Archives de catégorie : Newsletter N°5 – Actu Aéro

Interview d’Eric Giraud (Aerospace Valley)

Eric Giraud, nouveau directeur général du pôle de compétitivité Aerospace Valley, répond aux questions de La Tribune. Parmi les grands chantiers du pôle, il évoque « le verdissement de la filière ». L’un des effets de cette priorité est la création récente du cluster Maele. « L’idée est d’agréger une communauté autour du verdissement de l’aviation légère en Nouvelle-Aquitaine et en Occitanie. » Pourquoi l’aviation légère ? Parce que « les coûts de développement d’un moteur électrique ou à hydrogène, pour un petit avion de tourisme, sont beaucoup plus accessibles à nos membres que le développement d’un moteur de monocouloir remplaçant de l’A320 qui, en plus, est le domaine de compétence de Safran. Sur cette aviation légère, nous pouvons aller beaucoup plus vite et moins cher. » Eric Giraud aborde également la New Space Factory, un site réunissant dix PME et ETI de la filière spatiale à Toulouse, créé en 2019 et ayant pour préoccupation l’exportation de produits et services. Il en trace un bilan très concluant, rappelant que, lorsqu’il était directeur des produits équipements et services d’ArianeGroup, il avait pu mesurer l’efficacité concurrentielle de la New Space Factory.

La Tribune – 13/02

Air France dans le Brouillard

Alors que la compagnie affiche ses résultats financiers, les discussions sur la recapitalisation vont bon train.

Recapitalisation d’Air France

Ryanair pousse Bruxelles à durcir les contreparties En pleine négociation entre Paris et Bruxelles sur la recapitalisation d’Air France par l’Etat français, Ryanair a appelé mercredi la Commission européenne à exiger qu’Air France cède de nombreux créneaux aéroportuaires de décollages en France en contrepartie de la validation de l’aide d’Etat qu’elle recevra. Ryanair demande même un durcissement de ces contreparties.

La Tribune – 12/02

Air France-KLM, dans le brouillard

Air France-KLM a perdu 7,1 milliards d’euros l’année dernière. La pandémie l’a privé des deux tiers de sa clientèle. Le chiffre d’affaires s’est effondré de 59 % sur un an. Le groupe avertit que le premier trimestre 2021 sera difficile et qu’une reprise est très aléatoire à prédire. La perte nette d’Air France-KLM correspond à ce que les analystes attendaient. Elle inclut une provision de 822 millions d’euros pour accompagner les départs volontaires. Les effectifs ont fondu de 10 % en un an : 5 000 salariés de moins chez KLM, 3 600 chez Air France. 900 départs sont encore programmés chez KLM, et 4 900 chez Air France. Aujourd’hui Air France-KLM tourne sur un effectif de 76 500 postes ETP. Pour 2022, le groupe prévoit un nombre d’avions en retrait de 7 % par rapport à 2019.

AFP, Latribune.fr – 18/02

Recapitalisation d’Air France sous conditions européennes

Bruxelles surveille Paris sur au moins deux dossiers sensibles : l’aide que la France veut apporter à EDF et à Air France. Selon Ben Smith, directeur général d’Air France-KLM, la compagnie française perd « plus de 10 millions d’euros par jour. Moins pour KLM », et aucun retour à la normale n’est espéré avant 2024. Les services antitrust de Margrethe Vestager, commissaire européenne à la Concurrence, consentiraient à ce que le groupe Air France-KLM soit recapitalisé s’il cède à ses concurrents, easyJet, Wizz ou Ryanair, des slots à Orly et Schipol-Amsterdam. Ils citent en exemple Lufthansa, qui a accepté de le faire à Francfort et Munich, contre 6 milliards d’euros d’aide publique.

Le Monde – 16/02

Marché Civil

Occitanie. Une visibilité meilleure pour les sous-traitants

Selon la Banque de France, les carnets de commandes de la construction aéronautique et spatiale en Occitanie « restent dégradés à court terme tout en offrant une bonne visibilité à moyen terme ». La production s’est accélérée en janvier, et « la hausse des cadences annoncées par Airbus donne un peu plus de visibilité aux sous-traitants ». En 2020, les commandes d’Airbus se sont effondrées de 65 % (268 commandes nettes, la plupart enregistrées avant l’épidémie). Airbus compte pousser les cadences de production de la famille A320, de quarante exemplaires par mois à 43 au troisième trimestre, et 45 au quatrième trimestre. Concernant l’A220, la production passera de quatre à cinq exemplaires par mois, dès la fin du premier trimestre.

AFP – 12/02

Airbus achève un plan social sans licenciements

Airbus avait annoncé un plan social de 4 248 suppressions de postes, qui est sur le point de s’achever sans licenciements, en jouant sur la « mobilité guidée ». Mi-décembre, l’objectif était atteint à Nantes et Saint-Nazaire. Restait un solde de 500 postes à supprimer sur les sites de Toulouse (dans la branche Customer Service) et de Blagnac. La stratégie d’Airbus, dans ses derniers développements, a été plus complexe à réaliser que prévu, en raison d’un manque de demandes pour les « mobilités de substitution »

La Tribune – 17/02

Modernisation et diversification de l’aéronautique

244 projets, relevant du fonds de modernisation et de diversification de la filière aéronautique, ont été sélectionnés, sur 650 dossiers. Les candidatures validées représentent un investissement de 431 millions d’euros. Ce fonds, qui financera 162 projets de PME, 57 projets d’ETI et 25 projets défendus par de grandes entreprises, a vocation à accélérer la modernisation des usines et la diversification des fournisseurs. Les entreprises les plus connues sont Constellium, Aubert & Duval, Figeac Aero, Liebherr ou Guimbal, et les régions les mieux servies : l’Occitanie, l’Ile-de-France et les Pays de la Loire. La décarbonation du secteur ne constitue pas le thème majeur de ces investissements, l’essentiel portant sur l’automatisation et la digitalisation accrues des procédés de fabrication, comme l’ont déjà fait des groupes comme Airbus, Safran ou Figeac Aéro, et la propagation de cette modernisation le long de la chaîne des fournisseurs.

Usinenouvelle.com – 15/02

Airbus relance la création d’une FAL A321neo à Toulouse

Pris dans la crise pandémique, en avril 2020 Airbus avait suspendu son projet de créer une chaîne d’assemblage d’A321neo à Toulouse. Il ne s’agissait pas d’une annulation, puisque le constructeur compte relancer son projet, les observateurs évoquant même les premières livraisons pour 2023. Jusqu’ici, seules deux FAL produisent des A321 LR et XLR : Hambourg et Mobile. Celle de Toulouse se substituera au site d’assemblage de l’A380, et ouvrira des opportunités pour 500 à 600 emplois. Actuellement, l’usine toulousaine d’Airbus produit seize A320 par mois, mais pas encore d’A321, un modèle de plus en plus demandé qui représentait déjà, avant la pandémie, 40 % des commandes de la famille A320.

La Tribune – 16/02

Airbus tente de surnager dans la crise

En 2020 Airbus n’a enregistré que 268 commandes nettes d’avions commerciaux, contre 768 avions en 2019. « Les résultats 2020 témoignent de la résilience d’Airbus dans la crise la plus sévère qu’ait connue l’industrie aérospatiale », déclare le dirigeant du groupe, Guillaume Faury. Le constructeur prévoit de livrer 566 appareils cette année, autant que l’an passé. En 2020 son chiffre d’affaires a reculé de 29 %, et son résultat opérationnel : de 75 % à 1,7 milliard d’euros. Pour cette année, Airbus vise un résultat opérationnel ajusté de 2 milliards d’euros. Lors du quatrième trimestre 2020, l’Européen avait présenté un bénéfice avant intérêts et impôts en baisse de 35 %. Heureusement, ses activités défense, spatial et hélicoptères permettent de compenser la chute du bénéfice opérationnel essuyée par la division Avions commerciaux. En avril, Airbus avait réduit ses cadences de production de 40%, mais prévoit d’augmenter les assemblages de la famille A320, de quarante exemplaires par mois à 43 au troisième trimestre, 45 au quatrième. L’Iata envisage une amélioration du trafic passagers de 13 %, dans le pire des cas, cette année. Le cabinet Jefferies préfère rester « prudent concernant la vitesse à laquelle l’industrie du transport aérien peut reconstruire son bilan ».

Reuters, AFP, Bloomberg – 18/02

L’Airbus A321 XLR est en cours de construction

L’Airbus A321 XLR est en cours de construction. « Avec un calendrier très serré qui vise les essais en vol pour 2022 et plus de 400 biréacteurs du type commandés avec un objectif de mise en service en 2023, Airbus n’a pas de temps à perdre », écrit Air & Cosmos. La fabrication des pièces pour le premier A321 XLR, dont le réservoir central arrière, a débuté, ainsi que celle des principaux éléments composant le fuselage.

Air & Cosmos – 12/02

Boeing/Airbus : Washington maintient les taxes contre Bruxelles

L’administration Biden a annoncé le maintien pour le moment des taxes supplémentaires sur certains produits européens, qui sont entrées en vigueur le 12 janvier, dans le cadre du vieux litige entre Boeing et Airbus. Depuis son arrivée à la Maison Blanche, Joe Biden a laissé entendre qu’il ne modifierait pas les tarifs douaniers supplémentaires qui ont été mis en place par l’administration de son prédécesseur Donald Trump. Mais il a exprimé sa volonté de renouer des liens pacifiés avec ses alliés historiques dont les pays de l’Union européenne.

AFP – 12/02

Boeing se sépare de huit administrateurs

Critiqué pour son inefficacité dans la crise du Max, le conseil d’administration de Boeing est « en plein relooking ». Deux administrateurs de longue date vont démissionner en avril, à expiration de leur mandat : Arthur Collins Jr, ancien PDG de Medtronic, et Susan Schwab, qui fut représentante au Commerce. Huit administrateurs auront démissionné du conseil de Boeing, notamment Nikki Haley, ancien ambassadeur des Nations unies, et Caroline Kennedy, ancienne ambassadrice américaine au Japon, tous deux très liés à Dave Calhoun, l’actuel PDG du groupe. Boeing n’a pas encore pourvu les fauteuils vacants.

Bloomberg – 17/02

737-500. Boeing récapitule les consignes aux pilotes

Après le crash du 737-500 de Sriwijaya Air, le 9 janvier, l’appareil s’abîmant dans la mer de Java peu après son décollage de Jakarta, Boeing a publié un bulletin de sécurité à l’intention des pilotes. Il y récapitule les mesures à prendre pour garder le contrôle de l’avion et gérer sa trajectoire. L’avion de Sriwijaya Air aurait été victime des conditions météorologiques. L’équipage aurait pu être distrait en contournant une tempête.

Bloomberg – 17/02

Bombardier lance un nouveau plan d’économies

2021 se présente, pour Bombardier, comme le point de départ « d’un nouveau chapitre de son histoire », a déclaré hier son PDG, Éric Martel, lors de la publication des résultats du groupe. Bombardier a vendu sa branche aviation régionale, avec la gamme de jets CRJ, à Mitsubishi Heavy Industries, son activité d’aérostructure à Spirit et sa division ferroviaire à Alstom. En trente mois, le groupe a quasiment tout vendu. Aux trois activités cédées en 2020, s’ajoutent la vente du programme CSeries à Airbus en 2018 et des turbopropulseurs Q-400 à De Havilland of Canada. Du groupe de près de 20 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2015, ne reste plus que la branche aviation d’affaires (5,6 milliards en 2020) sur laquelle « nous nous concentrerons exclusivement à l’avenir », confirme Éric Martel. Recentré sur l’aviation d’affaires, Bombardier veut réduire son endettement et redresser sa rentabilité. Le groupe va lancer un plan d’économies et va arrêter le programme de jets d’affaires LearJet. Il se recentre sur les gammes Challenger et Global, plus rentables. Bombardier prévoit également la suppression de 1 600 postes. Ce plan doit générer des économies annuelles récurrentes de 400 millions de dollars d’ici à 2023.

Le Figaro – 12/02

Le C919 pourrait entrer en service cette année

La première livraison du C919 pourrait avoir lieu cette année. Le moyen-courrier de Comac « devrait être livré au premier client à la fin de 3031 », a promis Yang Zhigang, ingénieur en chef de la société fin janvier. Le monocouloir a entamé en novembre sa certification, avec des essais par temps froid en mars en Ontario, au Canada, Il s’apprête maintenant à entrer clans la dernière ligne droite du processus, à condition de ne pas être retardé en raison des restrictions sanitaires. Il pourrait donc être livré à son premier client, China Eastern Airlines, dans la foulée. Une campagne de trois semaines d’essais par grand froid a déjà été réalisée cet hiver en Mongolie intérieure, avec des températures descendant jusqu’à – 35 degrés.

Aerospatium – 12/02

Rolls-Royce peut-il devenir la cible d’un prédateur ?

Bien qu’aidé par l’Etat et la Banque d’Angleterre, Rolls-Royce risque-t-il de perdre son indépendance ? Son modèle de rétribution à l’heure de vol, qui consiste à vendre d’abord des moteurs à perte puis à gagner de l’argent grâce à la vigueur du trafic, achoppe sérieusement sur la réduction des liaisons aériennes, dictée par la crise. En outre, son segment de spécialité, la motorisation des avions long-courriers, s’avère particulièrement exposé à la pandémie. RR pourrait terminer l’année avec une dette de 4 milliards de livres. Il est à craindre qu’un prédateur sorte du bois, Pratt & Whitney, voire une fusion Rolls-Royce/ Airbus. Ce serait, dans ce dernier cas, une occasion de marier les programmes Tempest et Scaf, mais le contexte s’y prête mal avec le Brexit. De plus RR est l’un des joyaux de la couronne, « ses moteurs Merlin ont remporté la bataille d’Angleterre », le groupe assure la propulsion des sous-marins nucléaires du Royaume-Uni et Londres détient une golden share dans son capital.

The Sunday Times – 14/02

Scandinavian Airlines commande 78 Leap

SAS a passé, à Airbus, 65 commandes fermes d’A320neo, dont trente exemplaires ont déjà été réceptionnés. De plus, la compagnie en a loués quatorze autres. SAS a commandé 70 moteurs Leap à CFM International pour équiper trente-cinq A320neo. Le contrat, qui pèse 2,9 milliards d’euros, comprend également huit Leap de rechange et est assorti d’un contrat de services à l’heure de vol (RPFH), l’une des « offres flexibles » de support et services proposées par CFM. Gael Meheust, le dirigeant de la joint-venture Safran/ GE, s’est félicité de la confiance que SAS renouvelait au motoriste franco-américain. La flotte de SAS est composée de quarante-quatre A320neo et d’un A321LR en location.

Flightglobal.com, Air-cosmos.com – 16/02

Safran et Boeing suspendent Initium

En raison de la pandémie, Boeing et Safran ont suspendu leur joint-venture Initium Aerospace, qui travaillait sur les APU (moteurs auxiliaires de puissance). Un porte-parole de Safran précise que « la joint-venture n’a pas été fermée. Boeing et Safran ont décidé d’en suspendre les opérations en raison des conditions de l’industrie. Les deux groupes restent déterminés à évaluer les perspectives d’Initium Aerospace afin de s’assurer qu’il répond aux besoins en constante évolution de nos clients. » Pour l’heure, il ne s’agit donc que d’une pause. Toutefois, certains experts critiquent depuis des années les mouvements d’intégration verticale des OEM, dont les coups deviennent « insupportables » en temps de crise. « Reste à voir si Andries devra reconsidérer le modèle économique de la branche propulsion », s’interroge Aviation Daily, le modèle commercial d’un moteur d’avion devenant trop dépendant des services et de l’après-vente.

Aviation Daily – 15/02

Vers des supply chains plus solides et plus courtes

Selon le cabinet Michaels Consultancy, les chaînes d’approvisionnement se seront consolidées après la crise pandémique, et surtout seront plus courtes afin de limiter les distances d’acheminement et les émissions de GES. Avant même la propagation du coronavirus, les prestations aéronautiques low-cost éloignées s’avéraient moins attractives. Les grands équipementiers et les fournisseurs de niveau 1 recourront toujours au « sourcing low-cost », comme l’atteste le nouvel accord conclu entre Boeing et Tata, ayant pour objet la production, à Hyderabad, d’ailettes verticales pour le 737. L’aileron du 737 a longtemps été fabriqué en Chine et en Corée du Sud par une filiale d’Avic, mais l’Inde s’est imposée à Boeing quand l’administration Trump a inscrit Avic sur la liste des entreprises chinoises dans lesquelles il était interdit d’investir. Le Mexique est une autre latitude propice pour les grands commanditaires aéronautiques. Felipe Sandoval, directeur général de Safran Seats, estime que, là-bas, toutes les étoiles sont en train de s’aligner pour un spectaculaire développement du pays dans l’aérospatiale.

Aviationweek.com – 16/02

Atouts et faiblesses du circuit aéronautique mexicain

Les Etats-Unis et le Mexique restent les meilleures destinations où s’établir quand on travaille dans l’industrie aéronautique, selon le cabinet PwC. Parmi les « effets multiplicateurs » de leur attractivité : leurs bases de fournisseurs et des environnements fiscaux incitatifs. En outre, le coût de la main-d’oeuvre en Chine est aujourd’hui supérieur à celui de la main d’oeuvre au Mexique. Malgré la pandémie, aucun site mexicain spécialisé en aéronautique n’a fermé, se réjouit Ricardo Capilla, responsable d’Airbus sous cette latitude. Seuls 10 % des fournisseurs ont fait faillite, donc « un très petit nombre », ajoute Alejandro Pavon, responsable des fournisseurs chez Safran Aerosystems Chihuahua. Les grands commanditaires comme Safran ont élaboré des stratégies pour protéger leurs sous-traitants, tâchant par exemple de maintenir un seuil minimum de commandes. Toutefois, l’industrie aéronautique mexicaine reste d’abord « une branche offshore externalisée » des grands fournisseurs OEM basés ailleurs, et se concentre sur cinq centres : Tijuana/ Mexicali, Chihuahua, Nuevo Leon, Queretaro et Sonora.

Aviationweek.com – 17/02