Archives de catégorie : Newsletter N°3 – Actu Aéro

CSP. L’Europe se débande…

Parmi les Etats participants à la CSP (Coopération structurée permanente), la France semble être la seule nation à désirer une Europe de la défense souveraine. Deux députées, Natalia Pouzyreff et Michèle Tabarot, ont documenté un rapport éloquent sur cette défection européenne. Elles relèvent de nombreux dédits, notamment sur des engagements importants comme la préférence européenne dans l’acquisition d’armements, les Etats membres achetant du matériel américain de plus en plus ostensiblement, et rechignent par ailleurs à respecter leurs engagements opérationnels. « L’implication des États-membres dans les projets est également très variable, reflet pour l’essentiel de capacités militaires très différentes, notent encore les deux rapporteuses. La France participe ainsi à 38 projets, coordonnant dix d’entre eux. C’est le pays le plus actif. Certains pays tels que l’Espagne et l’Italie sont aussi des pays moteurs, participant à respectivement 29 et 25 projets. À l’inverse l’Irlande ne participe qu’à deux projets et constitue un des pays les plus en retrait avec la Lituanie, la Lettonie, le Luxembourg. »

La Tribune – 02/02

Le Rafale en Grèce, et peut-être en Finlande et en Suisse

Air & Cosmos décortique le contrat grec, pour l’acquisition de 18 Rafale, et signale les prochains appels d’offres. Les plus importants sont ceux de la Finlande et de la Suisse. Helsinki veut renouveler sa chasse et a budgété pour cela une enveloppe de 10 milliards d’euros. Sont en lice : le Gripen, le Boeing F/A-18E/F, le Rafale, l’Eurofighter et le Lockheed Martin F-35. Quant à la Suisse, 6 milliards de francs locaux sont en jeu pour acquérir quarante avions de combat. Le Gripen E a été écarté en 2019, n’étant pas opérationnel. Restent en lice : le F/A-18 Super Hornet, le Rafale, l’Eurofighter et le F-35.

Air & Cosmos – 29/11

Interview de Florence Parly, ministre des Armées

Florence Parly entame l’entretien avec Les Echos par la vente des Rafale à la Grèce. Sous la pression turque, Athènes avait demandé à recevoir en urgence 18 exemplaires du chasseur français. Paris a commandé douze Rafale à Dassault pour remplacer les douze d’occasion livrés à la Grèce. Avec « cette commande et le contrat Ravel noué avec Dassault, pour améliorer l’entretien et la disponibilité des avions en réparation, Dassault a donc bien in fine 18 avions neufs à construire ». Athènes compte également moderniser sa marine, Naval Group va présenter une offre sous peu.

Florence Parly s’est entretenue avec son homologue américain, de l’Otan d’abord (« Nous avons besoin d’une vision stratégique et de convictions autres que le simple souhait de ‘faire payer les Européens’. J’ai expliqué que les Européens souhaitent continuer à investir dans l’Europe de la Défense, laquelle est une contribution à la force de l’Alliance »), et de la résurgence de Daech.

Concernant les douze sous-marins australiens dont Canberra semble vouloir annuler la commande, la ministre note que « les articles ont été publiés à l’issue d’une campagne dont la dimension politicienne ne peut être écartée, en prévision des prochaines élections en Australie ».

Elle aborde ensuite la question de l’Eurodrone, un projet sans cesse repoussé malgré sa nécessité de plus en plus impérieuse d’en être équipé.

Elle s’exprime sur la notion souveraineté, parfois assimilée à du protectionnisme, et cite l’exemple de Photonis : Teledyne n’avait pas informé le ministère des Armées ni celui de l’Economie qu’il menait parallèlement des négociations pour acquérir Flir. « Nous aurions été comme avec le drone Reaper, dépendant du bon vouloir du fournisseur américain ».

Quant à la crainte d’une défection de Man Energy Solutions (Volkswagen), qui fournit les moteurs de secours aux sous-marins français : « Quand de grands industriels prennent des engagements, nous nous attendons à ce qu’ils les tiennent ».

Les Echos – 29/01

Le stockage, autre enjeu des compagnies aériennes

Avec les nouvelles restrictions sanitaires prévalant dans le monde, les compagnies aériennes ne devraient pas renouer avec la croissance avant l’été. Le stockage des appareils inutilisés devient un véritable enjeu stratégique pour les transporteurs, comme le montre l’exemple de Tarmac Aerosave. Ses quatre aires de stockage, trois en France (Tarbes, Toulouse, Vatry), une en Espagne (Teruel), afficheront bientôt complet. Tarmac Aerosave, fondée par Airbus, Safran et Suez, devait d’abord démanteler et recycler les avions en fin de vie, puis se sont développées des activités de maintenance et de stockage. « En 2020, il y a eu une forte demande, confirme un porte-parole de l’entreprise. 230 avions sont arrivés et, aujourd’hui, nos 270 places sont presque toutes occupées alors que la tension reste très forte. » 15 à 20 % des avions d’Air France ne volent pas, et la situation promet de s’aggraver. Lufthansa perdrait un million d’euros toutes les deux heures. Aux États-Unis, l’administration Biden veut privilégier la prévention du Covid, ce qui affectera les conditions de voyage. En Chine par contre, le trafic aérien est remonté à 90 % de ce qu’il fut avant la crise. L’Inde est à 70 %. « Entre les aides gouvernementales, les prêts bancaires, les recapitalisations sur les marchés boursiers ou les reventes d’appareils qu’elles relouent ensuite, les compagnies pourraient terminer 2021 avec des liquidités qui représenteront entre 17 et 50 % de leur chiffre d’affaires », souligne un spécialiste. Mais elles seront très endettées.

La Croix – 02/02

Chine. La faillite du conglomérat HNA

Le conglomérat chinois HNA, lesté d’une dette qui culminait sans doute à 76 milliards de dollars en juin 2019, a été placé en procédure de faillite avec, pour commencer, un lot de 62 filiales, dont trois cotées en Bourse (les actionnaires auraient détourné pour 10 milliards de dollars). Cheng Feng, ancien responsable de l’aviation chinoise, avait d’abord créé Hainan Airlines, puis s’était lancé dans une tempête de rachats tous azimuts, une quinzaine d’autres compagnies aériennes, tourisme, hôtellerie, distribution, finance… Aigle Azur, Aéroport de Toulouse, Servair, Pierre & Vacances, en ce qui concerne les actifs français, ont accueilli HNA à leur capital. Auparavant Pékin avait décidé de « chasser les rhinocéros gris », ces conglomérats très endettés qui induisent un risque financier systémique, Wanda, Fosun ou Anbang.

Les Echos – 01/02