Collins Aerospace en pointe pour développer des thermoplastiques destinés à des réservoirs d’hydrogène liquide
Collins Aerospace a été sélectionnée pour diriger un groupe chargé de développer la technologie des thermoplastiques pour les réservoirs d’hydrogène liquide qui alimenteront les avions durables de demain. Le consortium réunira les sites de Collins Aerospace en Irlande, en France, en Italie, au Royaume-Uni, en Pologne, aux Pays-Bas et aux États-Unis, ainsi que NLR, l’université technologique de Delft, ATR, Novotech et Unified International, selon un communiqué de presse du groupe. Le projet COCOLIH2T se concentre sur la conception d’un réservoir solide et léger et des structures de réservoirs thermoplastiques sont déjà en cours de développement. Le projet « s’attaque aux défis posés par le passage du carburant traditionnel à un carburant hydrogène entièrement durable et propre », a déclaré Mary Lombardo, vice-présidente des technologies avancées chez Collins Aerospace. Le projet, a-t-elle ajouté, « est le type de collaboration croisée de l’industrie aéronautique et spatiale sur laquelle Collins Aerospace se concentre pour réduire l’impact environnemental de l’aviation et nous mener vers un avenir durable ». Ce projet a le potentiel de concevoir et de fabriquer « un réservoir perturbateur grâce à de nouvelles technologies de fabrication, permettant une réduction de 60% de la consommation d’énergie de production et d’au moins 50% du temps de production, ce qui se traduit par des coûts de fabrication nettement inférieurs », a déclaré la dirigeante.
Le Journal de l’Aviation du 8 mars
La biomasse pour décarboner le transport aérien
L’Académie des technologies s’est penchée sur les possibilités d’atteindre une production massive de kérosène durable pour le secteur aérien. En France, la stratégie nationale bas-carbone prévoit une trajectoire de substitution à court terme du kérosène fossile par des biocarburants durables de 2% en 2025 et de 5% en 2030. Ainsi, la décarbonation du transport aérien est envisageable d’ici à 2050, conformément aux objectifs européens, à condition de se pencher dès maintenant sur la production massive de kérosènes de synthèse, à base de biomasse, de carbone, d’hydrogène ou d’électricité. Or, selon un rapport de l’Académie des technologies, la France a les atouts électriques pour amorcer une des premières filières mondiales. L’Académie s’est concentrée sur une hypothèse de carburants de synthèse à base de biomasse, qu’on sait produire et qu’il faut massifier. « A terme, pour décarboner le secteur aérien, mais aussi le transport maritime et la route, il va falloir doubler la production d’électricité décarbonée », explique Daniel Iracane, qui dirige le pôle Energie de l’Académie. La France, avec son mix électrique déjà très décarboné, a les moyens d’initier une filière dès 2030. « Nous avons 30 ans de visibilité, il faut commencer vite. L’originalité de notre rapport est de parler de 2050, mais de détailler aussi ce qu’il faut faire dès 2030-2035, au cours de la prochaine décennie, pour permettre une montée en puissance » souligne Daniel Iracane.
L’Opinion du 9 mars
Le changement climatique menacera-t-il la sécurité aérienne ?
Les conséquences du dérèglement climatique sur les phénomènes atmosphériques risqueraient de favoriser les épisodes de turbulences dans les avions. Des travaux sont menés depuis 2019 au sein de l’Université de Reading, au Royaume-Uni, démontrant des risques accrus de turbulences au niveau des routes aériennes dans le nord de l’Atlantique. En cause : le cisaillement du vent, des variations importantes de vitesse, générant des perturbations atmosphériques. Même par temps clair, de fortes secousses pourront être ressenties à bord. Cette étude rappelle celle menée par de grands acteurs français de l’aéronautique tels qu’Airbus, le centre français de recherche aérospatiale (ONERA), l’Ecole Nationale de l’Aviation Civile (ENAC), le Centre Européen de Recherche et de Formation Avancée en Calcul Scientifique (CERFACS) et Météo France. Dévoilés en juin 2021, les premiers résultats associaient même d’autres périls au dérèglement climatique, tels que l’augmentation probable des phénomènes de givre et de foudre. Il est pour l’heure difficile de dire si le réchauffement de la planète a déjà un véritable impact sur la sécurité aérienne. L’industrie aéronautique cherche à y faire face, premièrement en limitant son empreinte carbone, mais aussi en essayant de mieux comprendre les complexes phénomènes physiques qui sont à l’œuvre. Ce qui nécessite de développer de puissants outils de modélisation numériques. Une partie de la réponse pourra se trouver dans les solutions architecturales et les nouveaux matériaux déployés dans les futurs avions, et par ailleurs les outils de communication entre les différents acteurs impliqués dans la gestion du trafic aérien seront également essentiels.
L’Usine Nouvelle du 9 mars