stéphane Israël, qui souligne le très important contrat conclu avec Amazon – 18 fusées pour la constellation Kuiper – et annonce un nouveau contrat auprès d’Intelsat, pour le lancement du satellite Intelsat 45. Stéphane Israël salue le « nouvel écosystème » des acteurs européens de l’Espace, qu’incarnent des startups telles que The Exploration Company, Exotrail, Unseenlabs… Pour servir les ambitions spatiales de l’Europe, il appelle à ne pas opposer les grands groupes traditionnels du secteur, ArianeGroup, Airbus, Thales Alenia Space, et ces nouveaux acteurs : « nous avons besoin des deux », insiste-t-il.
BFM Business du 12 septembre
Thaicom commande à Airbus un satellite de télécommunications flexible OneSat
Thaicom Public Company Limited, l’un des principaux opérateurs de satellites et entreprises de technologies spatiales d’Asie, a choisi Airbus pour sa nouvelle génération de satellites à haut débit définis par logiciel. Airbus fournira l’un de ses satellites les plus récents, un OneSat entièrement reconfigurable. Ce satellite Thaicom offrira une connectivité étendue en bande Ku dans la région Asie-Pacifique pour des millions d’utilisateurs. Jean-Marc Nasr, Directeur Général Délégué d’Airbus Defence & Space, a déclaré : « Cet important contrat avec l’opérateur de satellites Thaicom est la neuvième commande pour notre gamme de produits OneSat, qui est entièrement reconfigurable en orbite et offre une flexibilité inégalée. Cette collaboration avec Thaicom est une première, et nous nous réjouissons de poursuivre le développement de nos relations à l’avenir ». Airbus concevra et fabriquera le satellite, et fournira également les composants du segment de contrôle au sol. Airbus prévoit de livrer le satellite en 2027. Le développement du programme OneSat est soutenu par l’ESA, ainsi que par l’Agence spatiale française (CNES) et l’Agence spatiale britannique, précise Airbus.
Ensemble de la presse du 12 septembre
Propulsion spatiale : l’armée française suit les progrès de la fusée « verte » de HyPrSpace
La Direction générale de l’armement (DGA) collabore avec la startup bordelaise HyPrSpace, fondée en 2019, qui développe le microlanceur Orbital Baguette-1 (OB-1). HyPrSpace travaille en vue d’une rupture technologique dans la propulsion, avec un mélange hybride qui pourrait fortement faire baisser les coûts de propulsion et les émissions. La DGA a signé un accord pour mettre à disposition de la startup ses installations d’essais de missiles en Gironde à Saint-Médard-en-Jalles. Le premier moteur à l’échelle doit être testé en 2024. « Notre solution de propulsion à partir d’oxygène liquide et de plastique recyclé peut donner une nouvelle impulsion au transport spatial », explique Sylvain Bataillard, cofondateur de HyPrSpace. « 1 kilo de kérosène, le carburant classique des fusées, rejette 500 kg de CO2 dans l’atmosphère, quand 1 kilo de polyéthylène n’en rejetterait que 50 kg », affirme-t-il. En cas de succès, HyPrSpace promet un microlanceur capable de mettre en orbite des satellites de 250 kg à un coût deux fois inférieur à celui des microlanceurs traditionnels qui utilisent une technologie de propulsion liquide standard.
Les Echos du 12 septembre
The Exploration Company développe un cargo spatial
La startup européenne The Exploration Company a signé un accord de pré-réservation de services de transport de fret avec l’américain Axiom Space, qui développe la première station spatiale privée au monde. « Ce n’est pas tous les jours qu’une petite entreprise européenne qui a 2 ans signe ce genre de contrat », se réjouit Hélène Huby, à la tête de la startup. La dirigeante précise, dans un entretien accordé à La Tribune, que ce pré-contrat a une valeur comprise « entre 150 à 200 M$ ». Pour confirmer le contrat avec Axiom Space, The Exploration Company devra encore passer « un certain nombre de jalons techniques pour 2025 », souligne-t-elle. « Et sous réserve du succès de ces jalons, Axiom nous achètera une mission complète à partir du dernier trimestre 2027 ». The Exploration Company « développe une capsule qui rentre dans l’atmosphère et développe des technologies de rentrée dans l’atmosphère, qui seront utiles pour les missiles balistiques et les avions hypersoniques », indique-t-elle. Baptisé « Nyx », le cargo spatial sera réutilisable. Fin 2027, ce cargo devra être capable d’emporter 4 tonnes de matériels à la station spatiale d’Axiom Space, puis d’en ramener 2,6 tonnes sur la Terre, explique Hélène Huby. La dirigeante a accordé ce mardi 12 septembre un entretien à BFM Business.
Les Echos, La Tribune et BFM Business du 12 septembre
Startups du spatial : des financeurs plus prudents
A l’occasion de la World Satellite Business Week (WSBW), qui se tient du 11 au 15 septembre à Paris, la société Euroconsult observe une décélération des financements des startups du spatial. De 11,5 Md$ en 2021, les flux financiers ont diminué à 4,8 Md$ en 2022, et à 2,7 Md$ depuis le début de l’année. La forte croissance de l’économie spatiale n’est toutefois pas remise en cause. Euroconsult anticipe une multiplication par trois de la masse lancée dans l’Espace dans la décennie à venir par rapport aux 10 années précédentes. Selon le groupe, le développement des constellations (communication, observation, internet des objets, défense…) sera à l’origine de plus de 80% des satellites avec un rythme moyen de 2 700 mises en orbite par an sur la période 2023-2032. Le marché des satellites géostationnaires devrait représenter en valeur toujours 30% du marché, prévoit Euroconsult. Le groupe estime que les budgets étatiques pour le spatial dépassent désormais les 100 Md$, dont 62 Md$ aux Etats-Unis. Le bureau prévoit l’envoi de 883 satellites militaires de plus de 50 kg sur la décennie prochaine, contre 377 au cours des 10 dernières années.
Les Echos du 12 septembre
Intelsat signe un accord avec Aalyria pour développer les réseaux optiques entre les satellites et la Terre
Intelsat a signé un protocole d’accord avec la société américaine Aalyria, installée à Livermore (Californie), pour développer les réseaux optiques entre les satellites et le sol. Cet accord inclut un engagement financier pour le développement d’une nouvelle technologie optique capable de transférer à grande vitesse des centaines de gigabits par seconde entre l’Espace et la Terre. « Les technologies révolutionnaires d’Aalyria nous donneront la possibilité d’assurer une connectivité hautement sécurisée à des vitesses sans précédent, ouvrant ainsi de nouvelles frontières aux communications par satellite », souligne Bruno Fromont, directeur technique d’Intelsat. En 2023, Intelsat enregistre une hausse d’activité pour la deuxième année consécutive. « Les domaines de croissance les plus importants pour Intelsat sont l’aviation commerciale, l’aviation gouvernementale et la mobilité terrestre. Nous constatons une demande accrue », a déclaré le président d’Intelsat, Dave Wajsgras, en visite à Paris à l’occasion de la World Satellite Business Week. Intelsat mise aussi sur de nouveaux véhicules spatiaux, et notamment le Mission Extension Vehicule (MEV) mis au point par Northrop Grumman pour réparer des satellites en fin de vie et prolonger leur durée de vie. « Nous pensons qu’il y aura un marché important sur ce type de rendez-vous spatiaux pour prolonger la vie des satellites », explique Bruno Fromont. Intelsat a confié 2 nouvelles missions à Northrop Grumman et travaille avec la startup suisse Clearspace ainsi qu’avec le CNES, Thales et l’Agence spatiale européenne (ESA) sur cette question. Intelsat a de plus annoncé hier avoir choisi Ariane 6 pour lancer en 2026 un nouveau satellite géostationnaire, développé par la startup suisse SWISSto12. Intelsat a rappelé qu’il est depuis 40 ans un client majeur d’Arianespace, avec 64 satellites mis en orbite par les fusées Ariane successives.
Les Echos et Air & Cosmos du 13 septembre
La startup toulousaine CLS va aider le Sri Lanka à lutter contre les marées noires
La startup toulousaine de services satellitaires CLS, filiale du CNES et de la holding belge CNP, a signé un contrat avec le gouvernement du Sri Lanka pour déployer le projet OSDS (Oil Spill Detection Sri Lanka), un service de détection des pollutions hydrocarbures en mer. « Ce système de détection a porté ses fruits dans différentes régions du monde qui ont fait confiance à CLS. En Europe par exemple, le service CleanSeaNet opéré par l’EMSA (European Maritime Safety Agency), avec l’appui des équipes et des services de CLS, a permis, grâce à son effet dissuasif, de diviser par 2, en 10 ans, le nombre de pollutions détectées dans les eaux européennes », précise le groupe. Le gouvernement Indien fait lui aussi appel à CLS pour lui livrer un centre complet de surveillance du domaine maritime par satellite reposant sur un service de détection et de surveillance des menaces en mer, déjà utilisé par les douanes et la Marine française mais aussi l’Équateur. L’accord prévoit également la création sur place d’un data center et la formation d’analystes. CLS a également remporté un contrat avec la Thaïlande pour doter le pays d’un système de surveillance similaire afin notamment de lutter contre les activités illicites en mer.
La Tribune du 13 septembre
Constellation Kuiper d’Amazon : les 2 premiers satellites de démonstration seront lancés début octobre
Le 13 septembre, à l’occasion de la World Business Satellite Week, organisée à Paris du 11 au 15 septembre, Naveen Kachroo, responsable du développement commercial de Kuiper, a déclaré : « nos 2 premiers satellites voleront la première semaine d’octobre ». Il s’agira des satellites prototypes Kuipersat-1 et Kuipersat-2. Ils seront lancés par une fusée Atlas V de la société ULA (United Launch Alliance). « Nous démarrerons la production des satellites et le déploiement du réseau en 2024 », a ajouté le dirigeant. Amazon envisage de déployer une constellation de 3 236 satellites. Le groupe a acheté 92 fusées auprès d’Arianespace, de Blue Orgin et de ULA. Il estime pouvoir disposer de suffisamment de satellites en orbite fin 2024 pour ouvrir ses premiers services. Amazon s’est engagé devant la FCC – le régulateur américain des télécommunications, qui lui a attribué une licence en juillet 2020 – à avoir déployé 50% de sa constellation d’ici juillet 2026.
L’Usine Nouvelle du 15 septembre
Le télescope spatial James Webb détecte des conditions favorables à la vie dans l’atmosphère d’une exoplanète
Le télescope spatial James Webb a détecté la présence de méthane et de dioxyde de carbone à hauteur de 1% dans l’atmosphère de l’exoplanète K2-18b, qui se situe à environ 124 années-lumière de la Terre. Les observations ont également permis de détecter une molécule appelée sulfure de diméthyle (DMS). Sur Terre, cette molécule est produite par le phytoplancton et elle est de ce fait considérée comme un biomarqueur, indiquant la présence d’une activité biologique. Il s’agit d’un indice supplémentaire d’habitabilité. Cette détection confirme l’apport de James Webb pour analyser la composition des exoplanètes.
Le Parisien et Sciences et Avenir du 15 septembre
Ride! et Arianespace ont signé un contrat pour intégrer les lanceurs Ariane 6 et Vega C sur la plateforme digitale de la startup
La startup française Ride!, une plateforme de mise en relation entre les services de lancements et les opérateurs de satellites, a signé un contrat avec Arianespace pour intégrer les lanceurs Ariane 6 et Vega C sur sa plateforme digitale de lancement-sur-demande. Cet accord permettra d’inclure les opportunités de lancements encore disponibles, notamment pour les petits satellites, à bord des lanceurs opérés par Arianespace. « Arianespace est une référence mondiale du lancement spatial, il était donc important pour RIDE! de pouvoir proposer les vols de Vega C et Ariane 6 sur sa plateforme digitale », a déclaré Valentin Benoît, PDG de Ride!. « La plateforme de Ride! répond parfaitement aux besoins des opérateurs et fabricants de petits satellites. Chez Arianespace, nous avons toujours à cœur de proposer un service de qualité à nos clients et de les accompagner dans les différentes étapes menant au lancement de leurs satellites. Ride ! répond à cet impératif », souligne Stéphane Israël, Président exécutif d’Arianespace.
Air & Cosmos du 15 septembre
La NASA apporte son expertise scientifique à l’étude des « phénomènes anormaux non identifiés »
16 experts indépendants nommés par la NASA ont rendu jeudi, après un peu plus d’un an d’étude, leur rapport sur les phénomènes anormaux non identifiés (PAN). « L’importance de détecter » ces phénomènes avec « des capteurs multiples et bien calibrés est primordiale », et la NASA possède en ce domaine une grande « expertise », qui pourrait être utilisée dans le cadre d’une «campagne de collecte de données rigoureuse », souligne le rapport. L’administrateur de la NASA, Bill Nelson, a annoncé avoir nommé un directeur en charge du dossier. « L’équipe d’experts n’a pas trouvé que les PAN avaient une origine extraterrestre », a-t-il expliqué. « Mais quelle est leur explication ? Nous ne le savons pas. Mais nous allons essayer de le comprendre, et nous allons le faire d’une manière ouverte et transparente ».
Le Figaro du 15 septembre