Archives de catégorie : Newsletter N° 40-Actu Aero

EMPLOI

À Issoudun, Safran Seats reprend de l’altitude et embauche

Le spé­cia­liste des sièges d’avion Safran Seats re­monte en ca­dence et em­bauche. L’équi­pe­men­tier d’Is­sou­dun ouvre quatre-vingts postes pour ac­com­pa­gner le dé­ve­lop­pe­ment de ses nou­veaux pro­duits. La chaîne de pro­duc­tion de­vrait suivre alors que les com­pa­gnies aé­riennes se re­mettent à in­ves­tir. Un re­dres­se­ment spec­ta­cu­laire, au point que l’équi­pe­men­tier aé­ro­nau­tique pré­voit une crois­sance de « 65% sur deux ans, entre 2021 et 2023 » selon Fré­dé­ric Ras­couailles, di­rec­teur gé­né­ral de Safran Seats France. Le site de pro­duc­tion d’Is­sou­dun pro­fite de la re­prise du tra­fic court et moyen-cour­rier, alors que les com­pa­gnies aé­riennes cherchent à re­mettre en état leurs ca­bines et les mo­der­ni­ser. L’en­treprise is­sol­du­noise ré­colte aussi les fruits de ses in­ves­tis­se­ments, qu’elle n’a pas lâ­chés de­puis deux ans. « La crise a ac­cé­léré les in­ves­tis­se­ments et le re­nou­vel­le­ment des pro­duits », re­lève Fré­dé­ric Ras­couailles, no­tam­ment des grandes com­pa­gnies amé­ri­caines dont celles du Golfe. Avant-crise, le site d’Is­sou­dun pro­dui­sait 40 000 sièges par an, un chiffre tombé à 25 000 l’an passé. Dans l’ate­lier de pro­duc­tion où s’ac­tivent 450 per­sonnes, 240 places d’avion né­ces­sitent deux jours de pro­duc­tion. Si les confi­gu­ra­tions mo­no­cou­loirs tirent le mar­ché, Sa­fran s’af­faire aussi pour les avions long-cour­riers avec des sièges plus tech­niques. Avant de re­dres­ser les ef­fec­tifs en pro­duc­tion, Safran Seats en­tend d’abord ren­for­cer son bu­reau d’études (in­gé­nieurs, tech­ni­ciens) mais aussi son bu­reau des mé­thodes, re­cru­ter des ache­teurs, du per­son­nel en sup­ply chain. « En 2023, on re­mon­tera les ef­fec­tifs en pro­duc­tion. Là, on a be­soin de pro­fils pour dé­ve­lop­per de nou­veaux pro­duits » pré­cise Fré­dé­ric Ras­couailles.

Le Berry républicain du 15 mars

INTERNATIONAL

Pétrole, titane, sanctions… Comment le conflit ukrainien secoue le transport aérien

Alors qu’industriels et compagnies aériennes voyaient en 2022 l’année d’une franche reprise, la guerre déclenchée par la Russie vient une fois encore modifier les prévisions. Si la Russie et l’Ukraine représentent une très faible part du trafic aérien mondial de passagers (1,3% pour la Russie et 0,8% pour l’Ukraine, selon l’IATA), le conflit perturbe de nouveau le secteur aérien. Un coup dur alors que la reprise prenait corps, avec un trafic aérien en janvier 2022 supérieur de 82,3% par rapport à janvier 2021. Ce sont désormais les conséquences indirectes de ce conflit qui affolent tout le transport aérien mondial, notamment la hausse brutale du prix du pétrole. Pour l’heure, les effets du conflit sur la chaîne d’approvisionnement française semblent mesurés. L’équipementier et motoriste Safran est sans doute l’acteur aéronautique français le plus exposé : ses activités en Russie représentent un effectif de plus de 500 personnes et un chiffre d’affaires d’environ 300 M€ (environ 2% des revenus). La Russie compte aussi pour moins de 50% de l’approvisionnement de la filière en titane. Pour l’heure, les industriels affichent une relative confiance. « Nous avons racheté différents stocks et notamment en Allemagne », assurait fin février Olivier Andriès, directeur général du groupe Safran. Autre possibilité qui pourrait réduire la dépendance des industriels : favoriser la filière du recyclage du titane. « Entre la matière première qui arrive en usine et la pièce finie, il y a une perte de matière de l’ordre de 80% en raison des chutes et des copeaux de production », souligne Rémy Bonnery, expert aéronautique au sein du cabinet Archery Strategy Consulting.

L’Usine Nouvelle du 14 mars

Guerre en Ukraine : le monde du fret en pleine tempête

L’accalmie aura été de courte durée. En ce début d’année, on entrevoyait un début de normalisation dans le fret international après le chaos provoqué par la pandémie de Covid-19. Les prix du transport maritime, qui s’étaient envolés depuis deux ans, marquaient une pause. En janvier, la demande de fret aérien avait bien progressé, mais dans des proportions moindres (+ 2,7%) qu’escompté. La guerre en Ukraine a soufflé ce fragile château de cartes. En quelques jours, les chaînes logistiques ont replongé dans la désorganisation la plus totale. Délais d’acheminement, tarifs, tout flambe ou menace de flamber dans le secteur. Ainsi, les routes de la soie ferroviaires tournent au ralenti. Le fret aérien cumule aussi les handicaps à cause de ce conflit. Les compagnies aériennes prennent de plein fouet la hausse des prix du pétrole. Rien que la semaine du 4 mars, le tarif du kérosène a grimpé de 27,5%. En outre, sur l’axe Chine-Europe, essentiel pour le transport de marchandises, les transporteurs aériens occidentaux ne peuvent plus prendre la route la plus courte : comme l’espace aérien russe leur est fermé, ils n’ont pas le droit de survoler la Sibérie, ce qui rallonge le trajet et augmente la consommation de carburant. « Au cours des dix derniers jours, les tarifs à court terme du fret aérien ont grimpé de 40% », affirme Arthur Barillas, fondateur d’Ovrsea, une plateforme spécialiste du transport international de marchandises.

Le Figaro du 14 mars

ENVIRONNEMENT

Une startup des carburants de synthèse séduit Safran et Engie

Safran et Engie se sont associés pour investir dans Ineratec, une startup allemande créée en 2014 à Karlsruhe. La startup évoque un investissement de 17,5 M€, incluant d’autres partenaires financiers, dont le fonds MPC Capital. Cette petite entreprise dispose d’une maturité industrielle dans une source d’énergie encore très peu exploitée : les carburants de synthèse. Si l’hydrogène, les carburants issus de la biomasse et l’énergie électrique sont depuis peu sous les feux de la rampe dans la décarbonation du transport aérien, eux restent pour le moment dans l’ombre. Or, Ineratec a mis au point des unités de production modulaires complètes, reposant sur l’assemblage d’hydrogène vert et de CO2 – provenant de la biomasse, des rejets industriels, ou capturé dans l’atmosphère, afin d’obtenir des chaînes carbonées similaires à celles présentes dans le kérosène traditionnel. La jeune société a déjà déployé 13 de ces modules, dont un en Basse-Saxe, dédié au secteur aérien. « Ineratec est l’une des rares entreprises à maîtriser l’ensemble des technologies de fabrication, à l’exception du raffinage, précise Laurent Rambaud, le directeur des investissements d’Engie New Ventures. La startup compte financer un projet d’usine pilote à Francfort, capable de produire 3500 tonnes de carburant par an, dont une partie sera consacrée à l’aérien via une distribution effectuée directement au niveau de l’aéroport. Un projet qui pourrait atteindre une puissance de 10 MW en 2023.

L’Usine Nouvelle du 12 mars

INNOVATION

Airbus s’engage pour lutter contre le cancer grâce à l’IA

Airbus a noué un partenariat avec l’Institut universitaire du cancer (IUCT) Toulouse Oncopole, en vue, notamment, d’améliorer et d’optimiser le diagnostic et le suivi de l’état de santé des patients atteints de cancer, grâce à l’intelligence artificielle. Les deux partenaires ont signé, le 3 mars, un protocole d’accord pour deux ans, afin de développer des projets de recherche d’intérêt mutuel, en particulier dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA) et de l’analyse des données. L’Oncopole de Toulouse pourra ainsi s’appuyer sur l’expertise d’Airbus en termes de big data et d’IA. Les capacités développées par l’avionneur pour suivre l’état des flottes d’avions ou extraire des informations dans les images pourraient potentiellement être fructueuses pour l’IUCT-Oncopole. « Le traitement du cancer est une grande cause à laquelle Airbus souhaite s’associer en contribuant au développement des technologies numériques, qui prennent de plus en plus d’importance aussi bien dans la recherche et les traitements en médecine que dans l’aéronautique. Cette coopération autour des plateformes digitales pour le traitement des données, des dernières technologies en termes de big data, de cloud et d’intelligence artificielle, devrait permettre aux deux parties de s’enrichir mutuellement de leur savoir-faire et faire progresser l’innovation dans chacun des secteurs », explique Marc Hamy, Airbus Vice President Corporate Affairs.

La Tribune Toulouse du 11 mars

Des batteries exclusives Airbus pour le premier vol de l’EcoPulse

Le système de batteries de l’EcoPulse, développé par Airbus, est sur le point d’atteindre sa phase finale de conception. Dévoilé au Salon du Bourget 2019, le projet collaboratif de démonstrateur EcoPulse, porté par Daher, Safran et Airbus, ambitionne de mettre au point des technologies pour les avions légers au cours de cette décennie. L’enjeu a été de concevoir une batterie destinée au démonstrateur, en partant d’une page blanche. Dans le domaine, plusieurs tests ont été menés par Airbus. Fin 2020, l’EcoPulse a franchi l’étape clé de la revue préliminaire de design qui figeait son architecture, tout en démontrant sa faisabilité auprès des trois acteurs principaux. Basé sur la technologie Lithium-Ion, le système de batteries de l’EcoPulse, d’après Airbus, pèse seulement 350 kg tout en étant capable d’atteindre 800 volts et de délivrer 350 kilowatts. Les tests sur les cellules devraient débuter prochainement à Toulouse, de manière à évaluer les performances, la sécurité opérationnelle et environnementale du système. L’avionneur européen envisage d’ores et déjà de réutiliser ses travaux pour l’architecture de futurs appareils commerciaux, en particulier pour des fonctions non propulsives telles que l’air conditionné, les commandes de vol et les automatismes.

Aerobuzz du 16 mars

DEFENSE

Retour sur les succès du Rafale, en vidéo

Xavier Tytelman (consultant en économie de l’aérien) consacre une vidéo, mise en ligne par Air & Cosmos, aux succès du Rafale. Après avoir passé en revue les nombreuses compétitions internationales auxquelles l’avion de combat a participé depuis les années 2000, il rappelle que le Rafale, « meilleur avion du monde » selon lui, a été l’avion de combat le plus exporté dans le monde en 2021. Avec 192 appareils commandés à ce jour, le taux d’exportation s’élève à 60%. Xavier Tytelman indique que le besoin français à terme est « estimé à 230 appareils », et souligne que les besoins à l’export peuvent être encore vastes.

Air & Cosmos du 11 mars

Armées : la Cour des comptes propose de réduire la voilure dans un contexte budgétaire contraint

Prévue le 2 mars, la présentation par la Cour des comptes de son rapport sur « La loi de programmation militaire (LPM) 2019-2025 et les capacités des armées » a été reportée. De manière surprenante, la Cour y émet des doutes sur la poursuite de cet effort budgétaire pour les armées entre 2024 et 2025, correspondant au modèle d’armée « Ambition 2030 ». Elle estime que « la remontée en puissance de l’outil de défense prévue par la loi de programmation militaire LPM 2019-2025 se heurte à la conjonction de deux évolutions défavorables », à savoir la dégradation des finances publiques et l’accélération et la diversification de la montée des menaces. La LPM 2019-2025, construite sur l’hypothèse d’un budget de 47 Md€ en 2024, puis de 50 Md€ en 2025, « ne pourra pas être inscrite sans grandes difficultés dans le contexte du nécessaire redressement d’ensemble des finances publiques », assure la Cour. Dans les trois scénarios esquissés par la Cour, celle-ci cherche des marges de manœuvre budgétaire à travers soit la confirmation de l’Ambition 2030 (scénario de référence du ministère des Armées), la réduction homothétique des capacités des armées et des ambitions, ou des choix capacitaires comportant des renoncements probablement irréversibles. Une ligne qui risque d’être difficile à tenir avec la guerre en Ukraine. D’autant que l’Allemagne va porter son effort budgétaire pour son armée à 100 Md€ dès 2022.

La Tribune du 11 mars

L’Allemagne en passe d’officialiser l’achat d’avions de combat F-35 américains et d’Eurofighter

C’est quasiment officiel. Selon Reuters et l’AFP, citant des sources gouvernementales, l’Allemagne a pris la décision de principe d’acquérir jusqu’à 35 avions de combat F-35 de Lockheed Martin pour remplacer sa flotte vieillissante de Tornado, ainsi que 15 Eurofighter pour d’autres missions. Une source de la Défense avait précisé début février à Reuters que l’Allemagne penchait pour le F-35, mais que la question n’avait pas été définitivement tranchée. Le nombre d’avions susceptibles d’être concernés par cette commande n’est pas connu pour l’instant. Selon la presse allemande, le chiffre de 35 unités est avancé pour un montant de 15 Md€. Il y a quelques jours, Dassault Aviation avait déjà commenté le choix allemand. « On va voir avec notre partenaire numéro un affiché qu’est l’Allemagne, si le premier choix qu’ils font est de signer le contrat SCAF ou d’acheter du F-35 », observait Eric Trappier, PDG de l’avionneur. Tout en se disant « persuadé qu’ils vont acheter du F-35 ».

BFMTV, le Télégramme et Mediapart du 14 mars

Où sont les 23 nouveaux Caracal attendus par l’armée de l’Air ?

Sur les 23 Caracal attendus dans le cadre du remplacement de la flotte vieillissante de 20 Puma et de trois hélicoptères à usage gouvernemental (Super Puma), huit appareils ont été commandés par la Direction générale de l’armement (DGA) en avril 2021, dans le cadre du plan de soutien à l’aéronautique. Il y a urgence : après plus de quarante ans de service, le maintien en condition opérationnelle (MCO) du Puma est difficile et très coûteux. Si la commande des huit Caracal a été anticipée (2021 au lieu de 2023), la livraison du 1er appareil a été en revanche décalée d’un an (pour 2026). En janvier, la ministre des Armées, Florence Parly, a rappelé que cette commande anticipée s’inscrit dans la loi de programmation militaire, permettant de pérenniser 960 emplois pendant 3 ans. Or, « le Super Puma est le poumon de Marignane » expliquait en avril 2021 Bruno Even. L’option sur quatre Caracal, qui figurait également au plan de relance, n’a toujours pas été exercée. Elle devrait l’être en 2022 pour un montant de plus de 250 M€. Tout comme la commande des trois hélicoptères à usage gouvernemental (HUG) pour un montant de de 156,6 M€. L’opération couvre également un soutien initial de ces trois Caracal. Au total, sur une flotte de 23 Caracal attendue, 15 appareils devraient être commandés d’ici à la fin de l’année. Pour les huit derniers, les discussions sont en cours entre l’armée de l’Air et la DGA.

La Tribune du 15 mars

La commande d’avions américains F-35 de Berlin soulève des questions sur le franco-allemand

L’Allemagne, qui hésitait sur la manière de renouveler sa flotte d’avions Tornado, a tranché. Berlin devrait acheter 35 avions de chasse F-35 de Lockheed Martin. La ministre de la Défense, Christine Lambrecht, a confirmé la commande, et tenté de rassurer ses partenaires européens sur la volonté de Berlin de poursuivre le programme du Système de combat aérien du futur (SCAF), en coopération avec la France et l’Espagne. Par ailleurs, elle a aussi rassuré Airbus et ses partenaires de l’Eurofighter (BAE et Leonardo) en promettant la commande d’une quinzaine de nouveaux Eurofighter dotés de capacités renouvelées en matière de guerre électronique. Le député d’opposition CSU Rheinardt Brandl a déclaré : « Nous ne devons pas perdre la capacité de construire des avions de chasse en Europe. C’est pourquoi nous nous étions délibérément prononcés contre le F-35 ». Mais les menaces nucléaires russes ont changé la donne outre-Rhin, et le chancelier Olaf Scholz a finalement cédé en faveur du F-35, tout en rassurant sur la priorité que constitue le SCAF. L’obligation, pour les Etats membres de l’OTAN, d’assurer le transport des capacités nucléaires américaines est devenue pour Washington une formidable machine pour vendre ses propres avions et imposer le F-35 de Lockheed Martin. Dotée de sa propre dissuasion nucléaire, la France ne participe pas à la mission nucléaire de l’OTAN. L’Eurofighter en fait les frais, de même s’agissant de l’accès de Dassault Aviation au marché européen. Avec l’Allemagne, dix pays européens seront équipés de F-35 : Finlande, Belgique, Danemark, Italie, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Royaume-Uni et Suisse.

Les Echos du 14 mars

Démonstration de largage d’un drone depuis un A400M

Airbus Defence & Space a diffusé une vidéo montrant le largage en vol d’un drone cible à réaction Do-DT25 depuis un A400M. L’avion largueur appartenait au WTD61, unité de la Bundeswehr spécialisée dans les essais d’armement, et l’essai a été conduit au nord de l’Allemagne. Airbus indique que le drone a transmis des données en vol avant de revenir sur terre accroché à son parachute. Cet essais s’intègre dans la mise au point « d’effecteurs connectés », capables d’évoluer de manière autonome ou en coordination avec d’autres appareils, pilotés ou non. Si le largage d’un drone de combat depuis un avion n’est pas nouveau, récupérer un drone en vol après sa mission est plus délicat. Le travail en réseau de plusieurs drones a été défriché depuis plusieurs années, des essais conduits en 2018 ayant par exemple permis de faire évoluer simultanément 5 drones Do-DT25 (catapultés depuis le sol) et un avion « habité » au-dessus de la mer Baltique. En ligne de mire, la coopération entre l’avion de combat piloté et les drones de combat dans le cadre du programme SCAF (Système de combat aérien du futur).

Aerobuzz du 15 mars

Armée française : une remontée en puissance entamée, mais « à mi-chemin »

Après cinq ans de hausse des crédits budgétaires, l’armée française est mieux équipée et mieux entraînée en 2022 qu’en 2017. Dans sa 4ème année d’exécution, le budget des armées atteint 40,9 Md€ au lieu de 32,3 Md€ en 2017. Les augmentations promises ont été votées avec des marches successives d’1,7 Md€ par an ; la loi de programmation militaire (LPM) votée en 2018 pour la période 2019-2025 est ainsi respectée « à l’euro près » d’après la ministre des Armées, Florence Parly. En 2022, les soldats sont aussi mieux équipés. L’armée de l’Air a reçu de nouveaux ravitailleurs, qui permettent aux avions de chasse d’être projetés à l’autre bout du monde rapidement. L’industrie de défense a aussi profité des programmes de modernisation : entre 2017 et 2022, elle a créé 30 000 emplois, relancé l’innovation et atteint des records sans précédents dans les campagnes d’exportation. La LPM prévoit de réaliser un effort encore plus intense entre 2023 et 2025 pour atteindre quelque 50 Md€ de budget, afin de préparer l’avenir. Ni l’Europe ni la France n’ont encore de systèmes d’alerte avancés antimissiles, de moyens de détecter l’ensemble des débris et objets spatiaux, ni de cloud souverain solide pour protéger leurs données en cas de cyberattaque. « La LPM a permis une remontée en puissance mais nous ne sommes qu’à mi-chemin », confirme-t-on au ministère des Armées.

Les Echos du 15 mars

Le SCAF va-t-il enfin décoller en Europe ?

Alors que l’Allemagne va devenir le 10ème pays d’Europe à se doter du F-35, La Tribune alerte sur la nécessité d’investir dans le SCAF (Système de combat aérien du futur) lancé par Berlin, Madrid et Paris, pour faire face à la volonté hégémonique américaine en matière d’aviation de combat. Le lancement du SCAF apparaît comme une nécessité pour la France même si elle peut encore compter sur le savoir-faire de Dassault Aviation, un des rares avionneurs au niveau mondial et le seul en Europe à pouvoir développer et concevoir un avion de combat avec tous ses partenaires. D’ailleurs, la réussite du Rafale à l’exportation depuis sept ans confirme les compétences de l’avionneur, qui pourrait une nouvelle fois développer seul un nouvel avion de combat. Mais ce n’est plus vraiment la question si on se projette en 2040-2050. « Il n’y a pas de plan B ayant la même ambition d’indépendance et de souveraineté européenne que le SCAF », estime un observateur proche du dossier. Car le combat aérien devrait être à l’horizon de 2040 totalement collaboratif. Une telle ambition suppose que les discussions, encore en cours entre Airbus et Dassault Aviation, aboutissent rapidement.

La Tribune du 16 mars