Retour sur Terre et collisions dans l’Espace, les dangers de la prolifération des débris spatiaux
L’ESA a recensé à ce jour 36 000 débris spatiaux de plus de 10 centimètres, dont 5 000 satellites inactifs. Les plus petits objets, inférieurs au centimètre voire au millimètre, sont estimés à une centaine de millions. Chaque jour, un objet de plus de 10 centimètres revient sur la Terre, et c’est le cas tous les 4 jours pour un satellite ou un étage entier. Ces objets brûlent en entrant dans l’atmosphère, mais de 10% à 40% de leur masse reste intacte. La prolifération des débris entraîne aussi un risque de collision dans l’espace. En dix ans, le nombre des satellites en activité est passé de 900 à 6 750. Avec le développement des constellations (notamment Starlink, Kuiper et celle du programme chinois), il pourrait atteindre les 40 000 à l’horizon 2030. Les Européens surveillent l’évolution des débris dans l’espace avec l’European Space Surveillance and Tracking (EU SST), auquel participent quinze pays. Les Etats-Unis disposent du Space Surveillance Network.
Le Monde du 16 décembre
Dernier vol pour le Boeing 747SP SOFIA de la NASA
Le Boeing 747SP SOFIA (Stratospheric Observatory for infrared astronomy) immatriculé N747NA a décollé pour la dernière fois du Armstrong Flight Research Center de la NASA, en Californie, pour rejoindre le Pima Air & Space Museum de Tucson, en Arizona. L’appareil, acquis par la NASA en 1997, avait été modifié pour transporter un télescope géant (2,5 m, 17 000 kg), fourni par l’Agence spatiale allemande (DLR), partenaire de la NASA pour la mission SOFIA.
Air & Cosmos du 16 décembre
Lancement réussi du satellite SWOT de Thales Alenia Space
Le satellite SWOT a été placé en orbite vendredi 16 décembre par un lanceur Falcon 9 de SpaceX depuis la base spatiale américaine de Vandenberg en Californie. SWOT est une mission conjointe du CNES et de la NASA, avec la collaboration des agences spatiales canadienne (CSA) et britannique (UKSA). Elle est dédiée à l’étude de la topographie des océans et des eaux de surface continentales, et permettra la mesure précise du niveau des eaux de surface des lacs et des cours d’eau, du débit des rivières, et la détermination très fine de la dynamique océanique. SWOT repose sur une rupture technologique majeure avec l’instrument KaRIn, conçu par le Jet Propulsion Laboratory (JPL), auquel le CNES et Thales Alenia Space contribuent en réalisant la partie radiofréquences de l’instrument. KaRIN comporte deux antennes SAR en bande Ka éloignées de 10 mètres l’une de l’autre. Elles offrent une observation bidimensionnelle de 120 km de large, avec une résolution horizontale de l’ordre de 50-100 m. La fabrication de la plateforme du satellite a été confiée à Thales Alenia Space. SWOT embarque de plus le module Nadir, équipé notamment de l’altimètre à double fréquence Poseidon fabriqué par Thales Alenia Space.
Air & Cosmos et L’Usine Nouvelle du 17 décembre
Airbus franchit une étape clé pour le système européen d’augmentation de la navigation par satellite EGNOS V3
Airbus a passé avec succès la revue critique de conception (CDR) du système d’augmentation par satellite EGNOS V3 (European Geostationary Navigation Overlay Service). EGNOS V3 est conçu pour ajouter des fonctions de sécurité essentielles pour les applications les plus critiques en matière de sécurité, telles que la navigation et l’atterrissage des avions, et fournira des services entièrement nouveaux aux utilisateurs maritimes et terrestres. EGNOS V3 est la deuxième génération du système de superposition et améliorera les performances du GPS et de Galileo. La nouvelle génération V3 d’EGNOS développée par Airbus Defence and Space introduira de nouveaux services basés sur des fréquences multiples de constellations multiples (GPS, Galileo), et intégrera une protection de sécurité sophistiquée contre les cyber-attaques. François Gaullier, responsable des télécommunications et systèmes de navigation chez Airbus Defence and Space, a déclaré : « EGNOS est un service clé à travers l’Europe […] il est essentiel pour nombre d’applications, du contrôle du trafic aérien aux opérations maritimes, et Airbus s’engage à poursuivre le développement du service. La réalisation de cette étape clé dans les délais prévus d’ici la fin de l’année nous rapproche encore un peu plus de l’amélioration des performances des systèmes de navigation par satellite pour les applications critiques en matière de sécurité ». EGNOS est une composante du programme spatial de l’Union européenne et est géré dans le cadre de l’accord de partenariat établi entre la Direction générale de la défense, de l’industrie et de l’espace (DG-DEFIS) de la Commission européenne, l’Agence de l’Union européenne pour le programme spatial (EUSPA) et l’Agence spatiale européenne (ESA). Jean-Marc Piéplu, responsable du programme d’exploitation d’EGNOS au sein de l’EUSPA, a souligné que « la robustesse accrue d’EGNOS V3 permettra à l’Europe de développer davantage sa résilience et aux acteurs européens de continuer à développer des applications multimodales ».
Air & Cosmos du 19 décembre
GKN Aerospace et ArianeGroup prolongent leur partenariat sur les sous-systèmes du moteur d’Ariane 6
GKN Aerospace a signé un contrat avec ArianeGroup pour la fourniture de la prochaine phase de turbines Ariane 6 et de tuyères Vulcain. Le contrat comprend la fabrication et la fourniture d’unités pour les 14 prochains lanceurs Ariane 6, qui seront produits d’ici à 2025. « GKN Aerospace, sur son site de Trollhättan en Suède, se concentre actuellement sur l’industrialisation et l’intégration de technologies nouvelles et innovantes dans ses produits Ariane 6. Cela inclut la paroi du canal de la tuyère, qui comprendra des technologies entièrement nouvelles dans une application de vol. Ceci est essentiel pour préparer l’augmentation de la production lors de la prochaine phase d’exploitation du lanceur », précise GKN Aerospace.
Air & Cosmos du 19 décembre
Portrait de Sophie Adenot, nouvelle astronaute de l’ESA
L’Usine Nouvelle consacre un portrait à Sophie Adenot, qui figure parmi les 5 personnes choisies par l’Agence spatiale européenne (ESA) pour intégrer sa promotion d’astronautes (laquelle comprend aussi 11 astronautes réservistes et un parastronaute).Formée à l’Institut supérieur de l’aéronautique et de l’espace de Toulouse (ISAE-SUPAERO), puis au MIT (Massachusetts Institute of Technology), elle rejoint Airbus Helicopters, où elle travaille à la conception de cockpits avant d’intégrer l’armée de l’Air en 2005. Elle y devient pilote d’hélicoptères et participe à des opérations de secours militaire. Fin 2018, elle devient la première femme pilote d’essais expérimentaux d’hélicoptères au sein de la Direction générale de l’armement (DGA). Elle est décorée en 2022 de l’ordre national du Mérite.
L’Usine Nouvelle du 19 décembre
Airbus Defence and Space a livré à l’ESA le premier instrument de surveillance de l’air Sentinel-4
Airbus Defence and Space a livré le premier modèle de vol de l’instrument multispectral Sentinel-4/UVN (ultraviolet, visible et proche infrarouge) à l’Agence Spatiale Européenne (ESA). Il sera intégré au satellite MTG-S1 l’année prochaine. L’instrument surveillera en permanence les principaux gaz à l’état de traces (notamment dioxyde d’azote (NO2), ozone (O3), dioxyde de soufre (SO2) et formaldéhyde) et les aérosols impactant la qualité de l’air au-dessus de l’Europe et de l’Afrique du Nord, depuis une orbite géostationnaire. Le développement et la fabrication du spectromètre Sentinel-4 pour le programme Copernicus ont été menés par Airbus à Ottobrunn/Munich, en Allemagne. « Les mesures de l’instrument Sentinel-4 aideront les décideurs à façonner les politiques européennes en matière de santé publique et de sécurité du trafic aérien afin de protéger les citoyens Européens », a déclaré Philippe Pham, directeur de l’observation de la Terre et des sciences chez Airbus. « La combinaison d’un satellite géostationnaire et d’un instrument tel que Sentinel-4 permet de quantifier les gaz à l’état de traces dans l’atmosphère terrestre au-dessus de l’Europe en un temps record d’environ 1 heure ». L’instrument Sentinel-4 est un spectromètre à haute résolution avec un temps de revisite rapide, fonctionnant dans trois bandes couvrant les longueurs d’onde de l’ultraviolet (305-400 nm), du visible (400-500 nm) et du proche infrarouge (750-775 nm).
Air & Cosmos du 20 décembre
Entretien avec Stanislas Maximin, président de l’Alliance NewSpace France
Stanislas Maximin, président de l’Alliance NewSpace France et CEO de Latitude, accorde un entretien à Cap’IDF, magazine publié par le MEDEF Ile-de-France. La filière regroupe une centaine d’organisations, allant de la startup à la PME en passant par des organismes de recherche, explique-t-il. Cette filière est en croissance exponentielle. Sa place est stratégique au sein du tissu spatial industriel français, « car ces nouveaux acteurs innovent très vite, vont croître à l’international quasiment dès le départ, et offrent des solutions parfois souveraines ». Le dirigeant souligne que le spatial est une brique fondamentale des technologies d’aujourd’hui : « chaque jour, un Français utilise environ 47 satellites ».
Cap’IDF de décembre 2022
ISS : fuite de liquide de refroidissement sur le vaisseau Soyouz MS-22
Une fuite de liquide de refroidissement sur le vaisseau spatial Soyouz MS-22, arrimé à la Station spatiale internationale (ISS), est survenue mercredi. Elle serait potentiellement due à un impact de micrométéorite. L’agence spatiale russe Roscosmos a reconnu vendredi 16 décembre une « légère » hausse de la température à bord du vaisseau arrimé à la Station spatiale internationale (ISS), selon elle sans danger. « Un certain nombre de tests » ont été effectués sur le vaisseau spatial Soyouz MS-22, selon Roscosmos, « notamment en mesurant la température dans l’espace de vie du vaisseau ». Elle est désormais de 30° C, a précisé l’agence spatiale russe sur Telegram. « Il s’agit d’un léger changement de température », a poursuivi Roscosmos, qui affirme que cette situation « n’est pas critique pour le fonctionnement des équipements et le confort de l’équipage de la station ». L’enjeu est de déterminer si le vaisseau sera toujours capable de ramener sur Terre deux cosmonautes russes et leur collègue américain Frank Rubio, dont la fin de mission est prévue en mars 2023. La température dans le vaisseau est actuellement maintenue « au moyen du segment russe de l’ISS », a précisé Roscosmos.
Le Monde et AFP du 20 décembre
Aux Etats-Unis, L3Harris souhaite racheter Aerojet Rocketdyne, spécialiste de la propulsion spatiale
L’équipementier de défense américain L3Harris a annoncé un accord pour racheter le fabricant de moteurs de fusée Aerojet Rocketdyne (Californie), à raison de 58 $ par action, ce qui valorise la société à 4,7 Md$. En 2020, Lockheed Martin avait déposé une offre de rachat, bloquée par les autorités fédérales de la concurrence, qui avaient craint que Lockheed Martin ne soit en trop grande position de force par rapport aux armées américaines, son principal client. Aerojet Rocketdyne fabrique une gamme de moteurs de fusées, y compris des moteurs hypersoniques et des systèmes d’alimentation électrique pour la NASA, mais aussi pour Boeing, Raytheon et Lockheed Martin. « Avec cette acquisition, nous utiliserons les talents combinés de plus de 50 000 employés pour répondre au mieux aux besoins de la NASA et du DOD », a commenté le CEO de L3Harris, Christopher Kubasik.
Les Echos et Financial Times du 20 décembre
Space X va livrer 10 000 antennes satellites Starlink supplémentaires à l’Ukraine
Le vice-premier ministre ukrainien, Mykhailo Fedorov, a conclu un accord avec Space X concernant la livraison de 10 000 nouvelles antennes satellites Starlink à l’Ukraine. Le pays en compte déjà 22 000, à usage civil et militaire. Alors que la Russie bombarde les infrastructures ukrainiennes, les satellites Starlink sont vitaux pour les efforts de défense. Les antennes satellites Starlink fonctionnent grâce au réseau électrique, mais peuvent aussi être alimentées grâce à des générateurs. L’Ukraine dépend d’autant plus des satellites Starlink que le projet de constellation à basse orbite européen Iris² ne sera déployé qu’à partir de 2024, comme celui porté par le Pentagone, ou comme Kuiper, développé par Amazon, rappellent Les Echos.
Les Echos du 21 décembre
L’armateur CMA CGM monte à 10,43% du capital d’Eutelsat
Le groupe de transport maritime et de logistique CMA CGM a déclaré avoir franchi le 13 décembre le seuil de 10% du capital et des droits de vote de l’opérateur de satellites Eutelsat, et détenir 10,43% du groupe. Ce franchissement de seuils résulte de l’exercice par CMA CGM de l’option pour le paiement en actions nouvelles Eutelsat du dividende distribué par l’opérateur de satellites au titre de l’exercice clos le 30 juin 2022, a précisé l’Autorité des marchés financiers (AMF).
Les Echos du 21 décembre
Echec du premier vol commercial du lanceur léger européen Vega-C
Mardi 20 décembre, environ 2 minutes 30 après son décollage du Centre spatial guyanais, le lanceur Vega-C, qui devait mettre en orbite deux satellites d’observation Pléiade d’Airbus, a quitté sa trajectoire. Selon la procédure standard, l’ordre de destruction de cette fusée a alors été donné. Une commission d’enquête indépendante sera mise en place, a indiqué le président exécutif d’Arianespace, Stéphane Israël.
Ensemble de la presse du 22 décembre
Comment Daher se renforce dans les convois de transport de satellites
Les Echos rappellent que le groupe Daher a annoncé le rachat de l’entreprise de transport routier de satellites Transports Chabrillac, à Castanet-Tolosan, près de Toulouse (Haute-Garonne). L’entreprise transporte les satellites pour Thales Alenia Space, Airbus Defence and Space et ArianeGroup. « Daher devient le principal acteur de transport spatial en Europe après ce rachat », précisent Les Echos. Daher est aussi très présent dans la logistique aéronautique, rappelle le quotidien : le groupe transporte les moteurs d’avions et des pièces techniques pour Airbus, des tronçons d’avions Falcon de Dassault Aviation et les ailes des avions ATR. La logistique industrielle forme 40% du chiffre d’affaires du groupe, qui se développe aussi dans la construction aéronautique. Il construit les avions TBM à Tarbes (Hautes-Pyrénées) et Kodiak aux Etats-Unis, et fabrique des équipements tels que le carénage ventral de l’A330 et la trappe de train d’atterrissage de l’A350. Il a racheté une usine de Triumph aux Etats-Unis cet été et réalisera un chiffre d’affaires de 1,5 Md€ en 2022.
Les Echos du 22 décembre
SpaceX : 60ème tir en 2022
SpaceX procédera, le 29 décembre, au 60ème tir de l’année de son lanceur Falcon 9. Le groupe en prévoit une centaine pour 2023. Le dernier vol de Falcon 9 date du 17 décembre, avec l’envoi de 54 nouveaux satellites pour la constellation Starlink. Le constructeur a par ailleurs annoncé avoir utilisé pour la 15ème fois un premier étage de Falcon 9. La constellation Starlink compte quant à elle, à ce jour, 3 600 satellites mis en orbite par Falcon 9 et annonce, dès le mois prochain, le lancement d’une deuxième génération de satellites, plus puissants et performants, apte à desservir des zones déjà saturées, notamment aux Etats-Unis.
Les Echos du 22 décembre
Mars : la sonde InSight s’éteint après 4 ans
La NASA a annoncé, mercredi 21 décembre, avoir perdu le contact sur Mars avec sa sonde InSight. La sonde, depuis plusieurs semaines, n’avait que très peu d’énergie restante, en raison de la poussière accumulée sur ses panneaux solaires. Equipée d’un sismomètre ultrasensible de fabrication française, InSight était arrivée sur Mars en novembre 2018, et avait opéré en collaboration notamment avec le CNES. La sonde a enregistré plus de 1 300 « tremblements de Mars », dont certains provoqués par des impacts de météorites.
Le Monde du 22 décembre
Sonde Juno : la NASA dévoile une photographie inédite d’une lune volcanique de Jupiter, Io
La sonde Juno, arrivée sur Jupiter en 2016, avait pour objectif principal d’analyser en profondeur l’atmosphère et la magnétosphère de Jupiter. Cette mission, qui devait initialement se terminer en 2018, a été prolongée par la NASA jusqu’en 2025, avec pour objectif une série de survols de ses lunes. Après Ganymède et Europe, c’est Io, dont les entrailles rocheuses sont liquéfiées par les forces de marées gigantesques exercées par Jupiter, qui doit faire l’objet d’une série de neuf survols rapprochés, à moins de 1 500 km pour deux d’entre eux, programmés d’ici la fin 2023. À cette occasion, la NASA a dévoilé un cliché inédit pris l’été dernier, à 80 000 km de distance.
Le Figaro du 22 décembre