Archives de catégorie : Newsletter Actu Aéro N°63

AVIATION COMMERCIALE

Frontier Airlines envisage des lignes transatlantiques grâce à l’A321XLR

Après la compagnie aérienne JetBlue Airways, c’est au tour de la compagnie américaine low-cost Frontier Airlines de s’intéresser très fortement à l’ouverture de liaisons transatlantiques vers l’Europe. Pour cela, elle souhaite s’appuyer sur les nouvelles possibilités offertes par l’A321XLR, qui a réalisé son premier vol en juin dernier, et dont Frontier Airlines a 18 exemplaires en commande pour un début de livraisons fixé à 2026. Présent à la conférence « Routes 2022 » qui s’est déroulé à Las Vegas du 16 au 18 octobre, le PDG de Frontier Airlines, Barry Biffle, a donné des indications sur ses projets concernant le nouvel appareil du constructeur européen. « L’A321XLR nous permettra de voler vers l’Europe, Hawaii et plus loin en Amérique du Sud », a-t-il déclaré. Ouvrir des liaisons transatlantiques est « définitivement à considérer », a-t-il insisté.

Air & Cosmos du 23 octobre

Air France Industries s’associe à Ampaire pour l’aviation électrique

Air France Industries KLM E&M et Ampaire ont signé un protocole d’accord qui prévoit de mettre les ressources du réseau au service de l’introduction et du support mondial des avions électriques. Ce partenariat fait suite à un premier signé avec Ascendance, dans le domaine de l’aviation électrique. Le protocole d’accord couvre un large éventail d’intérêts communs, du développement des avions à l’analyse des données, en passant par la formation et le support en matière de maintenance. Alors que l’entrée en service de l’Eco Caravan, un avion hybride électrique de 9 places, est prévue pour 2024, Ampaire a l’intention d’étendre sa gamme de produits à des avions plus grands et, à terme, à des avions entièrement électriques. Les entreprises prévoient de développer la formation d’un réseau mondial de techniciens au sol, d’installer des mises à niveau de certificats de type supplémentaires (STC) mais aussi potentiellement de mettre en commun des équipements et d’analyser des données opérationnelles.

Aerobuzz du 25 octobre

Maldivian souhaite louer un A321LR et SalamAir reçoit son 1er A321P2F

La compagnie aérienne Maldivian, basée aux Maldives, a lancé un appel d’offres pour la location d’un A321LR en dry lease. L’appareil devrait l’aider « à accroître encore sa présence internationale grâce à l’introduction de lignes long-courriers sans escale depuis Malé ». La compagnie souhaite introduire cet avion au 1er ou au 2ème trimestre de 2023, pour un bail locatif de 8 ans. La flotte de Maldivian comprend actuellement un A320 et un A321, ce dernier devrait quitter la flotte en mars de l’année prochaine au terme de son contrat de bail. De son côté, SalamAir, la compagnie low-cost basée en Oman, a pris livraison d’1 A321 P2F, son 1er avion-cargo. L’appareil (MSN 1994, 19 ans, CFM56) a été converti à Guangzhou, en Chine, par Elbe Flugzeugwerke (EFW). Il est la propriété de BBAM Limited Partnership (BBAM). Le transporteur omanais devient ainsi la 1ère compagnie aérienne basée au Moyen-Orient à exploiter ce type d’avion tout cargo. SalamAir était jusqu’ici un opérateur centré sur le modèle low-cost, desservant 38 destinations régulières dans 19 pays. Sa flotte comprend 6 A320neo et 4 A321 neo.

Le Journal de l’Aviation du 26 octobre

Air Canada convertit ses options sur 15 A220

Air Canada a annoncé qu’elle a converti des options visant 15 appareils A220-300 en commande ferme, ce qui porte à 60 le nombre total de ces appareils construits au Canada. La compagnie avait passé sa 1ère commande d’appareils A220 en 2016, lorsque le biréacteur ne s’appelait pas encore Airbus, mais CS300 et appartenait à la gamme C Series de Bombardier. Le 1er appareil est entré en service sous les couleurs d’Air Canada en janvier 2020. La compagnie canadienne exploite une flotte de 31 A220 à l’heure actuelle et 2 autres livraisons sont prévues en 2022. 6 autres appareils seront livrés en 2024, puis en 2025, et 15 autres appareils seront livrés en 2026. Les activités de développement et de production des appareils A220 restent basées à Mirabel, au Québec. À l’heure actuelle, Airbus assure un emploi à plus de 2 500 personnes à son siège social et à son usine de production de l’A220. Ce chiffre devrait passer à plus de 3 000 personnes dans un avenir proche, souligne Air Canada. À la fin du mois de septembre, plus de 25 clients avaient commandé plus de 770 A220, confirmant ainsi « le solide positionnement de cet avion sur le marché des petits monocouloirs », se félicite Airbus.

Ensemble de la presse du 27 octobre

Alaska Airlines passe une commande de 52 B737 MAX supplémentaires

La compagnie américaine Alaska Airlines a commandé 52 B737 MAX supplémentaires, dont 42 MAX-10 et 10 MAX-9. La commande avoisine les 7Md$ au prix catalogue. Si la version MAX-9 d’une capacité de 178 sièges a été certifiée début 2018, les versions MAX-7 et MAX-10 ne le sont toujours pas. Le sort du MAX-10, version la plus grande du moyen-courrier avec 204 passagers, est entre les mains du Congrès américain qui doit décider d’ici à la fin décembre d’accorder ou non une exemption à une loi imposant de nouvelles normes pour le système d’alerte de l’équipage. Le CEO de Boeing, Dave Calhoun, avait laissé entendre cet été, dans un entretien à Aviation Week, que l’entreprise pourrait renoncer au MAX-10 s’il n’obtenait pas de dérogation ou n’était pas certifié avant la fin de l’année. Le mois dernier, c’est la compagnie canadienne WestJet qui avait aussi annoncé la commande de 42 exemplaires du MAX-10 et posé une option pour 22 appareils supplémentaires.

Le Figaro du 27 octobre

DÉFENSE

MBDA : entretien avec Éric Béranger

Jeudi 20 octobre, Éric Béranger, CEO du groupe MBDA, s’est exprimé sur BFMTV. Il a évoqué le salon Euronaval et a résumé les activités principales et la mission de son entreprise, leader européen dans la conception de missiles et de systèmes de missiles. « Notre mission est de fournir à nos armées des capacités qui leur permettent d’obtenir la supériorité opérationnelle sur le terrain. Pour cela, il faut être au top de la technologie ». Un missile est un concentré de technologies, dans des domaines aussi divers que l’électronique, la cybersécurité, la physique des matériaux, la chimie… « pour remplir notre mission nous sommes au top niveau mondial dans tous ces domaines ». MBDA est, dans le monde occidental, « le seul acteur non américain qui couvre l’ensemble des besoins des forces armées ». La BITD représente notamment un élément clé dans le maintien de la souveraineté française. Éric Béranger évoque la révolution qu’a représenté le déclenchement de la guerre en Ukraine, qui a entraîné « la prise de conscience que nous avons changé de monde ». Interrogé sur le projet de bouclier anti-missiles européen, d’initiative allemande, qui doit faire appel à des technologies israéliennes et américaines et dans lequel MBDA n’est pas impliqué, il remarque : « je pense que les allemands ont une logique de fonctionnement vis-à-vis des affaires de Défense très différente de celle des français (…) une différence d’attitude vis-à-vis de la souveraineté ». Le dirigeant évoque le rachat de CILAS, dont MBDA et Safran ont récemment acquis 63% du capital, et confirme qu’il s’agit d’un « développement très important pour MBDA ». Il mentionne le recours déposé auprès de la Commission européenne dans le cadre du développement d’un intercepteur de missiles hypersoniques : « nous ne comprenons pas cette décision. Pour être protégés contre la menace des missiles hypervéloces, il faut pouvoir comprendre comment cette menace fonctionne. MBDA est le seul groupe au sein de l’Union européenne qui comprend cette menace ».

BFMTV du 20 octobre

Les transpondeurs aéroportés de Saab sélectionnés pour la flotte d’Albatros Falcon 2000LXS de Dassault Aviation

Les transpondeurs aéroportés de dernière génération de Saab TransponderTech ont été sélectionnés pour être intégrés à la flotte d’Albatros Falcon 2000LXS de Dassault Aviation pour la surveillance et l’intervention maritimes. L’avion fait partie du programme AVSIMAR de la Marine française et assurera la protection et la défense maritime du territoire. Le programme comprend un total de 12 avions pour remplacer les Falcon 50M et Falcon 200 Guardian qui seront retirés du service entre 2025 et 2030. Les transpondeurs AIS et VDES de nouvelle génération de Saab répondent aux exigences très strictes de la plate-forme Albatros, un système multi-mission prêt à fonctionner dans un large éventail de conditions allant de la protection du territoire et de la sécurité maritime à l’action gouvernementale en mer, en passant par la lutte contre la pollution et le trafic, la surveillance des frontières et des zones d’exclusion, la police des pêches ainsi que la recherche et le sauvetage en mer. « Nous nous sommes engagés à offrir à Dassault la dernière génération de capteurs AIS pour l’avion Falcon 2000 Albatros. C’est une confirmation de l’ambition de Saab d’être leader dans cette technologie maritime et une reconnaissance de notre coopération à long terme avec Dassault », a déclaré Johanna Gustafsson, Directrice générale de Saab TransponderTech.

Air & Cosmos du 23 octobre

Dassault Aviation et Airbus devraient trouver un accord sur le SCAF

Airbus et Dassault Aviation devraient trouver un accord sur le pilier 1 du programme SCAF (Allemagne, Espagne, France), le NGF (Next Generation Fighter), selon des informations de la Tribune. Jusqu’ici sous la pression de leur pays respectif pour parvenir à un accord, les 2 industriels ne sont plus aujourd’hui aussi pressés par le temps en raison du report du conseil des ministres franco-allemands, qui devait se tenir mercredi à Fontainebleau. Sauf accident dans les dernières négociations, Dassault Aviation et Airbus devraient prochainement pouvoir annoncer le lancement de la phase 1B (études détaillées en vue d’aboutir à la définition d’un démonstrateur), puis à son issue viendrait naturellement la phase 2 (démonstration). Tout pourrait néanmoins être remis en question par le Bundestag, les syndicats allemands ou encore la future loi allemande sur le contrôle des exportations, qui serait a priori restrictif. Auquel cas Dassault Aviation pourrait alors actionner son plan B, notamment déjà évoqué par le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, sensibilisé aux enjeux stratégiques de ce programme.

La Tribune du 24 octobre

Avec l’acquisition d’Héli-Union, Sabena technics vise les marchés militaires à l’export

Sabena technics fait l’acquisition d’Héli-Union, spécialiste de la maintenance d’hélicoptère, et se renforce sur les marchés militaires à l’export. Le groupe réalise une opération d’abord significative sur le plan comptable : avec 500 M€ de chiffre d’affaires l’an dernier, il augmente son périmètre de 150 M€ supplémentaires. Avec Héli-Union, qui emploie 350 personnes, Sabena technics devient un poids lourd de la maintenance d’hélicoptères en vendant ses services à la moitié de la flotte militaire française, face à d’autres opérateurs comme Daher, DSI ou Babcock. Cette opération a été soutenue par ses actionnaires Sagard, Bpifrance et Towerbrook, propriétaires depuis 2019 et son rachat à TAT, qui reste actionnaire minoritaire. Le groupe, qui emploie désormais 3 000 personnes, dispose d’un site principal à Mérignac, au bord des pistes de l’aéroport, où il a investi 25 M€ en 2020 dans un nouvel atelier destiné à accueillir de gros avions de ligne ou militaires. L’opérateur dispose aussi d’installations à Toulouse, Perpignan, Nîmes et Pau. Sabena technics s’était lancée dans la maintenance d’hélicoptères il y a une dizaine d’années à Dinard.

Les Echos du 21 octobre

La DGA réceptionne un 8ème A330 MRTT Phénix pour l’armée de l’Air et de l’Espace

La Direction de l’Armement (DGA) a validé la réception le 21 octobre 2022 du 8ème avion ravitailleur multirôle A330 MRTT (Multi role tanker transport) Phénix à la suite des différentes opérations de vérifications qu’elle a conduites depuis début juin. Ces essais se sont déroulés en Espagne, à Getafe, où les avions civils A330 produits par Airbus à Toulouse y sont transformés en MRTT. L’A330-MRTT Phénix est un avion polyvalent dérivé de l’avion de ligne Airbus A330. L’étendue de ses capacités lui permet de remplacer plusieurs flottes d’avions distinctes d’anciennes générations, soit les C135-FR et KC135-RG pour le ravitaillement en vol, ainsi que les A310 et A340 pour le transport stratégique de personnels et de fret. Le Phénix est conçu pour répondre aux différentes missions confiées à l’armée de l’Air et de l’Espace, notamment la mise en œuvre de la composante aérienne de la dissuasion nucléaire, la contribution à la posture permanente de sûreté aérienne, la projection stratégique de forces et de puissance et le transport médicalisé d’urgence. Le ministère des Armées a commandé un total de 15 A330 MRTT (12 appareils produits directement par Airbus Defence and Space et 3 A330-200 à convertir à partir de 2025).

Air & Cosmos et Le Journal de l’Aviation du 25 octobre

Collins Aerospace équipe les C-130 de l’armée de l’Air chilienne avec son système d’hélices NP2000

Collins Aerospace équipe désormais le premier C-130 de l’armée de l’Air chilienne (CAF) d’hélices NP2000. Cette installation constitue la première modernisation de C-130 avec le système NP2000 en dehors de ceux de l’US Air Force. Dans le cadre de la commande chilienne, Collins va ainsi moderniser la flotte de C-130 de l’armée de l’Air chilienne, notamment les variantes des modèles C-130B, C-130E, KC-130R et C-130H. Doté de 8 pales en composite et d’un système de commande électronique des hélices (EPCS), le système d’hélices NP2000 est produit chez Collins (ex Ratier) Figeac. Un des principaux avantages est de permettre une franche augmentation des performances du C-130H sans modifications de la motorisation. Le système permet ainsi jusqu’à 20% d’augmentation de la poussée au décollage, environ 20 dB de réduction du bruit dans le cockpit et jusqu’à 50% de réduction des heures de maintenance. En passant de 4 à 8 pales, le système est beaucoup plus équilibré et génère moins de vibrations sur l’ensemble de l’appareil.

Air & Cosmos et Le Journal de l’Aviation du 25 octobre

Thales et CS Group développent ensemble le système PARADE pour la lutte antidrones

L’utilisation des drones dans la guerre en Ukraine a démontré combien ces derniers représentaient une menace émergente. A Brétigny-sur-Orge, les entreprises Thales et CS Group se sont associées pour créer des systèmes de protection déployable modulaire antidrones (PARADE). Ces systèmes peuvent être déployés en moins de 2 heures, et nécessitent une empreinte au sol inférieure à 120 m2. En déclenchant un brouilleur, qui interrompt le signal entre le drone et sa télécommande, l’opérateur PARADE peut neutraliser les menaces rapidement. « C’est l’affaire de minutes, voire de secondes », estime Eugène Cau, Directeur de la lutte antidrones chez CS Group. Le système sera notamment utilisé pour sécuriser la Coupe du monde de rugby 2023.

20 minutes du 26 octobre

Le Président devrait présenter la nouvelle Loi de programmation militaire le 9 novembre à Toulon

Annoncée le 13 juillet dernier par le président de la République, la nouvelle Loi de programmation militaire (2024-2030) est en cours d’élaboration avec l’objectif d’une promulgation mi-2023. Emmanuel Macron prononcera un important discours le 9 novembre à Toulon et présentera les grands axes de sa politique de Défense. La « revue nationale stratégique » (RNS) devrait être rendue publique à cette occasion, les états-majors et les industriels de l’armement attendent particulièrement « le pied de colonne », c’est-à-dire le montant total des crédits. Pour les 7 années de la LPM, le volume des dépenses pourrait tourner autour de 410/420 Md€, soit en moyenne 60 Md€ par an. C’est une forte augmentation par rapport au budget 2023 qui s’élève à 44 Md€, déjà en hausse de 25% depuis 2017. Rédigé uniquement au sein des instances gouvernementales, le texte a été présenté en début de semaine à certains députés et sénateurs. La 1ère partie de la RNS, essentiellement rédigée par la Direction générale des relations internationales et de la stratégie (DGRIS) du ministère des Armées, est un vaste tour d’horizon de l’état du monde, et la 2ème formule « dix objectifs stratégiques ». Leur finalité sera de garantir les grands programmes d’armements, tels qu’ils sont prévus depuis plusieurs années, sans ruptures majeures et quel que soit le contexte économique : la modernisation de la dissuasion nucléaire, l’avion de combat du futur SCAF, le renouvellement des capacités de l’armée de Terre (Scorpion) ou la construction d’un nouveau porte-avions. En attendant, ce jeudi 27 octobre, Emmanuel Macron se rendra dans le Cher, où il visitera plusieurs sites liés à la Défense, notamment un lié à la production des canons Caesar.

L’Opinion du 27 octobre

Les promesses du fonds spécial allemand pour la Défense se heurtent à l’inflation

Avec l’annonce d’un fonds spécial de 100 Md€, l’Allemagne pensait avoir les mains libres pour moderniser la Bundeswehr et rompre avec des décennies de sous-investissement. Un 1er découpage de cette enveloppe évoque un investissement de 33,4 Md€ pour l’armée de l’Air, de 20,7 Md€ à la modernisation des systèmes de commandement et de contrôle, 8,8 Md€ au renforcement de la Marine, 16,6 Md€ pour l’armée de Terre. S’ajoutent à cette enveloppe une ligne de 1,9 Md€ pour l’équipement individuel du combattant, plusieurs centaines de millions d’euros pour la recherche et la technologie, et enfin une enveloppe de 18,1 Md€ est réservée pour des projets divers, notamment de cyberdéfense ou de sécurité globale. Cependant, depuis ces annonces en février dernier, aucune commande n’a encore été passée et l’industrie n’a toujours aucune visibilité sur l’emploi des fonds. Les industriels allemands sont particulièrement maltraités, puisque l’essentiel des projets les plus immédiats annoncés par le ministère des Armées porte sur l’achat de matériel américain. Selon un article du « Handelsblatt » paru le 24 octobre, la Cour des comptes fédérale a même averti le gouvernement d’Olaf Scholz qu’au vu de l’inflation et de la durée moyenne des projets d’acquisition, qui s’étaleront sur 5 à 7 ans, sa liste des équipements militaires souhaités ne rentre pas du tout dans l’enveloppe des 100 Md€. Ainsi, des discussions seraient en cours sur les programmes prioritaires et ceux à abandonner.

Les Echos du 27 septembre

EMPLOI

Le ministre du Travail en visite sur les sites d’Airbus à Toulouse

Le ministre du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion, Olivier Dussopt, est attendu à Toulouse ce vendredi 21 octobre. Il se rendra notamment à l’usine Saint-Eloi d’Airbus, ainsi qu’au lycée professionnel de l’avionneur. Le ministre visitera ensuite Airbus Defence and Space, la division spécialisée dans la conception et le développement de satellites, avant de visiter l’école de production de l’Icam, une école d’ingénieur engagée en faveur de l’insertion des publics éloignés de l’emploi.

Actu.fr du 21 octobre

L’Etudiant : Airbus en tête du classement 2022-2023 des grandes entreprises préférées des étudiants et jeunes diplômés

Au printemps 2022, l’Etudiant a mené un sondage, en partenariat avec Toluna Harris Interactive et Epoka, interrogeant plus de 10 000 jeunes diplômés ou étudiants sur les entreprises qui font référence à leurs yeux sur le marché du travail en tant qu’employeurs. Airbus, en première position du classement, représente le groupe le plus cité comme employeur de référence. 31,4% des répondants estiment que « cette entreprise est un bon employeur et fait référence dans son secteur ». Decathlon suit à la deuxième position, considéré par 27,5% des sondés comme un employeur de référence. En troisième position, Air France KLM est mentionné par 26,3% des interrogés. Thales, en quatrième position, est cité par 21,6% des jeunes. En ce qui concerne plus spécifiquement les jeunes diplômés ou étudiants d’écoles d’ingénieurs, Airbus remporte là aussi le plus de reconnaissance : 31,1% des interrogés considèrent que le groupe est un employeur de qualité. L’agence spatiale européenne (ESA) est citée ensuite (28,4%), suivie par EDF (27,8%). Dans la catégorie « Industrie », Thales et Dassault Aviation sont dans le top 3, respectivement en deuxième et troisième position. Dans la catégorie « Institution », l’armée de l’Air et de l’Espace est en troisième position du classement.

L’Etudiant du 20 octobre

Airbus réalisera un peu plus de 2 000 recrutements en France en 2022

À l’occasion d’un déplacement à Toulouse du ministre du Travail, Olivier Dussopt, le DRH d’Airbus, Thierry Baril, a indiqué que l’avionneur européen tablait sur 2 000 recrutements en France sur l’ensemble de l’année 2022. Le ministre a également visité le lycée Airbus, implanté au cœur de l’usine Airbus Saint-Éloi à Toulouse, là où sont produits les mâts des réacteurs d’avions. L’établissement forme chaque année près de 350 élèves à 5 métiers du secteur aéronautique : opérateur machine-outil, chaudronnier, électricien, opérateur système et mécanicien. À l’issue de leur cursus, 95% des élèves trouvent un CDI chez Airbus. « C’est la voie royale pour intégrer l’entreprise », rappelle Nicolas Coadou, Directeur du lycée. Pour cette rentrée, le lycée Airbus a augmenté ses capacités de 20%, en accueillant 120 élèves de seconde, pour s’adapter aux besoins grandissants du groupe. Airbus envisage en effet de passer à un rythme de production de 65 A320neo par mois début 2024 et des études sont déjà en cours pour tendre vers 75 avions à terme. Le lycée Airbus héberge aussi la 1ère promotion de sa licence en cybersécurité. En cas de succès, Airbus réfléchit déjà à étoffer son offre avec 2 années supplémentaires pour créer un master cybersécurité et ouvrir certains modules pour former ses propres employés. Un des objectifs de l’établissement est désormais de parvenir à féminiser les effectifs dans la production aéronautique. Le lycée compte seulement 23% de filles mais s’est fixé pour objectif de passer à 30% dès la rentrée 2023.

La Tribune du 24 octobre

Plus d’un actif sur trois intéressé par le secteur aéronautique

D’après une enquête de l’institut Yougov, sur l’attractivité du secteur aéronautique et spatial, réalisée au printemps 2022 et commandée par le GIFAS dans le cadre de la campagne l’AERO RECRUTE, 35% des Français sont attirés par le secteur dans le cas d’une reconversion professionnelle ou pour leur carrière. L’industrie aéronautique et spatiale est perçue comme un domaine de pointe. C’est pour 12% des répondants le principal facteur d’attractivité, devant les carrières rémunératrices (9%) et le fait que le secteur recrute (8%). « De nombreux Français sont en quête de sens dans leur travail, et souhaitent avoir un impact à travers leur emploi. Il apparaît que l’aéronautique et le spatial en France font partie des domaines qui répondent aux attentes des Français, étant un secteur de métiers de pointe et de passion » explique Philippe Dujaric, Directeur des Affaires sociales et de la Formation au GIFAS. 14% des interrogés considèrent néanmoins qu’il est nécessaire d’avoir suivi une formation adaptée aux métiers spécialisés du domaine. C’est à ce niveau qu’est identifié l’un des freins principaux. Le GIFAS a lancé au printemps la campagne « L’AERO RECRUTE » dont l’objectif est de démocratiser l’accès aux offres d’emploi de la filière en permettant à des personnes qui n’auraient pas les compétences aujourd’hui, de nous rejoindre malgré tout » selon Philippe Dujaric. En France, la filière aéronautique et spatiale propose cette année 15 000 emplois, auxquels s’ajoutent 6 000 postes en alternance.

Aerobuzz du 25 octobre

ENVIRONNEMENT

Les fournisseurs de SAF cherchent des solutions pour répondre à la forte demande de l’aviation

Alors que les législateurs européens débattent des derniers détails de la législation ReFuelEU qui régira l’augmentation progressive de l’utilisation de carburant aviation durable (SAF), le véritable défi pour le secteur sera de garantir un approvisionnement suffisant. L’un des points clés encore en discussion est notamment les définitions des SAF, les mandats de mélange, les définitions des biocarburants durables, la portée des ambitions pour les e-carburants synthétiques et la question de savoir si les aéroports doivent être tenus de fournir des infrastructures pour les futurs projets d’hydrogène. « Pour répondre à l’offre, l’industrie a besoin de la certitude de la demande », déclare Thorsten Lange, Vice-président exécutif de la division Aviation renouvelable de Neste. « L’industrie ne peut pas construire des raffineries sur l’espoir ». Neste a pour objectif de produire 1,5 million de tonnes métriques de SAF d’ici à la fin de 2023, contre 100 000 tonnes métriques actuellement produites par sa raffinerie de Porvoo, en Finlande. La société investit notamment dans ses raffineries de Rotterdam et de Singapour. Le SAF de Neste est actuellement composée à 100% de déchets et de résidus, tels que des graisses et des huiles de cuisson usagées, indique Thorsten Lange. Il existe de nombreuses possibilités pour l’industrie d’élargir le bassin des matières premières disponibles, les déchets solides municipaux constitueraient aussi une matière première potentielle. « C’est une solution prometteuse, certes coûteuse en termes d’investissements, mais qui permettrait également de fournir davantage de matières premières et de relever le défi des déchets » explique Thorsten Lange. Chez Neste, environ 1 000 personnes, sur un effectif de 5 000 employés, se concentrent sur la recherche et le développement de ces possibilités, mais le secteur a besoin de plus de certitudes pour continuer à investir, précise-t-il.

Aviation Week du 25 octobre

Air France-KLM a finalisé la plus grande commande de carburants durables jamais enregistrée

Air France-KLM a finalisé mardi 25 octobre avec le finlandais Neste et l’américain DG Fuel deux des plus gros contrats de fourniture de carburants durables jamais signés dans le secteur aérien, pour un total de 1,6 million de tonnes entre 2023 et 2036, soit plus de 2 milliards de litres. De quoi permettre à Air France, KLM et Transavia de progresser vers l’objectif du groupe d’atteindre 10% de carburants durables d’ici à 2030 et de réduire de 30% ses émissions de CO2 à la même date. Au total cela permettrait d’éviter l’ajout d’environ 4,7 millions de tonnes de CO2 dans l’atmosphère. Selon le Vice-président de Neste Renewable Aviation, Jonathan Wood, qui livrera un million de tonnes sur le 1,6 million commandé par Air France-KLM, c’est la plus grande commande signée par une compagnie aérienne. Air France-KLM sera ainsi en mesure de faire face à ses obligations immédiates. C’est-à -dire d’incorporer au moins 1% de carburants durables. La future réglementation européenne, en cours de finalisation, prévoit d’atteindre au moins 2% en 2025 à l’échelle européenne et 5% en 2030. La trajectoire de décarbonisation d’Air France-KLM prévoit, de son côté, l’incorporation de 10% de SAF d’ici 2030

Ensemble de la presse du 26 octobre

La startup DCO2 signe une 1ère collaboration avec Airbus Atlantic

En à peine un an d’existence, la startup DCO2, incubée au Village By CA à Toulouse, est parvenue à nouer des collaborations avec des grands noms de l’aéronautique. Avec sa plateforme numérique, elle accompagne les acteurs privés dans le calcul de leur empreinte carbone et propose des plans d’actions à l’échelle d’un produit voire d’une chaîne de fournisseurs complète. La jeune entreprise vient notamment de signer une 1ère collaboration majeure avec Airbus Atlantic. « Nous avons noué un partenariat avec eux autour de 3 usines, en France, en Chine et en Afrique du Nord afin d’identifier les meilleures pratiques sur le plan environnemental et généraliser les process les plus vertueux à l’ensemble de l’entreprise à terme », explique Maxime Boiville, CEO de DCO2. Daher fait également partie des clients notables de la startup. Avec la volonté de proposer un calcul d’impact carbone tous les ans, DCO2 installe les process technologiques et propose un accompagnement en interne de 2 à 3 mois afin de récolter efficacement toutes les données nécessaires avec des points réguliers. La startup vient d’intégrer le programme européen Gazelle Accelerator, sous l’égide de l’Aerospace Valley, afin de rendre son produit numérique encore plus efficace et davantage interopérable avec les systèmes d’informations internes des entreprises. Avec un chiffre d’affaires de 150 000 € en 2022, DCO2 réalise pour l’instant la performance rare dans le monde de la tech de s’autofinancer.

La Tribune du 26 Octobre

À Toulouse, une conférence sur l’aviation durable juge possible la décarbonation du transport aérien

Une conférence internationale sur l’aviation durable organisée par l’Association Aéronautique et Astronautique de France (3AF) vient de se tenir à Toulouse. Elle a rassemblé durant 3 jours les principaux acteurs de l’industrie aéronautique, soit plus de 200 participants de 16 nationalités différentes, pour échanger sur les différents moyens permettant au transport aérien mondial d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Parmi les solutions pointées lors de la conférence, les systèmes propulsifs de demain, qu’ils soient électriques, hybrides ou fonctionnant à l’hydrogène ou au biocarburant sont un des leviers. Une meilleure gestion du trafic aérien en optimisant les trajectoires des avions en vol en est un autre. L’électrification de toutes les opérations aéroportuaires un 3ème. Le design des avions avec par exemple la réduction de leur masse grâce à de nouveaux matériaux composites ou des ailes de plus grande envergure est un 4ème levier. Pour Michel Assouline, Directeur Général de 3AF, le bilan de cette conférence est très positif. « Ce que je retiens de ces 3 jours, c’est une vision très optimiste d’un secteur qui mène une très profonde transformation » a-t-il déclaré. Les progrès technologiques accomplis dans l’aéronautique ces dernières décennies ont déjà permis de réduire de manière drastique la consommation de carburant par passager. Par rapport aux années 60, la consommation carburant par passager a notamment été réduite de 75%. Et il est visé, sous les 10 ans qui viennent, autour de 20% d’économie supplémentaire.

La Dépêche du 26 octobre

Les Aéroports de la Côte d’Azur (ACA) s’engagent à réduire immédiatement de 10% leur consommation d’électricité

Les Aéroports de la Côte d’Azur (ACA) se sont engagés à réduire dès aujourd’hui de 10% leur consommation d’électricité, soit 3,8 gigawattheures d’économisés. Le plan se concentre sur les enjeux énergétiques liés à l’éclairage, intérieur et extérieur, la climatisation et le chauffage, les équipements nécessaires à l’exploitation, la gestion de l’eau ou encore les nombreux éco-gestes que peuvent réaliser les milliers de personnes travaillant chaque jour dans ses terminaux, détaille le communiqué d’ACA. Diverses solutions mises en œuvre serviront pour une grande partie dans la durée à réduire davantage l’empreinte environnementale de ses activités, une version renforcée de ce plan pouvant être déclenchée « en cas de dégradation de la situation énergétique nationale ». Il intègre également « un ambitieux plan de développement de sources de production d’énergie renouvelable ». Au cours des 10 dernières années, Aéroports de la Côte d’Azur a réduit de plus de 85% ses émissions directes, parvenant à la neutralité carbone par compensation dès 2016. Il s’est par ailleurs engagé à parvenir à la neutralité carbone par absorption d’ici 2030 grâce à de nouvelles réduction de ses émissions et à la création de puits de carbone naturel aux abords de ses terminaux.

Air Journal et Aerobuzz du 27 octobre

Universal Hydrogen teste le chargement de modules d’hydrogène à bord d’un ATR à Toulouse

La société californienne Universal Hydrogen mène actuellement depuis son siège européen de Toulouse des tests pour faire monter des modules d’hydrogène à bord d’un ATR 72. Son ambition est de développer des kits d’hydrogène liquide pour faire voler des avions de transport régional déjà en service de type ATR 72 ou Dash 8 sans kérosène. Alors que son hangar au pied des pistes de l’aéroport de Toulouse était encore vide il y a quelques mois, une trentaine de salariés travaillent désormais dans le bâtiment de 3 000 m2 entièrement rénové. Les modules sont pour le moment testés à vide pour valider leur design et leur intégration dans l’appareil. Chaque module pèsera 500 kg et contiendra une capsule d’hydrogène plus des capteurs pour géolocaliser les modules, connaître leur niveau d’hydrogène disponible, etc. Une configuration avec 2 modules permettra d’atteindre une autonomie de 500 milles marins soit environ 1 000 km. Le 1er vol sur un ATR est espéré en 2024 avec une commercialisation dès l’année suivante. Une demi-douzaine de compagnies ont déjà franchi le cap : Air Nostrum en Espagne, Acia Aero leasing, la startup américaine Connect Airlines, la compagnie cargo ASL, Ravn en Alaska ou encore Icelandair en Islande. Amelia, qui assure actuellement des vols quotidiens pour le compte d’Air France vers Paris, Aurillac, Tarbes-Lourdes et Castres, est devenue en début d’année la première cliente en France. Après une levée de fonds de 20 M$ début 2021, Universal Hydrogen a collecté 60 M$ supplémentaires en fin d’année. Pour accompagner la montée en puissance de la société, Universal Hydrogen prévoit 5 à 10 recrutements supplémentaires d’ici la fin de l’année à Toulouse.

La Tribune du 27 octobre

ESPACE

Entretien avec Stéphane Israël, PDG d’Arianespace

Stéphane Israël, PDG d’Arianespace, s’est exprimé, jeudi 20 octobre, sur Radio Classique. Confirmant le report du vol inaugural d’Ariane 6 au dernier trimestre 2023, il rappelle que le carnet de commandes du lanceur est déjà rempli : « En mars, Amazon nous a acheté 18 fusées [Ariane 6], c’est sans précédent et la preuve qu’on est en train de changer d’ère », insiste-t-il. Interrogé sur les vols habités, il remarque que l’Europe se réintéresse au sujet : « Avant la fin de la décennie, s’il y a une volonté politique, on pourra voler depuis la Guyane. Et j’ai bien l’intention que Thomas Pesquet fasse ce premier vol habité ». « L’Espace doit d’abord servir à mieux vivre sur Terre », rappelle-t-il : actuellement, environ 5 000 satellites opérationnels sont en orbite, des satellites « vitaux » pour notre quotidien, rappelle le dirigeant, que ce soit pour la météo, la télévision, le GPS ou la surveillance de l’environnement, « et on a besoin de fusées Ariane pour lancer ces satellites ». L’Espace « reste un domaine de souveraineté », remarque-t-il, à l’heure de la guerre en Ukraine. La France a créé un « commandement de l’Air et de l’Espace » pour se doter d’une stratégie militaire « intégrale », se félicite-t-il. « On va bientôt lancer notre propre satellite de télécommunication pour nos armées, le Syracuse 4B ».

Radio Classique du 20 octobre

OneWeb reprend le déploiement de sa constellation

Interrompu début mars 2022, suite à l’arrêt des coopérations entre la Russie et l’Europe après l’invasion de l’Ukraine, le déploiement de la constellation d’internet haut débit OneWeb reprend. Une fusée indienne GLSV doit lancer un lot de 36 satellites ce samedi 22 octobre. Un second tir est prévu fin 2022, et trois autres missions doivent être assurées par le lanceur Falcon 9 de SpaceX entre janvier et mars 2023. OneWeb aura alors achevé la mise en orbite de 648 satellites, ce qui lui assurera une couverture mondiale pour apporter des services de connectivité partout dans le monde. OneWeb prépare également sa fusion avec Eutelsat, premier opérateur de satellites de télécoms européen. Annoncée fin juillet, la prise de contrôle de OneWeb par Eutelsat donnera naissance à un géant mondial de l’internet spatial, grâce à la force combinée des 36 satellites géostationnaires (à 36 000 km de la Terre) d’Eutelsat et à la flotte de petits satellites en orbite basse de OneWeb. L’opération devrait être achevée au cours du premier semestre 2023. Le nouveau groupe aura son siège en France. Il sera contrôlé à 50-50 par les actionnaires de OneWeb, notamment le groupe de télécoms indien Bharti (30 %), Eutelsat (23 %) et l’État britannique (17,8 %), et ceux d’Eutelsat, dont Bpifrance (21,88 %). L’action privilégiée de l’État britannique, qui ouvre des droits spéciaux relevant de la sécurité nationale, sera cantonnée à la filiale anglaise OneWeb PLC, et ne concernera pas la maison mère. « L’État britannique pourra embarquer des charges utiles militaires sur des satellites OneWeb. Eutelsat, comme d’autres opérateurs, accueillent régulièrement de telles charges pour le compte de gouvernements. Cette pratique ne remet pas en cause le profil du futur groupe qui sera placé sous souveraineté française », explique Eva Berneke, directrice générale d’Eutelsat, qui prendra la direction du nouvel ensemble.

Le Figaro du 21 octobre

Avec les microlanceurs, la France renforce sa filière spatiale

Le premier appel à projets dans le cadre du volet spatial du plan France 2030, pour lequel les 16 premiers lauréats ont été annoncés jeudi 6 octobre, a concerné en priorité les microlanceurs, un domaine dans lequel la demande s’intensifie, portée par la miniaturisation des satellites. « Pour les Etats-Unis, c’est un sujet de suprématie, ou de supériorité face à la Chine ; pour les Européens, c’est plus un souci d’indépendance face aux Américains », précise François Chopard, fondateur de Starburst Accelerator, un incubateur de startups aéronautiques et spatiales, qui fait partie des sept ambassadeurs du volet du plan d’investissement France 2030 consacré à l’Espace. « C’est maintenant que cela se joue », alerte-t-il. Plusieurs appels à projets se succéderont dans les prochaines années, afin de renforcer la filière spatiale française, d’accélérer sa mutation technologique et de contribuer à la souveraineté nationale. « Nous essayons d’orienter, de conseiller dans le choix des projets, pour que les montants soient les plus importants possibles, que personne ne soit oublié et, surtout, que ce soit stratégique », explique François Chopard. 12 des 16 projets retenus début octobre concernent des microlanceurs, de leur fabrication aux services, en passant par les composants et l’électronique : les lauréats sont Opus Aerospace, Sirius Space Services, SpaceDreamS, Nobrak, Hybrid Propulsion for Space, CMP Composites, The Exploration Company, Watt & Well, Halcyon, Latitude, Leanspace et Exotrail. L’objectif est de disposer d’un microlanceur réutilisable en 2026. « Avec ce soutien du gouvernement, ces entreprises innovantes montrent qu’elles sont crédibles », souligne Maxime Puteaux, conseiller industrie chez Euroconsult. « Cela leur permet d’aller ensuite trouver les financements nécessaires auprès d’investisseurs privés ».

Le Monde du 21 octobre

SpaceX choisi pour deux projets de lancements européens

L’Europe lancera deux missions au moyen des lanceurs de SpaceX, la société fondée par Elon Musk, après que le conflit en Ukraine a suspendu l’accès au lanceur russe Soyouz, a confirmé jeudi l’Agence spatiale européenne (ESA). Les lancements comprennent le télescope spatial Euclid et la sonde Hera, pour une mission de suivi de la sonde DART de la NASA. « Les États membres ont décidé de lancer Euclid et Hera sur Falcon 9 », a déclaré à la presse le directeur général de l’ESA, Josef Aschbacher, après une réunion du conseil ministériel de l’agence. Les lancements auront lieu respectivement en 2023 et 2024. Par ailleurs, l’ESA a annoncé qu’un troisième satellite, construit par Airbus, le Earth Cloud Aerosol and Radiation Explorer, ou EarthCARE, destiné à combler une lacune dans la modélisation scientifique du changement climatique sera lancé par l’européen Vega C. Ce lancement est prévu début 2024.

Reuters du 21 octobre

Une fusée indienne lance 36 satellites de la constellation OneWeb

La fusée indienne GSLV-F10 a quitté le port spatial de Satish Dhawan le 22 octobre, emportant 36 satellites de la constellation OneWeb. La société de satellites basée à Londres est de retour sur la bonne voie, après la perte de l’accès aux fusées russes Soyouz. OneWeb avait dû agir rapidement pour sécuriser les trajets sur d’autres transporteurs, et conclure des accords avec les fournisseurs de fusées américains SpaceX et Relativity Space, mais également avec New Space India Limited, la branche commerciale de l’agence spatiale indienne Isro, qui commercialise le GSLV. Ce nouveau lancement porte à 462 le nombre de satellites actuellement en orbite au-dessus de la Terre. Cela représente plus de 70% du total dont OneWeb a besoin pour atteindre une couverture mondiale avec sa constellation de 1ère génération, soit 650 satellites. L’entreprise, en partie détenue par le gouvernement britannique, prévoit d’achever son déploiement au milieu de l’année prochaine.

Ensemble de la presse du 24 octobre

La Station spatiale internationale bientôt prolongée jusqu’en 2030 ?

Pour la plupart des partenaires de la Station spatiale internationale (ISS), régie par un accord intergouvernemental, la question de l’exploitation au-delà de 2024 devrait être résolue d’ici la fin de l’année au niveau politique. Les Etats-Unis avaient, le 28 juillet dernier, signifié les premiers leur souhait d’étendre leur participation à l’exploitation de l’ISS durant 6 années supplémentaires. La nouvelle loi d’autorisation de la NASA inclut notamment un volet sur la prolongation des opérations sur l’ISS jusqu’au 30 septembre 2030. Le texte précise que l’administrateur de la NASA devra soumettre aux commissions appropriées du Congrès, au plus tard d’ici un an, les résultats d’une estimation faite par le Bureau des coûts sur les dépenses nécessaires, mais aussi les « possibilités d’efficacité opérationnelle qui pourraient se traduire par des économies de coûts et une productivité de la recherche ». Les principaux partenaires de la NASA semblent également prêts à s’aligner, comme le confirme Didier Schmitt, chargé de la stratégie et de la coordination du programme d’exploration humaine et robotique à l’Agence spatiale européenne : « La décision du Canada paraît imminente, celle de l’ESA devrait être formellement prise lors de la réunion ministérielle des 22-23 novembre à Paris, et celle du Japon est attendue pour la fin de l’année au niveau des services du Premier ministre ». La Russie reste elle-aussi impliquée dans le programme, malgré les déclarations du nouveau Directeur général de Roscosmos annonçant la fin de la participation russe à l’ISS « après 2024 ».

Air & Cosmos du 24 octobre

La recherche par le rover Perseverance de « biosignatures » sur Mars entre dans sa phase critique

Le rover de la NASA Perseverance est arrivé voici 6 mois dans la zone du delta où, il y a 3,5 milliards d’années, une rivière se jetait dans le lac d’eau liquide emplissant le cratère Jezero. La recherche de « biosignatures », ces traces organiques ou minérales dont l’origine ne peut s’expliquer autrement que par la présence de structures ou d’activités biologiques, et qui témoignent par conséquent d’une forme de vie ayant éclos en un lointain passé, est entrée dans sa phase critique. Cela le début de la seconde campagne scientifique, après une première consacrée à l’étude des roches ignées tapissant l’intérieur du cratère. Sur le rover, le spectromètre Raman Sherloc a procédé à une analyse d’une roche jugée particulièrement prometteuse, baptisée « Wildcat Ridge ». Outre des sulfates, la roche aurait révélé la présence en son sein de composés organiques en grande quantité, la plus riche moisson de ces molécules carbonées récoltée par Perseverance depuis le début de la mission Mars 2020. Cette probable matière organique martienne pourrait révéler, une fois soumise aux outils d’investigation dont nous disposons sur Terre, la présence en son sein de traces de vie ou d’une biosignature. La réponse à cette question ne viendra pas avant la 1ère moitié de la prochaine décennie.

Les Echos du 25 octobre

Arrivée à Kourou des 2 satellites d’Airbus Neo 5 et 6

Les 2 derniers satellites Pléiades Neo 5 et 6 construits, détenus et exploités par Airbus Defence and Space sont arrivés au Centre spatial guyanais de Kourou, après un vol transatlantique depuis Toulouse, a annoncé Airbus. Leur lancement est programmé fin novembre, à l’occasion de la première mission commerciale de la fusée européenne Vega C exploitée par Arianespace. « Nous nous apprêtons à compléter notre toute nouvelle génération de satellites, qui couvre déjà un million de km2 par jour avec une résolution native de 30 cm », a déclaré François Lombard, Directeur de l’activité Intelligence chez Airbus Defence and Space. « Avec ce lancement, nous allons doubler notre capacité et être en mesure de répondre encore plus rapidement aux besoins de nos clients, en fournissant la meilleure qualité du marché, et ce, pour un large éventail d’applications militaires et civiles », conclut le responsable.

Zonebourse du 25 octobre

EMIT, le nouvel instrument de la NASA pour détecter les « super-émetteurs » de méthane

Une nouvelle mission de la NASA a permis de détecter des dizaines de « super-émetteurs » de méthane, une performance dont les scientifiques espèrent qu’elle permettra d’agir afin de limiter ses émissions. Lancée dans l’espace en juillet et installée sur la Station spatiale internationale, la mission, baptisée EMIT, était d’abord destinée à observer la façon dont le déplacement de poussières minérales affecte le climat. Il s’agit du « 1er d’une nouvelle classe de spectrographes imageurs destinés à observer la Terre », a souligné la NASA. Il a déjà permis d’observer plus de 50 « super-émetteurs » en Asie centrale, au Moyen-Orient et dans le sud-ouest des États-Unis, a déclaré la NASA mardi 25 octobre. Ce sont généralement des sites liés aux secteurs des énergies fossiles, du traitement des déchets ou encore de l’agriculture. Certains des panaches détectés « sont parmi les plus grands jamais vus », a déclaré dans un communiqué Andrew Thorpe, du Jet Propulsion Laboratory (JPL) de la NASA. Le méthane est responsable d’environ 30% du réchauffement de la planète. Même s’il reste beaucoup moins longtemps dans l’atmosphère que le CO2, il a un pouvoir de réchauffement 80 fois supérieur sur une période de 20 ans.

Le Figaro du 26 octobre

La Russie met en orbite le 1er satellite de la constellation Sfera

Roscosmos Space Corp. a lancé le 1er satellite de la nouvelle constellation russe de communication et d’observation de la Terre Sfera. Le satellite Skif-D a été mis en orbite à bord d’une fusée Soyouz-2.1b depuis le port spatial de Vostochny, dans l’Extrême-Orient russe, le 22 octobre. En 4 heures environ, un booster Fregat l’a placé sur l’orbite circulaire finale à une altitude de 8 070 km. Il s’agissait de la 1ère mission de Vostochny cette année et la 17ème de la Russie. Le satellite de 160 kg mis au point par ISS-Reshetnev Co. est un démonstrateur qui permettra de tester les protocoles de communication pour la connectivité Internet à large bande et de déterminer une certaine fréquence orbitale. La future sous-constellation Skif devrait être entièrement déployée en 2027-2029. Elle sera composée de 12 satellites qui fonctionneront sur 3 plans orbitaux. Sfera disposera également de plus de 300 autres satellites de communication et de surveillance de la Terre, réunis dans un système d’information commun. La plupart d’entre eux seront mis en orbite en 2024-2026. Depuis 2005, 25 satellites ont été mis en orbite, tandis que la constellation Gonets-D1M est devenue opérationnelle en 2015.

Aviation Week du 26 octobre

Le rapport « Ambition NewSpace 2027 » propose des pistes pour aider la filière spatiale française

Le rapport « Ambition NewSpace 2027 », fruit des premières assises du NewSpace, auxquelles a participé le GIFAS et qui se sont tenues en juillet à Paris, a été publié cette semaine et fait une série de 24 propositions, réparties en 6 chapitres. Si de nombreux entrepreneurs, aux côtés des acteurs historiques, ont tiré parti de la diversification des applications commerciales de l’Espace et de l’abaissement des barrières d’entrée techniques et financières pour lancer des nouveaux produits et services ces dernières années, ce rapport entend permettre aux startups tricolores de jouer les premiers rôles au niveau mondial. L’écosystème rassemble en France un peu moins de 200 sociétés, qui évoluent dans le domaine des lanceurs (Latitude, Dark, Hybrid Propulsion), des systèmes orbitaux (U-Space, UnseenLabs, Prométhée), de l’exploration (Zephalto, Share MySpace) ou des services en aval (Kayrros, Space Sense). Les auteurs préconisent notamment la création d’un fonds souverain national (de l’amorçage à la série C) de 1 Md€, en liaison avec l’initiative Cassini de l’Union européenne. Ils souhaitent également la mise en place d’un mécanisme de type « pour un euro privé investi, un euro public », dont l’objectif serait de donner des garanties aux investisseurs privés. La réussite française dans le spatial passera aussi par un effort accru dans la formation des ingénieurs et une collaboration plus étroite entre les chercheurs et les startups. Enfin, le rapport préconise la création d’un Conseil national de l’espace (CNE), qui serait rattaché au Premier ministre et faciliterait l’organisation de la stratégie spatiale française.

Les Echos du 27 octobre