Archives de catégorie : Newsletter N°34-Actu Aéro

EMPLOI

Le secteur aéronautique embauche

« Cette année, nous allons recruter 250 personnes à Toulouse et cinquante à Marseille et Saint-Nazaire » assure Karine Alibert, responsable du recrutement chez Derichebourg Aeronautics. Maintenant qu’Airbus a annoncé une remontée des cadences, il faut réembaucher. « En 2021, nous avons remporté de nouveaux marchés ce qui nous a déjà poussés à recruter 300 personnes en CDD, CDI, alternance, intérim et stages » rappelle Karine Alibert. Un job dating est organisé le 9 février à Toulouse, l’entreprise tablant sur 500 recrutements pour cette année. D’ici l’été, le rythme de 63 avions par mois en vigueur avant crise aura été retrouvé avec même la perspective inédite de monter à 65 avions mensuels à l’été 2023 et même 75 appareils en 2025. Airbus vient d’ailleurs d’annoncer un vaste plan de recrutements portant sur 6 000 emplois dans le monde pour l’année 2022. Cette tendance se retrouve dans toute la filière aéronautique française puisque le GIFAS a annoncé que la filière voudrait recruter 15 000 personnes pour la seule année 2022. Ainsi le groupe suisse Liebherr Aerospace ouvre 80 postes à Toulouse notamment dans les métiers de l’ingénierie et de la production. Un événement de recrutement est ainsi organisé le 7 février par Liebherr-Aerospace Toulouse au musée Aeroscopia de Blagnac.

La Dépêche du 31 janvier

AVIATION COMMERCIALE

L’Etat renfloue de nouveau Air Austral

L’Etat a consenti une nouvelle rallonge de 10 M€ à la compagnie aérienne en difficulté Air Austral sous la forme d’un prêt, a fait savoir le gouvernement le 28 janvier. Cette rallonge intervient seulement dix jours après le déblocage par l’Etat, avec l’aval de la Commission européenne, d’une « aide de sauvetage » distincte de 20 M€, là aussi sous la forme d’un prêt. Le montant total des prêts directs et garantis par l’Etat à Air Austral atteint 130 M€, selon un décompte de l’AFP. Lors de l’annonce du prêt de 20 M€, le 19 janvier, la compagnie avait promis de présenter « dans les six mois à venir, un plan de restructuration qui garantisse la continuité de son activité sur le long terme ainsi que la pérennité de ses emplois ». Air Austral, qui employait 848 personnes fin 2021, est détenue à 99% par une société d’économie mixte rassemblant notamment la Région La Réunion (73,5%), la Caisse des dépôts (13,6%) et le Département (11,4%). Outre les prêts de l’Etat, Air Austral a emprunté 55 M€ auprès de ses actionnaires. La compagnie était endettée fin 2021 à hauteur de 161 M€, hors prêt des actionnaires.

BFMTV et Challenges du 28 janvier

KLM en proie à une crise de confiance sans précédent

La situation de KLM est préoccupante en ce début d’année. Le principal choc fut l’annonce, le 13 janvier, du départ du PDG Pieter Elbers, au plus tard à l’expiration de son mandat, le 1er mai 2023. Mais le malaise chez KLM ne se limite pas à ce départ. La compagnie a récemment dû se défendre face à une polémique contre ses pilotes, dont certains ne sont pas domiciliés aux Pays-Bas. En outre, l’Etat néerlandais se montre très exigeant vis-à-vis de la compagnie s’agissant des engagements pris en échange des 3,4 Md€ d’aides d’Etat : alors que KLM s’est engagée à réduire ses coûts de 15%, à travers des baisses de salaires et jusqu’à 5 000 suppressions de postes, l’Etat voudrait lui imposer 400 M€ d’économies supplémentaires. Des députés de la coalition gouvernementale réclament aussi une taxe sur le kérosène, une réduction des vols de nuit à l’aéroport d’Amsterdam-Schiphol, une révision à la baisse du plafonnement des vols, etc. Et le gouvernement néerlandais n’a pour le moment pas donné suite au sujet de son éventuelle participation à la prochaine phase de recapitalisation d’Air France-KLM. Une récente rencontre entre le ministre français de l’Economie, Bruno Le Maire, et son homologue néerlandaise, n’aurait pas permis de trouver une position commune. Le gouvernement néerlandais ne semble pas non plus disposé à convertir son prêt direct de 1 Md€ à KLM en quasi-fonds propres. De quoi accentuer le désarroi des salariés de KLM.

Les Echos du 31 janvier

Bernard Attali appelle à une réforme en profondeur d’Air France

Dans une tribune publiée par l’Opinion, Bernard Attali, ancien président d’Air France, appelle à une réforme profonde de la compagnie nationale française. Pointant des réservations en baisse, un bilan dégradé et un « Conseil d’administration qui navigue à vue », le dirigeant s’inquiète de la santé de la compagnie aérienne, qui a reçu 14 Md€ d’aides publique depuis 2020 sans parvenir à redresser la barre. Affirmant que « la compagnie souffre d’une dramatique absence de réflexion stratégique », Bernard Attali propose notamment la filialisation du programme de fidélité, d’une partie de la maintenance, et la création d’une compagnie d’aménagement du territoire qui desservirait les grandes métropoles (avec la contribution des régions). Pour amorcer un réel changement de paradigme chez la compagnie, il propose même la participation de la SNCF pour « disposer ainsi d’une plateforme multimodale sur certaines destinations et (…) cesser cette guerre domestique inutile et coûteuse ».

L’Opinion du 28 janvier

Océan indien : la reprise reste très fragile

Il y a quelques jours, la compagnie réunionnaise Air Austral voyait son avenir s’éclaircir un peu. La Commission européenne a en effet donné le mardi 18 janvier son aval à une aide d’un montant de 20 M€, sous forme d’un prêt garanti par l’Etat, qui avait été initialement annoncée en août 2021. Ces deux aides viennent s’ajouter aux déjà nombreuses aides et financement publics dont Air Austral a déjà bénéficié depuis deux ans pour faire face à la crise du transport aérien international liée à la pandémie de Covid-19. Dans un contexte très difficile pour le transport aérien, Air Austral a aussi acté la fin de son mariage avec Air Madagascar, qui avait été conclu en novembre 2017. Du côté d’Air Seychelles, un autre divorce a aussi été prononcé pour dissoudre le mariage qui liait la compagnie à Etihad Airways depuis 2012. Enfin selon la presse mauricienne, Air Mauritius chercherait à présent un partenaire stratégique pour se redéployer comme Emirates, partenaire historique d’Air Mauritius. Ébranlées par la crise du transport aérien, ces petites compagnies pourraient devenir les cibles de plus gros transporteurs.

Air & Cosmos du 31 janvier

DEFENSE

La Fabrique Défense se tient du 28 au 30 janvier à Paris

La Fabrique Défense se déroulera du 28 au 30 janvier à la Grande Halle de la Villette, à Paris. Ce rendez-vous, organisé par le ministère des Armées, vient clôturer une centaine d’événements en France et dans toute l’Europe. Il vise à contribuer au développement d’une culture stratégique européenne, en « permettant aux jeunes concitoyens européens de se réunir, se rencontrer, créer des liens et appréhender les enjeux de défense », comme l’indique le ministère des Armées, et ce quels que soient leur formation, leur origine territoriale ou leurs objectifs professionnels. L’événement de clôture mettra en avant plus de 130 stands partenaires afin d’illustrer la diversité des acteurs de la défense. Il réunira près de 200 organismes (organismes du ministère des Armées, partenaires institutionnels, Think Tanks, universités, entreprises, associations), rassemblés autour d’espaces thématiques : Europe, renseignement, cyber, énergie, climat et environnement, dissuasion et innovation, entre autres. Le GIFAS animera un stand conjointement avec l’armée de l’Air et de l’Espace et des industriels du secteur, membres du Groupement : Airbus, ArianeGroup, Collins Aerospace, Dassault Aviation, Jacques Dubois, MBDA, Safran, Thales. Cet espace a vocation à présenter au public la contribution de l’industrie aéronautique et spatiale à la Défense et ses nombreuses opportunités de métiers et d’emplois. Par ailleurs l’Onera exposera sur son propre stand.

Le Journal de l’Aviation du 28 janvier

Armée de l’Air et de l’Espace : focus sur les performances en opérations extérieures

Air & Cosmos consacre un dossier aux opérations extérieures menées par la France, grâce à l’armée de l’Air et de l’Espace (AAE), qui « assure la quasi-totalité des effets du système militaire français en opérations extérieures » : neutralisation, dissuasion, prévention, renseignement. Le magazine revient sur les opérations Barkhane (au Sahel et Sahara) et Chammal (sur le territoire irakien), ainsi que sur les enjeux de l’opération Shikra 2022, à la Réunion, à Djibouti et en Egypte, occasion pour l’AEE de « rappeler qu’elle est une des meilleures aviations expéditionnaires du monde ». L’AAE s’appuie, en particulier, sur les performances du Rafale, du Mirage 2000, de l’A400M et du drone Reaper.

Air & Cosmos du 28 janvier

Le Rafale : retour sur l’histoire de l’avion de combat de Dassault Aviation

Le Parisien Week-end revient dans un article sur l’« épopée du Rafale », de la genèse du projet, dans les années  1970, au « contrat du siècle » signé en décembre dernier avec les Émirats arabes unis. Le premier contrat à l’exportation, conclu en février 2015 avec l’Egypte, a constitué un « signal tout à fait décisif pour emporter d’autres commandes », comme l’avait souligné François Hollande, Président de la République française à l’époque. Depuis, 156 unités, dont 24 d’occasion, ont été vendues à l’export, à l’Égypte à nouveau, au Qatar, à l’Inde, à la Grèce, à la Croatie, et aux Emirats arabes unis.

Le Parisien du 28 janvier

SCAF : un accord entre Dassault Aviation et Airbus sur le futur avion de combat à venir

A l’automne dernier, le Délégué général pour l’armement (DGA) s’était montré optimiste après la signature de l’arrangement d’application n°3 (IA3) relatif au Système de combat aérien du futur (SCAF), un programme mené en coopération avec l’Allemagne et l’Espagne. Mais Dassault Aviation et Airbus ne se sont pas encore mis d’accord sur le partage des tâches et les questions de propriété intellectuelle, contrairement à ce que laissait supposer la signature de l’IA3. Ce qu’a admis Florence Parly, la ministre des Armées, lors d’une audition : « Il y a encore des sujets qui sont à régler. (…) Nous sommes exigeants sur un principe essentiel qui est celui d’avoir un leader par grand domaine et que ce leader ait des responsabilités bien identifiés ». Dassault Aviation entend disposer des leviers devant lui permettre d’assurer la maîtrise d’œuvre, en particulier dans les domaines des commandes de vol du NGF, de l’architecture fonctionnelle, le cockpit et la furtivité. Par ailleurs, depuis la signature de l’IA3, la situation a évolué, entre les succès à l’export de Dassault, et l’hypothèse du F-35A pour remplacer les chasseurs-bombardiers Tornado qui a refait surface en Allemagne. Conséquence, ce qui devait être réglé rapidement ne l’est toujours pas. Invité, le 26 janvier, par l’Association des journalistes économiques et financiers en sa qualité de président de l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM), Éric Trappier, le PDG de Dassault Aviation, a évoqué des discussions toujours en cours avec Airbus, ainsi qu’un « plan B » en cas d’échec des discussions.

Zonebourse du 28 janvier

Tigre, drones, MGCS, munitions : les priorités capacitaires de l’armée de Terre

L’armée de Terre se prépare pour être apte à s’engager dans tous les conflits, jusqu’à l’affrontement majeur. Elle travaille ainsi à l’acquisition de nouvelles capacités et à la modernisation de ses systèmes d’armes. « Nous sommes au début de la modernisation du segment médian », souligne le général Hervé Gomart, major général de l’armée de Terre. L’armée de Terre compte sur le respect de la LPM (loi de programmation militaire) 2019-2025, qui prévoit entre 2023 et 2025 l’augmentation des crédits pour les armées de 3 Md€ par an. La France travaille aussi, avec l’Espagne, à la modernisation du Tigre, l’hélicoptère de combat, qui équipe les armées françaises, allemandes et espagnoles. De son côté, le char du futur franco-allemand (MGCS) avance sous les radars. Le CEMAT vient de valider un document de concept exploratoire portant sur l’emploi de ce futur système d’armes franco-allemand (Main Ground Combat System), sur lequel la France attend un retour de la partie allemande. Enfin, l’armée de Terre veut revenir à la pointe en matière de drones : « Toutes les unités doivent savoir se servir d’un drone » pour aller au combat, a expliqué le général Hervé Gomart. L’armée de Terre devrait disposer de 3 000 drones en 2023, dont le drone Patroller (de Safran) qui doit entrer en service cette année. En revanche, elle n’a « pas un stock suffisant de munitions » pour mener un combat de haute intensité dans la durée, a admis le général Gomart.

La Tribune du 31 janvier

Safran va fournir des antennes Sparte 700 de télémesure à l’US Air Force

Safran Data Systems a été sélectionné par l’US Air Force pour la fourniture d’antennes de poursuite de télémesure de 7 mètres 30. Ces antennes seront installées à partir du second trimestre 2023 sur un site de l’US Air Force situé en Floride. Depuis 2017, plus de 40 antennes ont été livrées aux industriels du secteur aérospatial et aux organismes de la défense américaine par l’entreprise. « Grâce à ces antennes de télémesure, Safran démontre sa capacité à fournir des équipements innovants qui participent à l’amélioration et à la modernisation des capacités de tests de l’armée pour soutenir des scénarios d’essais en vol toujours plus nombreux et plus complexes » commente Ray Munoz, président de Safran Data Systems. « Ces dernières années, nous avons considérablement développé nos activités aux États-Unis et nous sommes très fiers de livrer des antennes de télémesure construites, assemblées et testées depuis notre site américain ». Basé en Géorgie (Etats-Unis), Safran Data Systems est un leader dans l’instrumentation d’essais, la télémesure et les communications spatiales. L’entreprise propose notamment des solutions complètes d’acquisition, d’enregistrement et d’exploitation des données pour les essais en vol ainsi que des équipements et solutions pour le suivi des satellites.

Zonebourse du 2 février

ESPACE

Satellites télécoms : Thales Alenia Space et Airbus Defence and Space ont dominé le marché ouvert en 2021

La Tribune rappelle que les constructeurs Thales Alenia Space et Airbus Defence and Space ont remporté, en 2021, « cinq des sept compétitions ouvertes sur le marché des satellites de télécoms », soit plus de 71% de parts de marché. « Cette performance commerciale souligne une nouvelle fois l’excellence de la technologie des deux constructeurs français soutenus par la France (CNES) et l’Europe (ESA) », souligne le quotidien. Dans le détail, Thales Alenia Space a remporté le satellite indonésien HTS 113BT pour l’opérateur Telkomsat, ainsi que les satellites Astra 1P et Astra 1Q pour le luxembourgeois SES. Airbus Defence and Space a pour sa part remporté l’Eutelsat 36D et le SuperbBird-9, exploité par SKY Perfect JSAT. L’américain Maxar Technologies a quant à lui signé deux commandes en août 2021, avec l’opérateur américain de radio numérique par satellite SiriusXM (SXM-9 et SXM-10). L’année 2022 a de plus très bien commencé pour Thales Alenia Space, qui a remporté une compétition auprès de l’opérateur de satellites américain Intelsat, prévoyant la fourniture de deux satellites de télécoms (IS-41 et IS-44) à partir de sa ligne de produits Space Inspire.

La Tribune du 28 janvier

ArianeGroup : une vision pour l’Europe

A l’occasion de la présentation de ses vœux à la presse le 24 janvier, André-Hubert Roussel, le président exécutif d’ArianeGroup, a clairement soutenu les projets de vols habités en Europe et de lanceurs entièrement réutilisables, dans une ambition européenne. L’année 2022 s’ouvre sur une « conjoncture astrale particulièrement favorable pour de nombreuses opportunités ». Les priorités de la présidence française de l’UE intègrent notamment la future constellation communautaire, l’avenir du programme d’observation de la Terre Copernicus et une stratégie spatiale européenne dans le domaine de la défense et de la sécurité. ArianeGroup se positionne ainsi au service de l’ambition européenne, au moment où le spatial connaît de profonds bouleversements. « Nous sommes à la croisée des chemins sur trois sujets stratégiques », considère André-Hubert Roussel : les constellations, la question de la réutilisation et les vols habités. Mais retour aux objectifs de 2022 : « Il s’agit d’abord livrer les programmes dans le respect des coûts et des délais, ainsi que des impératifs de qualité », indique André-Hubert Roussel. Concernant Ariane 5, cinq missions restent en effet à mener d’ici 2023, avec toutes les positions vendues par Arianespace, qui a annoncé jusqu’à quatre opportunités de lancement en 2022. Concernant Ariane 6, la feuille de route est également claire : mener à bien la fin du développement du lanceur, en particulier avec un vol inaugural attendu au second semestre, et préparer son exploitation industrielle à grande échelle. Le président exécutif d’ArianeGroup s’est enfin montré très favorable à la perspective de voir l’Europe s’engager dans le vol habité.

Air & Cosmos du 1er février

ENVIRONNEMENT

Safran utilise pour la 1ère fois du biocarburant sur son site britannique

Safran Helicopter Engines a commencé l’utilisation de carburant aérien durable (SAF) sur son site de Fareham au Royaume-Uni. Les bancs d’essais de moteurs de ce site utilisent désormais 38% de SAF. Ce taux augmentera progressivement jusqu’à 50%, le maximum actuellement autorisé. Il s’agit du premier site de Safran Helicopter Engines, hors de France, à utiliser du SAF. Ce carburant durable a été fabriqué par Neste à partir de résidus et de déchets, comme de l’huile de cuisson usagée. Safran Helicopter Engines s’est fixé pour objectif de réduire ses émissions de CO2 sur tous ses sites, en favorisant l’utilisation de SAF sur ses bancs d’essai. Depuis juin 2021, le motoriste utilise du carburant durable sur l’ensemble de ses sites en France, dans un premier temps à hauteur de 10%, avec un objectif de 50% d’ici 2025. L’objectif est de parvenir à certifier l’utilisation à 100%, ce qui permettra de réduire, à terme, les émissions de CO2 jusqu’à 80% (en se basant sur la méthodologie CORSIA de calcul des valeurs réelles des émissions pendant le cycle de vie). En septembre 2021, Safran a mené une campagne d’essais au sol d’un Makila 2 fonctionnant avec 100% de biocarburant.

Air & Cosmos et Zonebourse du 28 janvier

Airbus prépare déjà l’avion « zéro émission »

Promise en pleine pandémie mondiale, la gamme d’avion « zéro G » d’Airbus doit voir le jour en 2035. Cet avion « vert » sera basé sur l’hydrogène. Depuis 2020, Airbus a lancé une grande revue technologique pour faire le point sur l’état de l’art. « L‘objectif d’un avion à hydrogène et zéro carbone est pour 2035. L’entrée en service est très réaliste et chaque jour de plus en plus crédible » déclarait en septembre dernier Guillaume Faury, CEO d’Airbus. Les choix technologiques retenus par Airbus seront faits en 2025. Il s’agira certainement d’un avion plus petit que l’A320, à hélices, avec un rayon d’action régional et une jauge de passagers sous la barre de la centaine. Airbus a présenté trois concepts d’avions zéro émission (un turbopropulseur à hélices, un dérivé de l’A320 et une aile volante), mais le favori est bien le plus petit de la famille. Plus facile à concevoir et à industrialiser et embarquant une pile à combustible, il permettrait de tenir le calendrier ambitieux fixé par Guillaume Faury. La difficulté avec l’hydrogène liquide reste les réservoirs cryogéniques spéciaux qu’il faut prévoir à bord pour le stocker à -253 °. Deux entités d’Airbus spécialisées dans les pièces complexes d’aérostructures, à Nantes et Brème, travaillent déjà sur le design de ces pièces maîtresses. Le lancement d’un nouvel avion coûte environ 10 Md€.

La Dépêche du 3 février

Un tiers des avions pourrait fonctionner à l’hydrogène d’ici 2050

Publiée le 26 janvier, l’étude « Performance Analysis of Evolutionary Hydrogen-Powered Aircraft » de l’ICCT s’est intéressée à l’hypothétique conversion de deux appareils à l’hydrogène liquide. Deux types d’avion (dont l’A320) pourraient couvrir 31 à 38% du trafic aérien mondial dans le transport de personnes. A l’inverse, l’utilisation d’avions long courrier à hydrogène n’est pas envisageable, la densité énergétique du carburant entrainant trop de contraintes en matière d’intégration et de volume. Pour l’ICCT, l’introduction d’une taxe carbone sera nécessaire pour rendre l’hydrogène vert compétitif. En matière de réduction des émissions de CO2, l’ICCT estime que l’impact resterait limité. Même en imaginant un scénario très optimiste, comptant 100% d’avions alimentés par de l’hydrogène vert, la réduction des émissions de CO2 serait limitée à 628 millions de tonnes. Dans un scénario plus réaliste, ICCT juge « réalisable » un taux d’adoption de 20 à 40% qui conduirait à atténuer les émissions de CO2 de 126 à 251 millions de tonnes en 2050. « D’autres technologies, notamment des avions plus économes et les nouveaux carburants (…) seront nécessaires pour atteindre les objectifs climatiques » note l’organisme. Airbus est actuellement le seul constructeur aéronautique à grande échelle à poursuivre le développement d’avions fonctionnant entièrement à l’hydrogène. Par ailleurs, l’association « les Jeunes Européens Toulouse » organise le samedi 5 février sur le campus de l’école ISAE-SUPAERO, la 1ère étape du projet Eurotour des campus, qui se concentrera sur la décarbonation de l’aviation.

La Dépêche du 31 janvier