Le gouvernement français se félicite de l’achat de 42 Rafale de Dassault Aviation par l’Indonésie
Le président de la République, Emmanuel Macron, a salué dans un tweet la commande de 42 Rafale de Dassault Aviation par l’Indonésie, signée hier à Jakarta entre l’Air vice-marshal Yusuf Jauhari, Chef de l’agence d’acquisition du ministère indonésien de la Défense, et Éric Trappier, PDG de Dassault Aviation, en présence de la ministre française des Armées, Florence Parly, et du ministre indonésien de la Défense, Prabowo Subianto. Emmanuel Macron a souligné que l’Indonésie a choisi « l’excellence industrielle française » et a salué le « savoir-faire des plus de 400 entreprises françaises et des milliers de travailleurs qui conçoivent le Rafale ». « En Indo-Pacifique, cette nouvelle étape renforce nos partenariats », a-t-il ajouté. Le porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean, a précisé qu’un premier lot de six Rafale sera mis en vigueur à l’issue du processus administratif indonésien dans les prochains mois. La mise en vigueur du contrat, qui correspond au versement du premier acompte, dépend notamment du calendrier budgétaire mis en place par le gouvernement indonésien. Les premières livraisons des Rafale interviendront trois ans après cette mise en vigueur du contrat, donc à l’horizon 2025. Ce nouveau contrat « n’aura pas d’impact sur les commandes et les livraisons prévues au bénéfice de l’armée de l’Air et de l’Espace française », a affirmé Hervé Grandjean.
Les Echos et La Tribune du 11 février
Rafale : les atouts stratégiques de l’avion de combat
Les Echos consacrent un article aux atouts du Rafale produit par Dassault Aviation. L’avion de combat français, qui « vole aujourd’hui de succès en succès », a effectué son 1er vol à l’été 1986, à Istres, dans le sud de la France. Il a été conçu pour être polyvalent : c’est un avion léger et « couteau suisse », le seul à pouvoir emporter 1,5 fois son poids en armement et carburant. « Le Rafale peut tout faire, ou presque : du combat aérien, de l’attaque au sol, du renseignement, se poser et décoller d’un porte-avions… », détaille le quotidien. Il est également le vecteur de la dissuasion nucléaire aéroportée française. C’est un avion dit « combat-proven », c’est-à-dire qu’il a été testé et utilisé en combat réel. Quelque 400 entreprises françaises contribuent à la fabrication du Rafale et à son armement. Cela va des grands groupes, comme Safran, qui fabrique les moteurs et l’optronique, et Thales, qui livre les principaux équipements électroniques, à des PME familiales comme Ametra ou Realmeca, qui produisent des pièces très spécifiques de l’avion de combat.
Les Echos du 11 février
Spatial militaire : Airbus Space et Thales Alenia Space (TAS) prêts à s’accorder
Airbus Space et Thales Alenia Space (TAS) vont signer un accord. Sous l’égide du ministère des Armées, les deux constructeurs de satellites tricolores ont, avec la Direction générale de l’armement (DGA), bâti depuis le printemps 2021 une équipe industrielle commune dans l’observation spatiale pour le programme IRIS (deux satellites), qui succèdera à CSO (Composante Spatiale Optique). En décembre dernier, la ministre des Armées Florence Parly a donné son feu vert lors d’un comité ministériel d’investissement entérinant une co-maîtrise d’œuvre entre Airbus Space et TAS pour le programme IRIS. Ce schéma industriel vaut également pour l’export. Un schéma industriel commun est également en train d’être travaillé sur le même modèle pour le programme CELESTE, qui succèdera à la constellation de trois satellites CERES (Capacité de renseignement électromagnétique spatiale). Cette double opération (IRIS et CELESTE) a enterré pour un certain temps l’idée des pouvoirs publics de fusionner les deux constructeurs. Le pari d’Airbus d’investir dans l’observation s’est donc révélé payant. Dans le nouveau schéma industriel, un premier satellite (EHRmin), développé et fabriqué principalement par Airbus, devrait être mis en service en 2028, voire en 2029, puis un second (EHRmax) développé par TAS arrivera plus tard, en 2032. Les industriels attendent en 2023 un contrat de la DGA pour lancer la phase B du programme IRIS, actuellement en cours de dérisquage.
La Tribune du 14 février
Les Etats-Unis souhaitent vendre des F15 à l’Indonésie
Le programme de réarmement de l’Indonésie ne s’arrête pas à la commande de 42 avions de chasse Rafale, signée jeudi 10 février avec la France. Quelques heures après la cérémonie de signature, le ministère de la Défense des Etats-Unis a donné son feu vert à la vente de 36 avions de chasse F15 (Eagle II) pour une enveloppe de 13,9 Md$ à Jakarta. Le ministre de la Défense indonésien, Prabowo Subianto, rêve pour son pays d’un plan de modernisation de sa défense sans précédent de plus de 100 Md$ sur dix ans. A Jakarta, la commande passée à Dassault Aviation concerne bien 42 avions Rafale, a précisé le porte-parole du ministère des Armées, avec une 1ère tranche pour six appareils qui doit entrer en vigueur dès cette année. Pour signer et confirmer le deuxième lot de 36 avions, Dassault Aviation et ses partenaires Safran et Thales doivent encore définir plus précisément le retour industriel pour l’industrie indonésienne « tant dans le domaine aéronautique que dans tous les autres grands domaines de coopérations afférents au large portefeuille de technologies duales maîtrisées par Dassault Aviation et ses partenaires industriels, Safran Aircraft Engines et Thales ». Le ministère des Armées se déclare confiant en rappelant que le lien avec l’Indonésie est ancien. Un partenariat stratégique a été conclu dès 2011 et Jakarta est un client régulier de l’industrie de l’armement français. A Jakarta, la ministre des Armées a aussi conclu des accords de coopération pour la fourniture éventuelle de deux sous-marins Scorpene, ainsi que pour une coopération entre Nexter et un groupe local dans le secteur des munitions et pour des projets satellitaires.
Les Echos du 13 février
Huit Rafale réservés pour les opérations de l’OTAN
C’est une des capacités majeures réservées dans le cadre de la NATO Response Force 22 : au moins 8 Rafale sont prêts à partir en mission dans un délai inférieur à 5 jours. Le délai pourrait même être beaucoup plus rapide, si des nécessités opérationnelles l’exigeaient. L’armée de l’Air et de l’Espace (AAE) pourrait alors mobiliser 900 aviateurs. Les 8 appareils seraient a priori ventilés entre deux appareils en version reconnaissance, trois en supériorité aérienne et trois dans la mission air-sol, avec une variété très large de munitions possibles. L’AAE pourra aussi fournir quatre avions de transport et d’assaut, un avion SIGINT Gabriel et un hélicoptère Caracal de récupération de personnel isolé. Enfin, l’AAE met son nouveau CAPCO (centre air de planification et de conduite des opérations) au service de cette NATO Response Force, avec une capacité de réaliser 350 sorties par jour. Mais il est vraisemblable que les principaux JFAC (Joint Forces Air Command) permanents de l’OTAN prendront la relève en cas d’opération à l’est.
Air & Cosmos du 14 février
En Allemagne, le dossier du remplacement des Tornado est rouvert
Durant la guerre froide, les États-Unis avaient décidé de déployer des bombes thermonucléaires tactiques au sein de pays membres de l’OTAN. Cette stratégie impliquait que les différents pays participants disposent d’un avion capable de transporter la bombe B-61, soit trois avions : le F-16, le Tornado IDS (dont l’Allemagne est dotée) et le F-35. Washington ne voulant plus partager les informations pour développer un pylône ou une attache de bombe B-61 sur un appareil européen, il est impossible pour ces cinq pays d’acheter un autre avion que ces trois derniers tout en restant dans l’accord de partage nucléaire. En avril 2020, le gouvernement Merkel avait annoncé sa volonté d’acheter 30 F/A-18E/F Super Hornet pour remplacer les Tornado IDS et 15 EA-18G Growler pour remplacer les Tornado ECR. Ce choix permettait de combiner la possibilité de transporter les armes nucléaires américaines, Boeing assurant que l’appareil pourrait être compatible, tout en rassurant la France et l’Espagne sur la volonté de Berlin de rester dans le programme SCAF. Le nouveau gouvernement pourrait décider de reprendre les capacités de guerre électronique et de reconnaissance par de nouveaux Eurofighter spécialisés (ECR/SEAD). L’accord précise aussi la volonté de Berlin de rester dans l’accord de partage nucléaire, qui se retrouve dans la même position que Bruxelles précédemment : là aussi, le choix du F/A-18E/F Super Hornet aurait été possible (après des essais visant à certifier la possibilité d’emport de bombes nucléaires) jusqu’à ce que Boeing se retire de la course, ne laissant ainsi que le choix du F-35A pour la Belgique. Il ne resterait donc à Berlin plus qu’un seul choix d’appareil étant capable de transporter les ogives nucléaires : le F-35A.
Air & Cosmos du 14 février