Archives de catégorie : Newsletter N°2 – Actu Aéro

Du futur porte-avions français, on aperçoit déjà la coque

Le successeur du Charles-de-Gaulle n’est pas attendu avant 2036, mais les Chantiers de l’Atlantique ont entamé la construction de la coque chez Naval Group, sur le site de Nantes-Indret. Le système propulsif nucléaire, consistant en deux chaufferies de 220 mégawatts, incombe à TechnicAtome, le maître d’œuvre. Il est secondé par Framatome et Aubert & Duval. « Ce projet est essentiel pour Naval Group et pour le site d’Indret, souligne Emmanuel Chol, directeur de l’entreprise. [C’est] une révolution comparable à celle du Redoutable dans les années 1960, puis du Triomphant dans les années 1980. » Il insiste sur la complexité que représentent les chaufferies nucléaires, un front sur lequel les Britanniques sont en difficulté (sous-marins Astute) « sans le renfort des Américains ». Les Echos livrent des chiffres vertigineux relatifs à la main d’œuvre, aux soustraitants et aux investissements.

Les Echos – 27/01

Le Brexit favorisera-t-il la défense commune ?

Le Monde se demande si le Brexit va être une chance ou un handicap pour la défense commune européenne. Un spécialiste signale que Londres n’y a jamais vraiment adhéré, « sauf peut-être lorsqu’il s’agissait de faire plaisir aux Américains », désireux que l’Europe mette « de l’ordre dans son jardin ». Le RoyaumeUni n’aurait pas davantage envisagé de mettre ses capacités à la disposition de ses anciens partenaires. Néanmoins, en perdant le Royaume-Uni, l’UE a perdu d’énormes capacités globales, et l’une de ses deux puissances nucléaires. Les 27 se trouvent maintenant au pied du mur. Un éventuel défaut de volonté politique vis-à-vis de la défense commune ne pourra plus trouver argument dans « le verrou britannique ».

Le Monde – 23/01

Athènes acquiert 18 Rafale

Invité de Radio Classique ce matin, Eric Trappier, PDG de Dassault Aviation, a commenté l’acquisition, par Athènes, de 18 Rafale, son « quatrième succès à l’export ». La Grèce est le premier Etat européen à choisir le Rafale, contre le ‘Buy Américan Act’ qui sévit en Europe et parmi les pays de l’Otan. Eric Trappier espère que cette exception fera école dans le Vieux Monde, Athènes démontrant l’interopérabilité entre les avions de combat français et américains. Il confirme que les Rafale grecs seront au standard français, et disposeront des mêmes technologies. La commande grecque se décompose en trois contrats. Le premier, signé par Eric Trappier, porte sur la livraison des 18 avions. Le second, signé par Éric Béranger, PDG de MBDA, porte sur l’armement (missiles Scalp, AM39 Exocet, Mica et Meteor). La troisième porte sur les prestations de services et de formation fournies par Dassault Aviation et l’armée de l’Air française. Ces contrats, qui stabilisent 7 000 emplois en France, ont été salués par la filière d’armement, en particulier l’équipe Rafale (Dassault Aviation, Thales et Safran), et les 400 PME liées au programme. Face à la pression turque, Athènes a prévu d’investir 5,5 milliards d’euros dans sa défense cette année, notamment pour des frégates, hélicoptères, drones, et la modernisation de ses F-16 américains. Lors de son intervention sur Radio Classique, Eric Trappier a abordé le lancement du Falcon 6X, et évoqué l’échec de son prédécesseur, le Falcon 5X, dû aux difficultés qu’avait rencontrées Safran avec sa motorisation. Le Figaro, La Tribune, Radio Classique – 26/017

Le succès, tardif mais réel, du Rafale à l’exportation

Le contrat grec, pour l’acquisition de 18 Rafale, dont 12 d’occasion, aura été signé en un temps record : cinq mois. Florence Parly se rend aujourd’hui à Athènes pour poser son paraphe sur le document. Après des débuts difficiles, le chasseur français sera devenu un véritable succès d’exportation, les premières ventes hors-frontières ayant débuté en 2015 avec l’Egypte, le Qatar, puis l’Inde en 2016. Cette année, le Rafale l’emportera peut-être en Suisse, en Finlande, en Croatie et en Indonésie. Hors de France, 114 Rafale ont donc été vendus. Dassault Aviation supervise 60 % de la valeur de l’avion, Thales : 22 % et Safran : 18 %. Safran fabrique le moteur M-88, qui fait voler le chasseur.

AFP, Les Echos – 25/01

La pandémie fragilise l’Europe de la défense…

La France est aujourd’hui la seule puissance nucléaire de l’UE, et la seule à bénéficier d’un siège au Conseil de sécurité de l’ONU. D’une part, Florence Parly constate que la situation a empiré depuis 2017 (terrorisme, armes de destruction massive, compétition entre puissances, programmes nucléaires iranien et nordcoréen, « intimidation stratégique » de Moscou, doublement du budget militaire chinois etc.). De l’autre, la ministre des Armées tient à rassurer les observateurs : la gestion de la pandémie n’induira aucune remise en cause budgétaire, le gouvernement s’attachant par ailleurs à protéger la souveraineté de la France et le niveau des stocks. Mme Parly présente 2021 comme une année d’accélération pour l’innovation, la modernisation des forces et leur entraînement, l’effort portant particulièrement dans le cyber, le numérique et les risques NRBC (nucléaire, radiologique, biologique et chimique). La ministre des Armées a publié une « actualisation de la revue stratégique » de 2017, un document qui met l’Europe en perspectives… préoccupantes. « En l’absence de réponse adaptée de la part des Européens, ce contexte d’instabilité entraîne des risques nouveaux jusqu’aux portes de l’Europe, et suscite le spectre d’un déclassement stratégique », peut-on y lire. La crise du Covid pourrait entraîner une démotivation de l’UE à poursuivre l’Europe de la défense, le fonds européen doté dans ce dessein ayant été déjà jugé décevant par les Français : 7 milliards d’euros. Enfin, la pandémie a rebattu les cartes de la vocation des armées, susceptibles de devoir assurer à présent « la mise en œuvre d’une fonction stratégique ‘protection-résilience’ ».

Les Echos, Le Figaro – 22/01