Archives de catégorie : Newsletter Actu Aéro N°80

INTERNATIONAL

Sabrina Soussan, PDG de Suez, intègre le conseil d’administration de Boeing

Sabrina Soussan devrait bientôt intégrer le conseil d’administration de Boeing, si les actionnaires valident sa nomination lors de la prochaine assemblée générale du groupe le 18 avril. L’actuelle PDG de Suez deviendra la 1ère administratrice indépendante du groupe de Seattle à être basée en dehors des Etats-Unis. La dirigeante franco-allemande, qui a fait l’école de mécanique et d’aérotechnique de Poitiers, l’Ensma, est revenue récemment en France pour relancer Suez après l’OPA réussie de Veolia. Au conseil de Boeing, elle siégera au sein des comités Audit et Finances. Boeing envoie ainsi un signal de renouvellement des administrateurs après le départ de plusieurs poids lourds tels que les ambassadeurs Caroline Kennedy et Nikki Haley. Le rival d’Airbus cherche à tourner la page de 5 années de crise démarrée avec les accidents de Boeing 737 MAX en 2018. Le programme d’avion long-courrier 787 a connu bien des difficultés aussi, avec notamment quelque 600 M$ de surcoûts du fait de la défaillance d’un sous-traitant. La pandémie a aggravé la situation et le PDG de Boeing, Dave Calhoun, fait face pour la 4ème année consécutive à une perte nette annuelle de 5 Md$ en 2022 pour un chiffre d’affaires de 66,6 Md$.

Les Echos du 3 mars

INNOVATION

Airbus Helicopters dévoile son démonstrateur hybride, le DisruptiveLab

Le DisruptiveLab (ou D-Lab) le nouveau démonstrateur technologique d’Airbus Helicopters, a été dévoilé à la presse à l’occasion de son 5ème vol le 14 février 2023 à Marignane. L’hélicoptère, dont le but est de préparer le futur et notamment la mise au point d’une motorisation hybride, est le fruit d’un projet du CORAC (Conseil pour la recherche aéronautique civile) et financé partiellement par la DGAC. « Nous sommes partis d’une feuille blanche pour faciliter l’intégration de nouvelles technologies et tester des architectures innovantes » explique Tomasz Krysinski, Directeur de la recherche et de l’innovation de l’hélicoptériste chez Airbus Helicopters. Les objectifs sont ambitieux, avec un gain attendu en consommation de 50%, dont 15% en jouant sur la masse à vide et l’aérodynamique, un profil de pale novateur doit également permettre de gagner en performance à iso puissance. Elles sont à double effilement : leur extrémité est en quelque sorte taillée en pointe. La cheville ouvrière du programme est une motorisation hybride rassemblant un moteur thermique classique, fournit par Safran Helicopter Engines, mais dont le modèle précis n’est pas connu, et une motorisation électrique qui reste encore non définie. Airbus Helicopters anticipe une puissance électrique de 230 kW pour cette motorisation électrique, ce qui permet le vol en palier à la vitesse de puissance minimum (environ 60 nœuds) pour un appareil de cette taille. Cette puissance doit permettre, avec une batterie de taille et de masse acceptables, de voler quelques minutes à cette vitesse. Le D-Lab défriche une voie nouvelle, un monomoteur thermique qui pourrait se muer pendant quelques minutes en bimoteur hybride ou monomoteur électrique.

Aerobuzz du 1er mars

La mise en œuvre de U-space à l’échelle européenne démarre avec le projet U-ELCOME

Dans le sillage de la stratégie de mobilité durable et intelligente, la Commission européenne a récemment annoncé le lancement d’une série de projets Digital Sky Demonstrators (DSD) visant à accélérer l’adoption par le marché des services de mobilité aérienne urbaine et de U-space (gestion numérique du trafic aérien des drones). Ces objectifs ambitieux ne pourront être atteints qu’au moyen d’un processus de développement évolutif garantissant le déploiement et la certification en temps utile d’infrastructures aériennes et terrestres, de technologies et de capacités de gestion du trafic appropriées, avancées et interopérables. Le projet de démonstrateurs phares de ciel numérique (DSD) fait partie d’un pipeline d’innovation visant à combler le fossé entre la recherche appliquée/industrielle et l’industrialisation, et à accélérer l’adoption par le marché des services de U-space U1 et U2. Dans ce cadre, l’UE doit assurer le développement sûr, efficace et durable de l’exploitation des drones. Pour ce faire, le projet U-ELCOME, financé par l’Agence exécutive européenne pour le climat, l’infrastructure et l’environnement (CINEA), sous la coordination du pôle d’innovation d’Eurocontrol, développera, testera et démontrera les premières solutions U1 et U2 sur 15 sites répartis en Espagne, en Italie et en France.

Aerobuzz du 1er mars

AutoFlight annonce le plus long vol réalisé en eVTOL

AutoFlight, la startup chinoise implantée en Europe, a annoncé le 2 mars 2023 avoir réalisé le plus long vol eVTOL ou ADAVe (aéronef à décollage et atterrissage verticaux électrique) de l’histoire avec une distance de 250 km, soit 134,9 nautiques, sur une seule charge des batteries lithium-ion de l’avion. Le vol, qui s’est déroulé dans le centre d’essais eVTOL d’AutoFlight à l’aéoport d’Augsburg le 23 février, a consisté en 20 circuits sur une piste prédéfinie, l’aéronef étant piloté à distance depuis le sol par l’équipe d’essais en vol. Bien que l’aéronef Gen4 d’AutoFlight soit équipé de la dernière avionique de pointe, l’aéronef a également utilisé une avionique tierce pour enregistrer et vérifier la distance parcourue sur ForeFlight, un système de navigation. Ce vol d’essai à longue distance est une étape clé dans le développement de l’avion Prosperity, qui subit des tests continus avec pour objectif la certification de navigabilité en 2025 avec l’AESA. AutoFlight est l’un des rares constructeurs d’ADAVe (eVTOL) à avoir maîtrisé la difficile « phase de transition » entre le vol vertical et le vol horizontal, avec Lilium notamment. AutoFlight annonce également avoir enregistré des milliers de kilomètres de vol sur de multiples itérations de son appareil.

Air & Cosmos et Aerobuzz du 3 mars

EMPLOI

Thales va recruter plus de 12 000 personnes dont 5 500 en France en 2023

Thales a annoncé, lundi 27 février, son intention d’embaucher 12 000 personnes dans le monde en 2023, dont 5 500 en France. La plupart de ses recrutements concerneront la recherche et le développement, tandis qu’une part moins importante relèvera de la partie industrielle (postes en chaîne d’approvisionnement, en production électronique etc.). En plus des 5 500 recrutements en France dans ses 3 principaux secteurs d’activité : aérospatial, défense et sécurité, et identité et sécurité numérique, Thales va engager 4 000 étudiants apprentis ou stagiaires. Ces contrats représentent pour les jeunes un « vrai tremplin vers l’emploi », selon l’industriel. Près de 40% des embauches se concentreront autour de la recherche et du développement sur des métiers d’ingénierie logicielle et système, de cybersécurité ou encore en lien avec l’intelligence artificielle. Ailleurs en Europe, ce sont 3 340 personnes qui seront embauchées (dont 1 050 au Royaume-Uni), contre 600 en Australie, 550 en Inde et 540 aux Etats-Unis. En 2022, le groupe indique dans un communiqué avoir recruté 11 500 personnes, soit 50% de plus qu’en 2021, dont 32% de femmes. Le groupe, qui dévoilera ses résultats pour l’année 2022 le 8 mars, visait à l’été 2022 une croissance organique de son chiffre d’affaires comprise entre 3,5 et 5,5%.

Ensemble de la presse du 28 février

Retour aux profits et aux recrutements massifs pour le secteur aéronautique

Affectés par la crise sanitaire et le conflit en Ukraine, les industriels de l’aéronautique font le plein de leur carnet de commandes grâce à la reprise du trafic, avec à la clé de grandes campagnes de recrutement. Thales a annoncé 12 000 recrutements dont 5 500 en France, Safran 12 000 embauches dont 4 500 dans l’Hexagone, et de son coté, Airbus dispose de 13 000 postes ouverts. En termes de trafic aérien, « nous revenons quasiment au niveau de 2019 », révèle le GIFAS. Le groupe ADP génère un niveau de fréquentation à 80% de celui de 2019 et les compagnies aériennes, telle qu’Air France, célèbrent leur retour aux bénéfices. Elles peuvent ainsi commencer à rembourser les emprunts d’État souscrits pendant la crise sanitaire et investir dans le renouvellement des flottes pour avoir des appareils moins énergivores, et limiter l’empreinte carbone des vols. « Les avions les plus anciens ont été sortis du marché pendant la crise sanitaire, remarque le GIFAS. Les transporteurs ont tout intérêt aujourd’hui à se tourner vers des solutions avec un sens environnemental ». Ces besoins impliquent de retrouver de fortes capacités de production : Airbus espère, entre autres, produire 9 A350 par mois d’ici 2025, et 65 appareils de la famille A320 (A319, A320, A321) à horizon fin 2024. Des objectifs ambitieux, pour répondre à une forte demande, qui nécessitent entre 15 000 et 16 000 embauches dans l’ensemble de la filière, selon les prévisions du GIFAS. Néanmoins, les industriels peinent parfois à trouver des nouveaux ingénieurs et des ouvriers qualifiés, comme des soudeurs. Les PME souffrent particulièrement de cette pénurie de main d’œuvre. Les enjeux ne manquent pourtant pas pour l’aviation civile. « Entre les appareils électriques, hybrides, et des vols avec zéro empreinte carbone d’ici 2050, nous avons de nombreux défis à relever, auxquels la jeunesse peut apporter sa pierre à l’édifice, insiste le GIFAS. Non seulement notre secteur a de l’avenir, mais il est en plus en train de se réinventer ».

Le Parisien du 28 février

ENVIRONNEMENT

La SCARA souhaite l’accélération de la filière SAF pour une décarbonation cohérente

Suite à la publication le 15 février 2023 par la FNAM, le GIFAS et l’UAF d’une feuille de route de la décarbonation du transport aérien, le Syndicat des Compagnies AéRiennes Autonomes (SCARA), regroupant « 50% des compagnies aériennes françaises, basées en métropole et dans les territoires ultra-marins ainsi que des sociétés d’assistance aéroportuaire et de formation » propose à son tour 4 étapes indispensables à la décarbonation du transport aérien. Premièrement, le développement des carburants d’aviation durables pour lequel le gouvernement vient d’annoncer la mise en place d’un groupe de travail. Cette solution onéreuse nécessite, pour être mise en place, un soutien de l’État à la recherche et développement. Ensuite, la reconnaissance de la compensation comme une véritable décarbonation, même si elle n’est pas une réponse unique et définitive. Elle constitue aujourd’hui la solution la plus efficace en attendant des solutions de carburant synthétiques et la capacité industrielle de les fabriquer en quantité suffisante, avec de l’énergie verte. Également l’arrêt de l’empilement des taxes et des permis d’émission de gaz à effet de serre, qui nuisent aux objectifs écologiques recherchés et enchérissent inefficacement les véritables coûts de la décarbonation assumés par les acteurs du transport aérien. Enfin, le SCARA adhère aux déclarations de l’IATA qui, dès 2020, demandait aux autorités, aéroports et prestataires de services aéronautiques de s’abstenir d’appliquer ou de moduler des systèmes de redevances pour traiter les émissions de CO2, rappelant que « le défi mondial de la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre de l’aviation doit être relevé dans le cadre d’une approche systématique coordonnée et d’un cadre politique cohérent ».

Air Journal du 28 février

COMPÉTITIVITÉ

La France a confirmé son attractivité record en 2022

Malgré la crise énergétique, les décisions d’investissement des entreprises étrangères dans l’Hexagone ont progressé de 7% l’an dernier, selon les chiffres publiés lundi 27 février par Business France. L’agence publique a recensé un total de 1 725 projets, avec une traduction complète pour le pays : 58 810 emplois ont été créés ou maintenus, dont 20% de CDI intérimaires. « L’attractivité, ce n’est pas un examen, c’est un concours. Et dans cette compétition mondiale, la France ne ressort pas affaiblie », affirme Laurent Saint-Martin, Directeur général de Business France. Les créations de sites nouveaux en France ont été aussi nombreuses que les extensions. Les groupes étrangers y ont d’abord implanté ou développé des activités de production, soit un quart des décisions d’investissement (457 projets) et 30% des emplois recensés. Pour attirer les investisseurs internationaux, le pays doit encore rassurer sur la stabilité du paysage fiscal et réglementaire, et sur la poursuite des réformes. « Un zigzag sur le plan de la fiscalité serait l’ennemi de l’attractivité », avertit Laurent Saint-Martin, vigilant sur une évolution éventuelle du crédit impôt recherche (CIR), un « outil fiscal très regardé » à l’étranger. Malgré l’Inflation Reduction Act (IRA) américain, source de nouvelles incertitudes, le directeur de Business France reste convaincu que l’Hexagone a des atouts en main, notamment l’accompagnement public pour soutenir l’investissement privé avec le plan France 2030, qui accompagne des filières d’avenir, et qui va être complété au début de l’été par la loi sur l’industrie verte : « C’est le trio gagnant pour garder notre capacité à attirer les investissements et il conserve encore beaucoup de puissance », assure-t-il.

Les Echos et Le Figaro du 28 février