Archives de catégorie : Newsletter Actu Aéro N°107

UKRAINE

Les aides à l’Ukraine mettent le budget européen sous pression

Constatant que la dette de l’UE s’est considérablement alourdie en 2022 pour atteindre 344,3 Md€, contre 236,7 Md€ en 2021, la Cour des comptes s’est demandé comment les Etats européens pourront intégrer toutes les promesses faites à l’Ukraine dans un budget déjà sous pression. La Cour relève ainsi que l’exposition du budget de l’UE à l’Ukraine a plus que doublé en 2022, passant de 7 à 16 Md€, avec des prêts consentis ou annoncés, garantis sur le budget européen, mais dont l’UE ne sait pas s’ils seront remboursés. Bruxelles a en effet demandé une rallonge de 66 Md€ aux États membres et un nouveau soutien de 50 Md€ pour Kiev sur 4 ans, dont 17 Md€ sous forme de subventions et 33 Md€ de prêts, sous le nom de « facilité pour l’Ukraine ». La Commission européenne aimerait logiquement stabiliser dans le temps l’aide pour Kiev, mais la Cour redoute là aussi qu’il s’agisse d’argent donné à perte. Pour ce qui est des prêts accordés en 2023, le remboursement ne commencera qu’en 2033, avec un calendrier qui s’étalera sur 35 ans. Cela pour laisser du temps à l’Ukraine de tourner la page de la guerre. À ce jour, l’Union européenne et ses États membres ont accordé un soutien de 70 Md€ à l’Ukraine, ce qui intègre à la fois l’aide au niveau européen et national et cumule l’aide militaire ou l’aide aux réfugiés. En intégrant l’aide militaire envoyée par les gouvernements nationaux, le soutien serait de 139 Md€. Soit plus que l’aide américaine qui serait de 110 Md€, selon les chiffres officiels américains.

Le Figaro du 5 octobre

SÉCURITÉ

Des mesures d’urgence pour la continuité territoriale en Guyane

Avec la fin d’Air Guyane mise en liquidation par le tribunal de commerce de Pointe-à-Pitre, le ministre des Transports, Clément Beaune, a assuré que l’Etat et la Collectivité territoriale de Guyane (CTG) étaient « au rendez-vous sur la continuité territoriale » en Guyane. Des premières mesures ont été prises en urgence dès le mercredi 4 octobre. Un avion de Chalair assurera les « connexions les plus urgentes et les plus essentielles, comme les urgences sanitaires, l’approvisionnement de médicaments, etc. », a assuré hier le ministre des Transports à la délégation Outre-mer de l’Assemblée nationale. La CTG va mettre sur la table 650 000 € pour la mise à disposition d’un avion de 19 places, un DHC-6 Twin Otter fourni par la société suisse Zimex Aviation, au cours des prochaines semaines. L’État devrait de son côté déployer 2 hélicoptères pour prendre en charge les urgences sanitaires. Dans une interview accordée au média Outremers360, le président de la CTG Gabriel Serville a souligné le caractère temporaire de cette première mesure, avant la mise en place d’une délégation de service public provisoire de 7 mois, prévue début novembre.

Air Journal du 5 octobre

INNOVATION

JPB Système explore un nouveau procédé d’impression 3D pour l’aéronautique

Un nouveau procédé d’impression 3D pourrait contribuer à l’essor de son usage dans l’industrie aéronautique. Les pièces sont réalisées par MBJ, pour « metal binder jetting », c’est-à-dire des gouttelettes de liant déposées sur un lit de poudre, agglomérant les particules, couche après couche. Une fois dépoussiérées, les pièces passent dans un four de frittage pour assurer sa solidification. « L’opération d’impression s’effectue à température ambiante et l’on peut, avec une seule machine, fabriquer 200 à 300 pièces en même temps », explique Damien Marc, le dirigeant de JPB Système. L’objectif pour cette entreprise de 120 salariés est de proposer ses premières pièces de série obtenues par MBJ dès 2026. Ce sous-traitant de l’aéronautique situé à Montereau-sur-le-Jard, en Seine-et-Marne, spécialiste des systèmes autofreinants pour les moteurs d’avions, jouit déjà d’une réputation d’innovateur grâce à son usage poussé de la robotique et au développement de Keyprod, une solution numérique de suivi de production plug and play. Alors que le déploiement en cours de l’impression 3D dans l’aéronautique s’effectue avant tout via la fusion laser sur lit de poudre, la PME défriche une nouvelle voie prometteuse. Cette nouvelle technologie apporterait ainsi davantage de productivité, ne nécessitant pas de reprise des pièces, ni de support. Elle demande surtout moins d’énergie, assure la PME. Lors de certains essais, une réduction des délais d’exécution de 80% et un allègement de 30% ont été constaté. La PME, qui vient de prendre une participation dans la startup spécialisée dans le MBJ Addimetal, compte réinternaliser certaines pièces, jusqu’à présent fabriquées par des fondeurs imposant d’importants délais. JPB Système a obtenu un financement dans le cadre de France 2030 pour accélérer le développement de sa ligne pilote de fabrication dédiée au MBJ.

L’Usine Nouvelle du 2 octobre

Le Salon UAV Show se tiendra à Bordeaux du 10 au 12 octobre

Le Salon UAV Show2023, le salon européen du drone professionnel, se déroulera à Bordeaux du 10 au 12 octobre au palais des congrès et sur l’aéroport de Bordeaux-Mérignac. Ce salon met en avant l’innovation, la diversité et les possibilités que les drones offrent, alors que l’industrie évolue rapidement. Le Salon UAV Show accueillera une variété d’exposants, positionnés sur divers secteurs concernant la sécurité, la surveillance, la défense, l’agriculture de précision, la cartographie, etc. Cette diversité reflète l’étendue des applications possibles pour les drones civils. Le programme des conférences et des ateliers abordera un large éventail de problématiques allant, de la surveillance à la sécurité, en passant par l’agriculture de précision. Des démonstrations auront lieu sur la plateforme aéroportuaire afin d’ajouter une dimension pratique pour les visiteurs. Si les discussions sur le transport de personnes par drones suscitent aujourd’hui beaucoup d’intérêt, l’accent sera mis sur des utilisations plus cruciales telles que le transport de médicaments et le sauvetage de vies humaines.

Air & Cosmos du 5 octobre

ENVIRONNEMENT

La France continue de réduire ses émissions de CO2 au 2ème trimestre

La France a poursuivi son rythme de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre au 2ème trimestre, a annoncé lundi 2 octobre le gouvernement. « Après un 1er trimestre 2023 où nos émissions de gaz à effet de serre ont baissé de 4,3%, à nouveau au 2ème trimestre nous avons été capables de baisser nos émissions de gaz à effet de serre de 4,3% », a indiqué la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher, en marge d’une visite d’usine dans la Somme. Aucun détail supplémentaire n’a été ajouté à ce stade concernant ces statistiques, qui sont habituellement publiées par le Citepa, l’organisme mandaté pour réaliser l’inventaire français des émissions. Ce dernier a indiqué que, pour les 3 premiers mois de l’année, les émissions avaient « continué de baisser début 2023, avec une baisse de 4,2% par rapport au 1er trimestre 2022 (hors puits de carbone) », dans une pré-estimation publiée fin juin. Le président de la République Emmanuel Macron a présenté fin septembre les grands axes de sa « planification », fixant par exemple l’objectif de produire « un million de pompes à chaleur » par an dans le pays d’ici 2027. Pour tenir les objectifs, une baisse de 55% des émissions à l’horizon 2030 par rapport à 1990, il faut « aller deux fois plus vite », a-t-il réaffirmé.

Les Echos et le Figaro du 3 octobre

Environne’Tech inaugure un hall d’essai dédié à la mobilité verte

La société Environne’Tech, filiale du groupe Emitech, a inauguré un nouveau hall d’essais jeudi 28 septembre. Le lieu, « BJ zéro », pour zéro émission de gaz à effet de serre, est un laboratoire qui teste les batteries électriques des véhicules, ainsi que les piles à combustible (hydrogène) avant leur mise sur le marché. Sa mise en place a nécessité un investissement de 3 M€. « Les constructeurs, les équipementiers de l’automobile, de l’aéronautique ou du domaine maritime font tester ici leurs batteries, détaille Patrice Vericel, directeur d’Environne’Tech. Nous les soumettons à des vibrations intenses, à des variations de températures, à des charges et décharges rapides, etc. Le but est d’évaluer leur solidité, leur durabilité pour nos clients ». « Avant 2019, l’autonomie ne représentait que 25% de notre chiffre d’affaires, assure Stephan Lassausse, directeur général commercial d’Emitech. Et sur ces 25%, la mobilité représente 50%de notre chiffre d’affaires, dont les deux tiers proviennent de la mobilité décarbonée. C’est un de nos importants leviers de développement ». BJ zéro teste les batteries des véhicules électriques, mais aussi les piles à hydrogènes. Le marché paraît pourtant encore limité, mais « il se développe », assure Patrice Vericel. En plus de 30 ans d’existence, Environne’Tech affiche aujourd’hui 8 M€ de chiffre d’affaires et 44 salariés. La société, qui embauche sur des postes de techniciens d’essais, d’ingénieurs d’essai, a par ailleurs un nouvel objectif : construire un nouveau bâtiment d’ici 18 à 24 mois, qui sera dédié aux tests pour l’industrie du nucléaire.

Le Dauphiné libéré du 29 septembre

Les compagnies aériennes en manque de biocarburants

La propulsion 100% électrique étant encore balbutiante et les projets d’avions à hydrogène se limitant à des avions régionaux de moins de 100 places, le plus souvent hybrides, la seule possibilité à court et moyen terme est donc de remplacer autant que possible le kérosène d’origine fossile par une proportion de biocarburants, selon les compagnies aériennes. Ces biocarburants sont produits à partir d’une liste autorisée de biomasse, comme la cameline, n’entrant pas en compétition avec la production alimentaire et dont les rejets de CO2 lors de la combustion sont à peu près équivalents à la quantité de CO2 capturée lors de la croissance de la plante. La France, et bientôt l’ensemble des Etats de l’Union européenne, ont décidé d’imposer un pourcentage minimal obligatoire d’incorporation de carburants d’aviation durable (SAF) dans le kérosène des avions : 1% minimum en France depuis 2022 et 2% dans toute l’Union à partir de 2025, puis 6% en 2030, 20% en 2035, et ainsi de suite jusqu’à atteindre 70% en 2050. La production totale en Europe ne dépasse cependant pas 3,6 millions tonnes, soit moins que la quantité nécessaire pour respecter l’obligation faite aux compagnies aériennes d’utiliser au moins 1% de SAF. En France, 200 000 tonnes d’huiles végétales seraient nécessaires pour atteindre l’objectif européen de 2% en 2025. Le groupe Avril, n° 1 français de la production d’huile végétale destinée aux biocarburants, prévoit à lui seul de produire 100 000 tonnes d’huile en 2030 et 500 000 tonnes en 2035, « moitié en France, moitié à l’étranger ». De quoi satisfaire à l’obligation de 6% de SAF en 2030 et 20% en 2035%. En 2018, sur 5 milliards de litres de biocarburants de type HEFA produits dans le monde, 8 millions de litres seulement sont allés au transport aérien, le transport routier s’en adjugeant l’essentiel. C’est pourquoi un rapport du sénateur Vincent Capo-Canellas, consacré au développement des biocarburants et carburants de synthèse, recommande de soutenir fiscalement l’incorporation de SAF par les compagnies aériennes.

Les Echos du 5 octobre

COMPÉTITIVITÉ

ACI Europe s’oppose au projet français de taxer les aéroports

ACI Europe a exhorté, vendredi 29 septembre, le gouvernement français à reconsidérer son projet d’ajouter une taxe supplémentaire sur les revenus générés par les aéroports de Paris, Nice, Marseille, Lyon et Toulouse. Dans son projet de loi des finances (PLF) 2024, le gouvernement français a annoncé une taxe sur les concessions aéroportuaires, ainsi que sur les autoroutes, mesure qui devrait rapporter 600 M€ tous les ans et servira le « plan d’avenir pour les transports » lancé par la Première ministre Elisabeth Borne en février 2023. Selon ACI Europe, cette taxe réduirait la capacité de ces aéroports à financer leurs plans de décarbonation respectifs, visant à atteindre zéro émission nette de CO2 sous leur contrôle entre 2026 et 2030. Elle risque également « d’impacter leur position concurrentielle et leur connectivité, avec des répercussions négatives sur leur économie locale », insiste ACI Europe, principale organisation professionnelle fédérant les sociétés aéroportuaires en Europe. « Il s’agit d’une nouvelle initiative du gouvernement français ciblant l’aviation et qualifiée d’écologique, mais qui affecterait en fait à la fois les efforts de décarbonation et l’économie », rappelle Olivier Jankovec, directeur général d’ACI Europe. Selon lui, il n’est pas judicieux de contraindre les aéroports qui mènent des efforts de décarbonisation à obtenir des recettes fiscales. « Atteindre le zéro net pour l’aviation européenne nécessitera plus de 820 Md€ d’investissements dans l’ensemble de l’écosystème comprenant les avionneurs, les compagnies aériennes, les aéroports et les prestataires de services de navigation aérienne. Taxer davantage le secteur ne fera que rendre ces investissements plus difficiles et menacera nos objectifs communs », a-t-il déclaré.

Air Journal du 2 octobre