Archives de catégorie : Newsletter N°42 Actu Aéro

UKRAINE

Sommet de l’OTAN : les dirigeants affichent leur unité, le mandat de Jens Stoltenberg est prolongé

Réunis au sommet de l’OTAN jeudi, les dirigeants des 30 pays membres de l’Alliance atlantique ont entériné la création de 4 nouveaux groupements tactiques sur le front Est de l’Europe. Les Etats-Unis ont environ 100 000 militaires présents en Europe, soit un doublement par rapport à l’été dernier. Le mandat du secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a été prolongé d’un an, jusqu’au 30 septembre 2023. Les livraisons d’armes à l’Ukraine se poursuivront. L’OTAN va notamment fournir des équipements de protection contre « les menaces chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires », a déclaré Jens Stoltenberg. « Nous avons décidé d’intensifier les travaux pour prévenir les scénarios d’escalade et de continuer à fournir des armes, défensives et létales mais avec une ligne rouge qui continue de ne pas être cobelligérant », a précisé le Président français, Emmanuel Macron.

Ensemble de la presse du 25 mars

Guerre en Ukraine : la Russie accusée d’avoir « volé » des centaines d’avions de ligne

La Russie a « volé » des centaines d’avions de ligne, représentant des milliards d’euros de préjudice pour leurs loueurs étrangers, ont accusé vendredi de hauts responsables européens, après que Moscou a permis l’immatriculation de ces appareils sur son territoire. En ré-immatriculant les appareils en Russie, les autorités du pays « ont gravement violé les lois sur le transport aérien international, et la loi fondamentale de l’aviation civile, la convention de Chicago », a affirmé le directeur général du Transport à la Commission européenne, Henrik Hololei, qui s’exprimait lors d’une conférence en ligne de l’organisme européen de surveillance du trafic aérien, Eurocontrol. « Des biens représentant un montant énorme ont été de facto volés par les Russes (…) Il y en a pour environ 10 Md€, plus de 500 appareils saisis par les Russes et immatriculés chez eux, cela crée une situation très difficile pour les loueurs européens ainsi que les assureurs » a expliqué le directeur général d’Eurocontrol, Eamonn Brennan. Moscou « semble agir contrairement aux lois internationales dans le domaine des biens loués, ce qui aura des conséquences sur les relations de long terme» entre les loueurs et les compagnies russes, a remarqué Cirium, société spécialisée dans l’analyse du secteur aérien.

Le Figaro du 27 mars et la Tribune du 25 mars

Touchée par les sanctions, Aeroflot se réorganise

La compagnie aérienne Aeroflot, touchée par les sanctions occidentales suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, a décidé de lancer de nouvelles lignes internationales vers six pays au départ de Sotchi. Sa filiale low-cost Pobeda a réduit sa flotte de Boeing 737 de 40%, de peur de manquer de pièces détachées. Alors que le trafic des compagnies russes avait progressé de 19,4% en février 2022 par rapport à l’année dernière, les sanctions forcent la compagnie nationale à modifier sa stratégie internationale. Depuis l’aéroport de Sotchi sur les rives de la Mer Noire, Aeroflot lancera dès avril 2022 six nouvelles liaisons vers l’Arménie, l’Egypte, Israël, le Kazakhstan, l’Ouzbékistan et la Turquie, toutes opérées par sa filiale Rossiya en Sukhoi Superjet SSJ100, non-susceptibles d’être saisis.

Air Journal du 28 mars

Les sanctions occidentales menacent lourdement l’avenir de l’aviation civile russe

Un mois après le début de l’offensive russe en Ukraine, les sanctions occidentales font leur effet sur les compagnies aériennes russes. Selon le bureau d’études IBA, 394 avions de location appartenant à des loueurs étrangers, sur un total de 509, continuaient ainsi d’être exploités en Russie en complète infraction avec la réglementation internationale du transport aérien. Cette mesure n’a cependant pas permis aux compagnies russes d’éviter l’effondrement de leur activité. Selon les chiffres d’Eurocontrol, Aeroflot est passé de 118 vols quotidiens en moyenne avant la guerre à seulement 13, essentiellement domestiques. Et même si l’interdiction du ciel européen et nord-américain n’empêche théoriquement pas les compagnies russes de continuer à desservir des destinations internationales, leur trafic international s’est réduit à une poignée de destinations, dont la Turquie et Dubaï. Selon Henrik Hololei, le directeur général Mobilité et Transport à la Commission européenne, l’Union européenne « travaille avec les autorités des pays tiers » pour pouvoir saisir les avions volés qui s’aventureraient hors de Russie. Henrik Hololei voudrait aussi dissuader certains pays de profiter de la situation, comme la Turquie. Par ailleurs, privées de pièces de rechange par l’embargo occidental, les compagnies russes ne pourront pas continuer à faire voler leurs Airbus et leurs Boeing au-delà d’un an ou deux.

Les Echos du 29 mars

Autour de l’Ukraine, la carte du ciel redessinée

Avec les interdictions totales de survoler les zones de conflits et le territoire russe pour les compagnies aériennes européennes, l’espace aérien autour de l’Ukraine, de la Russie et de la Biélorussie voisine est complètement chamboulé. L’agence européenne Eurocontrol vient de dresser un premier bilan (entre mi-février et mi-mars 2022) de l’impact de la guerre en Ukraine sur les vols commerciaux autour des zones de conflits. Les flux de l’Ouest vers l’Est (Asie) sont complètement modifiés, particulièrement les vols en provenance d’Allemagne, de France et du Royaume-Uni. Selon Eurocontrol, le ciel lituanien a même perdu près de 200 survols par jour (-46%), en raison par exemple du détour par la mer Noire que doit désormais emprunter un vol Paris-Tokyo. A l’opposé, la Hongrie a vu sur cette même période son espace aérien accueillir 290 vols supplémentaires chaque jour (+29%).

Aerobuzz du 28 mars

Les sanctions contre la Russie suspendent la coopération avec Safran

Pour Safran, l’offensive du Kremlin en Ukraine a signifié la fin subite de ses activités en Russie, depuis l’exportation d’équipements jusqu’à la coproduction de moteurs. Les sanctions interdisent aux compagnies russes d’importer des pièces détachées et de bénéficier d’apport occidental, notamment les entreprises qui, sous contrôle du conglomérat public Rostec, sont depuis vingt ans les partenaires de Safran. Aujourd’hui, la production du SaM146, le moteur du Superjet, 1er appareil civil post-soviétique dont une partie était importée de France et l’autre produite dans l’usine commune en Russie, est stoppée. Cette association avait permis au Superjet, fabriqué avec 70% de composants étrangers, d’être le 1er appareil russe certifié en Europe. Les partenaires avec lesquels Safran avait créé des coentreprises ont même fermé, pendant quelques jours, certains accès aux sites communs de production. Bloqué sur place, le matériel va rester en Russie, y compris des pièces destinées aux usines françaises. Toute coopération technique est gelée. Néanmoins, pour l’heure, Safran exclut de céder ses 25% dans Volgaero, coentreprise créée pour produire le SaM146, mais aussi des pièces du CFM56, principal moteur d’avion de Safran fabriqué en France avec l’américain General Eletric.

Les Echos du 28 mars

« Une guerre des contrats d’armement dans la vraie guerre se prépare entre industriels européens et américains »

Avec la guerre en Ukraine, le Vieux Continent est devenu un « nouveau point chaud » du réarmement, estime Siemon Wezeman, chercheur et coauteur du rapport annuel publié le 14 mars par l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI). C’est là que les achats d’armes ont le plus augmenté entre 2017 et 2021 (+19% par rapport aux cinq années précédentes). La part de l’Europe dans le commerce des armes, passée de 10% à 13%, augmentera de façon « substantielle », selon le rapporteur. Une guerre des contrats dans la vraie guerre se prépare entre industriels européens et américains. Avec Lockheed Martin, Raytheon Technologies, Boeing, Northrop Grumman et General Dynamics, les Etats-Unis alignent les cinq 1ères entreprises mondiales ; près de 180 Md$ de chiffre d’affaires, 54% des ventes d’armements et 39% des exportations. Face à cela, les chiffres font de l’Europe la 2ème puissance militaire avec 250 Md€ de budgets et le summum de la technologie. Mais chaque pays fabrique ses matériels et défend ses commandes publiques, se privant ainsi d’économies d’échelle. L’absence de coopération poussée entraîne davantage d’achats outre-Atlantique pour combler des « trous capacitaires » et un surcoût annuel supérieur à 25 Md€, soulignait l’ex-commissaire européen Michel Barnier, en 2016. L’Europe veut renforcer son industrie en favorisant les achats groupés, qui ne représentent encore que 11% de la dépense publique de défense. « L’UE a connu des chocs qui ont fait avancer la défense européenne (…) mais à chaque fois, l’élan s’est brisé », note Louis Gautier, ex-secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale. L’invasion de l’Ukraine n’est pas un choc, ajoute-t-il, mais « un séisme ». Tout le monde en attend un sursaut.

Le Monde du 28 mars

DEFENSE

La Grèce acquiert 6 Rafale supplémentaires

Six mois après avoir annoncé son intention de commander 6 Rafale supplémentaires, la Grèce a finalisé, jeudi 24 mars, cette nouvelle commande, au cours d’une cérémonie organisée à Athènes. Le contrat, portant sur 6 avions de combat neufs, a été signé par le vice-amiral Aristidis Alexopoulos, directeur général de l’Armement et des Investissements du Ministère grec de la Défense, et par Éric Trappier, PDG de Dassault Aviation, en présence de Florence Parly, ministre française des Armées, et de son homologue grec, Nikolaos Panagiotopoulos. Ce nouveau contrat, qui fait suite à l’acquisition par la Grèce de 18 Rafale en janvier 2021, portera à 24 le nombre de Rafale exploités par l’Armée de l’Air grecque. Les 18 Rafale relatifs au premier contrat seront entièrement déployés en Grèce d’ici à l’été 2023. Les 6 Rafale additionnels seront ensuite livrés à l’Armée de l’Air grecque à partir de l’été 2024. « Ce nouveau contrat atteste de la confiance du gouvernement grec à l’égard du Rafale, qui contribue déjà activement à garantir la souveraineté et l’indépendance opérationnelle de la Grèce. Une fois de plus, je suis honoré de la confiance renouvelée de l’armée de l’Air grecque envers Dassault Aviation, reflétant près d’un demi-siècle de partenariat indéfectible. Je tiens également à assurer les Autorités grecques de notre engagement total à répondre pleinement à leurs attentes », a déclaré Eric Trappier. Cette nouvelle commande a été assortie de l’acquisition de trois frégates de défense et d’intervention (FDI) auprès de Naval Group. Elle marque un renforcement du partenariat stratégique entre Paris et Athènes. La Grèce a été le premier pays européen et membre de l’OTAN à choisir le Rafale. Elle a depuis a été rejointe par la Croatie. Avec ce nouveau contrat, le programme Rafale totalise 477 commandes, dont 285 à l’international. L’écosystème Rafale associe Dassault Aviation, le motoriste Safran, l’électronicien Thales, ainsi que 400 PME implantées en France.

Ensemble de la presse du 25 mars

Drone VSR700 d’Airbus Helicopters : essais des capacités de décollage et d’atterrissage autonomes testées en mer

Airbus Helicopters a débuté les essais en mer du système d’appontage et de décollage autonomes du VSR700, un drone développé dans le cadre du programme SDAM (Système de drone aérien de la Marine) conduit par la DGA (Direction générale de l’Armement) pour la Marine nationale. La campagne a eu lieu au large de Brest à bord d’un navire civil équipé d’une plateforme hélicoptères, en présence d’experts de la DGA. Les modes d’appontage et de décollages semi automatiques et automatiques ont été testés avec succès par différents états de mer. « Ces essais en conditions réelle constituent une étape essentielle en vue des essais avec la DGA et la Marine nationale qui auront lieu plus tard cette année », a expliqué Nicolas Delmas, directeur du programme VSR700 chez Airbus Helicopters. Conçu pour opérer en complément d’autres plateformes embarquées, le VSR700 est un système autonome de la classe 500-1000 kg (masse maximale au décollage). Il offre « le meilleur compromis entre la capacité d’emport en charge utile, l’endurance et le coût d’emploi », précise Airbus Helicopters. Le premier prototype du VSR700 a réalisé son vol inaugural en 2020. En avril 2021, la DGA a commandé un second prototype du VSR700 afin de poursuivre les essais en vue du développement du SDAM.

Air & Cosmos du 25 mars

Où en est la France dans la bataille des armes hypersoniques et des missiles de nouvelle génération?

La France a effectué le 23 mars un tir de qualification de son missile stratégique de moyenne portée. Le missile, qui ne portait pas de charge militaire, a été tiré depuis un Rafale depuis la base aérienne de Cazaux (Gironde). Capable de porter une charge nucléaire, l’ASMPA (Air-sol moyenne portée amélioré) est le missile qui équipe les Rafale des Forces aériennes stratégiques de l’armée de l’Air et de l’Espace et la Force aéronavale nucléaire de la Marine nationale. « Ce succès marque l’entrée en phase de production du missile ASMPA rénové», a indiqué le ministère des Armées dans un communiqué diffusé après le tir. Le test a impliqué l’avionneur Dassault Aviation et le fabricant de missiles MBDA ainsi que l’ONERA, le centre français de recherche aérospatiale. Aujourd’hui, ces armes hypersoniques sont considérées comme des game changers par les grandes puissances militaires. « In fine, les systèmes hypersoniques deviennent un “attracteur stratégique” : au-delà de leur utilité militaire, ils deviennent des emblèmes de la modernisation capacitaire des États et des marqueurs de puissance», indique Joseph Henrotin, chercheur pour l’IFRI (l’Institut français des relations internationales). La France prépare déjà le successeur de son missile sol-air ASMPA qui vient d’être testé dans sa dernière version. La mise au point de tels systèmes est d’une grande complexité, et nécessite notamment de concevoir des design aérodynamiques spécifiques. Un défi pour la filière française de l’armement, notamment pour ArianeGroup, MBDA et l’Onera qui sont au cœur de ces développements.

L’Usine Nouvelle du 28 mars

Airbus va équiper le drone militaire européen avec un moteur italo-américain

Vendredi, le groupe Airbus a annoncé qu’il choisissait le moteur d’Avio, filiale italienne du conglomérat américain General Electric (GE) pour équiper le futur drone européen plutôt que celui du français Safran, en partenariat avec des Allemands, des Espagnols et l’Italien Piaggo Aerospace. Le projet d’Eurodrone doit permettre aux armées européennes de s’affranchir de leur dépendance au Reaper américain et sera soutenu par des financements du nouveau Fonds européen de défense. Pour Jean-Brice Dumont, patron des avions militaires d’Airbus, le moteur défendu par Avio offre une meilleure compétitivité et ne pose aucun problème de souveraineté. Et d’expliquer que le moteur Catalyst a été conçu et construit par Avio Aero en Italie et qu’il ne sera donc pas soumis aux règles d’extraterritorialité américaines de la législation Itar, qui permettent aux Etats-Unis de contrôler les exportations d’armements intègrant des composants américains. « On s’est assuré par audit que le moteur sera Itar Free (…) Airbus est « protégé contractuellement » contre un tel risque », a-t-il affirmé. Airbus estime que le Catalyst présente plusieurs avantages, et notamment qu’il est à un stade de développement plus avancé, et serait moins cher sur la durée d’utilisation pour une puissance potentielle supérieure.

Les Echos du 28 mars, La Tribune et Challenges du 25 mars

Les incertitudes du réarmement allemand pour la France

Le 27 février, le chancelier Scholz a marqué un changement majeur en annonçant un réarmement massif de la Bundeswehr par deux leviers : la création d’un fonds spécial (Sondervermögen) doté de 100 Md€ et un budget de défense à plus de 2% du PIB. Mais le réarmement allemand ne passera pas forcément par le développement des programmes en coopération avec la France, estime le groupe Vauban, qui regroupe une vingtaine de spécialistes en activité des questions de Défense. Les déceptions sur les différents projets industriels (choix du P-8 Poseidon, sur un programme de patrouilleur maritime (MAWS), refus de financer le programme de modernisation et d’extension capacitaire du Tigre Mark-3, achat des F-35 pour la succession du Tornado) illustrent une réalité, selon Vauban : l’Allemagne n’a jamais importé de matériel français et a toujours considéré avec méfiance les projets bilatéraux. Tendance logique, le réarmement allemand devrait aller en priorité à l’industrie allemande de défense, et profiter aux groupes de défense américains. En outre, le groupe Vauban fait valoir que la liste des matériels que le ministère de la Défense allemand souhaite acquérir pourrait multiplier les difficultés d’interopérabilité avec les programmes et systèmes français.

La Tribune du 28 mars

Bilan de Florence Parly : des exportations qui atteignent des sommets jamais atteints

En cinq ans à l’Hôtel de Brienne, la ministre des Armées Florence Parly a permis à la France de renforcer ses exportations dans le monde, avec des montants croissants chaque année. C’est surtout en 2021 que les exportations ont atteint des sommets, totalisant plus de 65 Md€ d’exportations sur le quinquennat. En 2022, Dassault Aviation a déjà engrangé deux méga contrats (80 Rafale aux Émirats arabes unis et 42 en Indonésie) ainsi que six appareils supplémentaires en Grèce. Le ministère des Armées estime d’ores et déjà que les exportations vont s’élever pour les années 2021 et 2022 à un montant cumulé de plus de 30 Md€. Au total, depuis son arrivée au ministère des Armées en 2017, Florence Parly a aidé à la vente de 201 Rafale, sur les 285 vendus à l’export depuis 2015. Au-delà de tous ces succès, Florence Parly a souhaité faire de l’Europe une priorité des exportations d’armement françaises : la part de la zone Europe a atteint en 2019 et 2020 un niveau significatif, respectivement 45% et 25% des prises de commande. Des niveaux jamais atteints jusqu’ici.

La Tribune du 30 mars

INDUSTRIE

Propulsion hydrogène-électrique : HydrogenOne Capital Growth plc et Safran annoncent un investissement conjoint dans la société CAeS

Safran Corporate Ventures et la société britannique HydrogenOne Capital Growth plc (HGEN) annoncent la signature d’un investissement conjoint dans la société Cranfield Aerospace Solutions Ltd (CAeS), dans le cadre d’un tour de table de plus de 10 M£ (soit 12 M€). HGEN investira un montant total de 7 M£ (8,3 M€) et Safran Corporate Ventures 3,5 M£ (4,2 M€). Chaque entreprise disposera d’un siège au conseil d’administration de la société. Basée au Royaume-Uni, CAeS est spécialisée « dans la conception et le développement de nouveaux concepts d’aéronefs, de la modification d’appareils existants et de l’intégration de technologies de pointe pour répondre aux enjeux les plus complexes auxquels l’industrie aérospatiale est confrontée aujourd’hui ». CAeS s’est récemment recentrée sur son projet Fresson, concept qui ouvre la voie aux vols commerciaux à propulsion hydrogène-électrique. Dans un premier temps, CAeS se concentrera sur la certification CAA (Civil Aviation Authority) de l’avion de transport Britten-Norman Islander utilisant une solution de propulsion par pile à combustible hydrogène. Parallèlement à son investissement, Safran travaillera en partenariat avec CAeS au développement d’une technologie de propulsion électrique alimentée par pile à combustible hydrogène pour l’aviation.

Air & Cosmos du 25 mars

Airbus prévoit une demande de 2 210 avions en Inde au cours des 20 prochaines années

Airbus s’attend à ce que les compagnies aériennes indiennes commandent 2 210 avions au cours des 20 prochaines années, contre une prévision précédente de 1 900, selon les déclarations de Brent McBratney, responsable du marketing des compagnies aériennes pour l’Inde et l’Asie du Sud au sein d’Airbus. Les compagnies low-cost constituant l’essentiel du marché indien, Airbus prévoit que les compagnies aériennes auront besoin de 1 770 avions à fuselage étroit pour développer leur flotte et remplacer les anciens appareils, le reste étant des avions à fuselage large, a-t-il expliqué. Le marché indien du transport aérien intérieur et international devrait connaître une croissance de 6,2% par an au cours des 20 prochaines années, soit une croissance supérieure à la croissance mondiale moyenne d’environ 3,9%, selon les prévisions de l’avionneur. Brent McBratney s’attend également à une croissance des voyages long-courriers.

Reuters du 25 mars

Nouveau contretemps pour Boeing

Les mauvaises nouvelles s’enchaînent pour Boeing. L’Agence américaine de la sécurité aérienne (FAA) a averti que la certification du 737 Max 10 (version allongée du Max) et du 777X (version modernisée du gros-porteur) n’aurait sans doute pas lieu d’ici fin 2022, comme le prévoyait Boeing. Dans une lettre adressée à l’avionneur, Ian Won, directeur par intérim de la sécurité aérienne, a exigé de Boeing la mise à jour d’un « calendrier de certification » qui décrive les prochaines étapes du processus. Après les crashs impliquant deux 737 Max, de nouveaux standards de la sécurité aérienne ont été fixés dans le cadre d’une loi adoptée par le Congrès en 2020. Les nouvelles normes de sécurité, concernant notamment les systèmes d’alerte dans le cockpit des avions, entrent en vigueur d’ici à fin 2022. Or, selon la FAA, Boeing ne s’est pas mis en capacité de s’y conformer à temps. Seul le Congrès pourrait lui octroyer une exemption et, donc, un nouveau délai.

Le Figaro du 25 mars

Essais en mer des capacités d’appontage autonomes du VSR700

Airbus Helicopters a débuté les essais en mer du système d’appontage et de décollage autonomes du VSR700, un drone développé dans le cadre du programme SDAM (Système de drone aérien de la Marine) conduit par la DGA (Direction générale de l’Armement) pour la Marine nationale. Cette campagne de tests ouvre la voie aux démonstrations à venir du VSR700 à bord d’une frégate de la Marine Nationale. Cette campagne de tests, réalisée « en conditions réelles », constitue une « étape essentielle en vue des essais avec la DGA et la Marine nationale qui auront lieu plus tard cette année », a expliqué Nicolas Delmas, directeur du programme VSR700 chez Airbus Helicopters. « En utilisant l’OPV, nous avons démontré les capacités uniques de décollage et d’appontage autonomes du VSR700. Nous avons aussi prouvé le bon fonctionnement de l’interface entre le véhicule et sa station de contrôle embarquée sur le navire ». Le 1er prototype du VSR700 a réalisé son vol inaugural en 2020. En avril 2021, la DGA a commandé un second prototype du VSR700 afin de poursuivre les essais en vue du développement du SDAM.

Aerobuzz du 29 mars

EMPLOI

Aéronautique : les entreprises qui recrutent en alternance

Chaque année, de nombreuses entreprises recherchent des jeunes en alternance pour les former à leurs métiers. Safran accueille ainsi entre 2 500 et 3 500 apprentis par an, et Thales forme 1 800 alternants. Les besoins se situent particulièrement dans l’ingénierie industrielle, les ressources humaines, la fabrication-montage-réparation et la qualité. Les opportunités sont nombreuses. Le CFA des Métiers de l’Aérien recense, pour la rentrée de septembre 2022, 800 contrats en alternance au sein de ses entreprises partenaires. Les entreprises plébiscitent l’alternance pour répondre à leurs besoins en recrutement. « L’apprentissage permet de former les étudiants à nos besoins et les rendre opérationnels rapidement. Dans des environnements spécifiques comme l’industrie aéronautique et la défense notamment, avec de grands donneurs d’ordre comme Airbus, Thales ou Dassault Aviation, l’alternance et l’apprentissage nous donnent l’occasion d’accompagner de futurs salariés du groupe, de les voir progresser au fur et à mesure et de s’assurer de leur compétence au moment de l’embauche » déclare Laetitia Delbarre, DRH du groupe Ametra.

Studyrama du 30 mars

ENVIRONNEMENT

Test réussi pour le premier A380 propulsé avec 100% de biocarburants

Le 25 mars, Airbus a fait voler un A380 propulsé à 100% aux biocarburants (SAF). Précédemment, le constructeur avait réussi deux tests sur des avions propulsés à 100% aux SAF. L’A380 MSN1 a décollé depuis l’aéroport de Blagnac à Toulouse en embarquant 27 tonnes de SAF non-mélangées pour un vol de trois heures. Ce biocarburant, fabriqué principalement à partir d’huiles de cuisson usagées et d’autres déchets gras, est réalisé à partir d’esters hydrotraités et d’acides gras. Actuellement, tous les avions Airbus sont certifiés pour voler avec jusqu’à 50% de SAF mélangé à du kérosène. Le constructeur a pour objectif d’atteindre la certification 100% SAF d’ici la fin de cette décennie. Actuellement, les SAF représentent moins de 0,1% de la consommation de carburant pour le transport aérien. Les SAF permettent de réduire de 80% les émissions de CO2 sur l’ensemble du cycle de vie du carburant par rapport au kérosène. Le rapport Waypoint 2050 affirme qu’ils pourront contribuer entre 53% et 71% aux réductions des émissions pour atteindre la neutralité carbone du secteur aéronautique.

L’Usine Nouvelle, 20 Minutes et La Dépêche du 28 mars

Vers une aéronautique durable : la transition écologique des avionneurs et des compagnies aériennes

Le secteur de l’aviation est souvent considéré à tort comme l’archétype de l’industrie polluante. Le média The Conversation consacre une analyse à la manière dont le secteur aéronautique, notamment Airbus, semble avoir fait de la crise de la Covid-19 une opportunité pour initier un changement profond et adopter une stratégie résolument durable. Leader mondial de l’industrie aéronautique, la stratégie du groupe Airbus est soutenue par la France, l’Espagne et l’Allemagne. Pour atteindre ses objectifs, Airbus combine trois approches managériales : l’innovation durable ouverte, le management d’équipes multifonctionnelles et la gouvernance collaborative avec ses fournisseurs. Airbus s’appuie sur ses partenariats et sa coopération industrielle avec des entreprises puissantes et innovantes, ainsi qu’avec quelque 1 500 fournisseurs. Le groupe se concentre sur la réduction de l’empreinte carbone des avions, les recherches sur les biocarburants, l’utilisation de l’énergie électrique et trois concepts d’avions à hydrogène. Guillaume Faury, CEO d’Airbus, déclarait récemment : « C’est un moment historique pour toute l’industrie de l’aviation commerciale, et nous entendons jouer un rôle de premier plan dans la transition la plus importante que notre industrie ait jamais connue ».

The Conversation du 30 mars