Safran : la DGA certifie le drone Patroller
La Direction générale de l’armement (DGA) a certifié, mercredi 15 février, le drone tactique de reconnaissance et surveillance Patroller, dont Safran est maître d’œuvre. L’armée de Terre en a commandé 14 exemplaires en 2016. Doté de la boule optronique Euroflir 410 et de capteurs, notamment un système d’écoute et un radar, le Patroller offrira « une image d’une qualité exceptionnelle », déclare Olivier Andriès, directeur général de Safran (cité par le Figaro), dans les domaines du visible et de l’infrarouge. Possédant 20 heures d’autonomie, il volera à plus de 7 000 mètres d’altitude à la vitesse maximum de 314 km/heure, dans un rayon d’action de 180 km. Egalement certifié par l’agence européenne de la sécurité aérienne (EASA) pour voler dans l’espace aérien civil, il pourra être utilisé dans le cadre de la sécurisation de grands évènements tels que les JO de Paris en 2024. « Le Patroller répond aux besoins des armées. C’est une plateforme modulaire qui pourrait accueillir d’autres charges utiles. Nous sommes d’ailleurs prêts à développer une version armée en un temps record », indique Olivier Andriès.
Ensemble de la presse du 20 février
La Corée du Nord procède à un nouveau tir de missiles balistiques, le second en moins de 48 heures
La Corée du Nord a tiré deux missiles balistiques à courte portée lundi 20 février, a annoncé Séoul. Ce lancement intervient moins de 48 heures après que Pyongyang a effectué ce qu’il a qualifié d’exercice « surprise » de tir d’un missile balistique intercontinental (ICBM), samedi 18 février. Le Japon a précisé que l’ICBM lancé le 18 février a volé pendant 66 minutes avant de retomber dans sa zone économique exclusive (ZEE). En réponse, la Corée du Sud et les Etats-Unis ont organisé des exercices aériens conjoints dimanche, mobilisant un bombardier stratégique et des avions de chasse furtifs.
Ensemble de la presse du 20 février
Entretien avec Sébastien Lecornu, ministre des Armées
Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a accordé un entretien au Parisien, dimanche 19 février. Il évoque l’incertitude de la situation en Ukraine sur le court terme : « Nul ne sait comment la situation peut évoluer », déclare-t-il. Réaffirmant le soutien militaire de la France à l’Ukraine face à la Russie, il indique ne pas exclure de former des pilotes ukrainiens. Il rappelle la complexité logistique des transferts d’avion. La livraison de chars légers AMX-10 est annoncée et devrait intervenir « dès la fin de la semaine prochaine ». « Un engagement majeur comme en Ukraine nous montre l’importance de renforcer le renseignement, la capacité des états-majors à bien fonctionner ensemble, le rôle des frappes en profondeur, de la défense sol-air, etc. Autant de priorités de notre prochaine loi de programmation militaire », explique Sébastien Lecornu, qui souligne « l’équilibre à trouver entre d’une part la rusticité et la masse et d’autre part le niveau de sophistication technologique » : « j’ai demandé à la Délégation générale pour l’armement (DGA) de réfléchir, en plus de nos programmes plus sophistiqués, à des armements plus rustiques, moins technologiques, ne coûtant pas très cher, pour certains non réutilisables. Pour les drones, on va débloquer 5 Md€ dans la prochaine loi de programmation militaire (LPM 2024-2030), ce qui est colossal ».
Le Parisien du 19 février
La Pologne prévoit un budget de Défense record
La Pologne se réarme massivement. Le pays entend doubler l’effectif de son armée. Depuis l’invasion de la Crimée en 2014, le pays consacrait déjà plus de 2% de son PIB à la Défense, une proportion dépassée seulement par les Etats-Unis et la Grèce parmi les trente pays membres de l’OTAN. La Pologne prévoit désormais un budget des armées proche de 29 Md$ par an à court terme, soit environ 4% de son PIB. « A cette aune, cela ferait de la Pologne le premier Etat dépensier de l’OTAN », souligne l’International Institute for Strategic Studies (IISS) dans un rapport publié la semaine dernière.
Ensemble de la presse du 21 février
Safran : avec le drone Patroller, « adapter les normes des armes à leurs conditions d’emploi réelles »
La certification du drone tactique Patroller, dont Safran est maître d’œuvre, par la Direction générale de l’armement (DGA), permettant la livraison à l’armée de Terre de 14 unités, intervient dans un contexte marqué par le conflit en Ukraine, qui a révélé « l’importance cruciale de ces appareils », souligne Jean-Michel Bezat, journaliste économique au Monde. « L’une des principales leçons d’un an de guerre en Ukraine a été la neutralisation de l’aviation et le recours massif à différents types de drones pour surplomber les théâtres d’opérations, collecter de l’information et attaquer dans la profondeur », détaille-t-il. Olivier Andriès, directeur général de Safran, a souligné que « Le Patroller est prêt à être utilisé en opérations », en précisant que le drone tactique peut être armé très vite si le gouvernement le décide.
Le Monde du 21 février
La Serbie veut augmenter ses dépenses de Défense et envisage d’acheter des Rafales
Lors de l’exposition militaire internationale IDEX 2023, qui s’est ouverte lundi 20 février à Abu Dhabi, le président serbe, Aleksandar Vucic, a promis d’augmenter les dépenses de Défense afin de moderniser l’armée. L’achat d’avions de combat Rafale de Dassault Aviation est notamment envisagé, pour un investissement de 3 Md€ supplémentaires si les négociations aboutissent, a précisé le président. En avril dernier, Aleksandar Vucic avait déclaré que la Serbie pourrait acheter au moins 12 Rafale.
Bloomberg du 21 février
Une intelligence artificielle pilote un avion de combat de l’US Air Force pendant 17 heures
En décembre, un avion d’entraînement tactique de Lockheed Martin, le VISTA X-62A, a été piloté par une intelligence artificielle (IA) pendant plus de 17 heures. Dans un communiqué publié le 13 février, Lockheed Martin souligne que jamais encore une IA n’était intervenue dans le pilotage d’un avion de combat. « VISTA nous permettra de mettre en parallèle le développement et la mise à l’essai de techniques d’intelligence artificielle de pointe », déclare Christopher Cotting, directeur de la recherche de l’école de pilotes d’essai de l’armée de l’US Air Force. « Cette approche, combinée à des essais ciblés sur de nouveaux systèmes de véhicules, permettra de développer rapidement l’autonomie de plates-formes et fournira une capacité pertinente sur le plan tactique », ajoute-t-il. L’US Air Force a par ailleurs demandé à la société de technologies Reliable Robotics de lancer une étude de faisabilité sur l’autonomisation de ses grands avions de transport multimoteurs.
L’Usine Nouvelle et Air & Cosmos du 21 février
Le ministre des Armées appelle l’industrie de Défense française à se « mettre en stimulation »
En déplacement à Dakar (Sénégal), mardi 21 février, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a rappelé la nécessité pour les industriels du secteur de répondre plus rapidement à la demande extérieure et aux besoins éventuels des forces armées. « On a une industrie de Défense de qualité, mais qui doit forcément se mettre en stimulation », a-t-il déclaré. Dans une interview au « Parisien » samedi, Sébastien Lecornu avait insisté sur le fait que le soutien militaire à l’Ukraine entraîne une mise en tension des stocks dans le monde. « Pour éviter toute rupture, notre base industrielle et technologique de Défense doit se transformer, pour pouvoir produire plus vite, en masse et à des coûts maîtrisés », insiste-t-il.
Les Echos du 22 février
Guerre en Ukraine : produire plus d’armes et de munitions
L’invasion de l’Ukraine par la Russie, fin février 2022, « marque un changement de paradigme pour l’Europe », souligne Le Figaro. Les industriels de l’armement engagent des hausses de production pour reconstituer les stocks livrés à l’Ukraine, mais aussi pour être prêts à faire face à l’éventualité d’un conflit de haute intensité. Les industriels ne constatent pourtant pas de nouvelles commandes : « L’industrie de Défense est une des plus réglementées au monde, ce qui implique un temps long pour le développement et la production d’armement. Par conséquent, afin de se mettre en capacité de monter en puissance, les industriels ont besoin de visibilité, de temps et de moyens financiers », développe Philippe Keryer, Directeur général adjoint Stratégie, Recherche et Technologie au sein de Thales. « De l’avis de plusieurs experts, l’organisation mise en place pour l’avion de combat français Rafale doit servir de modèle pour d’autres programmes », précise Le Figaro : l’idée est de dimensionner la ligne de production en tenant compte des prospects à l’international. Autre piste, avancée par Safran : s’inspirer des méthodes éprouvées dans la production de biens civils. « Chez Safran, nous savons le faire, car nous appliquons les recettes du LEAP, dont la production va augmenter de 50% en 2023, par rapport à 2022, sur nos activités de Défense », souligne Olivier Andriès, directeur général du groupe. En Europe, deux joint-ventures ont été créées : Lynred, associant Thales et Safran, en région parisienne, et UMS, basée en Île-de-France et en Allemagne, entre Thales et Airbus. Grâce à ces sociétés, la France est indépendante en ce qui concerne les puces intégrées dans les radios et radars militaires.
Le Figaro du 22 février
L’UE envisage de procéder à des achats groupés d’obus
Alors que l’Ukraine demande davantage de soutien militaire, la Première ministre estonienne, Kaja Kallas, a appelé les États membres de l’UE à mobiliser rapidement 4 Md€ pour la fourniture de 1 million d’obus de 155 mm à Kiev. Lors de la conférence annuelle de Munich sur la sécurité, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré : « Il est maintenant temps, vraiment, d’accélérer et d’intensifier la production de produits standardisés dont l’Ukraine a désespérément besoin ». Des achats groupés permettraient de structurer la demande et canaliser les prix. Le sujet a fait l’objet d’une discussion entre les ministres des Affaires étrangères de l’UE réunis lundi 20 février à Bruxelles, et d’un échange mardi 21 février, au siège de l’OTAN, entre le secrétaire général de l’Alliance, Jens Stoltenberg, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, et le haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères, Josep Borrell. Il sera abordé lors d’une réunion des ministres de la Défense, à Stockholm, les 7 et 8 mars.
Le Figaro du 22 février
Le GlobalEye de Saab entre dans la compétition pour le futur AEW&C de l’OTAN
Le 21 février, l’entreprise suédoise Saab a annoncé avoir répondu à une requête d’informations (RFI) de l’Agence de soutien et d’acquisition de l’OTAN (NSPA) dans le cadre du projet Alliance Future Surveillance and Control (AFSC). L’OTAN prépare son futur avion de surveillance aérienne avancée et de commandement (AEW&C, Airborne Early Warning & Control). Saab propose son système GlobalEye : un Bombardier 6000/6500 disposant d’une suite de capteurs. Le B737 AEW&C de Boeing (E-7A Wedgetail) est également en compétition pour le projet AFSC.
Air & Cosmos du 22 février
Munitions : le ministre des Armées appelle à accélérer – la production de poudre pour obus bientôt relocalisée en France
Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a dévoilé, mercredi 22 février, ses pistes pour une nouvelle stratégie française en matière de munitions. « Il n’y a pas de scénario dans lequel on ne doit pas accélérer ou sécuriser la production de munitions » en France, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse. Les armées doivent « recompléter » les stocks après les livraisons à l’Ukraine, et assurer leurs besoins accrus pour l’entraînement, tandis que les industriels doivent conquérir de nouvelles parts de marché à l’exportation pour garantir l’existence de filières souveraines. Le ministre des Armées a indiqué que « plusieurs milliards d’euros » seraient consacrés à l’approvisionnement en munitions dans la prochaine loi de programmation militaire 2024-2030. Le budget devrait garantir la production de 15 000 « coups complets » par an, c’est-à-dire « l’obus et les charges modulaires qui permettent sa propulsion », précise Le Figaro. Une mission a été confiée à l’ancien Directeur général pour l’armement, Laurent Collet-Billon, pour évaluer les moyens d’augmenter les cadences de production d’obus de 155 mm et de missiles Mistral pour la Défense sol-air, et à Monique Legrand-Larroche, Inspectrice générale des armées, qui aura la charge d’étudier la production de canons Caesar. Pour les missiles Aster, produits par MBDA, le ministre des Armées voudrait voir les délais de production être divisés par deux, de 40 à 18 mois. La production des Mistral, à 20 unités par an, devrait être portée à 40 unités par an en 2025. Le fabricant de poudre Eurenco a annoncé, mercredi 22 février, la relocalisation d’une usine de production à Bergerac (Dordogne).
Ensemble de la presse du 23 février
Economie de guerre : quelles mesures pour une montée en cadence de l’industrie d’armement
Les Echos consacrent un article à la mobilisation de l’industrie de Défense. Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a récemment averti de l’entrée dans une guerre d’usure. En France, c’est la Direction générale de l’armement (DGA) qui doit créer les conditions pour faire entrer l’industrie dans l’économie de guerre. « Passer en économie de guerre, c’est remettre la capacité de produire au cœur de nos préoccupations », résume Alexandre Lahousse, à la tête du service des affaires industrielles à la DGA. La future Loi de programmation militaire (LPM) prévoit des dépenses de 400 Md€ entre 2024 et 2030, soit une hausse de 30% par rapport à la LPM actuelle. Mais les industriels demandent aussi de la visibilité à long terme, ce qui implique, de la part de la DGA, des contrats de longue durée, alors que, jusqu’à présent, elle se contentait de fixer des objectifs à atteindre. L’industrie de Défense a également d’importants besoins en main-d’œuvre : « le ministère des Armées a pris contact avec l’Education nationale pour étudier comment recréer une filière d’apprentissage des métiers de la soudure, avec l’aide des industries de Défense », indiquent Les Echos. Les problèmes persistants de financement apparaissent aussi comme un obstacle à une montée en puissance. La Commission européenne a retiré ses projets de « taxonomie » excluant l’industrie de l’armement des investissements durables. Les banques sont toutefois encore réticentes à financer les industries de Défense. « Le ministre des Armées promet de militer activement pour la nécessité d’investir dans la Défense et pour favoriser la création de fonds d’investissement dédiés », selon Les Echos.
Les Echos du 23 février
A Bourges, forte montée en cadence dans les usines d’armement
L’agglomération de Bourges (Cher) accueille une concentration exceptionnelle d’industriels de l’armement, avec des groupes comme MBDA, Nexter, et des équipementiers. La Direction générale de l’armement technique terrestre, centre militaire d’expertise et d’essais de la Direction générale de l’armement (DGA), y est implantée. Les recrutements s’intensifient : MBDA a recruté 224 personnes en 2022, et pour 2023, les prévisions sont de 240 personnes. Nexter, qui emploie plus de 1 100 personnes sur deux sites, a accéléré ses cadences pour la fabrication du canon Caesar. Chez ASB, joint-venture entre Safran et MBDA, leader mondial des piles thermiques (la source d’énergie embarquée sur les missiles), de nouveaux investissements sont programmés. La construction d’une nouvelle usine de poudre est notamment prévue. C’est toutefois surtout l’export qui est jusqu’à présent le premier facteur de croissance. « A rebours du discours que l’on entend, la part de la commande publique a diminué chez nous », explique le directeur commercial d’ASB, Christophe Nicolas. « Cela va sans doute remonter, mais c’est lent et on en reste encore aux effets d’annonce », observe-t-il.
Les Echos du 23 février
Safran et International Golden Group créent une joint-venture dans le domaine de l’optronique et de la navigation
La société émiratie International Golden Group et Safran Electronics & Defense annoncent la création de la joint-venture « Vision for Optronics & Navigation » pour le support d’équipements optronique et de navigation dans le secteur de la Défense et des hautes technologies. Localisé chez IGG Advanced Industries dans le parc industriel de Tawazun, à Abu-Dhabi, « ce centre d’excellence, au potentiel de croissance important, disposera dans un premier temps d’une surface de plus de 800 m² incluant des salles blanches. Les deux sociétés pourront ainsi répondre aux besoins des forces armées des Émirats arabes unis et à ceux d’autres organisations régionales », précise Safran.
Boursier.com du 23 février
La phase 2 de l’exercice Orion, mené par l’armée française, a débuté
Du 21 février au 11 mars, la phase 2 de l’exercice interarmées Orion (« O2 ») mobilisera jusqu’à 7 000 militaires de l’ensemble des armées, directions et services sur 14 départements du sud de la France. Dans ce cadre, à la suite du déclenchement de l’Échelon national d’urgence (ENU), la montée en puissance des unités a débuté dès le 9 février, précise le ministère des Armées. Les Echos observent qu’il s’agit « du plus important exercice militaire jamais réalisé par les armées françaises depuis la fin de la guerre froide ».
Les Echos du 23 février
Montée en puissance de l’armée hongroise
Le ministre hongrois de la Défense nationale, Kristof Szalay-Bobrovniczky, a lancé une grande campagne de recrutement de soldats. « En cette période de danger, la chose la plus importante pour le gouvernement est la sécurité du peuple hongrois », a-t-il déclaré. « Parallèlement à l’acquisition de technologies militaires modernes, la transformation organisationnelle des forces armées s’opère. Le personnel des forces armées doit également être renouvelé ». La Hongrie a consenti d’énormes efforts au cours des dernières années pour se remettre à niveau. De moins de 1% en 2014, le gouvernement consacre désormais 2% du PIB du pays à sa Défense.
Le Figaro du 23 février
Thales s’associe à LuxCarta pour proposer des solutions de cartographie militaire optimisées grâce à l’IA
Thales annonce s’associer à LuxCarta, entreprise spécialisée dans les produits géospatiaux dérivés de l’imagerie spatiale, afin de proposer des solutions de renseignement et de cartographie militaire optimisées grâce à l’Intelligence Artificielle (IA). « Cet accord renforcera le partenariat informel déjà en place entre les deux sociétés depuis 2020 », précise Thales. « Pour le renseignement et la cartographie militaire, l’IA est utile en particulier pour la photo-interprétation. Elle détecte, interprète et numérise automatiquement les bâtiments, les réseaux routiers, les obstacles, les véhicules, etc. En automatisant certaines tâches répétitives, l’IA fait gagner du temps lors de la production de cartes et permet aux équipes de se concentrer sur des activités à forte valeur ajoutée », explique Thales.
Zone-Bourse.com du 24 février