La startup Absolut Sensing va lancer une flotte de satellites pour mesurer les émissions de méthane
La volonté européenne de taxer les émissions de méthane a ouvert à l’innovation un potentiel commercial dans le spatial. L’Europe s’est décidée à taxer, après les Etats-Unis, les fuites de ce gaz, 2ème cause humaine du réchauffement planétaire. Il lui faut pour cela un outil de détection ultra-fiable. L’agence spatiale européenne (ESA) a choisi celui d’Absolut Sensing, dans le cadre de son programme Copernicus. Elle s’est associée avec la startup française, filiale « spatiale » du groupe Absolut, spécialiste de la cryogénie, pour avoir accès à ses données et aux cartes d’émission de méthane, sur une durée de 5 ans. Le partenariat se traduira par la mise en orbite du 1er engin de la constellation baptisée GESat. Le tir sera assuré depuis cap Canaveral par SpaceX. Embarqués dans une constellation de 24 satellites, lancés à 550 km de la terre, les capteurs d’Absolut Sensing pourront ainsi détecter les gros émetteurs de méthane. La société espère aussi compter sur le soutien de l’État français dans le cadre d’une enveloppe consacrée aux activités dans le spatial. L’investissement total de la constellation de 24 satellites est estimé à 100 M€.
Le JDD du 2 avril
PLD Space, la startup espagnole s’apprête à effectuer son 1er lancement
La startup PLD Space va prochainement tenter le 1er tir de son microlanceur Miura 1 depuis le site militaire El Arenosillo, une base de lancement de fusées-sondes située dans la réserve naturelle du parc de Donana en Andalousie. Sur une plateforme face à l’océan Atlantique, ses équipes attendent cette 1ère épreuve du feu, prévue entre le 15 et le 30 avril. « Nous sommes nous-même étonnés d’être parvenus à faire autant de progrès technologiques avec des moyens limités », explique Raul Verdu, un des 2 fondateurs de PLD Space. Miura 1 n’a été produit qu’à 3 exemplaires pour « apprendre » et servir le développement du lanceur final, Miura 5, qui utilisera 5 moteurs et sera capable de placer jusqu’à 500 kg en orbite basse. PLD Space souhaite inaugurer Miura 5 dès l’an prochain, le but étant de monter progressivement à une dizaine de lancements en 2027. Après 2 séries de levées de fonds en 2017 et en 2021 pour 15 et 25 M€, l’entreprise espère conclure un financement de série C de 150 M€ d’ici la fin de l’année. La société a aussi répondu à un appel d’offres du gouvernement espagnol, qui vient de créer une Agence spatiale nationale pour un microlanceur, avec un financement de 42 M€ à la clé. L’Espagne, en association avec le Portugal, a aussi prévu des fonds pour financer une constellation de satellites d’observation nommée « Atlantic ».
Les Echos du 3 avril
Martin Sion succède à André-Hubert Roussel à la tête d’ArianeGroup
Martin Sion a été nommé président exécutif d’ArianeGroup, en succédant d’André-Hubert Roussel. La décision a été entérinée lundi 3 avril à l’occasion d’une réunion du conseil d’administration de cette coentreprise détenue à parité par Airbus et Safran. Martin Sion aura pour mission « d’assurer le 1er vol d’Ariane 6, puis une rapide montée en cadence industrielle » de la production du lanceur, affirme Eric Dalbiès, président du conseil d’administration d’ArianeGroup, cité dans un communiqué. Le nouveau président exécutif d’ArianeGroup était jusqu’ici président de Safran Electronics and Defense, après avoir occupé pendant de nombreuses années des postes dans les activités spatiales de Snecma, dont la fusion avec Sagem a donné naissance à Safran en 2005. André-Hubert Roussel « a su maintenir fermement le cap du développement d’Ariane 6, tout en assurant un soutien sans faille à la défense française pendant la période particulièrement difficile de la pandémie du Covid-19, puis de la crise en Ukraine », a commenté Eric Dalbiès.
Ensemble de la presse du 4 avril
Les 4 astronautes de la prochaine mission Artemis 2 présentés par la NASA
La NASA a présenté lundi 3 avril, à Houston, l’équipage destiné à retourner en 2024 autour de la Lune. Cette mission Artemis devra valider une partie des technologies nécessaires pour se poser sur la Lune. Le commandant et le pilote d’Artemis 2 sont deux anciens pilotes de chasse dans l’US Navy, Reid Wiseman et Victor Glover. Ils seront accompagnés de Christina Koch, qui sera la 1ère femme autour de la Lune et par Jeremy Hansen, ancien pilote de chasse dans l’armée de l’Air canadienne. L’Agence spatiale européenne (ESA) négocie de son côté des places pour ses propres astronautes. Ils participeront à Artemis en échange d’une contribution cruciale aux missions, le module de service qui fournit de l’oxygène et du carburant, indispensables au bon fonctionnement de la capsule. 2 places sont déjà attribuées à des Européens pour Artemis 4 et 5, mais sans garantie d’aller jusqu’à la surface de la Lune. Les négociations portent aujourd’hui sur une place dès Artemis 3, ainsi que sur l’assurance d’aller sur la Lune avant la fin de la décennie. Les prochains astronautes européens ont par ailleurs commencé le 3 avril également leur entraînement à Cologne, en Allemagne. Les 5 « astronautes candidats » de l’ESA, dont la française Sophie Adenot, suivront un programme initial avec des cours d’astronautique, de langues étrangères, de sciences et l’apprentissage des systèmes embarqués sur la Station spatiale internationale, qui sera leur premier objectif avant d’espérer un jour faire partie d’une mission vers la Lune avec les Américains. Une fois sélectionnés pour une mission précise, ils suivront une formation complémentaire, destinée à leur faire connaître le vaisseau ou la capsule qu’ils occuperont.
Ensemble de la presse du 4 avril
En difficulté après son échec du début d’année, Virgin Orbit dépose le bilan
La société spécialisée dans les lancements de petits satellites Virgin Orbit, a déposé le bilan au titre du chapitre 11, la procédure américaine sur les faillites d’entreprises. Elle doit interrompre ses activités faute d’avoir trouvé les financements nécessaires. Incapable de s’assurer des sources de financements, l’entreprise du milliardaire Richard Branson avait perdu 16% à la Bourse de New York, jeudi 30 mars, et annoncé qu’elle comptait licencier 85% de ses salariés, soit 675 personnes. Ces suppressions de postes devraient être quasi achevées au 3 avril. Fondé en 2017 et basée en Californie, Virgin Orbit a subi un gros revers en début d’année, lorsque la tentative de lancement de la 1ère fusée dans l’espace depuis le sol britannique s’est soldée par un échec. Virgin Orbit était l’entreprise organisatrice de cette mission, en collaboration avec l’Agence spatiale britannique et le Spaceport des Cornouailles, qui avait pour but de lancer dans l’espace 9 satellites. Dan Hart, PDG de Virgin Orbit, a déclaré que l’entreprise a « fait de gros efforts » pour obtenir plus de financement, « nous devons finalement faire ce qui est le mieux pour l’entreprise ». Il explique, que désormais, la société se concentrera sur la recherche d’un repreneur « afin de clarifier l’avenir de l’entreprise à ses clients, fournisseurs et employés ».
Ensemble de la presse du 3 avril
Plato, le satellite-télescope de Thales Alenia Space qui va chercher « une deuxième Terre »
L’Agence spatiale européenne (ESA) travaille sur une nouvelle mission à la recherche d’exoplanètes habitables dans l’Univers. Le télescope Plato, actuellement dans les salles blanches de Thales Alenia Space à Cannes, se prépare. La mission estimée à 700 M€ devrait décoller à bord d’une fusée Ariane 6 depuis Kourou, à la fin de l’année 2026. Avec Plato, l’ESA scrutera les régions qui entourent les étoiles dites des « boucles d’or », là où la température est idéale pour que l’eau liquide existe à la surface d’une planète. Plato va ainsi regarder les étoiles en espérant observer le « transit » d’objets orbitant autour d’elles. Le télescope et ses 26 caméras, qui vont permettre de créer des mosaïques d’images de près de 2 milliards de pixels, vont se concentrer sur la photométrie, c’est-à-dire les variations lumineuses des astres observées. Si leur éclat diminue à intervalles réguliers, et que quelque chose vient boucher la vue, comme lors d’une éclipse, l’amplitude de cette baisse permettra de préciser la taille de l’objet en question. Les 2 premières missions lancées à la découverte d’exoplanètes, CoRot entre 2006 et 2014, et Kepler de 2009 à 2018, utilisaient le même procédé. Mais Plato offrira une précision inégalée avec une « capacité unique de pouvoir effectuer des observations stables et de très longue durée », explique Thales Alenia Space.
20 Minutes du 4 avril
« La France et l’Europe doivent comprendre que notre souveraineté passe par l’Espace » selon Michel Friedling
Michel Friedling, ancien Commandant de l’Espace de 2019 à 2022 et fondateur de Look Up Space, publie une tribune dans Le Figaro sur la nécessité de confirmer une « grande ambition spatiale », à l’occasion de la présentation de la loi de programmation militaire (LPM) en Conseil des Ministres. Pour lui, le destin de la souveraineté de la France se joue dans l’Espace. « Il faut maîtriser son territoire et garantir la sécurité de ses habitants face aux agressions physiques ou dans le champ immatériel. La maitrise du territoire ne se joue plus seulement sur Terre. Elle se joue avant tout dans l’Espace et le cyberespace », explique le général. La condition de cette souveraineté est aussi économique et dépendra de « notre capacité à disposer d’un tissu industriel répondant aux besoins de la Nation, sans être dépendant d’une tierce puissance en est une condition ». Il rappelle que l’Espace représente actuellement un marché de près de 500 Md€ et le double d’ici 2040. « Il est donc essentiel d’avoir une maîtrise complète de la chaîne de compétences : fabrication des satellites et des charges utiles, accès à l’espace et lanceurs, sécurité en orbite par la capacité à détecter et identifier tous les objets spatiaux, cybersécurité des moyens spatiaux, ou encore capacité à réceptionner et stocker les données sur des infrastructures souveraines », poursuit Michel Friedling. La France et l’Europe doivent, selon lui, confirmer leur ambition dans un contexte de vive compétition, notamment par une traduction concrète dans la LPM et par un cadre financier pluriannuel de l’UE, répondant à ces enjeux. « Elles doivent s’engager à la décliner et à l’appliquer en favorisant un tissu industriel solide, agile, innovant et résilient », conlut-il.
Le Figaro du 5 avril
Martin Sion présente ses priorités pour ArianeGroup à la conférence Perspectives spatiales 2023
Martin Sion, qui présidait depuis juin 2015 Safran Electronics & Defense et siégeait depuis avril 2020 au sein du conseil d’administration d’ArianeGroup, est depuis mardi 4 avril le nouveau président exécutif d’ArianeGroup, la coentreprise créée en 2016 à l’initiative des groupes Airbus et Safran, afin de réorganiser la filière européenne des lanceurs. Martin Sion est également président du GEAD (Groupement des Equipements Aéronautiques et de Défense) au sein du GIFAS. Il prend la suite d’André-Hubert Roussel, qui dirigeait ArianeGroup depuis janvier 2019, avec la mission d’assurer la fin du développement d’Ariane 6 et la transition avec Ariane 5. Invité dès le lendemain de sa prise de fonction à la conférence Perspectives spatiales 2023, organisée à la Maison de la Chimie à Paris par le cabinet Euroconsult et le GIFAS, Martin Sion a présenté ses ambitions : « Mes 3 priorités sont le 1er vol d’Ariane 6, la montée en puissance et le modèle d’exploitation équilibré, qui permettent qu’Ariane 6 soit véritablement un total succès ». Le dirigeant souhaite faire accéder l’Europe à une pleine souveraineté dans son accès à l’Espace. Il ajoute : « Je pense que c’est possible, je pense que cela sera fait, avec l’ensemble de nos partenaires industriels, l’ESA et le CNES ».
Le Figaro et Air & Cosmos du 6 avril