Archives de catégorie : Newsletter N°44-Actu Aéro

FORMATION

Les industriels créent leurs propres écoles et centres de formation

Pour faire face aux difficultés de recrutement, les géants du secteur aéronautique élargissent leurs centres de formation. Ainsi, Airbus prend en charge des jeunes dès la seconde dans ses deux lycées de Toulouse et Méaulte (Somme) et Thales dans ses académies spécialisées par métiers comme sur son site d’assemblage de cartes électroniques militaires d’Etrelles à côté de Laval. Le GIFAS envisage lui de créer une école du digital et du cyber, appliquée à l’aéronautique, à l’armement et au spatial. « Il ne faut plus seulement recruter sur CV mais sur les aptitudes. Nous ouvrons les portes plus largement et menons des campagnes partout, de Pôle emploi aux sociétés d’intérim, en passant par les quartiers de banlieue. » explique Philippe Dujaric, directeur des Affaires Sociales et de la Formation du GIFAS. Pour élargir le vivier des candidats, le défi est désormais de recruter plus de femmes. Une initiative de Thales, en partenariat avec l’association « Elles bougent », permet à des « marraines », de rencontrer un millier de jeunes filles cette année.

Le Figaro du 11 avril

Airbus lance son propre diplôme cyber à la rentrée de septembre

Pour faire face aux difficultés de recrutement sur la thématique stratégique du cyber, Airbus lance à la rentrée de septembre, une formation de niveau licence. Les cours seront donnés sur le site de Saint Eloi en Haute-Garonne, où se trouve le lycée Airbus attenant à l’usine d’assemblage des mâts réacteurs. La première promotion sera constituée de 24 étudiants à bac+2 ; la réception de plus de 200 candidatures témoigne de l’intérêt pour cette formation qui devrait vite monter en puissance. « Notre modèle sera basé sur un enseignement théorique et de la formation en apprentissage, en alternance toutes les deux semaines », explique Catherine Jestin, vice-présidente exécutive digital et gestion de l’information à Airbus. Sur les quelques 6000 recrutements du groupe prévus en 2022 dans le monde, 250 postes sont directement liés en Europe aux besoins dans le digital (cyber, cloud, IA…).

L’Usine Nouvelle du 13 avril

AVIATION COMMERCIALE

La reprise du trafic porte easyJet

La deuxième compagnie low-cost européenne, easyJet, connait un effet rattrapage, porté par la reprise du trafic aérien, en remontant son offre à 82% du niveau de 2019. Portée en partie par la France, son deuxième marché, où la compagnie reste le deuxième transporteur aérien après Air France en général, et le premier dans la plupart des aéroports régionaux, easyJet ambitionne de déployer cet été des niveaux de vol proches de ceux de 2019. « Le niveau des réservations sur le marché français au cours des deux derniers trimestres est au-dessus de la moyenne du réseau », annonce Bertrand Godinot, directeur France d’easyJet. En plus de la clientèle loisir, c’est aussi le retour des déplacements professionnels, mettant au défi les capacités opérationnelles de la compagnie après plusieurs mois d’activité au ralenti.

Ensemble de la presse du 13 avril

EMPLOI

Le GIFAS anticipe plus de 15 000 recrutements au sein de ses entreprises adhérentes

La tendance de reprise d’activité observée depuis le second semestre 2021 n’est pas remise en cause par le conflit en Ukraine ou la reprise épidémique du Covid-19 en Europe et en Chine. « La filière devrait maintenir un rythme élevé de recrutements dans les prochaines années, compte tenu des perspectives favorables d’activité », estime Philippe Dujaric, directeur des Affaires Sociales et Formation du GIFAS. Dassault, Thales, Safran, Airbus anticipent une forte augmentation des embauches en 2022, et font face à des difficultés de recrutement. « Nous recrutons, car nous remontons nos cadences de production afin de l’aligner sur la demande qui redécolle avec la reprise du trafic et la volonté des compagnies aériennes de renouveler leur flotte avec des appareils de dernière génération », explique Mikaël Butterbach, DRH France d’Airbus. Le marché du travail reste sous tension et les grands groupes ainsi que les sous-traitants ont du mal à recruter des monteurs, usineurs et chaudronniers, mais aussi à attirer des profils de data analysts ou data scientists face à la concurrence d’autres filières. « Nous avons besoin de compétences nouvelles, en raison de l’évolution de nos métiers traditionnels mais aussi de la montée en puissance de nouveaux métiers liés au numérique », explique Stéphane Dubois, DRH de Safran. Le défi pour l’aéronautique française est, aussi de faire face à l’avion-bashing, de mieux expliquer et prouver son engagement environnemental afin d’attirer ces nouveaux profils. « Nos métiers ont du sens : chez Thales, les jeunes participent à la construction d’un monde plus sûr, plus vert et plus inclusif » souligne Stéphane Dubois, DRH du groupe.

Le Figaro du 8 avril

ESPACE

Contrat Amazon : entretien avec André-Hubert Roussel, président exécutif d’ArianeGroup

André-Hubert Roussel, le président exécutif d’ArianeGroup, constructeur du lanceur Ariane, s’exprimait ce matin sur BFM Business. Il est revenu sur le succès obtenu avec le contrat entre Arianespace et Amazon, qui prévoit 18 lancements sur Ariane 6 pour la constellation Kuiper. « C’est le plus gros contrat de l’histoire d’Ariane », se félicite le dirigeant, un contrat qui « montre l’excellence technologique européenne ». « Quand l’Europe est unie, l’Europe gagne », souligne André-Hubert Roussel, qui rappelle également le succès obtenu par Ariane il y a quelques mois lors du lancement du télescope spatial James Webb, dont le positionnement a été effectué « avec une précision qui permettra d’en doubler la durée de vie » : « la technologie européenne est au meilleur niveau mondial », insiste-t-il. Le vol inaugural d’Ariane 6 est prévu en 2022. « Deux grands jalons restent à passer », indique André-Hubert Roussel : « le test de l’étage supérieur », ainsi que « des tests de la phase préparatoire avant le premier vol », qui seront menés en Guyane où un nouveau pas de tir a été construit pour Ariane 6. Interrogé sur les conséquences de la suspension des lancements sur Soyouz suite à la guerre en Ukraine, le dirigeant souligne : « dès qu’Ariane 64 sera disponible, on pourra se passer de Soyouz ». A une question sur la possibilité de vols habités, il indique : « Ariane 6 a toutes les capacités pour cela si une ambition politique se confirme ».

BFM Business du 8 avril

ENVIRONNEMENT

Le Scaled Flight Demonstrator (SFD), auquel participe l’Onera, a réalisé son premier vol

Le 30 mars 2022 s’est déroulé le vol inaugural d’une version réduite d’un avion monocouloir, appelé Scaled Flight Demonstrator (SFD). Le SFD est basé sur un modèle à l’échelle 1:8,5 d’un A320 et dispose d’instruments très précis pour effectuer des mesures pendant les essais en soufflerie et en vol. Démonstrateur clé du programme de recherche européen Clean Sky 2, il sera utilisé par les partenaires (l’Onera, son équivalent néerlandais le NLR, le centre de recherches aérospatial italien Cira et Airbus) pour tester et faire évoluer les technologies disruptives qui permettront de réduire considérablement la consommation d’énergie. Ce premier vol du SFD a eu lieu à Deelen, en Hollande, et a duré 9 minutes, atteignant une hauteur de 400 mètres (1 400 pieds). Le SFD servira notamment à compléter les simulations numériques, les essais en souffleries et les autres moyens d’essais expérimentaux classiques. L’approche des essais en vol à l’échelle est validée par une équipe consolidée de 4 entités apportant une expertise spécifique. Outre la mise en place et la coordination de l’ensemble du processus de validation, l’Onera étudie l’impact de la mise à l’échelle et définira les lois de transposition finales entre le véhicule à l’échelle et sa référence grandeur nature. Le Royal NLR, le centre de recherche aérospatial néerlandais, est en charge de la conception, de la fabrication, de l’intégration, des essais au sol et des opérations de vol du SFD ainsi que de l’ensemble de l’instrumentation des essais en vol. Le Cira italien a conçu, fabriqué et testé le système de guidage, de navigation et de contrôle du SFD ainsi que la station au sol du télépilote. Le Cira est également responsable des essais en vol de la mission qui se déroulent à Grottaglie en Italie. Airbus a fourni les objectifs de démonstration au début du projet et soutient les différentes phases de développement du SFD tout au long du projet. Ce vol inaugural correspond au début des essais en vol de qualification. Après cette première série d’essais, le SFD sera transféré à Aeroporti di Puglia, en Italie, pour des essais en vol de mission plus tard dans l’année.

Air & Cosmos du 8 avril

Safran Electrical & Power signe un accord de collaboration avec Aura Aero

Safran Electrical & Power et Aura Aero annoncent la signature d’un accord de collaboration portant sur l’architecture et la propulsion électrique de deux aéronefs : l’avion de formation Integral E et l’avion régional ERA (Electric Regional Aircraft). Safran Electrical & Power fournira le système propulsif du démonstrateur en vol d’Integral E, version électrique d’Integral, avion biplace de formation développé par Aura Aero. « Ce prototype sera équipé du moteur électrique intelligent ENGINeUS, d’une puissance de plus de 100 kW, et du système de distribution et de protection GENeUSGRID. Cet ensemble permet la suppression des émissions de CO2 et la réduction du bruit », précise Safran Electrical & Power. Integral E totalise déjà une soixantaine d’intentions de commandes; le premier vol est prévu courant 2022 et les livraisons auront lieu en 2023. Safran Electrical & Power a par ailleurs signé un Memorandum of Understanding (MoU) pour mener avec Aura Aero les études d’architectures électriques pour ERA, un avion commercial régional de 19 places à propulsion électrique. Les études porteront sur l’architecture propulsive à haute tension continue, qui fournira la puissance nécessaire aux moteurs électriques. La collaboration s’étend également à l’architecture électrique dite « non propulsive », qui permet d’alimenter les autres systèmes de l’avion. Aura Aero totalise à ce jour des lettres d’intention de commande pour plusieurs centaines d’exemplaires de cet appareil, qui devrait effectuer son premier vol en 2024, pour une entrée en service prévue en 2027. « Ces projets correspondent en tout point à nos orientations stratégiques : ils combinent des technologies de rupture, plus électriques et à faible empreinte carbone. Cet accord renforce notre position d’acteur clé dans le domaine de l’électrification des équipements et de la propulsion électrique et hybride », a affirmé Hervé Blanc, Directeur Général de la division Power chez Safran Electrical & Power.

Air & Cosmos du 8 avril

Interview de Stéphane Cueille, Président de Safran Electrical & Power

Dans cette interview d’Air & Cosmos, Stéphane Cueille, ancien Président du Comité de Pilotage du CORAC et actuel Président de Safran Electrical & Power, une société du groupe Safran spécialisée dans les systèmes électrique, détaille les perspectives en matière d’équipements, de transport aérien, les dernières évolutions et recherches. Il apporte son expertise notamment sur le marché de la propulsion électrique, qui s’est accéléré selon lui. Deux des défis principaux de l’électrification sont la masse et la certification. « L’avion école électrique est techniquement faisable et en train de se concrétiser, notamment grâce à la chaîne électrique complète et la réduction drastique du bruit par rapport aux moteurs thermiques » précise-t-il. Ainsi, une 1ère génération d’avions électriques certifiés arrive d’ores et déjà sur le marché.

Air & Cosmos du 8 avril

Airbus et Kawasaki Heavy Industries vont explorer le potentiel de l’hydrogène au Japon

Airbus et Kawasaki Heavy Industries ont signé un protocole d’accord à Tokyo pour explorer les aspects de la chaîne d’approvisionnement en hydrogène tels que la production, la livraison aux aéroports, puis le transfert vers des avions à hydrogène. Airbus fournira des détails sur l’utilisation énergétique des avions et d’autres domaines d’expertise, tandis que Kawasaki Heavy Industries, spécialisé dans le développement d’infrastructures de liquéfaction, de transport, de stockage et de transport vers des terminaux de réception, fournira des informations sur les coûts et la technologie pour le développement d’une chaîne d’approvisionnement en hydrogène, ainsi que des scénarios de déploiement pour divers aéroports. “Ce partenariat va évidemment accélérer et promouvoir les efforts du gouvernement japonais pour parvenir à une société neutre en carbone et décarbonisée de l’ensemble des opérations aériennes en 2050. Nous sommes fermement convaincus que l’utilisation de l’hydrogène – à la fois dans les carburants synthétiques et comme source d’énergie primaire pour les avions commerciaux – a le potentiel de réduire considérablement l’impact de l’aviation sur le climat.” déclare Stéphane Ginoux, responsable de la région Asie du Nord pour Airbus et président d’Airbus Japan.

Flight International du 13 avril

Air France acte une nouvelle trajectoire pour l’environnement

La compagnie Air France vient de lancer « Air France Act », présentant sa nouvelle trajectoire de réduction d’émissions de CO2. Elle vise une réduction de 30% des émissions de CO2 par passager-kilomètre d’ici 2030 par rapport à 2019. A l’horizon 2050, Air France vise d’atteindre le zéro émission, conformément aux objectifs de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) et de l’Union européenne. 1% de biocarburant est déjà utilisé depuis cette année, afin de réduire le bilan carbone net des vols. D’ici 2030, la compagnie vise au moins 10 % d’incorporation sur l’ensemble de ses vols et 63 % en 2050. Par ailleurs, le renouvellement de la flotte avec des avions de nouvelle génération (A220, A350), plus économes en carburant et dont l’empreinte sonore est réduite de 33% en moyenne, vise aussi la réduction des émissions de CO2. Grâce à un investissement d’1 Md€ par an d’ici 2025, ces appareils représenteront 70% de la flotte Air France en 2030, contre 7% aujourd’hui. Parmi les autres initiatives présentées par le plan d’Air France, la pratique de l’éco-pilotage, le développement de l’intermodalité ou la mise en place d’une restauration plus responsable permettront de parvenir à une décarbonation de la compagnie.

Ensemble de la presse du 14 avril

Safran testera bientôt la 1ère pile à combustible à bord d’un avion

Safran a annoncé fin mars s’être associé à la société d’investissement spécialisée HydrogenOne Capital Growth pour investir au sein de la petite entreprise britannique Cranfield Aerospace Solutions. L’objectif affiché de cet investissement de 9 M€ est d’arriver à proposer la 1ère pile à combustible aéronautique certifiée. Entre enjeux de sécurité, de stockage et d’encombrement, la pile à combustion pourrait jouer un rôle clé, capable de transformer l’hydrogène en électricité, pour les besoins en énergie propulsive ou secondaire. « Il nous fallait une plateforme pour démontrer qu’une pile à combustible peut servir, de manière crédible, de source d’énergie pour la propulsion d’un avion. Ce sera l’une des premières applications de la pile à combustible volante et surtout certifiée dans le monde », argue Ghislaine Doukhan, directrice générale de Safran Power Units. Un démonstrateur doit d’abord voler en 2023 et l’avion équipé d’une pile à combustible pourrait être certifié dès 2025.

L’Usine Nouvelle du 13 avril