Archives de catégorie : Newsletter Actu Aéro N°70

INTERNATIONAL

L’aéronautique russe face aux sanctions occidentales

Le secteur aéronautique russe, menacé de paralysie par l’interdiction d’importer des pièces occidentales, a recours au démantèlement d’appareils Airbus et Boeing, afin de récupérer des pièces détachées. La production du SaM146, le moteur de l’avion régional Superjet, dont une partie était importée de France par Safran et l’autre produite en Russie, est à l’arrêt. Le moyen-courrier MC-21 est aussi impacté. Des substitutions sont cherchées, en Russie mais aussi en Chine. Moscou prévoit de relancer la production de son Tupolev 214, dont la conception date des années 1990.

Les Echos du 15 décembre

INDUSTRIE

Guillaume Faury se dit « ravi » et « inquiet » du plan climat américain

Guillaume Faury, le Président du GIFAS, s’est félicité de l’accélération des investissements dans les énergies décarbonées permises grâce aux mesures protectionnistes de l’administration Biden, mais s’est inquiétés pour la compétitivité de l’industrie européenne, lors d’une rencontre avec la presse organisée jeudi 8 décembre par Association des Journalistes professionnels de l’aéronautique et de l’espace (AJPAE). « Les Etats-Unis sont en train d’accélérer très fort en matière d’énergie décarbonée et si c’est une bonne nouvelle pour l’aviation, c’est une beaucoup moins bonne nouvelle pour l’industrie européenne », s’est-il confié. L’Inflation Reduction Act (IRA), adoptée cet été aux Etats-Unis, comprend tout un paquet de mesures protectionnistes, près de 400 Md$, pour favoriser la production d’énergie décarbonée. Les mesures protectionnistes américaines promettent de faire exploser la production de carburants d’aviation durable (SAF), encore embryonnaire à l’échelle mondiale. Ils représentent le levier le plus efficace pour réduire l’empreinte carbone de l’aviation, car utilisables dans les appareils déjà existants. « Je suis inquiet vis-à-vis de l’IRA pour la compétitivité de l’industrie européenne, mais ravi de voir qu’il va accélérer la transition climatique », explique le Président exécutif d’Airbus. « L’Europe a choisi une approche bien plus réglementaire avec des taxes et des barrières. Les investisseurs sont disposés à investir dans les énergies décarbonées, mais ils vont là où il y a de la certitude », détaille-t-il. Les aides pour les SAF sont clairement fléchées aux Etats-Unis et les investissements risquent de s’y déplacer rapidement. « L’Europe doit se poser la question sur la manière dont elle veut gérer sa transition énergétique, car pour la mettre en œuvre, il faut des moyens », déclare le Président du GIFAS. La loi américaine est aussi une source de satisfaction, le paquet de mesures soutient également la production d’hydrogène vert, une source d’énergie sur laquelle mise l’avionneur européen. Airbus compte toujours mettre en service un avion à hydrogène en 2035. « La NASA et la DARPA sont aussi très actives en la matière, a souligné Guillaume Faury. L’hydrogène va faire partie de l’équation dans les prochaines décennies, j’en suis convaincu ».

L’Usine Nouvelle et Les Echos du 9 décembre

Le viseur d’étoiles diurne de Sodern sera exposé au Salon du Bourget 2023

Sodern prépare une démonstration technologique d’un viseur d’étoiles diurne lors du prochain Salon International de l’Aéronautique et de l’Espace de Paris-Le Bourget, qui se tiendra du 19 au 25 juin 2023. Le projet de système de navigation baptisé Vision (Vers l’intégration de senseurs inertiels et optiques pour la navigation), est développé depuis 2016 par Safran Electronics & Defense (responsable du projet et de la fonction navigation) et Sodern (responsable de la fonction de visée stellaire), à la demande de la Direction Générale de l’Armement (DGA) et de l’Agence de l’innovation de défense (AID). Monté sur avion et couplé à une centrale inertielle à gyroscope résonnant hémisphérique (HRG), le dispositif est capable de viser les étoiles en plein jour, malgré l’illumination du Soleil et au travers de l’atmosphère dissimulant le ciel étoilé, en se passant des signaux émis par les différents satellites de navigation existants. A partir de la fin 2020, Vision a fait l’objet d’essais en vol, à bord d’un ATR 42-320 réaménagé de la DGA, de l’unité de recherche aéroportée Safire (Service des avions français instrumentés pour la recherche en environnement), infrastructure commune à l’Insu-CNRS, à Météo France et au CNES. Ces essais ont permis de valider le concept, et un nouveau démonstrateur plus performant sera évalué l’an prochain. « L’enjeu, c’est d’équiper d’ici la 2ème moitié de la décennie des aéronefs et des véhicules de l’armée française, avec un système autonome et fiable, totalement indépendant des systèmes de positionnement par satellite », explique Franck Poirrier, Président de Sodern. La société vise maintenant la production en série du produit en 2025, d’abord pour les Armées, puis pour différentes activités duales et civiles.

Air & Cosmos du 9 décembre

Le 1er moteur électrique de Safran bientôt certifié

Safran s’apprête à certifier son 1er moteur électrique, l’Engineus 100, au début de 2023, après plusieurs années de développement. Le groupe avait dévoilé son objectif fin septembre, lors de l’inauguration de son centre d’ingénierie électrique à Créteil, qui regroupe 430 experts, jusque-là dispersés sur plusieurs sites, sur 6 400 m2 de bureaux d’études et laboratoires, afin de repousser les contraintes physiques qui limitent l’électrification du transport aérien. Le portefeuille du motoriste et équipementier s’étend de la génération de puissance aux moteurs électriques, en passant par les batteries, la distribution, la conversion d’énergie et les câblages. Safran a déjà séduit les français Aura Aero et VoltAero, l’américain Bye Aerospace, l’autrichien Diamond Aircraft et le canadien CAE, et compte monter en puissance pour faire de l’électrique un levier de la décarbonation du transport aérien.

L’Usine Nouvelle du 12 décembre

Le gouvernement crée une délégation interministérielle aux métaux stratégiques

Le gouvernement a mis en place une délégation interministérielle pour coordonner « l’action de l’Etat en matière de sécurisation des approvisionnements » en minerais et métaux stratégiques. Cette délégation sera placée auprès de la Première ministre et se verra attribuer le secrétariat du comité pour les métaux stratégiques. La France, et plus largement l’Europe, produisent peu de métaux critiques et doivent presque tout importer alors que les besoins explosent, notamment pour les batteries et moteurs électriques. Cette délégation aura pour missions « d’assurer le suivi de la mise en œuvre de la politique d’approvisionnement en minerais et métaux stratégiques » et de « contribuer à renforcer la cohérence entre les politiques publiques relatives à la Défense nationale, l’industrie, l’énergie, la protection de l’environnement, la transition écologique, le commerce international et aux affaires étrangères et la politique d’approvisionnement en minerais et métaux stratégiques », selon un décret paru le 11 décembre au Journal officiel. Elle sera chargée d’animer et coordonner les travaux d’identification des vulnérabilités liées à l’approvisionnement en assurant le pilotage d’un observatoire français des minerais et métaux stratégiques.

Challenges du 12 décembre

Air India proche d’une commande historique de 500 avions

Air India, propriété du conglomérat indien Tata Group, est sur le point de passer des commandes à Airbus et Boeing pour au moins 500 appareils représentant une valeur de plusieurs dizaines de milliards de dollars. Ces commandes porteraient sur un maximum de 400 avions monocouloirs et au moins 100 gros porteurs, dont des A350 et des B787 et B777, et devraient intervenir dans les prochains jours. Une commande de cette ampleur, options comprises, pourrait dépasser les 100 Md$ au prix catalogue, soit l’une des plus importantes jamais effectuée par une seule compagnie aérienne en termes de volume.

Les Echos et L’Usine Nouvelle du 12 décembre

La Chine livre son 1er avion C919

Les autorités chinoises viennent d’annoncer, vendredi 9 décembre, la livraison du 1er modèle C919. Construit par la société d’Etat Comac (Commercial Aircraft Corporation of China), après 5 ans de tests afin d’être certifié par les autorités, l’avion moyen-courrier est le 1er construit par la Chine, même si la plupart des pièces nécessaires à sa fabrication sont importées. Le développement de l’appareil avait pris un certain retard, avec 12 ans nécessaires à sa mise en circulation. Il sera d’abord exploité par la compagnie aérienne China Eastern. Un 1er avion pouvant transporter 164 passagers a officiellement été remis à l’entreprise lors d’une cérémonie dans un aéroport à Shanghai. Comac a récemment dévoilé avoir reçu des commandes pour 300 appareils C919, sans toutefois donner ni montant, ni délais de livraison. Pour autant, la Chine a tout de même passé un accord avec Airbus en novembre pour la construction d’A321 sur sa chaîne de production locale à Tianjin, non loin de Pékin, pour 17 Md$.

Air & Cosmos et Les Echos du 12 décembre

Certification de l’A321XLR : un vol de plus de 13h effectué

Un Airbus A321XLR a opéré le 13 décembre un vol de plus de 13 heures, dans le cadre de sa campagne de certification. Son entrée en service est désormais prévue au deuxième trimestre 2024. Airbus rappelait mi-octobre que cette version de l’A321neo a dépassé le cap des 500 commandes par plus de 20 clients, parmi lesquels Air Canada, American Airlines, United Airlines, Qantas, LATAM ou la low-cost Wizz Air.

Air Journal du 15 décembre

Comment Airbus Helicopters renforce son site d’Albacete en Espagne

L’usine d’Albacete (Sud de l’Espagne) d’Airbus Helicopters va renforcer son importance au sein du groupe européen dans les années à venir. Inaugurée en 2007, elle est devenue le centre d’expertise pour les poutres de toute la gamme d’Airbus Helicopters, dont celle du H160. Dès 2023, l’usine hébergera un hub logistique de 50 000 m2 pour les composants destinés aux lignes d’assemblages du groupe, avec un entrepôt opéré par Daher. Le site va aussi se configurer en vue du rétrofit des Tigre français et espagnols au standard Mk3. Le site de Marignane (Bouches-du-Rhône) sera chargé des trois prototypes, et Albacete assurera l’assemblage final de la série française (livrable à partir de 2029) et espagnole (livrable à partir de 2030).

Air & Cosmos du 15 décembre

FORMATION

Focus sur l’association « Elles bougent » qui pousse les jeunes femmes vers les métiers scientifiques

Depuis 15 ans, l’association « Elles bougent » a pour objectif de susciter des vocations féminines pour les métiers scientifiques. Créée en 2006, afin de répondre à la demande de DRH des groupes industriels qui avaient besoin de recruter davantage de femmes, l’association compte 200 entreprises partenaires dans l’aéronautique, le spatial, l’automobile, le BTP, la Défense, la tech, les assurances, et les banques notamment. « Avec 9 000 bénévoles dont 7 500 marraines, nous organisons plus de 500 évènements qui sensibilisent 40 000 jeunes femmes », explique Amel Kefif, Directrice générale de « Elles bougent ». Son challenge Innovatech permet à des lycéennes, des collégiennes et des étudiantes, de se mettre dans la peau d’une ingénieure pendant une journée. « Nous leur faisons aussi visiter des sites industriels. Les jeunes filles sont surprises qu’on puisse travailler dans l’industrie tout en restant féminines », raconte Amel Kefif. « La réforme du bac a malheureusement détruit 25 ans d’efforts pour arriver à la parité dans la filière scientifique. En comparaison avec les autres années, il y a une chute de 67% des filles choisissant les matières scientifiques en 1ère. Et cela impacte aussi les garçons qui sont moins nombreux qu’avant » déplore-t-elle finalement.

Le Figaro Etudiant du 12 décembre

ESPACE

Thales finalise la conception du satellite MicroCarb

Thales Alenia Space a finalisé la phase d’Assemblage, d’Intégration et de Test (AIT) de la plateforme du satellite MicroCarb et s’apprête à intégrer un spectromètre à réseau dispersif. Le Centre national d’études spatiales (CNES) est le maître d’œuvre du satellite, mission conjointe entre la France et le Royaume-Uni, qui est basé sur sa plateforme Myriade. Cette mission est conçue pour mesurer, depuis l’Espace, le taux de CO2 présent dans l’atmosphère terrestre avec une extrême précision. MicroCarb se distingue par son mode d’observation par balayage qui permettra de cartographier la répartition du CO2 entre les villes responsables des plus importantes émissions mondiales. Il sera lancé début 2024 depuis le port spatial européen de Kourou, en Guyane, avec le soutien des équipes françaises et britanniques de Thales Alenia Space.

Easybourse du 9 décembre

La rentabilité des constellations de satellites en orbite basse en question

En 2027, 4 constellations en orbite basse offriront au minimum leurs services : Starlink, OneWeb, Kuiper et 03b mPower. Les doutes ne portent plus sur la faisabilité technologique des projets mais sur leur rentabilité à terme. Dans une étude approfondie intitulée « La guerre des satellites : un nouveau chapitre », la banque Bryan, Garnier & Co estime que rien n’est encore gagné pour ces méga-constellations. Amazon met 10 Md$ pour délivrer ses premiers services, Eutelsat rachète OneWeb pour 3,6 Md€, et devra investir autant pour développer une nouvelle génération de satellites plus performants, la Commission européenne évoque un investissement de 6 Md€, et SpaceX dit désormais vouloir investir entre 20 et 30 Md$ dans Starlink contre 10 Md$ précédemment. La concurrence entre opérateurs sera rude et pourrait peser sur leur capacité à rentabiliser leurs lourds investissements, d’autant plus que ces nouveaux opérateurs luttent déjà pour décrocher les mêmes marchés solvables : communications militaires, apport d’Internet pour la croisière ou les lignes aériennes. Tout devrait dépendre du prix par gigabit qui, selon l’étude de Bryan, Garnier & Co, s’élèverait à plus de 8 $ par mois pour Starlink, 12,9 $ pour mPower, 33,5 $ pour la 1ère génération de OneWeb, mais seulement 6,1 $ pour le gros satellite Konnect VHTS en orbite géostationnaire. Si chaque génération de satellites permet des gains, la vraie rupture viendra d’ un lanceur géant comme Starship, qui permettra de diviser par 10 le prix du kilo lancé dans l’espace, conclut l’étude.

Les Echos du 9 décembre

Le vaisseau Orion de retour sur Terre après son voyage autour de la Lune

Après 25 jours dans l’Espace, le vaisseau Orion est de retour sur Terre, marquant la fin de la mission Artemis I. Après être entrée dans l’atmosphère terrestre à une vitesse de 40 000 km/h, et avoir supporté une chaleur de 2 800°C, la capsule a amerri dimanche 11 décembre dans l’océan Pacifique. C’est dans les derniers instants qu’a été testé le bouclier thermique de la capsule, de 5m de diamètre, le plus grand jamais construit. « Il s’agit d’une pièce essentielle pour la sécurité, conçue pour protéger le vaisseau et ses passagers », a expliqué Mike Sarafin, responsable de la mission. Un navire de la marine américaine, l’USS Portland, a été prépositionné pour les opérations de récupération de la capsule, des hélicoptères et des bateaux pneumatiques ont également été déployés. Le vaisseau spatial a d’abord été freiné par l’atmosphère terrestre, puis par une série de 11 parachutes, jusqu’à atteindre une vitesse d’environ 30 km/h au moment de toucher l’eau. Certains éléments du vaisseau doivent être réutilisés pour la capsule d’Artemis II, déjà bien avancée. Cette 2ème mission, prévue pour 2024, emmènera un équipage jusqu’à la Lune, et c’est Artemis III, officiellement programmée en 2025, qui atterrira pour la 1ère fois sur le pôle Sud de la Lune.

Ensemble de la presse du 12 décembre

Lancement de la prochaine génération de satellites météorologiques européens

Le système Meteosat Third Generation (MTG), le 1er d’une nouvelle génération de satellites météorologiques européens doit être lancé mardi 13 décembre. Le système, d’un coût de 4,3 Md€, promet de fournir 50 fois plus de données pour améliorer la précision des prévisions, une fois entièrement déployés en 2026. 3 satellites en orbite géostationnaire seront situés à 36 000 km au-dessus de l’équateur, au niveau de l’Afrique. Ils fourniront des images de l’Europe toutes les 2 minutes et demie, notamment les 1ères observations complètes de la foudre depuis l’Espace. Deux des nouveaux satellites fourniront des images des systèmes météorologiques de la Terre, tandis que le 3ème engin spatial, un satellite de sondage, utilisera l’infrarouge pour fournir des profils tridimensionnels de l’atmosphère de haut en bas au-dessus de l’Europe, en prenant des mesures de température et d’humidité toutes les 30 minutes. L’Agence spatiale européenne (ESA), qui est chargée du développement du système, apporte une contribution de 1,4 Md€, tandis qu’EUMETSAT fournit 2,9 Md€. Le maître d’œuvre est Thales Alenia Space, une coentreprise de Thales et Leonardo, qui travaille avec 70 sous-traitants à travers l’Europe.

Financial Times du 12 décembre

Cailabs lève 26 M€ pour ses stations optiques dédiées aux liaisons satellitaires

Cailabs, la société spécialiste du transport de la lumière dans une fibre optique, vient de lever 26 M€ après les 16,6 M€ cumulés ces années passées, a annoncé Jean-François Morizur, son Président. Après avoir développé des technologies de pointe protégées par 23 brevets, qui trouvent une nouvelle application dans les communications entre la Terre et les satellites sur orbite, ce nouveau tour de table va lui permettre de répondre aux appels d’offres mondiaux. Il a été mené par le fonds luxembourgeois NewSpace Capital avec le soutien des investisseurs existants : Definvest , le fonds spécialisé du ministère des Armées géré par Bpifrance, Starquest Capital, Innovacom, Safran Corporate Ventures ainsi que Crédit Agricole Ille-et-Vilaine Expansion. Une 1ère station optique fonctionne au siège social de Cailabs. Elle est issue d’un prototype développé pour le compte du ministère des Armées dans le cadre du projet Keraunos d’expérimentation de la communication optique par laser entre le sol et un nanosatellite. Cailabs continue de renforcer son équipe avec une vingtaine de recrutements en cours, et passe désormais en phase de commercialisation de sa station-sol optique, Tilba-Atmo.

Les Echos et La Tribune du 12 décembre

Avec le satellite SWOT, Thales Alenia Space conforte son leadership dans l’altimétrie spatiale

Le satellite franco-américain SWOT (Surface Water Ocean Topography), qui va apporter des données inédites sur la Terre, doit décoller vendredi 16 décembre de la base californienne de Vandenberg. Le lancement, initialement prévu ce jeudi 15 décembre, a été décalé de 24h. Le satellite a été construit en partenariat par la NASA et le CNES. L’altimètre KaRIn (Ka-band Radar Interferometer) de la mission, en partie fabriqué à Toulouse par Thales Alenia Space – qui a fourni la partie électronique et la Radio Frequency Unit – représente une véritable rupture technologique : « La principale nouveauté de cet instrument est qu’il est doté de deux antennes distantes de 10 mètres. Cela permet, avec une seule fauchée, de balayer une zone de 120 kilomètres de large là où il fallait auparavant plusieurs satellites pour couvrir la même zone », décrit Laurent Phalippou, responsable ligne de produit altimétrie au sein de Thales Alenia Space. « Nous allons atteindre une résolution de 250 mètres x 250 mètres dans les zones côtières et de 2 km x 2 km sur ce qu’on appelle le plein océan, lorsque l’on s’éloigne de quelques dizaines de kilomètres des côtes, avec une précision de l’ordre du centimètre. Cette amélioration permet d’atteindre une résolution trois fois plus précise des océans pour affiner notamment les modèles de prévision », détaille-t-il.

La Tribune et Les Echos du 15 décembre

Le rover Perseverance capte le son d’un tourbillon de poussière sur Mars

Le rover Perseverance a enregistré le son d’un tourbillon de poussière sur Mars, grâce au microphone conçu à Toulouse par l’ISAE-SUPAERO, en collaboration avec le Jet Propulsion Laboratory de la NASA, le CNRS et le CNES. Selon une étude parue le 13 décembre dans la revue Nature Communications, un enregistrement capté le 27 septembre dévoile le son d’un tourbillon de poussière de 25 mètres de large et d’au moins 118 mètres de haut, qui a survolé le rover. « Ces mesures permettront de mieux comprendre le soulèvement de la surface et le transport atmosphérique, des informations essentielles pour une simulation précise du cycle de la poussière et la prédiction des tempêtes de poussière dans les modèles climatiques de Mars », explique Naomi Murdoch, chercheuse de l’ISAE-SUPAERO et auteure principale de l’étude. Les données pourraient être importantes pour les futures missions d’exploration « car les impacts de grains de poussière sont impliqués dans la dégradation du matériel sur la surface de Mars », souligne la chercheuse.

La Tribune du 15 décembre

Starlink, constellations de satellites : un nouvel enjeu militaire

Le Monde consacre une série d’articles au service d’accès à Internet par satellite, Starlink, d’Elon Musk. En Ukraine, le système est apparu comme un outil efficace, conduisant l’Europe à accélérer son propre projet de constellation. « Starlink fournit l’équivalent de la 4G ou de la fibre à la maison en tout lieu et à toute heure, quelles que soient la situation et les destructions sur le terrain », relève le colonel Guillaume Bourdeloux, à la tête de la brigade des opérations spatiales de l’armée de l’Air et de l’Espace française. Opérant en orbite basse, à moins de 2 000 kilomètres de la Terre, le système offre une vitesse de transmission très supérieure et une latence très inférieure à celles des gros satellites géostationnaires fixes à 36 000 kilomètres d’altitude. Le 5 décembre, Elon Musk a dévoilé « Starshield », une version de Starlink consacrée aux milieux militaires et sécuritaires. En parallèle, le Pentagone a lancé, en février 2022, son propre projet de constellation, avec Lockheed Martin, Northrop Grumman et York Space. Le projet européen de constellation, baptisé IRIS², à vocation à la fois civile et militaire, connaît aussi une forte accélération et pourrait entrer en service à partir de 2024, pour être totalement opérationnel en 2027. Le projet Keraunos, confié à des startups françaises fin 2021, vise quant à lui à expérimenter un système de communication optique à haut débit par laser avec une station au sol compacte et transportable. La France a aussi recours à de « l’achat de service » auprès de sociétés possédant des constellations, afin de s’assurer d’une meilleure couverture de certaines zones. Safran Data Systems fournit, par exemple, des données de surveillance de l’espace, et ArianeGroup des données de surveillance de l’espace en orbite géostationnaire.

Le Monde du 15 décembre

ENVIRONNEMENT

Toulouse et l’Occitanie leaders sur l’avion vert

A l’occasion de la Journée mondiale du climat, retour sur les projets d’avions zéro émission ou bas carbone qui prolifèrent en Occitanie et à Toulouse, capitale mondiale de l’aéronautique. Depuis fin 2020, Airbus travaille sur plusieurs concepts d’avions ayant l’hydrogène comme source d’énergie principale, les avions « ZEROe » pour zéro émission, dont l’entrée en service est attendue à l’horizon 2035. Le moteur à pile à combustible, qui a été présenté fin novembre au sommet Airbus, semble le mieux placé pour être choisi. Un appareil de 100 places serait équipé de 6 moteurs alimentés à l’hydrogène et aurait une distance franchissable de 1 800 km. Airbus doit commencer les essais en vol de ce nouveau système propulsif sur un A380 en 2026. L’hydrogène est aussi l’affaire d’une startup américaine Universal Hydrogen. Implantée à Toulouse depuis l’été dernier, la société développe un kit de conversion qui doit permettre à des avions fonctionnant avec du kérosène aujourd’hui de voler à l’hydrogène demain. Blue Spirit Aero, de son côté, travaille sur un petit avion électrique alimenté par des piles à combustible à hydrogène et la jeune société, Beyond Aero, souhaite, elle aussi développer un petit avion d’affaires électrique. Doté d’une propulsion à l’hydrogène, il aurait une capacité de 8 passagers et un rayon d’action de 1 600 km. La startup toulousaine, Aura Aero, travaille sur un avion de transport régional hybride électrique. Baptisé ERA, cet appareil équipé de 6 moteurs à hélices aura un rayon d’action limité à 400 km mais pourra transporter 19 passagers. Il doit réaliser son premier vol en 2024. Et il y a enfin ATEA, le petit avion à décollage et atterrissage vertical d’Ascendance Flight Technologies. Avec tous ces projets en cours, Toulouse est en train de devenir un centre névralgique en matière d’avions verts.

La Dépêche du 9 décembre

Le groupe Satys signe un partenariat avec l’Agence Régionale Energie et Climat d’Occitanie pour réduire sa consommation d’énergie de 20% d’ici 2025

Le groupe Satys Aerospace, le spécialiste de la peinture d’avions et du traitement de surface, et l’Agence Régionale Énergie et Climat (AREC) d’Occitanie ont signé un partenariat exclusif portant sur la décarbonation de ses sites industriels. Le partenariat qui a été signé le 6 décembre au salon EnerGaïa de Montpellier par Carole Delga, la Présidente de Région, et Christophe Cador, le Président de Satys. L’objectif est de baisser de 20% la consommation énergétique de tous les sites industriels du groupe d’ici 2025. Les investissements seront consacrés aux sites de Blagnac (siège social et salles de peinture) et Cornebarrieu (traitement de surface), avant d’être dupliqués à l’ensemble des implantations du groupe en France et à l’étranger. Plusieurs solutions sont déjà à l’étude : réalisation d’ombrières sur les parkings qui permettront d’assurer une autoconsommation énergétique, remplacement de chaudières au profit d’équipements plus économes en énergie, création de systèmes de récupération de chaleur fatale et mise en place d’éclairages LED. « Ce type de partenariat contribue à la modernisation des sites de production industrielle en Occitanie et à la préservation de leur compétitivité et des emplois dans un contexte où le budget énergie devient un enjeu clé pour les entreprises », a déclaré Christophe Cador.

Le Journal des entreprises du 9 décembre

Clément Beaune annonce 435 M€ dès 2023 pour la décarbonation de l’aviation

Vendredi 9 décembre, le ministre délégué chargé des Transports, Clément Beaune, a réuni sur le site d’Airbus à Toulouse les principaux représentants de la filière à l’occasion du Conseil pour la recherche aéronautique civile (CORAC) ministériel. Il a ainsi annoncé, depuis la chaîne d’assemblage de l’A350, une enveloppe de 435 M€ dès 2023 dans le cadre de France 2030 pour favoriser l’émergence d’un avion bas carbone. « L’objectif est très clair : viser l’avion bas carbone au début de la prochaine décennie et des avions zéro carbone en 2050 », a déclaré le ministre. En mars dernier, le gouvernement avait dévoilé, dans le cadre de France 2030, une enveloppe de 800 M€ sur 3 ans à destination du CORAC pour soutenir l’émergence d’un avion bas carbone dont 300 M€ pour l’année 2022, 300 M€ en 2023 et les 200 M€ restants en 2024. L’exécutif a finalement décidé d’accélérer le versement des aides à destination de la filière. Une précédente enveloppe de 1,5 Md€ sur 3 ans avait déjà été attribuée au CORAC sur l’avion en 2020 dans le cadre du plan de soutien aéronautique. « Nous ne pouvons pas avoir un tel écart de subventions ou de soutiens divers et variés entre les Etats-Unis et l’Union européenne. Il faut sans doute qu’on fasse davantage côté européen pour éviter une forme de compétition inéquitable avec les Etats-Unis » a notamment expliqué Clément Beaune.

Ensemble de la presse du 12 décembre

SAF : une opportunité pour les agriculteurs français ?

La France a rendu obligatoire l’incorporation de 1% de carburant d’aviation durable (SAF) dans le kérosène depuis le 1er janvier 2022. Une opportunité pour le monde agricole de développer de nouvelles cultures, sans accaparer de terres supplémentaires. Christophe Beaunoir, directeur général de Saipol, une filiale du groupe agro-industriel Avril, spécialisée dans la transformation de graines d’oléagineux utilisées pour la production de biocarburants, explique : « Ces intercultures n’ont que des vertus. Du fait de la rapidité de leur cycle (90 jours), elles offrent de nouveaux débouchés aux agriculteurs sans besoin de terres additionnelles et elles contribuent à préserver les sols en absorbant l’azote excédentaire et en maintenant la biodiversité ». La filière française des SAF est toutefois dans l’attente de la finalisation d’un règlement Refuel EU, qui doit notamment fixer les taux d’incorporation obligatoire de SAF d’ici à 2050, ainsi que la liste des productions agricoles et des types de carburants considérés comme durables.

Les Echos du 15 décembre