L’industrie européenne appelle à une réponse forte des pays de l’UE contre l’IRA
Le plan américain « Inflation Reduction Act » (IRA), qui prévoit plus de 430 Md$ d’investissements, dont 370 Md$ visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre, pourrait rebattre les cartes de certains plans d’implantations industrielles. En octobre 2022, le PDG de Northvolt, Peter Carlsson, avait affirmé que son projet d’usines de batterie pour véhicules électriques « pourrait être repoussé », afin que le groupe puisse « donner la priorité à une expansion aux États-Unis » où de juteuses aides attendent les fabricants de batteries qui produisent sur le sol américain. À l’heure où la réindustrialisation et la régionalisation des industries propres sont devenues des objectifs majeurs, la crainte de subir des vagues de délocalisations fait peur aux Européens, qui tentent de négocier des exemptions auprès des États-Unis, et cherchent à muscler leurs propres dispositifs d’aides publiques. L’industrie européenne appelle donc à une réponse forte des pays de l’UE contre l’IRA, afin de ne pas plomber ses efforts de transition écologique. « C’est aux États-Unis que ça va accélérer très fort s’il ne se passe rien en Europe », a prévenu Guillaume Faury, le président du GIFAS. La Commission européenne a présenté mercredi ses premières propositions pour répondre à l’IRA, prévoyant notamment un allègement des règles imposées aux aides publiques. « Nous devons aussi être lucides. L’IRA change la donne. L’IRA offre des atouts de compétition qui, couplés à un prix de l’énergie très faible aux États-Unis, font courir des risques sur notre industrie », a convenu le ministre de l’Économie Bruno Le Maire. Il appelle toutefois les États-Unis à la « transparence » sur les montants des subventions déployées dans le cadre de leur plan climat massif, afin de garantir une concurrence « équitable » avec l’Union européenne.
Ensemble de la presse du 6 février
AML Microtechnique développe sa startup dédiée au traitement de surface de pièces métalliques
La PME AML Microtechnique continue de développer sa startup lancée à l’automne, AML Innovation, spécialisée dans le traitement de surface de pièces métalliques produites par fabrication additive. Régis Limbach, le président d’AML Microtechnique Lorraine, réédite le virage négocié dans les années 1980 par son père, Alfred, qui avait su faire évoluer la société familiale de la métallurgie vers l’aérospatial et la Défense. Aujourd’hui, dans ses ateliers de Fèves en Moselle, sont conçus, usinés et assemblés des pièces mécaniques de haute précision en aluminium, des composants dits « hyperfréquences » destinés aux communications spatiales et terrestres et à la détection et au brouillage des ultra-hautes fréquences. L’impulsion de Dassault Aviation avait été déterminante dans la 1ère transition de la société de 70 salariés, pour 9 M€ de chiffre d’affaires, vers les technologies de pointe. Le groupe Thales a également qualifié en mai 2022 AML Innovation en vue de fabriquer une 1ère commande sur 3 ans à destination du ministère des Armées. Le procédé de fabrication additive a été mis au point en 2018, en partenariat avec l’École d’ingénieurs en génie des matériaux de Nancy. Il combine le traitement de surface et l’assemblage sous vide de pièces métalliques imprimées en 3D. Le projet a mobilisé 2,7 M€ d’investissements et a reçu le soutien de France Relance et de fonds privés. La technologie pourrait notamment être employée dans le projet de micro-lanceurs réutilisables appuyé par l’État.
L’Usine Nouvelle du 6 février
Le signal d’alarme de R-Meca face à l’inflation et aux taux d’intérêt
Auréolé meilleur fournisseur en 2022 par Airbus Helicopters, le groupe R-Meca aurait besoin de moderniser son site CMA Industry dans l’Ariège et de construire une extension pour suivre la demande de ses clients. Cependant, face à la flambée des taux d’intérêt, des coûts de l’énergie et l’incertitude des nouvelles normes, le sous-traitant aéronautique envisage de réduire la voilure de ses projets immobiliers voire d’arrêter certains métiers. Né en 2005 de la reprise des sociétés R-Meca Précision Sud Ouest (usinage) et Arias (équipements pour les réseaux de distribution de gaz) toutes deux implantées à Toulouse, le groupe a réalisé plusieurs opérations de croissance externe : une société dans le Cher (devenue R-Meca Rectification) et CMA Industry dans l’Ariège. Cette dernière société dispose d’un savoir-faire atypique dans le domaine des hélicoptères avec une vingtaine de procédés spéciaux développés pour fabriquer sièges, trains et planchers notamment pour Airbus Helicopters. Le sous-traitant ariégeois aimerait aussi faire grandir son activité notamment dans le domaine de l’armement. Seulement, pour continuer à croître, « il nous faudrait plus de place et des moyens supplémentaires aussi », explique Gilles de Raffin, président du groupe R-Meca. Le dirigeant espère donc décrocher un soutien financier des collectivités ou de l’État pour grandir.
La Tribune du 6 février
Delta Neo rachète ADVITIS Microdécolletage pour le marché aéronautique et spatial
Delta Neo, l’entreprise située à La Ferté-Bernard, développe une nouvelle branche d’activité grâce à l’acquisition d’ADVITIS Microdécolletage, une entreprise haut-savoyarde. Avec ce rachat, le groupe Delta accroît son offre technologique en matière de fabrication de micro pièces métalliques de haute précision et vise de nouveaux marchés, tels que l’aéronautique et le spatial. Élue entreprise de l’année 2021 aux Talents de la Sarthe, Delta Neo est spécialisée dans la déformation du fil et de la bande pour la fabrication de petites pièces métalliques, elle utilise habituellement plusieurs techniques : la frappe à froid, emboutissage, découpe, cambrage, usinage, tribo-finition, tournage et fraisage. ADVITIS Microdécolletage de son côté, existe depuis près de 50 ans et est reconnue experte dans son l’usinage de micropièces de formes variées et de visserie aux diamètres extrêmement petits, à partir de tout type de métaux. Elle dispose d’un parc d’une trentaine de machines dédiées et à une quinzaine d’opérateurs hautement expérimentés. Aucun changement majeur humain ou géographique n’est à prévoir pour les 2 entités qui continuent leurs activités, l’une en Sarthe et l’autre en Haute-Savoie.
Ouest-France du 6 février
L’Industrie du Futur accompagnée par Bpifrance
L’Industrie du Futur, une déclinaison française de l’Industrie 4.0, un concept né en Allemagne au début des années 2010, permet, grâce à la transformation digitale de l’outil industriel, de répondre aux attentes de la société en matière d’environnement et d’optimisation des ressources, de bien-être au travail et de relocalisation des activités. Elle vise à l’amélioration des processus, des conditions de travail, de la qualité des produits et de la satisfaction du client, dans le respect de l’environnement. « L’industrie 4.0 annonce surtout l’arrivée du numérique, c’est-à-dire comment la digitalisation, les objets connectés, les briques technologiques permettent d’améliorer la performance de façon pérenne et durable », détaille Hervé Pansera, référent Industrie du Futur chez Bpifrance. « Il y a une prise de conscience de l’enjeu du digital, la compréhension par les politiques et les citoyens qu’il nous faut développer une industrie forte pour être autonomes », poursuit François-Xavier de Thieulloy, directeur du pôle Expertise accompagnement chez Bpifrance. Si les grands groupes sont armés pour y répondre, les PMI et petites ETI sont souvent dépassées par la masse de chantiers à mettre en œuvre. Bpifrance aide ainsi les industriels à évoluer, pas à pas, en prenant chaque chantier dans le bon ordre et par le bon bout, de la formation au financement, assuré par les 30 Md€ de subventions de l’État via les plans France Relance et France 2030. Après un travail d’analyse et de mise en perspective, l’expert Bpifrance étudie la solidité du socle industriel, en mesurant l’organisation de l’entreprise sur les plans de la Sécurité, de la Qualité, de l’Environnement, des Délais et des Coûts. Il identifie les solutions idoines à privilégier pour moderniser l’organisation et l’outil de production parmi 70 briques technologiques qui vont concourir à améliorer ses performances, à mieux servir ses clients, à challenger sa stratégie, mais aussi à améliorer son management et les conditions de travail de ses équipes. « Notre rôle est d’aider le chef d’entreprise à réfléchir, à y voir clair. Quel que soit le sujet, la vocation de Bpifrance est de vaincre sa solitude en lui permettant de trouver son chemin dans le foisonnement de problématiques qu’il rencontre », conclut François-Xavier de Thieulloy.
Les Echos du 7 février
Airbus Atlantic lance les célébrations de ses 100 ans à Saint-Nazaire et Montoir-de-Bretagne
Chez Airbus Atlantic Saint-Nazaire et Montoir, l’année 2023 sera ponctuée d’animations sur le siècle de l’aéronautique. Une aventure qui a commencé en 1923 près de la forme Joubert lorsque les Chantiers de Penhoët ont diversifié leur activité et mis au point un hydravion civil qui a volé dès 1926. Des salariés d’Airbus ont ainsi marqué le coup pour le lancement des célébrations des 100 ans de l’aéronautique dans la cité portuaire. Environ 200 employés d’Airbus se sont rassemblés et ont formé, ensemble, le chiffre 100, marquant le début d’une série d’activités sur les deux sites de Saint-Nazaire et de Montoir-de-Bretagne.
Ouest-France du 7 février
Safran Nacelles compte augmenter de 25% ses effectifs à Pont-Audemer
La reprise du trafic aérien de ces derniers mois a relancé l’activité de réparation de Safran Nacelles à Pont-Audemer. En 2022, l’entreprise spécialisée dans la réparation de nacelles a fêté ses 20 ans. Le groupe comprend 4 grands sites dans le monde à Pont-Audemer en France, à Dubaï aux Émirats arabes unis, à Indianapolis aux États-Unis et à Suzhou en Chine. « Pont-Audemer est le centre historique de la réparation de Safran, le centre d’excellence du réseau des 4 stations majeures de réparation de nacelles dans le monde », indique Alexandre Mule, directeur de la maintenance, réparation et révision de Safran Nacelles, sur le site de Pont-Audemer. En France, un autre atelier de réparation Safran Nacelles pour les capots d’hélicoptère est également basé à Florange. Dans les prochaines années, le directeur annonce vouloir augmenter de 25% ses effectifs : « Nous sommes dans une perspective de croissance. Les projections montrent que dans les années qui viennent, on pourrait avoir une hausse de 50% de notre activité ». 80 salariés travaillent actuellement sur le site Pont-Audemer et l’entreprise recrute dans plusieurs professions, comme des ajusteurs monteurs cellule chargés de réparer les nacelles et ses composants, mais également des ingénieurs capables de définir des solutions de réparation.
L’Éveil de Pont-Audemer du 7 février
Daniel Cuchet devient directeur technique d’ATR
Déjà Head of Design Organisation ATR, Daniel Cuchet a été nommé directeur technique d’ATR et a pris ses fonctions le 1er février. Il était depuis 2019 ingénieur en chef chez l’avionneur. Auparavant directeur technique dans une startup aérospatiale spécialisée dans les drones militaires, il avait rejoint le groupe Airbus en 2003 en tant qu’ingénieur en chef et chef de la conception au sein de la division Défense et Espace en Allemagne, et plus tard la division commerciale d’Airbus en tant que responsable des dérivés militaires.
Le Journal de l’Aviation et Aerobuzz du 7 février
Airbus a livré 20 appareils et reçu 36 commandes en janvier
Airbus a annoncé mardi 7 février les chiffres de commandes et de livraisons d’avions commerciaux pour le mois de janvier 2023. Le groupe a ainsi effectué 20 livraisons à 15 clients au mois de janvier 2023. Il a enregistré 36 commandes sur le mois. Le groupe, qui ne s’est pas encore doté d’objectifs chiffrés pour 2023, publiera ses résultats au titre de l’exercice 2022 le 16 février prochain. En 2022, Airbus avait livré 661 avions commerciaux en termes nets, soit une hausse de 8% par rapport à 2021.
Le Parisien du 8 février
Daher dévoile son nouveau plan stratégique 2023-2027 et consolide sa position internationale
Daher poursuit sa montée en puissance dans l’aéronautique, en dévoilant mardi 7 février son nouveau plan stratégique pour la période 2023-2027. Après avoir réussi à devenir un acteur industriel majeur de l’aéronautique française, avec un chiffre d’affaires passé à plus de 1 Md€. Le précédent plan stratégique, engagé en 2017 par son directeur général, Didier Kayat, a ensuite mis l’accent sur le développement à l’international, aux Etats-Unis. « Daher figure aujourd’hui parmi les 50 plus gros acteurs mondiaux de l’aéronautique, souligne Didier Kayat. Nous sommes présents dans 13 pays et l’Amérique du Nord est devenue notre 2ème marché après la France ». Le groupe a par ailleurs annoncé le rachat, en cours de finalisation, de l’entreprise tarbaise AAA (Assistance Aéronautique et Aérospatiale). Une acquisition destinée à faire de Daher le numéro un des prestations de services industriels dans l’aéronautique en France. Cette nouvelle activité constituera le 4ème pilier du groupe Daher, aux côtés de ses 3 autres grands métiers que sont la construction et la vente d’avions privés, TBM et Kodiak ; la fabrication d’aérostructures pour le compte d’Airbus, Boeing et Gulfstream ; et la logistique pour Airbus, Dassault Aviation et Bombardier. Daher a également beaucoup investi afin d’acquérir une expertise dans la fabrication des pièces en thermoplastique, et s’est fixé pour objectif d’être l’un des premiers avionneurs à mettre sur le marché un avion TBM largement décarboné. « Nous avons bien l’intention d’offrir dès 2027 un avion nettement moins impactant pour l’environnement, annonce Didier Kayat. Nous nous donnons encore 2 ans, il y aura une part d’hybridation électrique, en plus de l’utilisation de carburants d’aviation durable ». Au total, Daher est impliqué dans 18 projets de Recherche et Développement labellisés par le CORAC (Conseil pour la Recherche Aéronautique Civile), la DGAC et le GIFAS, notamment dans le programme EcoPulse, un démonstrateur d’avion à propulsion hybride distribuée, aux côtés d’Airbus et de Safran. Pour l’heure, l’avion a volé avec une motorisation thermique. Il est prévu qu’il rejoigne en vol le Salon International de l’Aéronautique et de l’Espace de Paris-Le Bourget, en juin prochain, où il sera présenté dans l’espace « Paris Air Lab ».
Ensemble de la presse du 8 février
Latécoère lance un plan de réorganisation de ses sites à Toulouse
Latécoère vient de présenter une vaste réorganisation de ses activités industrielles à Toulouse. En mai 2018, Latécoère avait inauguré son « usine du futur » à Toulouse-Montredon, un site de production automatisé de 6 000 m2 pour 37 M€ d’investissements pour s’équiper en nouvelles machines d’usinage de pièces élémentaires. La montée en puissance du site de Montredon s’est arrêtée net avec la crise sanitaire et Latécoère a été impacté par la mauvaise santé des commandes sur le Boeing 787. Le groupe aéronautique doit aussi faire face à une forte concurrence sur son activité d’usinage avec la consolidation de la supply chain. Ce projet de réorganisation prévoit d’arrêter les activités d’usinage sur le site de Montredon et de transférer les machines vers les usines du groupe au Mexique, là où le groupe a racheté à Figeac Aero une usine l’an passé, et en République tchèque. « Le projet vise à faire évoluer la nature des activités de Toulouse Montredon afin que le site renoue avec la rentabilité et assure sa pérennité sur le long terme, explique un porte-parole de Latécoère. Le site accueillerait des activités qui fonctionnent très bien et qui sont actuellement hébergées sur d’autres sites du groupe comme les activités de services et de maintenance de Colomiers et les activités Systems de Labège. Les activités essais portes et prototypes R&T aujourd’hui situées sur le siège social de Périole seront aussi rapatriées ». L’usine du futur devrait accueillir également de nouvelles activités de pointe, comme un Centre de Développement Composites (CDC) dont la mise en service est programmée au 1er semestre 2023. Le groupe projette également de vendre son site Latelec de Labège et d’envoyer les machines utilisées pour faire des racks sur l’A330 et l’A400M vers son usine en Tunisie. Avec 110 salariés à Montredon, 80 à Labège et 130 à Colomiers, Latécoère assure vouloir garder tous les effectifs en interne. Depuis la baisse importante de 2020, l’équipementier a affiché au 1er semestre 2022 un chiffre d’affaires de 242 M€, soit une hausse de 34%. Malgré une augmentation de capital à l’été 2021, Latécoère reste toujours endetté, à hauteur de 148 M€ à fin juin 2022. Le groupe s’est fixé pour objectif d’atteindre une taille critique d’1,5 ou 2 Md€ à terme.
Ensemble de la presse du 9 février
Airbus quittera Elancourt pour Montigny-le-Bretonneux en 2027
Installé jusque-là à Elancourt dans les Yvelines, Airbus déménagera en 2027 au Pas-du-Lac, à Montigny-le-Bretonneux. Le groupe d’aéronautique et de Défense réfléchissait depuis plusieurs années à quitter son site actuel à cause du manque de transports en commun pour ses 2 700 salariés et un bail qui arrivait à expiration en 2027. L’avantage du nouveau site est de se « rapprocher des transports en commun et devenir propriétaire d’un campus plus adapté à nos métiers » explique le groupe Airbus. Les études en vue de la réalisation de ce nouveau site débuteront en 2023. La construction doit démarrer en 2024 et s’achever fin 2026. Le déménagement des 2 700 salariés est programmé courant 2027. « Un acteur comme Airbus est essentiel dans l’écosystème de Saint-Quentin-en-Yvelines. Nous avions à cœur de les conserver », se félicite Lorrain Merckaert, maire de Montigny-le-Bretonneux et vice-président de l’agglomération délégué à l’Urbanisme et à l’Aménagement du territoire.
Actu.fr du 9 février
Bpifrance n’a pas assez de moyens pour pousser l’industrie à exporter, selon son directeur général, Nicolas Dufourcq
Nicolas Dufourcq a été reconduit 5 ans de plus comme directeur général de la banque publique de l’innovation et de l’export, Bpifrance. Auditionné par les députés en amont de sa reconduction, le dirigeant a indiqué que sa structure était « 2 fois plus grosse » qu’en 2013, avec une augmentation du volume des crédits d’environ 70%, un financement décuplé en faveur de l’innovation et un quadruplement des investissements en fonds propres. Des métiers se sont par ailleurs ajoutés aux compétences initiales de la banque, comme le soutien à l’export. Alors que le déficit commercial a enregistré un niveau record en 2022, Nicolas Dufourcq avait prévenu que «la boîte à outils n’était pas suffisante aujourd’hui pour les PME et les ETI » sur l’export et exprimé un « besoin de plus d’outils d’intervention publique ». « On ne peut pas accepter d’avoir 164 Md€ de déficit commercial, c’est quelque chose qui nous empêche de dormir », a-t-il déclaré. Son institution propose par exemple une « assurance prospection » pour les sociétés avec un chiffre d’affaires inférieur à 500 M€. Son montant total s’élevait à 287 M€ en 2021, pour plus de 1 300 entreprises bénéficiaires. Les PME et ETI peuvent également avoir recours aux produits d’assurance-crédit de la banque qui pesaient plus de 17 Md€ en 2021. Nicolas Dufourcq s’est par ailleurs dit préoccupé par les moyens accordés à Bpifrance pour ses missions d’accompagnement à travers ses accélérateurs et son réseau de consultants externes, un objectif souvent présenté comme stratégique par son institution. Le financement de l’innovation est finalement le segment le moins problématique, Bpifrance prenant en charge environ 80% des opérations du plan France 2030.
L’Usine Nouvelle du 9 février
Dans les usines, les A380 et B747 laissent place aux monocouloirs
Reflet d’une nouvelle ère dans le secteur, l’A380 et le B747 laissent place dans les usines à de nouvelles lignes pour augmenter les cadences des monocouloirs, les A320 et les B737. Ainsi, Airbus et Boeing ont arrêté de manière quasi concomitante la production de leurs super jumbos, les deux appareils ne correspondant plus aux besoins d’aujourd’hui. Trop difficiles à rentabiliser, les gros porteurs long-courriers ont vu leur horizon se boucher et l’avenir appartient désormais aux courts et moyen-courriers, plus adaptés aux nouveaux usages de l’aérien. Les deux avionneurs sont en train de réaménager les usines dédiées pour soutenir les hausses de cadences de production des A320 et des B737. Airbus va dévoiler à Toulouse pour la 1ère fois, mercredi 15 février, la nouvelle ligne d’assemblage finale de la famille A320, et de l’A321 en particulier, dans le hall Jean-Luc Lagardère qui abritait l’A380. Déjà assemblé à Toulouse, à Hambourg, à Mobile et à Tianjin, l’A320 crève le plafond de la production : les cadences doivent passer d’environ 45 appareils par mois à 75 dans le milieu de la décennie. Boeing a annoncé qu’il allait faire de même au niveau de son usine d’Everett, la production du B737 va s’installer sur le site historique pour rajouter de la capacité de production. Pour l’heure assemblé dans l’usine proche de Renton, L’industriel compte livrer entre 400 et 450 B737 cette année et voudrait passer d’environ 30 à 50 appareils assemblés chaque mois d’ici 2025/2026. Les avionneurs n’ont par ailleurs pas lancé officiellement de nouveaux programmes. Airbus doit livrer quelque 6 000 A320 et Boeing plus de 3 600 B737. Les donneurs d’ordre sont aujourd’hui confrontés à un choc de l’offre, car ils sont freinés dans leur élan par les tensions au sein de la chaîne d’approvisionnement, allant de l’inflation aux pénuries de talents, en passant par l’explosion de la facture énergétique.
L’Usine Nouvelle du 9 février
Quelles pistes pour constituer des stocks de métaux stratégiques en Europe ?
Des réflexions sont en cours en Europe sur la nécessité de constituer des stocks stratégiques de métaux. Le conflit en Ukraine a pointé les dépendances de l’Europe ; il faut avoir à disposition le tungstène des obus perforants, le tantale des munitions du canon Caesar et les terres rares des systèmes de guidage, pour pouvoir augmenter les cadences de production. L’industrie a déjà dû trouver de nouveaux fournisseurs de titane de qualité aéronautique, leur approvisionnement dépendait pour moitié du conglomérat russe VSMPO-Avisma. « On réussit à trouver du titane, mais pour le court terme. On n’arrive pas à faire des stocks », expliquait Éric Trappier, PDG de Dassault Aviation, fin septembre 2022 à l’Assemblée nationale. Et le titane est loin de constituer la seule source de préoccupation. « Tout est potentiellement stratégique », reconnaît Nicolas Mazzucchi, directeur de recherche au Centre d’études stratégiques de la Marine. La DGA incite depuis plusieurs mois les industriels à réexaminer toute leur chaîne d’approvisionnement et vient d’ailleurs de se doter d’un bureau spécialisé sur les enjeux de matières. « S’il faut accélérer les cadences, les grands donneurs d’ordres pourront suivre. Mais pour leurs sous-traitants en bout de chaîne, il y aura des goulets d’étranglement », prévient Alexandre Lahousse, le chef du service des affaires industrielles de la DGA. Un poste de délégué interministériel aux métaux stratégiques a, par ailleurs été créé, ainsi que l’Observatoire français des ressources minérales (Ofremi). Les industriels de la Défense sont partie prenante de cette cellule de veille, chargée de cartographier les besoins des différents secteurs. Au Japon, l’État dispose de 48 jours de stock de certaines matières, notamment pour son industrie électronique, en plus de stocks obligatoires pour les industriels. Aux États-Unis, une agence fédérale assure la constitution de réserves stratégiques. « Cela pourrait servir de modèle en Europe, que ce soit au niveau communautaire ou au sein de l’Organisation conjointe de coopération en matière d’armement », juge Nicolas Mazzucchi.
L’Usine Nouvelle du 10 février
Bombardier a livré 123 avions d’affaires en 2022 et vise 138 livraisons en 2023
Bombardier s’est félicité le 9 février d’avoir enregistré « une performance exceptionnelle supérieure à ses prévisions » en 2022, lors de la présentation de ses résultats. Le constructeur canadien envisage 2023 comme une nouvelle année de croissance et présente des perspectives très encourageantes. Bombardier affiche ainsi un chiffre d’affaires 2022 de 6,9 Md$ en hausse de 14%. Il a livré 123 avions en 2022, soit 3 de plus qu’en 2021. L’écart de chiffre d’affaires est notamment lié à la valeur unitaire supérieure des avions livrés, et au succès commercial du Global 7500, le vaisseau amiral. L’avionneur estime qu’il pourra livrer plus de 138 avions d’affaires cette année. Combiné à la croissance constante de son activité de services, renforcée en 2022 par une expansion du réseau de centres de services et de son personnel qualifié, ce dynamisme des livraisons nourrira le chiffre d’affaires, qui pourrait gagner 10% à 7,6 Md$. Enfin, Bombardier table sur un résultat 2023 de plus de 1,125 Md$ en 2023, ce qui représente une hausse de 21% par rapport à celui de 2022.
Aerobuzz et Le Journal de l’Aviation du 10 février