Archives de catégorie : Newsletter Actu Aéro N°98

FORMATION

Le manque de soudeurs impacte les grands programmes industriels

La dernière étude de l’Observatoire paritaire de la métallurgie et de l’Opco 2i, menée cette année par les cabinets MBJ et Helevato porte sur l’analyse des tensions de recrutement, notamment sur le métier de soudeur. L’étude révèle que « l’insuffisance très nette des capacités de formation initiale représente un risque important dans un contexte de grands programmes industriels pour certains secteurs clés de la branche tels que l’énergie, le naval ou l’aéronautique ». En manque de main-d’œuvre dans la soudure, mais aussi la maintenance et la chaudronnerie, les industriels tirent la sonnette d’alarme. Pour les soudeurs, actuellement plus de 34 000 personnes, les besoins de recrutement se chiffrent à près de 5 000 personnes à ce jour et à plus de 8 000 dans les projections de 5 à 10 ans. « Or, l’appareil de formation ne répond aujourd’hui qu’à 60% pour ce seul métier. La situation est particulièrement alarmante et va s’aggraver si rien n’est fait », s’alarme David Derré, directeur emploi et formation à l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM), qui attend beaucoup des réformes attendues de l’apprentissage, du lycée professionnel et de Pôle emploi. Si le plan de réduction des tensions de recrutement, lancé en octobre dernier par le ministère du Travail, n’incluait pas les métiers de l’industrie, le dernier Conseil national de l’industrie, présidé par Elisabeth Borne, a étendu le plan à 12 métiers clés de l’industrie, dont le soudage manuel, identifiés comme particulièrement en tension dans quasiment tous les bassins d’emploi. Les besoins sont les mêmes pour les chaudronniers et les techniciens de maintenance. Ces trois professions réunies rassemblent à ce jour 180 000 salariés, sachant que plus de 25% partiront à la retraite d’ici 10 ans.

Les Echos du 6 juillet

SÉCURITÉ

Le Dash 8 de renfort du Canada est arrivé dans les Landes

Le dernier élément des renforts anti-incendies prévus pour la région des Landes est arrivé le lundi 3 juillet. Ce Dash 8 Q400-AT va assurer une présence au-dessus des forêts du secteur au titre des moyens nationaux, aux côtés des Air Tractor loués en Australie et d’un Q400-MR de la Sécurité Civile. Ce 9ème Dash 8, qui vient s’ajouter pour la saison aux 8 appareils de même type en service en France, est loué auprès de la société canadienne Conair. Il est armé par plusieurs équipages composés de pilotes canadiens et français, pour ces derniers deux anciens pilotes de la Sécurité Civile, dont le rôle sera aussi d’assurer les liaisons radio avec les pompiers. Il sera totalement opérationnel d’ici quelques jours. Le Q400-AT ne diffère du Q400-MR que par l’absence de tout aménagement intérieur. Il s’agit d’un avion dédié à la lutte anti-incendie qui n’est plus aménageable ni pour transporter des passagers ni du fret. Les soutes de largage restent les mêmes et peuvent recevoir jusqu’à 10 tonnes d’eau ou de retardant. Avec 6 avions à demeure sur le pélicandrome de Bordeaux, la protection immédiate de la région est donc assurée, conformément aux promesses faites dès l’automne dernier par le gouvernement. Néanmoins les budgets afférents à la location des Air Tractor et du Q400-AT n’ont pas été divulgués.

Aerobuzz du 5 juillet

INNOVATION

Kuka et le CEA-List commercialisent un manipulateur de charges pour l’aéronautique

A l’occasion du Salon du Bourget 2023, Kuka et le CEA-List ont officialisé leur partenariat autour d’un manipulateur de charges, Cobomanip, un robot particulièrement utile pour les industriels de l’aéronautique pouvant aider à transporter des pièces lourdes. Face à l’accueil positif des industriels testant tout ou partie de la solution, les chercheurs ont ainsi opté pour un transfert de compétences vers un industriel pouvant gérer sa commercialisation. Doté de fonctionnalités anticollisions et de guidage, le système est composé d’une base et d’un grand bras robotisé pouvant porter jusqu’à 125 kg de charge utile. Le salarié manipulant la machine doit l’attraper pour positionner la pièce à l’endroit désiré, après avoir précisé au cobot le poids de la pièce transportée. « Cobomanip positionne très précisément les pièces, de l’ordre d’un dixième de millimètre », précise Titouan Boulmier, chercheur au CEA-List. Une machine robotique destinée à digitaliser l’inspection de surface des pièces aéronautiques a également été dévoilée. Kuka assure avoir noué de premiers contacts avec des clients, notamment certains qui avaient déjà réalisé des preuves de concept avec le CEA-List. Le 1er cas d’usage concret devrait être mené avec Airbus Atlantic, qui doit recevoir un Cobomanip en 2024. Le spécialiste de la robotique espère séduire des entreprises en mettant en avant la prévention des troubles musculo-squelettiques (TMS) et la facilité d’usage de la solution. Il ne s’agit pas de remplacer un poste, plutôt d’aider un opérateur sur une tâche pouvant être éprouvante physiquement. Ce robot peut notamment trouver toute son utilité dans « les petites usines avec de petites productions puisqu’il est possible de le régler rapidement sans avoir besoin de tout reprogrammer », précise Titouan Boulmier. « Les opérateurs prennent rapidement en mains Cobomanip », assure le chercheur.

L’Usine Nouvelle du 4 juillet

Airbus ouvre un centre de développement pour les ailes de nouvelle génération au Royaume-Uni

Airbus a inauguré le mardi 4 juillet un nouveau centre technologique au sein de ses installations de Filton, au Royaume-Uni, destiné à développer des démonstrateurs d’ailes de nouvelle génération. Ce Wing Technology Development Centre (WTDC) doit permettre à l’avionneur d’accélérer le travail de conception et de test sur les ailes des appareils de prochaine génération et optimiser leurs performances. Outre l’optimisation des moteurs, l’amincissement et l’allègement des ailes est l’une des plus grandes possibilités d’améliorer le rendement énergétique, de réduire les émissions de CO2 et, en fin de compte, de contribuer à la réalisation de l’ambition de l’industrie aéronautique, qui est de réduire à zéro les émissions de carbone d’ici 2050. « Le nouveau centre de développement technologique des voilures nous aidera à ancrer nos recherches dans la pratique. Le programme Wing of Tomorrow (WoT), notre plus grand programme de recherche et de technologie mené par l’équipe du Royaume-Uni, est un élément clé de la manière dont nous fournissons la technologie pour les ailes d’avion de la prochaine génération », explique Sue Partridge, responsable du site Airbus de Filton et du programme Wing of Tomorrow. Le WTDC vient s’ajouter à l’empreinte technologique et de recherche existante d’Airbus au Royaume-Uni, notamment le Centre de recherche sur la fabrication avancée (AMRC ou Advanced Manufacturing Research Centre) à Broughton, ainsi que le Centre de développement ZEROe et le Centre intégré de recherche et d’essais aérospatiaux (AIRTeC) sur son site de Filton. Depuis 2014, Airbus a reçu 117 M£ (136,6 M€) de l’Aerospace Technology Institute pour la recherche liée à la voilure de demain.

Ensemble de la presse du 6 juillet

Le Gullhyver de l’ONERA dévoilé au Salon du Bourget 2023

Au salon du Bourget, l’ONERA (Office national d’études et de recherches aérospatiales) a dévoilé une nouvelle étude de monocouloir à hydrogène, le Gullhyver. Il préfigure ce que pourront être les monocouloirs à hydrogène, capables d’emporter 220 passagers sur 4 400 nautiques et disposant d’une motorisation « Open Fan » avec une aube mobile et un redresseur de flux, fixe, juste en arrière. Selon l’ONERA, une telle configuration nécessiterait 15% d’énergie en moins par rapport à un A321, zéro carbone qui plus est. D’autres projets défense comme l’Espadon, avion de combat hypersonique capable d’atteindre Mach 5 ou le Superman, classe Mach 2.5 sont également en travaux et serviront aux projets NGF/SCAF. L’activité de l’ONERA est de plus en plus intense, ses 8 souffleries ont généré quelques 30 M€ de commandes en 2022, ce qui est un record depuis 2009. Cette activité est boostée par plusieurs programmes militaires importants, notamment étrangers. La qualité du travail de l’ONERA a été officiellement saluée par les autorités coréennes pour le programme KF-21. Les nombreux projets de décarbonation de l’aérien qui nécessitent d’énormes travaux d’essais participent aussi à ce regain d’activité. Son budget progresse de 256 M€ en 2021 à 277 M€ en 2022 et atteint ainsi 289 M€ en 2023. En 2022, le résultat net a été de 14,4 M€ avec 162,9 M€ de prises de commandes. La répartition de l’activité est à 50% pour l’industrie de Défense, 36 % pour l’aéronautique, 10% pour le spatial. Restent 4% de valorisation qui comprennent certains droits et redevances. Ainsi par exemple, sur chaque H160 vendus, 7 000 € de redevance reviennent à l’ONERA.

Aerobuzz du 7 juillet

Des chercheurs français récompensés pour leurs travaux sur l’hydrogène solide

Une équipe de chercheurs du CNRS de l’Université de Grenoble vient d’être récompensée du Prix de l’inventeur européen 2023, pour ses travaux sur la solidification de l’hydrogène. Ils sont parvenus à emprisonner l’hydrogène dans de grands disques solides, avec une densité suffisante pour que leur emploi industriel puisse être envisagé à très court terme. L’hydrogène est un gaz extrêmement léger, qui pose des problèmes de stockage à pression atmosphérique normale. Il y a donc de vrais enjeux à parvenir à le stocker de manière solide : stabilité, facilité d’entreposage, équipements logistiques moindres, etc. A la différence de nombreuses recherches en cours, « leur » hydrogène solide est déjà prêt. Présenté sous forme de disques, qui permettent de s’affranchir des réservoirs d’hydrogène conventionnels, qui doivent maintenir une température à -253 degrés et une pression de 700 bars, il peut être utilisé facilement. Pour stocker l’hydrogène sous forme solide, les chercheurs sont parvenus à compresser le gaz avec de l’hydrure de magnésium, des additifs métalliques et du graphite. Le transport et le stockage sont assurés grâce à des réservoirs « inertes », bien moins énergivores que ceux utilisés pour de l’hydrogène en phase liquide ou gazeuse. Les 5 brevets qu’ils ont déposés attirent d’ores et déjà de nombreux acteurs du marché.

H2 Mobile du 7 juillet

ENVIRONNEMENT

L’EcoPulse s’apprête pour son 1er vol hybride-électrique

L’EcoPulse, le démonstrateur d’Airbus, Safran et Daher, qui a été l’une des vedettes du Salon du Bourget 2023, termine une campagne d’essais d’endurance au sol des moteurs électriques et doit effectuer son 1er vol hybride électrique dans les semaines à venir. Soutenu par le CORAC et cofinancé par la DGAC par le biais de France Relance et de NextGeneration EU, ce démonstrateur est l’un des plus grands projets collaboratifs menés en France dans le domaine de la décarbonation de l’aviation. EcoPulse est basé sur une plateforme d’avion TBM de Daher et est équipé de 6 propulseurs électriques intégrés (fournis par Safran), distribués le long des ailes. Son système de propulsion intègre 2 sources d’alimentation : un turbogénérateur, c’est-à-dire un générateur électrique entrainé par une turbine à gaz (fourni par Safran), et un bloc-batterie (fourni par Airbus). « Le démonstrateur a accumulé pour l’instant environ 27 heures de temps de vol, dont les vols avec l’intégration incrémentale des propulseurs électrique non alimentés et avec les hélices en position « drapeau ». Les essais en vol du groupe motopropulseur hybride-électrique doivent commencer à la fin de l’été », explique Pascal Laguerre, directeur de la Technologie chez Daher. Les heures de vol (dont l’aller-retour entre Tarbes et Le Bourget) ont été réalisées uniquement avec la turbine Pratt & Whitney d’origine, mais avec les 6 moteurs électriques intégrés à l’aile. L’objectif était de mesurer les conséquences au niveau de l’aérodynamique, et notamment de l’écoulement de l’air autour de l’aile. « Nous devrions être en mesure de proposer notre 1er avion hybride au marché d’ici la fin 2027 », précise Pascal Laguerre.

Aerobuzz du 4 juillet

Création d’un « Bureau français des e-fuels » pour promouvoir les carburants de synthèse

La création d’un « Bureau français des e-fuels » a été annoncée mardi 4 juillet. Il visera à promouvoir une « filière française d’e-fuels, vertueuse, compétitive et durable » auprès des acteurs publics et privés afin d’encourager les projets et à réunir experts, universitaires, industriels et financiers sur le sujet. Parmi ses membres se trouvent notamment le directeur des achats d’Air France, le directeur des fonds de transition énergétique de la société de gestion Mirova ou encore le président du comité stratégique d’Elyse Energy. Cette PME, pionnière des molécules bas-carbone, est membre du consortium industriel visant à implanter d’ici 2027 une usine de carburants aériens durables à Lacq, dans les Pyrénées-Atlantiques, annoncée mi-juin par Emmanuel Macron. Selon une étude de l’Observatoire français des e-fuels lancée à l’occasion de la création de ce Bureau, la France compte pour l’heure 24 projets de production de carburants de synthèse, représentant un investissement de 3,6 Md€. Ces 24 projets représentent une capacité de production équivalente à 528 000 tonnes de pétrole (tep), principalement pour du kérosène et du méthanol de synthèse, selon cette étude réalisée par le cabinet Sia Partners. Leur production nécessitera le captage de 1,7 million de tonnes de CO2 par an et 14 TWh d’électricité, soit l’équivalent de 3% de l’ensemble de la production électrique française en 2022.

Ensemble de la presse du 5 juillet

ArianeGroup veut apporter son expertise sur l’hydrogène au milieu aéronautique

Grâce à son expertise sur l’hydrogène liquide des fusées, le site d’ArianeGroup à Vernon, dans l’Eure, qui teste les moteurs de fusées, comme le Vulcain 2 destiné à propulser l’étage principal d’Ariane 6, pourrait faciliter la transition vers l’avion zéro-émission. Classé Seveso seuil haut, doté d’une caserne de pompiers, le lieu est éloigné de toutes habitations, la zone d’essais s’étend sur plus de 115 hectares pour réaliser les tests en toute sécurité. Il est doté d’un réservoir à hydrogène liquide de près de 10 mètres de hauteur et d’une capacité d’environ 200 m3. « Pour répondre aux besoins de nos moteurs, ce site de Vernon est le plus grand consommateur d’hydrogène liquide en France », explique Jean-François Delange, le directeur de cet établissement. L’industriel revendique une expertise historique unique en Europe de plus de 50 ans dans le domaine de l’hydrogène liquide. Aussi bien sur les moteurs eux-mêmes qui nécessitent un hydrogène liquéfié à – 252 °C que sur les infrastructures au sol associées. Le 1er moteur à hydrogène pour l’Europe spatiale remonte aux années 1970 avec la version d’origine d’Ariane. Son expertise est reconnue, en novembre 2022, après une mise en concurrence, les équipes d’ArianeGroup ont été sélectionnées pour fournir la station d’avitaillement en hydrogène liquide pour le programme de démonstration d’avion zéro-émission d’Airbus. Située à Toulouse-Blagnac, cette implantation doit être opérationnelle dès 2025. Le site de Vernon souhaite valoriser cette expertise au-delà du secteur spatial, notamment dans l’aéronautique. L’idée est d’adapter des bancs d’essai d’hydrogène aux moteurs d’avion. Les équipes normandes ont ainsi déjà identifié une modélisation adaptée pour tester un futur moteur d’avion à hydrogène. Les installations du petit moteur de fusée HM-7 de l’étage supérieur d’Ariane 5 conviendraient pour des tests aéronautiques, le site ayant déjà réalisé des investissements et déployé un banc spécifique pour tester les sous-équipements aéronautiques.

L’Usine Nouvelle du 5 juillet

TotalEnergies investira 70 M€ dans sa bioraffinerie de La Mède pour les carburants durables

Le développement de l’utilisation des carburants d’aviation durables (SAF) par les compagnies aériennes passe par des investissements lourds à l’image de ceux réalisés par TotalEnergies dans sa raffinerie de La Mède. TotalEnergies souhaite accélérer la transformation de sa bioraffinerie dans les Bouches-du-Rhône. Le groupe investira 70 M€ en 2024 afin d’avoir la capacité de traiter jusqu’à 100% de déchets issus de l’économie circulaire pour produire des carburants durables. L’investissement, prévu dans le cadre du premier grand arrêt de la bioraffinerie en 2024, permettra de moderniser les installations du site pour qu’il puisse traiter davantage d’huiles de cuisson usagées et graisses animales. Depuis 2019, la plateforme de La Mède, qui accueille la première bioraffinerie française de taille mondiale, est capable de produire 500 000 tonnes par an de diesel renouvelable. TotalEnergies souhaite atteindre 75% de déchets issus de l’économie circulaire parmi les matières premières utilisées pour produire des carburants durables à partir de 2024.

Aerobuzz du 6 juillet

DÉFENSE

MBDA présente « Mutant », sa munition rôdeuse développée pour le projet Larinae

Le 22 juin, l’Agence de l’innovation de Défense (AID) a indiqué qu’elle venait de sélectionner deux groupements industriels dans le cadre de son appel à projets Larinae, qui vise à mettre au point une munition téléopérée pouvant neutraliser une cible dans un rayon d’au moins 50 km. Le groupe Nexter/KNDS avait annoncé que sa filiale Nexter Arrowtech, associée à EOS Technologie et à Traak, avait été retenue au titre du programme Larinae, grâce à une solution reposant sur un drone de type VTOL muni d’une Charge génératrice de noyau [CGN]. MBDA a révélé pour sa part, le 30 juin, que sa munition téléopérée (MTO), appelée Mutant, a été soumise à l’AID. « Cette nouvelle munition propulsée et guidée bénéficie des technologies développées depuis de nombreuses années par MBDA, notamment au travers de la famille AKERON, afin de garantir un très haut niveau de performance pour la neutralisation de cibles blindées et mobiles, tout en garantissant fiabilité de mission et complète sécurité », explique le groupe.

Zone-militaire.com du 3 juillet

Anticipation des menaces : la « Red Team » a présenté ses derniers résultats

Une équipe d’auteurs de science-fiction, de designers et de dessinateurs a été chargée par l’Agence de l’innovation de défense (AID) d’écrire des scénarios d’anticipation de menaces. Jeudi 29 juin, l’équipe, baptisée « Red Team », a présenté ses derniers résultats. Après un peu plus de 3 ans et 8 scénarios publics, le contrat initial passé entre l’AID et l’université Paris Sciences et Lettres (PSL), chargée d’encadrer les travaux, est arrivé à son terme. La Red Team avait pour mission d’imaginer les formes de la conflictualité à l’horizon 2040-2060. Après avoir réfléchi, entre autres, à la piraterie, aux réfugiés climatiques, aux conséquences de l’hypervélocité sur la mobilité des armées, aux armes écosystémiques, au rationnement énergétique, les deux derniers scénarios, intitulés « La Ruée vers l’espace » et « Face à l’hydre », explorent des frontières techniques et éthiques des armées. « Nous avons fait le bilan et l’avis est unanime, de l’état-major à la Direction générale de l’armement en passant par la Direction générale des relations internationales et de la stratégie : il faut pérenniser », déclare Patrick Aufort, le directeur de l’AID. Le futur format, « pour changer d’échelle », reste à définir.

Le Figaro du 3 juillet

Europe de la défense : une avancée « à petits pas » ?

Les Echos se penchent sur le développement de l’Europe de la défense, notamment à travers le rôle du nouveau Fonds européen de défense (FED). Doté de 8 Md€ pour la période budgétaire 2021-2027, le FED vient de sélectionner 41 projets de recherche et de développement pour un montant de 832 M€. Parmi les projets sélectionnés figurent des recherches pour la détection des départs de missiles depuis l’espace (Odin’s Eye), des recherches sur la guerre électronique aérienne (React II), ou un nouveau projet coordonné par Naval Group (E-Nascos) pour améliorer le tri des menaces antiaériennes à bord des frégates. Une fois par an, la Commission européenne lance un appel à propositions, avant de retenir les projets « sur une base compétitive ». Au total, depuis son lancement, le FED a engagé 2 Md€ dans l’industrie de défense européenne, dont 1,36 Md€ sur des développements et 639 M€ pour la recherche. Ces financements sont répartis sur une centaine de projets et quelque 500 entreprises en provenance des 27 Etats membres, un « éparpillement qui inquiète certains observateurs », relèvent Les Echos, particulièrement « face à la concurrence agressive des Etats-Unis ». Les Etats membres et le Parlement européen viennent de valider le lancement d’un nouveau fonds expérimental (Edirpa) destiné à aider les Etats à regrouper leurs commandes. La Direction générale de l’armement (DGA) prépare ainsi l’accord-cadre pour une commande commune entre la France, l’Estonie, la Hongrie, la Belgique et Chypre, de missiles sol-air de courte portée Mistral.

Les Echos du 3 juillet

Thales enchaîne les contrats militaires

Les Echos relèvent que Thales a enregistré 2 très importants contrats militaires en juin 2023. Le groupe a confirmé un contrat pour équiper les futures frégates néerlandaises et belges de systèmes de conduite de tir pour la lutte contre les navires et les menaces aériennes. Le 19 juin, Thales avait également reçu une importante commande de la part de l’Indonésie pour lui fournir 13 radars Ground Master 400 alpha (GM400α). Le GM400α, radar mobile d’une portée de 515 km, intègre des capacités d’intelligence artificielle pour gérer les quantités massives de données qu’il reçoit, a détaillé Pascale Sourisse, présidente de Thales International. Deux autres radars de ce type ont été vendus à l’Estonie, lors du Salon du Bourget, pour qu’elle renforce sa sécurité aérienne.

Les Echos du 3 juillet

L’armée de l’Air allemande reconduit le contrat de maintenance de ses A400M

Airbus a annoncé lundi 3 juillet que l’Allemagne avait renouvelé le contrat de soutien technique industriel pour les avions de transport militaire A400M détenus par son armée de l’Air, la Luftwaffe. Ce contrat, qui court sur 7,5 années et dont le montant n’a pas été communiqué, est une extension du contrat de soutien de l’A400M en vigueur depuis décembre 2014. Airbus assurera une couverture complète des services de maintenance, de réparation et de révision (MRO) de la flotte d’A400M de la Luftwaffe. Le contrat prévoit également la création d’un nouveau site de maintenance dédié à l’A400M à proximité directe de la base aérienne de Wunstorf, localisée dans le nord de l’Allemagne. Ce site devrait débuter ses opérations en 2027 et compter près de 300 employés. Les travaux de construction débutent avec effet immédiat, a indiqué Airbus. L’Allemagne est le principal client de l’A400M. Actuellement, son armée de l’Air exploite 40 A400M sur un total de 53 appareils commandés.

Les Echos et Air & Cosmos du 4 juillet

La mission Pégase 23 est arrivée sur l’île de Guam

Avec la mission Pegase 23, l’armée de l’Air et de l’Espace démontre sa capacité à se déployer vite et loin, avec un dispositif plus puissant que jamais : 10 Rafale, 5 A330MRTT Phenix et 4 A400M Atlas. Les appareils ont quitté Istres le 25 juin avec eux, 320 aviateurs et 55 tonnes de fret, pour l’essentiel des équipements et pièces détachées pour la mise en œuvre de cette flotte aérienne. Le général Marc Le Bouil est à la tête de cette mission, qui est l’occasion de nouer des liens diplomatiques et de construire des savoir-faire et des entraînements avec les partenaires régionaux. Les 19 avions ont fait une première escale aux Emirats arabes unis, base des opérations françaises au Moyen-Orient, et le lendemain, 6 Rafale, 3 Phénix et 3 A400M ont redécollé en direction de Singapour, tandis que les autres Rafale, MRTT et A400M prenaient eux le chemin de la Malaisie. Après 3 jours passés sur place, ce contingent est ensuite rentré en France en repassant par les Émirats arabes unis. Pendant ce temps, le reste des appareils continuait en direction de l’ile de Guam, au milieu du Pacifique. Les équipages vont faire escale pendant 2 semaines sur cet avant-poste américain face à la Chine. Les Rafale auront l’occasion de travailler de concert avec les F-15E et les F-35 qui s’y trouvent également. Le dispositif prendra le chemin du retour vers la France le 24 juillet, en le ponctuant de plusieurs « escales valorisées » en Corée du Sud, au Japon, en Indonésie, au Qatar et à Djibouti. Chaque escale fera l’objet d’entraînements conjoints avec les armées de l’Air partenaires ainsi que de tables rondes sur des thématiques telles que le spatial, les opérations multi-milieux multi-champs (M2MC) ou encore l’assistance humanitaire et la gestion de catastrophes. Le retour en France est prévu le 2 août, au plus tard.

Aerobuzz du 5 juillet

La Suisse rejoint le projet européen de défense aérienne Sky Shield

La ministre suisse de la Défense, Viola Amherd, signera prochainement aux côtés de son homologue autrichienne un protocole d’accord afin de rejoindre le projet de système européen de défense aérienne initié en 2022 par l’Allemagne, l’Euro Sky Shield. Le projet réunit aujourd’hui 17 Etats, parmi lesquels le Royaume-Uni, la Norvège, la Suède, la Finlande ou encore les Pays-Bas. L’objectif est de mettre en place un système protégeant le ciel européen d’une manière similaire à celle observée en Israël avec l’Iron Dome. Cette annonce précède la réunion des ministres de la Défense suisse (Viola Amherd), allemand (Boris Pistorius) et autrichienne (Klaudia Tanner) qui aura lieu les 6 et 7 juillet. Le gouvernement Suisse a ainsi indiqué qu’« il est dans l’intérêt de la Suisse d’orienter sa politique de sécurité et de défense de manière plus cohérente vers la coopération internationale et d’augmenter ses contributions ». Il précise que le protocole d’accord portera sur les acquisitions, ainsi que sur un accord visant à promouvoir la coopération en matière de recherche sur les armements. Le sujet ne fait néanmoins pas consensus en Europe. A cause de l’emploi d’équipements non-européens et de l’absence du système franco-italien de moyenne portée SAMP/T (MAMBA), la France manifeste son opposition. Le système antimissile européen produit par Eurosam repose sur le missile Aster de MBDA et le radar Arabel de Thales. Par ailleurs, une nouvelle version, SAMP-T Nouvelle Génération (NG) est en cours de préparation, les premiers exemplaires devraient être livrés en 2025.

Air & Cosmos du 6 juillet

Lancement de l’étude de développement du radar RBE2 XG, qui équipera le standard F5 du Rafale

L’ingénieur général de l’armement Arvind Badrinath, directeur de programme Rafale à la Direction générale de l’armement (DGA) était l’invité du Podcast du Journal de l’Aviation à l’occasion du lancement de l’étude de développement d’un nouveau radar RBE2 XG. « La préparation du standard F5 du Rafale se lance aujourd’hui », a-t-il déclaré. Conçu par Thales et basé sur la technologie GaN (nitrure de gallium), le RBE2 XG augmentera notamment les capacités en termes de calcul, de portée et de détection. Arvind Badrinath a pu expliquer quelles seront les capacités de ce radar, tout en exposant le calendrier de ses essais et de sa qualification, ainsi que les responsabilités de la DGA en tant que maître d’ouvrage.

Le Journal de l’Aviation du 6 juillet

Le F-35 de Lockheed Martin continue de se vendre en Europe et dans le monde

Le département d’Etat américain a donné son feu vert à la vente de 24 F-35A à la République tchèque. En comptant les réacteurs, un lot de pièces de rechange, les équipements de maintenance, l’entraînement du personnel et les munitions, dont des missiles AIM-120 AMRAAM et des AIM-9X Sidewinder, la valeur de la transaction est de 5,62 Md$. La République tchèque sera donc le 9ème pays client européen du chasseur bombardier de Lockheed Martin et le 17ème au niveau mondial. Dans le même temps, Israël souhaitait acquérir 25 appareils supplémentaires, soit l’équivalent d’un escadron. Le pays dispose déjà d’une cinquantaine d’appareils, dont un exclusivement affecté aux essais d’intégration des armements et équipements d’origine purement israélienne. Le coût de ces 25 avions supplémentaires est évalué à 3 Md$, qui devraient être financés directement grâce à l’aide reçue chaque année des Etats-Unis.

Ensemble de la presse du 6 juillet