Le CNES lance la course à la surveillance de l’espace
Le CNES vient d’attribuer les contrats visant à développer de nouveaux moyens de surveillance des satellites et débris spatiaux. Ces contrats ont été formellement attribués aux lauréats d’un appel d’offres lancé dans le cadre du plan France 2030. En décembre 2022, cinq consortiums avaient été retenus, avec pour mission de développer des technologies de surveillance capables de collecter des données sur différentes orbites. ArianeGroup, Eutelsat, Safran Data Systems, Airbus Defence and Space, mais aussi des startups, dont ShareMySpace, U-Space et Infinite Orbit, comptent parmi ces lauréats. ArianeGroup prévoit d’associer les capacités de son réseau de surveillance de télescope en surface, qui compte quinze stations travers le monde, à celles développées par ses partenaires Eutelsat et Magellium. L’opérateur satellitaire aura ainsi la charge de concevoir et d’opérer un satellite optique en orbite de transfert géostationnaire (GTO). Magellium fournira ses compétences en matière de traitement d’image. U-Space et Airbus Defence and Space se concentreront quant à eux sur l’orbite basse, tandis que le consortium associant Infinite Orbits, Telespazio et l’Observatoire de Paris travaillera plus spécifiquement sur l’orbite géostationnaire. Safran Electronics & Defense prévoit de son côté d’étendre son service de surveillance de l’espace par radiofréquence WeTrack aux orbites basses et moyennes pour permettre « une vue exhaustive des méga-constellations de satellites ».
Les Echos et Air & Cosmos du 25 avril
Cybersécurité : Thales parvient à « hacker » un satellite de démonstration de l’ESA
Dans le cadre de la troisième édition du CYSAT, événement européen dédié à la cybersécurité dans l’industrie spatiale, qui se tient du 26 au 27 avril 2023 à Paris (Station F), l’Agence spatiale européenne (ESA) a organisé une simulation de prise de contrôle à distance du satellite OPS-SAT, un nanosatellite de l’ESA à visée de démonstration. L’équipe de cybersécurité offensive de Thales est parvenue à perturber le fonctionnement du satellite en identifiant des vulnérabilités. « Cet exercice de hacking satellitaire éthique, une première mondiale, permettra de renforcer la sécurité du satellite et des applications associées, contribuant ainsi au développement d’une cyber résilience des équipements spatiaux pour mieux protéger les données à caractère sensible et assurer la pérennité des programmes spatiaux », précise Thales. En février dernier, Josef Aschbacher, directeur général de l’ESA, avait déclaré : « La cybersécurité est pour nous de la plus haute priorité. On m’a proposé de doubler le budget de la cybersécurité et les États membres y ont consenti. La cybersécurité protège à la fois nos infrastructures spatiales et terrestres. Il faut doter nos infrastructures spatiales de systèmes de cybersécurité très robustes, car les risques sont élevés ».
La Tribune du 25 avril
Un premier « voyage sismique » à travers le cœur de Mars
Le sismomètre SEIS (Seismic Experiment for Interior Structures), mis au point par le CNES, l’instrument principal de la mission américaine InSight de la NASA, a enregistré, pendant quatre années, de 2018 à 2022, les événements géologiques du sol martien. Plus de 1300 événements ont été recensés. Les premiers résultats sont révélés dans une étude parue lundi dans les comptes rendus de l’Académie des sciences américaine (PNAS). Les chercheurs ont effectué une première incursion dans les entrailles profondes de Mars : « Jusque-là, nous n’avions pu contraindre la structure interne qu’en étudiant les ondes qui se propagent dans les couches externes et vont se réfléchir à la surface du noyau », explique Mélanie Drilleau, sismologue à l’ISAE-Supaero, à Toulouse, coauteur de ces travaux. « C’est la première fois que nous analysons des signaux qui ont effectivement traversé le noyau ». Il apparaît qu’une certaine activité sismique subsiste sur Mars, laissant entrevoir la possibilité d’un volcanisme finissant ou renaissant encore à l’œuvre par endroits.
Le Figaro du 25 avril
Pangea Aerospace officialise un premier contrat pour son moteur-fusée aerospike
La startup franco-espagnole Pangea Aerospace, installée à Toulouse, annonce la signature d’un premier contrat pour la vente de son moteur-fusée aerospike. Il s’agit d’une collaboration avec l’américain Tehiru Space, spécialisé dans les micro-lanceurs, qui « pourrait générer jusqu’à 50 M€ de revenus dans les cinq prochaines années pour Pangea Aerospace », précise la société. La Tribune rappelle que Pangea Aerospace a signé un contrat avec le CNES pour tenter d’adapter sa technologie sur une force de propulsion de 100 tonnes. Actuellement, le moteur aerospike de Pangea Aerospace, baptisé Arcos, peut propulser dans l’espace une charge utile de quelques centaines de kilos. Dans le cadre de la nouvelle collaboration avec le micro-lanceur américain Tehiru Space, la capacité de charge utile envisagée est de 550 kgs.
La Tribune du 25 avril
La startup japonaise Ispace a perdu le contact avec son atterrisseur lunaire
La société Ispace a perdu le contact avec son atterrisseur au moment où il devait se poser sur la Lune, a fait savoir, ce mercredi 26 avril, Takeshi Hakamada, dirigeant et fondateur d’Ispace. « Nous avons perdu la communication, donc nous devons considérer que nous n’avons pas pu achever l’atterrissage sur la surface de la Lune », a-t-il déclaré. L’appareil s’est probablement écrasé lors d’un « atterrissage brutal », a-t-il ajouté. Si la mission avait réussi, l’atterrisseur lunaire Ispace aurait été le premier engin spatial privé à se poser sur la Lune. Mesurant 2 m sur 2,5 m, il avait été lancé en décembre 2022 au départ de la base de Cap Canaveral, en Floride, à bord d’un lanceur SpaceX. Il transportait plusieurs véhicules lunaires, dont un modèle miniature développé par l’Agence spatiale japonaise en collaboration avec le fabricant de jouets Takara Tomy, et un rover construit par les Emirats arabes unis. Deux autres entreprises, les sociétés américaines Astrobotic et Intuitive Machines, devraient décoller plus tard cette année pour tenter d’atterrir sur la Lune. Ces missions sont réalisées en partenariat avec la NASA, qui entend développer l’économie lunaire et a chargé des entreprises privées de transporter du matériel et des expériences scientifiques jusqu’à la Lune.
Le Monde du 26 avril
Un astéroïde de grande taille va frôler la Terre ce mercredi
Un astéroïde de 304,8 m de diamètre, soit presque la hauteur de la Tour Eiffel, devrait passer à moins de 1,5 million de km de la Terre ce mercredi. L’astéroïde, nommé 2006 HV5, est jugé « potentiellement dangereux » par la NASA en raison de sa taille relativement rare. Il dépassera la Terre à une vitesse d’environ 6 000 km/h, selon le Centre d’étude des objets géocroiseurs (CNEOS). L’astéroïde, repéré dès 2006 par la NASA, ne risque pas, toutefois, de s’écraser sur Terre.
Le Figaro du 26 avril
Oledcomm, spécialiste du LiFi, teste sa solution SatelLife en orbite basse
Oledcomm, spin-off de l’Université Paris-Saclay et spécialiste du LiFi (Light Fidelity, communication sans fil par la lumière des LED), suscite l’intérêt de l’industrie spatiale. Un premier satellite d’observation de la Terre de l’université de Saint-Quentin-en-Yvelines (Yvelines) a été mis en orbite basse le 15 avril dernier afin de tester une solution baptisée SatelLife en conditions réelles. Ce premier test est mené pour « s’assurer que le produit puisse communiquer avec lui-même et vérifier qu’il est robuste aux environnements spatiaux en orbite basse », détaille Benjamin Azoulay, , PDG d’Oledcomm. L’appareil doit résister aux fortes variations de températures, au vide spatial et à la violence du lancement en orbite. La startup entend faire durer le test « un an ou deux ». A terme, SatelLife doit fonctionner plus de cinq ans dans ces conditions, ce qui correspond à la durée de vie moyenne d’un satellite en orbite basse. Selon L’Usine Nouvelle, la startup mène des discussions avec l’ESA et la NASA, et intéresse, notamment, Airbus Defence and Space, ArianeGroup, Thales Alenia Space ou OneWeb.
L’Usine Nouvelle du 26 avril
Thales signe le contrat Space Factory 4.0 auprès de l’agence spatiale italienne
Thales Alenia Space (TAS) annonce avoir remporté un contrat auprès de l’agence spatiale italienne (ASI), pour mener à bien le développement du programme Space Factory 4.0. Ce programme doit permettre d’offrir les moyens et les outils afin de produire une large gamme de satellites, allant de grandes infrastructures pesant des centaines de kg à des satellites de quelques dizaines de kg produits en grande quantité pour les nouvelles configurations des constellations. TAS dirigera un consortium comprenant les sociétés Argotec, CIRA et Sitael pour développer un système interconnecté pour ses usines réparties à travers toute l’Italie, en vue d’un début d’exploitation en 2026. En tant que chef de file, TAS consolidera l’expertise nationale en matière de conception, production et test de composants satellitaires. « Le consortium fera appel à l’automatisation et la digitalisation avancées pour construire des satellites de pointe, en particulier dans le segment des micro- et petits satellites, incluant les familles Platino et NIMBUS », précise TAS.
Zone-Bourse.com du 28 avril
Les dégâts causés au sol par le lanceur Starship pourraient avoir des conséquences pour la suite des activités de SpaceX
Le lanceur géant Starship de SpaceX a généré d’importants impacts sur une large zone autour de son pas de tir au cours de son décollage du 20 avril, avant d’exploser à 30 000 m d’altitude. Le lanceur a fait exploser la dalle de béton sous la plateforme de décollage. Des débris de toutes tailles ont été projetés sur le site, mais aussi sur la plage qui le borde, tandis que toute la zone a été recouverte d’un nuage de poussière. La SpaceX Starbase de Boca Chica est la cible, depuis ses débuts, de critiques au sujet de l’impact qu’elle pourrait avoir sur les populations et la biodiversité locale, la lagune de Boca Chica étant un site refuge pour la vie sauvage. SpaceX n’a obtenu sa licence de vol qu’en échange du respect d’une longue liste de mesures censées limiter les pollutions lumineuses, sonores et chimiques de ses activités. Les Echos précisent que, selon la chaîne américaine CNBC, la FAA a ouvert une procédure « de réponse aux anomalies » et a prévenu dans un e-mail qu’il faudra statuer sur le fait que l’accident « n’a pas affecté la sécurité publique » avant tout nouvel essai. Il a par ailleurs souligné que SpaceX devra prendre des engagements supplémentaires avant de voir sa licence renouvelée.
Les Echos du 28 avril