Archives de catégorie : Newsletter Actu Aéro N°75

SÉCURITÉ

Le niveau de cybermenaces est resté élevé en 2022

L’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) a publié son « Panorama de la cybermenace 2022 ». « Le niveau général de la menace informatique se maintient en 2022 avec 831 intrusions avérées contre 1 082 en 2021 », indique l’agence. Avec un niveau général qui reste élevé, l’ANSSI constate que cette menace touche de moins en moins d’opérateurs régulés et se déporte sur des entités moins bien protégées. La menace d’espionnage informatique demeure prégnante. La menace cybercriminelle et plus spécifiquement celle liée aux rançongiciels a connu un regain d’activités fin 2022, se maintenant à un niveau élevé. Cette menace touche particulièrement les TPE, PME et ETI (40% des rançongiciels traités ou rapportés à l’ANSSI en 2022), les collectivités territoriales (23%) et les établissements publics de santé (10%).

Air & Cosmos et Capital du 25 janvier

ENVIRONNEMENT

CMP Composites travaille sur un démonstrateur de réservoir à hydrogène liquide pour l’aviation légère

Le spécialiste des matériaux composites, CMP Composites, travaille à la création d’un démonstrateur de réservoir à hydrogène liquide pour l’aviation légère. Aux côtés de 4 autres sociétés, la PME bordelaise participe au projet MAELE (Mobilité Aérienne Légère et Environnementalement responsable), qui vise à fédérer des savoir-faire en vue de décarboner le secteur aérien. Avec 6 ans d’existence, 33 collaborateurs, 1,7 M€ de chiffre d’affaires et des contrats décrochés auprès du Centre national d’études spatiales (CNES), de Dassault Aviation, de Naval Group, de Roxel ou encore de Stelia Aerospace Composites. CMP Composites bénéficie du soutien de la région Nouvelle Aquitaine pour mettre au point un réservoir cryogénique contenant de l’hydrogène liquide à -253°C, dans le cadre du projet MAELE. Les compétences de la société sont très recherchées également pour d’autres applications, notamment dans l’aéronautique et le spatial. Selon son prévisionnel 2022/2026, l’aéronautique représentera 30% de l’activité de l’entreprise, le spatial 30%, la défense 20%, les énergies renouvelables 15% et l’industrie 5%. La PME se fixe pour objectif d’atteindre les standards industriels en phase avec les attentes de ses clients, et pourrait aussi déménager de ses locaux à Eysines, pour intégrer un bâtiment de 1 500 à 2 000 m2 situé à Blanquefort. « Au global, nous avons un besoin d’investissement à hauteur de 5 M€ », précise Jean-Marie Lédan, Directeur général de CMP Composites.

La Tribune du 23 janvier

La course au kérosène de synthèse est lancée en Europe

Pour atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050, le transport aérien devra faire massivement appel aux nouveaux carburants durables. Le plus prometteur de ces carburants est le kérosène de synthèse, ou e-kérosène, produits à base d’hydrogène (H2) et de dioxyde de carbone (CO2). « L’e-kérosène détient l’une des clés pour la décarbonation de l’aviation », estime l’ONG bruxelloise Transport & Environnement, à condition d’être fabriqué avec de l’hydrogène vert, produit à base d’électricité de sources renouvelables, ainsi que de CO2 capté dans l’atmosphère. « S’il est produit en masse en Europe, il représenterait une opportunité sans précédent en termes de réduction de l’impact climatique de l’aérien, de création d’emplois et d’autonomie stratégique ». Néanmoins, sa production, même élargie à d’autres sources de CO2 que celui capté dans l’air, reste encore limitée à quelques sites expérimentaux à travers le monde. Le projet de règlement européen RefuelEU, qui devrait déboucher cette année sur un taux d’incorporation obligatoire de 2% d’e-kérosène dès 2030, a suscité des vocations chez les producteurs d’énergie et les fonds d’investissement. Notamment pour le fonds parisien Swen Capital Partners, qui vient d’investir 26 M€ dans le projet Arcadia de production de carburant de synthèse au Danemark, dont l’ambition est de livrer jusqu’à 75 000 tonnes en 2027. Une trentaine de projets de sites de production d’e-kérosène sont déjà lancés en Europe, dont une douzaine devraient être en capacité de produire environ 25 000 tonnes en 2025. En 2030, cette production d’e-kérosène devrait atteindre 1,85 million de tonnes par an, ce qui permettrait de couvrir jusqu’à 3,69% des besoins de carburant du transport aérien en Europe. De quoi réduire les émissions de CO2 d’environ 5 millions de tonnes par an, l’équivalent des émissions de 30 000 vols transatlantiques.

Aviation Week et Les Echos du 24 janvier

Accès aux investissements financiers durables : la taxonomie européenne en débat

La Tribune rappelle que la Commission européenne doit finaliser d’ici le mois de mars son acte délégué concernant la taxonomie dite « verte », afin que de nouveaux secteurs puissent être intégrés à la réglementation européenne en juillet. Les critères d’éligibilité aux investissements financiers durables sont sujets à débat, avec d’importants enjeux pour l’aviation européenne. Le groupe Airbus, cité par La Tribune, souligne : « La décarbonation du transport aérien nécessite des niveaux d’investissement très élevés. Pour atteindre l’ambition climatique de l’Union européenne et les objectifs de l’accord de Paris, le secteur de l’aviation doit avoir accès à un financement durable. Il est essentiel que le transport aérien soit inclus dans la taxonomie de l’UE pour soutenir la décarbonation complète du secteur du transport aérien, atteindre des émissions nettes de CO2 nulles d’ici 2050 et réduire les émissions de CO2 des vols européens de 55% d’ici 2030 ».

La Tribune du 26 janvier

AVIATION COMMERCIALE

Le secteur aérien salue le nouveau report de l’entrée en vigueur de l’EES et de l’ETIAS

ACI Europe (la branche européenne du Conseil international des Aéroports), A4E (Airlines for Europe), IATA (Association internationale de transport aérien) et ERA (Association des compagnies aériennes des régions européennes) ont salué le nouveau report de l’entrée en vigueur de l’EES (Entry Exit System). Le nouveau système de contrôle des passagers devait être applicable à partir de mai 2023, il a finalement été une nouvelle fois reporté au 1er novembre 2023. L’Union européenne travaille depuis 2016 sur cette nouvelle autorisation de voyage qui a été baptisé « ETIAS » (European Travel Information and Authorization System) du nom du formulaire à remplir. Ce nouveau système de contrôle va s’adresser à 1,4 milliard de voyageurs provenant de 60 pays qui actuellement peuvent voyager vers les 27 pays de la zone Schengen pour un court séjour sans avoir de visa. Ces voyageurs devront avant le voyage remplir un formulaire ETIAS qui devra être présenté à l’entrée du pays membre de la zone Schengen. De nombreux points sont encore à régler selon les 4 organismes institutionnels du secteur aérien mondial, déjà soulevés depuis de nombreux mois, notamment par l’UAF (Union des Aéroports Français) : une adoption plus étendue et plus efficace de systèmes automatisés de passages des frontières par les autorités nationales, une implication financière des Etats membres, un déploiement d’effectifs suffisants pour la mise en œuvre des nouvelles procédures de contrôle par les aéroports et les compagnies aériennes, le besoin d’une campagne de communication pour alerter les ressortissants des pays tiers des nouvelles mesures mises en place.

Air & Cosmos du 22 janvier

Les A350 de StarLux Airlines entrent en service

La compagnie aérienne taïwanaise StarLux Airlines a mis son A350-900 en service commercial pour la 1ère fois, entre Taipei et les aéroports de Bangkok et de Macao. L’appareil remplace un A330neo pour 2 vols quotidiens. La compagnie aérienne a reçu 2 des 18 Airbus A350-900 commandés et compte recevoir 2 autres A350 cette année, 4 en 2024 et les 10 derniers d’ici 2027. Outre ces A350, la compagnie aérienne opère 4 A330-900, (4 autres sont attendus), et les 13 A321neo commandés. Sa rivale la compagnie nationale China Airlines opère déjà des A350 dans l’île.

Air Journal du 24 janvier

39 nouvelles compagnies aériennes ont été créées en 2022

Selon l’IATA (International Air Transport Association), 39 compagnies aériennes internationales ont été créées durant l’année 2022. Ce chiffre revient presque au niveau pré-crise sanitaire (42 créations de compagnies en 2019), après une forte chute en 2020 (29 compagnies créées en 2020), suivie par un net rebond en 2021 (58 créations de compagnies aériennes en 2021). La pandémie a favorisé la création de startups, « notamment grâce à la grande proportion d’avions de seconde main qui était disponible à cette période, avec des tarifs de leasing beaucoup plus abordables », explique Air & Cosmos. Sur les trois dernières années, le nombre de disparitions de compagnies aériennes a fortement baissé, avec 15 disparitions de compagnies aériennes en 2022, contre 35 en 2021 et 53 en 2020. En 2021 et 2022, le nombre de naissances de compagnies aériennes était donc plus important que celui des disparitions.

Air & Cosmos du 26 janvier

EasyJet publie des résultats encourageants pour le 1er trimestre de son exercice 2022-2023

La compagnie low-cost easyJet annonce une perte nette de 133 M£ sterling (soit environ 150,7 M€) pour le 1er trimestre de son exercice 2022-2023, clos le 31 décembre 2022. Sur la même période de 2021-2022, la perte s’élevait à 213 M£ (241,3 M€). Le trafic passagers est en hausse de 47% par rapport à la même période de l’année précédente. Le revenu par siège est en augmentation de 36%, avec un taux de remplissage en hausse de 10 points.

Air & Cosmos du 26 janvier

INTERNATIONAL

Macron et Scholz célèbrent le couple franco-allemand sur le thème de l’hydrogène et de l’industrie

Le Président français et le Chancelier allemand ont célébré, dimanche 22 janvier à Paris, le 60ème anniversaire du traité de l’Elysée. Emmanuel Macron et Olaf Scholz ont prononcé des discours dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne et une « déclaration conjointe » a été diffusée à l’issue du 23ème Conseil des ministres franco-allemand, précisant leurs positions sur des sujets comme l’hydrogène et la politique industrielle. Emmanuel Macron a notamment souhaité que les 2 pays bâtissent « ensemble un nouveau modèle énergétique » et « une stratégie industrielle européenne ambitieuse ». Paris et Berlin s’assureront que les 2 types d’hydrogène, « renouvelable et bas carbone », pourront « être pris en compte dans les objectifs de décarbonation » de l’Union européenne. La déclaration commune demande également « une action de l’Union européenne rapide et ambitieuse pour garantir la compétitivité et la résilience de l’économie et de l’industrie européennes ». « Pour la première fois, l’Allemagne ne freine pas la mise en œuvre d’une politique industrielle européenne, qui était vue jusqu’à présent comme préjudiciable au marché unique et à la concurrence », a commenté le député social-démocrate allemand Nils Schmid, coprésident de l’Assemblée parlementaire franco-allemande. En outre, les 2 leaders défendront ensemble à Bruxelles « des procédures simplifiées et allégées pour obtenir des aides d’Etat », afin de mieux aider les entreprises européennes face au nouveau protectionnisme des Etats-Unis.

Ensemble de la presse du 23 janvier

Boeing présente ses résultats au 4ème trimestre 2022

Boeing a réalisé au 4ème trimestre 2022 un chiffre d’affaires de 19,98 Md$, « soit moins que les 20,38 Md$ attendus par les analystes », précise Le Figaro. Le groupe enregistre une perte nette de 663 M$ sur la période. L’avionneur reste ainsi dans le rouge pour la 4ème année consécutive, avec une perte nette de plus de 5 Md$ en 2022, malgré une augmentation de son chiffre d’affaires de 7%, à 66,6 Md$. Le groupe est toutefois parvenu à dégager un flux de trésorerie disponible positif sur l’ensemble de l’année pour la première fois depuis 2018, un indicateur clé dans son redressement. Il a livré 480 avions au total en 2022, sa meilleure performance depuis 2018, grâce à la remontée en puissance des livraisons du B737 MAX et la reprise, pendant l’été, de celles du long-courrier B787 Dreamliner.

Ensemble de la presse du 26 janvier

INNOVATION

Boeing et la NASA s’associent pour développer l’avion du futur

Boeing et la NASA ont annoncé, mercredi 18 janvier, leur intention de s’associer dans le cadre d’un programme baptisé « SFD » (« sustainable flight demonstrator »). Leur objectif est de produire une nouvelle génération d’avions de ligne monocouloirs « plus économes en carburant, avec des avantages pour l’environnement », explique la NASA dans un communiqué. L’agence spatiale, qui donnera accès à ses installations et à son expertise aéronautique, prévoit d’investir 425 M$ sur 7 ans. De son côté, Boeing et ses partenaires apporteront le reste du financement, estimé à environ 725 M$. L’accord prévoit que la NASA et Boeing construisent, testent et fassent voler, d’ici à 2028, un démonstrateur monocouloir grandeur nature. Ce dernier utilisera une technologie baptisée « Transonic Truss-Braced Wing », impliquant un avion avec des ailes extra-longues et minces, stabilisées par des entretoises diagonales. Cette conception aboutit à un avion beaucoup plus économe en carburant qu’un avion de ligne traditionnel en raison d’une forme qui crée moins de traînées, ce qui lui permet de consommer moins de carburant. L’enjeu est de taille, les appareils monocouloir étant les plus courants dans les flottes des compagnies aériennes, représentant près de la moitié des émissions mondiales de carbone de l’aviation.

Ensemble de la presse du 23 janvier

Un laser pour guider la foudre

Un consortium européen piloté par l’Université de Genève et l’École polytechnique (Paris), en partenariat avec ArianeGroup, l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne et l’entreprise allemande Trumpf Scientific Lasers, notamment, travaille sur un système de paratonnerre laser, baptisé Laser Lightning Rod (LLR). En générant des canaux d’air ionisé, celui-ci a permis de guider la foudre le long de son faisceau, lors d’essais réalisés entre le 21 juillet et le 30 septembre 2021, au Mont Säntis dans l’Alpstein suisse, à plus de 2 000 mètres d’altitude. Un article paru dans la revue Nature Physics du 16 janvier dernier détaille ces résultats. Pointé dans le prolongement d’un paratonnerre traditionnel, le dispositif pourrait augmenter la surface de la zone protégée. Le système pourrait être déployé à l’avenir aux abords d’aéroports, de sites industriels ou d’installations militaires.

Le Monde du 27 janvier