Archives de catégorie : Newsletter N°51-Actu Aéro

ESPACE

Souveraineté spatiale : quelles ambitions suite à la crise ukrainienne ?

Mardi 7 juin, lors du Paris Air Forum, organisé par La Tribune et le groupe ADP, Josef Aschbacher, directeur général de l’ESA, le général Michel Friedling, commandant de l’Espace au sein de l’armée de l’Air et de l’Espace, André-Hubert Roussel, président exécutif d’ArianeGroup, Hervé Derrey, PDG de Thales Alenia Space, et Jean-Marc Nasr, directeur général d’Airbus Defence and Space, ont pris part à une table-ronde intitulée « Souveraineté spatiale : quelles ambitions après l’Ukraine et le sommet de Toulouse ? ». La guerre en Ukraine « a démontré que la conflictualité sur Terre s’étendait à l’Espace dès le début du conflit », a fait remarquer le général Friedling. « On a constaté l’extrême importance de l’imagerie spatiale dès les premiers jours pour la conduite des opérations, pour le renseignement, mais également pour la guerre informationnelle ». André-Hubert Roussel estime « qu’aujourd’hui, on a la preuve que [la préférence européenne] est une absolue nécessité ». Si Ariane 6 et Vega C montrent que l’Europe a fait « les bons choix pour assurer son autonomie d’accès à l’Espace pour les années qui viennent », la souveraineté implique aussi la supervision et la connaissance du trafic spatial, selon lui. Pour Jean-Marc Nasr, La souveraineté, « c’est de pouvoir voir ce que je veux quand je veux, de pouvoir naviguer et localiser quand je veux et de pouvoir connecter y compris à très faible latence », a-t-il souligné, insistant sur le besoin de constellations souveraines. Pour assurer cette souveraineté, il est nécessaire de soutenir la chaîne d’approvisionnement et d’avoir de grands programmes « qui permettent de maintenir la compétence de ces différents éléments de la chaîne de valeur au meilleur niveau mondial », a mis en avant Hervé Derrey. En France, ces ambitions ont été posées par le discours de Toulouse du président de la République, quelques jours avant l’invasion de l’Ukraine, et en Europe dans le cadre de la Boussole stratégique pilotée par l’Union européenne lors du Conseil européen du 24 mars, a rappelé le général Friedling. « Ce qu’il nous reste à faire, c’est de définir la feuille de route », a-t-il déclaré.

La Tribune du 10 juin

Airbus Defence and Space : le satellite de communication MEASAT-3d est prêt à être lancé

Le satellite de télécommunications MEASAT-3d (Malaysia East Asia Satellite 3d), construit par Airbus Defence and Space, se trouve désormais à Kourou, en Guyane française, prêt pour son lancement sur Ariane 5 le 22 juin 2022. MEASAT-3d est le 57ème satellite E3000 construit par Airbus Defence and Space. Il permettra d’améliorer considérablement les débits à bande large (jusqu’à 100 Mbit/s) dans les zones où la connectivité terrestre est limitée ou inexistante pour toute la Malaisie, tout en continuant à fournir une redondance et une capacité supplémentaire pour la distribution vidéo en HD, 4K et à terme, 8K dans la région Asie-Pacifique. Prévu pour une exploitation de plus de 19 ans, MEASAT-3d est conçu pour avoir une puissance électrique de 12kW en fin de vie. François Gaullier, responsable des satellites de télécommunications chez Airbus, a déclaré : « MEASAT-3d est basé sur notre plate-forme satellite Eurostar très fiable, y compris la série actuelle E3000, avec 58 stations en orbite qui ont accumulé plus de 1000 ans d’opérations réussies. MEASAT est un client clé pour nous et nous sommes impatients de voir cet engin spatial avancé soutenir ses activités futures ».

ABC Bourse du 15 juin

Ariane 6 : l’Agence spatiale européenne décale le premier vol à 2023

Le Directeur général de l’Agence spatiale européenne (ESA), Josef Aschbacher, a déclaré, lors d’une interview accordée à la BBC, lundi 13 juin, que le lanceur Ariane 6 « sera bientôt prêt à voler, l’année prochaine ». L’Agence spatiale européenne, contactée par Les Echos, a « confirmé » cet objectif, indique le quotidien. Conçu pour pouvoir être lancé sous deux configurations, une configuration lourde avec quatre propulseurs d’appoint et une moyenne avec deux propulseurs, le lanceur doit prendre la suite d’Ariane 5 et remplacer les lanceurs russes Soyouz.

Les Echos du 15 juin

DEFENSE

Air France KLM E&M assurera la maintenance des AWACS de l’OTAN

AFI KLM E&M et IAMCO (International Aerospace Management Company), en charge de la maintenance des stocks d’équipements de la flotte d’E-3A AWACS (Airborne Warning and Control System) de l’OTAN, ont annoncé la conclusion d’un contrat de support sur 10 ans. Dans le cadre de cet accord, AFI KLM E&M sera chargé des services de maintenance des équipements en régie pour les 14 AWACS de l’OTAN, principalement pour une large gamme avionique et hydraulique et un soutien technique personnalisé.

Aerobuzz du 10 juin

Le président de la commission de la Défense du Sénat, Christian Cambon, intervient sur le futur de l’Europe de la Défense

Le président de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des forces armées, Chistian Cambon, s’est livré lors du Paris Air Forum sur l’avenir de l’Europe de la Défense et sur l’état des projets en cours. Le sénateur Les Républicains du Val-de-Marne a rappelé sa déception dans le dossier du Rafale suisse, Berne ayant annoncé sa volonté d’acheter 36 appareils F-35 du fabricant américain Lockheed Martin pour un montant de l’ordre de 4,6 Md€, et a reconnu les limites des pouvoirs des parlementaires français en comparaison de leurs homologues allemands par exemple. Le Bundestag sait rester indépendant du gouvernement allemand et du chancelier, quand il s’agit de voter les financements des grands programmes d’armement. Par ailleurs, le conflit en Ukraine marque une bascule et nécessite que les logiciels en matière de politique de Défense soient remis à zéro. Le président de la commission de la Défense du Sénat déplore les retards pris par le programme SCAF (système de combat aérien du futur). « Il y avait des accords qui avaient été conclus d’un équilibre entre le SCAF et le MGCS (programme franco-allemand de char de combat du futur). Le MGCS étant plutôt piloté par l’Allemagne, le SCAF plutôt par la France. Le pilier 1 (associant Dassault et Airbus autour de l’avion de combat) pose des problèmes techniques et technologiques et qui font l’objet véritablement d’une grande difficulté ». Le Royaume-Uni est alors désigné comme un partenaire potentiel : « Le Brexit ne doit pas tirer un trait définitif sur la coopération avec nos amis britanniques qui eux-mêmes proposent un autre projet, le Tempest avec les Italiens ». Christian Cambon cite finalement en exemple le programme CAMO, de la modernisation franco-belge des blindés légers, en partenariat avec la Belgique, qui est pour lui « un vrai sujet de satisfaction ».

L’Usine Nouvelle du 13 juin

Michael Schoellhorn, président d’Airbus Defence and Space, interrogé par Les Echos

Michael Schoellhorn livre un entretien au quotidien Les Echos où il revient sur les projets en cours et futurs d’Airbus Defence and Space. Satisfait des hausses de commandes depuis deux ans, les hausses des budgets militaires confirment les ambitions du groupe à moyen terme. Le fonds spécial allemand de 100 Md€ va notamment permettre de financer des programmes qui attendaient de l’être depuis des années. Pour l’heure, Airbus se voit confirmer la commande de 15 Eurofighter dédiés aux missions de guerre électronique actuellement assurées par les Tornado et devrait se voir confier le remplacement progressif des 43 autres Tornado vieillissants dédiés aux missions d’attaque au sol. Parmi les 41 Md€ alloués aux forces aériennes, outre l’achat des F-35 américains, le fonds spécial servira au développement du SCAF. Malgré une divergence d’interprétation entre Airbus et Dassault sur le partage des tâches sur les commandes de vol et la furtivité, Michael Schoellhorn plaide pour une nouvelle impulsion dans les discussions : « Si nous voulons réussir à pérenniser une offre et une industrie européenne, il nous faut surmonter les méfiances pour trouver une solution gagnante pour tous. Et ceci est précisément ce qui constitue l’ADN d’Airbus ». L’entretien revient également sur l’Eurodrone, le projet pour la surveillance à moyenne altitude et longue endurance, et plus généralement sur le rôle croissant des drones aériens dans la guerre de haute intensité. Finalement, le président d’Airbus Defence and Space annonce que la feuille de route de la production et des capacités opérationnelles de l’A400M est désormais stabilisée : « L’excellente coopération avec la DGA et l’armée de l’Air française a permis d’atteindre l’actuel niveau de capacité opérationnelle de l’appareil ».

Les Echos du 13 juin

Eurosatory 2022 : la Marine déclare une 1ère capacité sur le SMDM d’Airbus

Le drone Airbus SMDM revient d’une campagne couronnée de succès en Méditerranée, à bord du patrouilleur Commandant Bouan, ce qui va ouvrir la voie à une 1ère capacité opérationnelle dès ce mois de juin, pour une admission au service actif d’ici la fin de l’année. Depuis 2018, la force d’action navale dissémine des micro-drones sur ses navires, mais en 2022 et pour la première fois, elle va pouvoir faire durer des drones en vol. Le SMDM, envoyé par une catapulte, dure trois heures en vol. La récupération se fait dans un imposant filet placé en quelques minutes sur la plateforme arrière. Le drone offre ainsi une capacité de levée de doute dans un rayon supérieur à 50 km autour du navire. Il faudra un vivier de 5 marins sur un équipage d’à peine une centaine : trois télépilotes et deux pour gérer le filet au retour de vol. Pour l’instant, le SMDM s’est seulement frotté aux pêcheurs illégaux de thon rouge dans le golfe du Lion, sa prochaine étape sera de suivre le PHM dans le cadre de l’opération Irini (trafic d’armes et d’êtres humains au large de la Libye) et Corymbe, dans le golfe de Guinée.

Air & Cosmos du 13 juin

La Lituanie va acheter 18 canons Caesar à Nexter

En visite au salon Eurosatory, où il a rencontré plusieurs homologues, le nouveau ministre des Armées Sébastien Lecornu a reçu de la part du ministre de la Défense lituanien, Arvydas Anusauskas, une lettre d’intention pour l’acquisition de systèmes d’artillerie Caesar. Fabriqué par Nexter, le canon, dont 6 exemplaires ont déjà été livré à l’Ukraine et dont un nouveau lot de 6 canons pourrait bientôt lui être livré, remporte un grand succès. La Lituanie pourrait donc en acquérir 18 exemplaires. Il y a quelques semaines, c’est la Belgique qui avait annoncé son souhait d’acheter 9 systèmes pour 62 M€, et l’ancienne ministre Florence Parly s’était félicitée de la cohérence du choix belge en faveur d’une Défense européenne « solide et concrète ». La France détient 76 canons de ce type, alors que le but fixé par la Loi de Programmation Militaire était d’en détenir plus d’une centaine. Avec ces 12 canons livrés, elle se prive déjà de 20% de son matériel. Pour Nexter, l’un des enjeux à venir sera de produire davantage. Jusqu’à présent, l’usine de Bourges qui fabrique les canons en réalisait environ 9 par an avec un cycle de fabrication de 18 mois.

Les Echos du 14 juin

NH Industries signe un contrat de support opérationnel des NH90

La NAHEMA (NATO Helicopter Management Agency) a signé au nom de la France et de l’Allemagne, avec le consortium NH Industries (composé d’Airbus Helicopters, Leonardo et Fokker), le nouveau contrat de soutien opérationnel du NH90, un contrat de service basé sur la performance. Développé dans le cadre d’un programme en coopération européenne rassemblant l’Allemagne, la Belgique, la France, l’Italie et les Pays-Bas, l’hélicoptère NH90 se décline en deux versions : le TTH (Tactical Transport Helicopter) pour les missions d’appui aux forces terrestres, et le NFH (NATO Frigate Helicopter) pour les missions de secours maritime et de lutte antinavire et anti sous-marine. Choisi par neuf autres pays, ce sont au total 597 hélicoptères NH90 qui ont été commandés, et plus de 460 livrés. L’objectif du nouveau contrat est de mettre immédiatement à disposition des armées des rechanges pour la maintenance et les réparations. La fourniture des pièces de rechanges relèvera désormais de la responsabilité de l’industrie. Ceci comprend la planification matérielle des fabrications, un stockage basé sur les besoins et le respect des délais de livraison dans les entrepôts des unités de chacune des armées concernées, ainsi que des réparations industrielles effectuées chez Airbus Helicopters.

Boursier.com du 14 juin

La centrale SkyNaute de Safran Electronics & Defense équipera les hélicoptères H160M Guépard des forces françaises

Airbus Helicopters a sélectionné Safran Electronics & Defense pour la fourniture de centrales de navigation SkyNaute, afin d’équiper les futurs hélicoptères H160M, développés dans le cadre du programme d’hélicoptère interarmées léger (HIL). Ce contrat fait suite à la commande du ministère des Armées portant sur 169 hélicoptères « Guépard », fin décembre 2021. SkyNaute est un système de navigation inertielle hybride ultra compact, basé « sur une technologie disruptive et brevetée Safran, le HRG Crystal », précise Safran Electronics & Defense. Il possède une durée de vie « quasi illimitée », une résistance aux environnements éprouvants et une grande fiabilité. « Combinant haute intégrité et précision, la centrale de navigation SkyNaute garantit un niveau de performance élevé, même en cas d’absence ou de brouillage des signaux GNSS (global navigation satellite systems). Elle permettra ainsi aux équipages du H160M de mener à bien l’ensemble de leurs missions sur les théâtres d’opérations les plus exigeants », souligne Safran Electronics & Defense.

Air & Cosmos du 15 juin

Focus sur Safran Electronics & Defense

Air & Cosmos consacre un article à Safran Electronics & Defense, qui a réalisé plusieurs acquisitions récentes confortant encore son périmètre, notamment dans l’optronique et le PNT (position, navigation, temps) résilient. Le groupe a acquis la société norvégienne Sensonor, rebaptisée Safran Sensing Technologies Norway, ainsi que la société Orolia, spécialisée dans le PNT résilient, et a racheté, avec MBDA, CILAS, le spécialiste français des lasers. Safran Electronics & Defense a confirmé son intention de livrer les premiers SDT (systèmes de drones tactiques) pour la fin de l’année : cinq avions et deux stations-sol. Les progrès réalisés dans la fabrication de l’AASM (armement air-sol modulaire) en 2015-2016 suite aux demandes de l’Etat ont constitué « un engagement très ambitieux permettant de remonter de 20 à 80 AASM par mois. Nous avons développé une version optimisée de l’AASM vendue à un prix plus bas. Nous avons fait état à la DGA de notre capacité à franchir un cap pour augmenter notre cadence. C’est notre métier d’industriel de faire de la cadence de production et de voir comment optimiser les coûts », explique Martin Sion, Président de Safran Electronics & Defense, cité par Air & Cosmos.

Air & Cosmos du 15 juin

Salon Eurosatory 2022 : dossier spécial d’Air & Cosmos

Air & Cosmos consacre un dossier au salon Eurosatory 2022, qui s’est tenu du 13 au 16 juin à Paris. Le magazine publie notamment un article présentant les évolutions du parc d’hélicoptères de l’armée de Terre. Le standard 2 du Tigre sera évalué à l’automne 2022, tandis que le Guépard doit arriver en 2027. Le 4ème régiment d’hélicoptères des forces spéciales (RHFS) a de plus conclu un accord de coopération renforcée avec le GAMSTAT (Groupement aéromobilité de la section technique de l’armée de Terre) de Valence, qui dispose « de moyens réservés, en hélicoptères, en experts de domaines et en capacité de fabrication pour le soutien aux expérimentations ».

Air & Cosmos du 10 juin

ENVIRONNEMENT

Airbus et Wizz Air signent un partenariat sur l’hydrogène

Airbus et la compagnie low-cost hongroise Wizz Air ont signé un protocole d’accord pour une étude de faisabilité portant sur l’analyse de l’exploitation d’avions fonctionnant à l’hydrogène. L’objectif est de mieux comprendre comment les futurs avions à hydrogène pourraient influencer le modèle économique et la flotte de la compagnie aérienne hongroise. « Travailler avec nos clients est essentiel pour développer un avion neutre pour le climat et à zéro émission à l’horizon 2035. Comprendre la performance de réseau et de flotte d’une compagnie nous permet de mieux définir les caractéristiques architecturales pour un futur avion ZEROe ainsi que les impacts sur les aéroports, le support au sol et le réseau », explique Glen Llewellyn, vice-président Zéro Emission Avion au sein d’Airbus.

Air & Cosmos du 10 juin

Aviation décarbonée : focus sur le plan annoncé par l’Occitanie

Les Echos consacrent un article au plan de 100 M€ de la région Occitanie pour soutenir la transition de l’industrie aéronautique vers l’aviation durable, présenté le 31 mai. Ces moyens, qui s’ajoutent à ceux de l’Etat, permettront d’élaborer des briques technologiques pour les avions hybrides et électriques, et de construire un techno-campus autour de l’avion à hydrogène, réunissant l’université de Toulouse, l’Institut polytechnique, le CNRS, l’Onera, et les industriels Airbus, Safran, Liebherr Aerospace et ATR. La production de carburant durable SAF (« sustainable aviation fuel ») fera l’objet, notamment, d’un appel à projets doté de 10 M€. « Nos moteurs sont déjà certifiés pour fonctionner avec 50% de SAF et nous voulons arriver à 100% d’ici à 2025 », a déclaré Stefano Bortoli, président exécutif d’ATR, « mais il faut sensibiliser l’industrie à produire plus de SAF car il n’y en a pas assez et son prix est élevé. » L’avion décarboné n’a pas encore d’impact sur la production des sous-traitants, « mais beaucoup d’ETI sont impliquées dans la R&D afin d’être prêtes pour le lancement de briques technologiques ou de programmes d’avions en 2025 », indique Bruno Bergoend, président de l’UIMM (métallurgie) d’Occitanie et directeur des programmes Airbus et ATR chez Safran.

Les Echos du 16 juin

INDUSTRIE

Paris Air Forum : entretien avec Guillaume Faury, Président du GIFAS

Guillaume Faury, Président du GIFAS et Président exécutif d’Airbus, s’est exprimé lors du Paris Air Forum, mardi 7 juin. Il a livré, d’abord, sa vision sur les grandes priorités de la filière aérospatiale civile et militaire française en termes de souveraineté : « Il faut s’équiper, s’armer et regarder cette situation avec lucidité. Il faut donc s’organiser pour devenir puissant technologiquement, au niveau des alliances, et économiquement. Parce que les armements du XXIème siècle, qui sont des systèmes très technologiques, sont très chers. Il faut les faire en étant organisé dans le cadre de partenariats », a-t-il notamment rappelé, insistant sur les enjeux de la sécurisation de la supply chain et des circuits d’approvisionnement, mais aussi de la taxonomie : « je pense qu’on a commis une erreur sur la compréhension fondamentale du rôle de la Défense. La Défense devrait être encouragée, au titre de la taxonomie sociale », observe-t-il. Guillaume Faury a abordé également la question de l’accès à l’Espace : « Les évènements récents ont montré l’importance stratégique de l’accès autonome à l’Espace. Ariane 6 va y participer. Je suis absolument certain qu’Ariane 6 sera un excellent produit, un très bon lanceur pour les Européens. Je suis certain que ce lanceur atteindra ses objectifs ». Des coopérations seront nécessaires, « car l’accès à l’Espace continue à progresser. Il faut que sur ce sujet, nous travaillions en étroite coopération avec les Européens, parce que c’est un domaine où il y a peu d’utilisations mais d’énormes investissements à effectuer ». Le dirigeant a également évoqué la transition environnementale à l’œuvre pour le secteur aérien : « Chez Airbus, nous visons la mise en production et l’entrée en service d’un avion à hydrogène en 2035, mais si nous regardons l’impact de l’avion à hydrogène en 2050 sur les émissions de carbone de l’ensemble de l’aviation, il sera encore très limité. L’hydrogène est la technologie de la deuxième moitié du siècle. Nous en aurons besoin, car la décarbonation passe un jalon important en 2050 mais ne s’arrête pas là. Il faut que cela continue par la suite, avec des solutions plus efficaces d’un point de vue énergétique que celles mises en place face à l’urgence climatique ». Il a rappelé l’importance cruciale de la réduction de la consommation des avions et de l’utilisation des SAF (Carburants d’aviation durable). « Sur le long courrier, nous ne voyons pas encore comment nous allons faire un avion à hydrogène. Nous aurons besoin des solutions SAF, puis 100% SAF à l’horizon 2050, voire 2030. Des SAF qui ne seront pas les biocarburants d’aujourd’hui, mais des carburants de synthèse produits avec de l’énergie décarbonée, du captage de carbone, de l’hydrogène vert… Toutes les chaînes énergétiques sont à mettre en place. Le sujet est avant tout énergétique », souligne le dirigeant.

La Tribune du 10 juin

Safran Electrical & Power : Lufthansa Technik reconduit son contrat de maintenance des câblages moteurs

Safran Electrical & Power a signé l’extension de son contrat avec Lufthansa Technik, un des leaders mondiaux de la maintenance et de la réparation des moteurs, pour assurer l’entretien des câblages électriques des moteurs CFM56. Ce contrat prolonge celui signé à l’occasion du Salon du Bourget 2019. Il concerne les câblages des moteurs CFM56 équipant la famille des A320 et des B737, soit une flotte de plus de 12 000 avions. Le site de Safran Electrical & Power à Vichy continue d’assurer la réparation des câblages, qui sont ensuite livrés chez Lufthansa Technik à Hambourg.

Boursier.com du 10 juin

Safran présente ses nouveautés à l’Aircraft Interiors Expo de Hambourg

A l’occasion du salon Aircraft Interiors Expo qui se tient du 14 au 16 juin 2022 à Hambourg, les fabricants mondiaux présentent leurs sièges et équipements pour les cabines d’avion. Safran Seats, du groupe français Safran, y dévoilera plusieurs nouveautés en matière de sièges, parmi lesquelles le « VUE », le « Unity », l’« Interspace », ou encore l’« Euphony ». Par ailleurs, Safran Cabin expose les cabines, coffres à bagages, cuisines et équipements de service qui ont récemment été sélectionnés par de grandes compagnies aériennes mondiales. Le container coupe-feu présenté au salon, qui permet de transporter sans risque des produits inflammables, est notamment finaliste du concours des Crystal Cabin Awards 2022. Pour compléter cette offre, les dernières innovations en matière de divertissement à bord sont disponibles pour des démonstrations avec l’ensemble des technologies développées par Safran Passenger Innovations pour une connectivité et un accès à des services numériques personnalisés et fluides.

Air Journal du 13 juin

Safran Seats réorganise ses activités à Issoudun, dans l’Indre

Avec la reprise de l’activité en 2022, la société compte optimiser ses process industriels, en rationnalisant sa principale implantation en région Centre-Val de Loire. Actuellement implanté sur neuf sites à Issoudun (Indre), Safran Seats n’en comprendra plus que cinq à la fin de l’année. L’unité de fabrication de sièges techniques pour le personnel navigant, qui emploie 80 salariés, sera notamment rapatriée au cours de l’été sur la zone industrielle la Limoise à quelques kilomètres de là. Safran Seats dispose de six autres usines dans le monde, notamment aux Pays de Galles, en Tunisie, au Mexique et aux Etats-Unis. La division de sièges d’aéronefs de Safran emploie au total 5 000 salariés et a réalisé 15,4 Md€ de chiffre d’affaires en 2021. La société a notamment profité du creux de 2020 et 2021 pour renouveler à 80% sa gamme de sièges, y compris les matériels réservés aux personnels navigants, avec pour objectif de pouvoir s’adapter sur l’ensemble des modèles de Boeing et d’Airbus (les monocouloirs A321 et 737, et les aéronefs long-courriers A330, A350 et B777).

La Tribune du 14 juin

Peut-on construire un avion sans les matières premières de la Russie ?

Au cours des cinq dernières années, le cours du titane, minerai stratégique indispensable pour construire un avion, a bondi de 200%. Parmi les plusieurs sortes de titane : celui qui intéresse l’aéronautique, de qualité « premium », représente 8% du marché, soit 200 000 à 240 000 tonnes, et la Russie en produit 30 à 40%, derrière le Japon (environ 50%) et devant le Kazakhstan. La Russie concentrant, à elle seule, 30 à 50% des approvisionnements européens de titane, Airbus cherche aujourd’hui à diversifier ses sources de titane. Ses avions A350, comme les B787 de son concurrent Boeing, intègrent entre 15 et 18% du minerai. L’avionneur américain, qui s’approvisionne majoritairement au Japon, avait annoncé début mars stopper toute importation de titane russe. Après le Japon, qui ne pourra pas fournir tout le monde, tous les regards se tournent vers l’Arabie saoudite, dont les éponges (qui permettent la production de lingots) de titane pourraient être prochainement certifiées « premium ». Autre piste pour gagner en indépendance : le recyclage des chutes du titane aéronautique déjà utilisé en France. « Une pièce utilise seulement un dixième de la matière engagée au début de la chaîne. Les copeaux et les chutes représentent une dizaine de milliers de tonnes en Europe », comptabilise Julien Burdeau, directeur de la transformation et de la stratégie d’Aubert & Duval, qui a lancé Ecotitanium en 2018, une unité de recyclage en Auvergne. « Notre objectif est de produire à terme 4 000 tonnes par an, soit 15% des besoins de l’aéronautique et de la Défense en Europe. » précise-t-il.

Le Parisien du 14 juin

Safran en tête du palmarès 2021 des déposants de brevets

Le palmarès des déposants de brevets publié par l’Institut National de la Propriété Intellectuelle (INPI) place Safran en première position, avec 1 037 demandes de brevets français publiées en 2021. Safran consacre 75% de ses dépenses de R&T à l’efficacité environnementale, précise le groupe, indiquant que 4,2 Md€ sont « essentiellement dédiés aux innovations de ruptures nécessaires à une aviation plus durable » entre 2021 et 2025. « Safran est fier d’accéder à la première place du palmarès INPI cette année, résultat des formidables efforts des équipes de chercheurs, particulièrement impliqués dans les problématiques d’efficacité environnementale et ce, malgré un contexte de travail bousculé par la récente pandémie. C’est une illustration concrète de notre stratégie d’innovation continue pour une aviation plus durable » souligne Eric Dalbiès, Directeur Groupe Stratégie, R&T et Innovation au sein de Safran. Safran est également le premier déposant français de brevets européens (classement de l’Office Européen des Brevets) avec 540 demandes en 2021, en hausse de 27%.

Le Figaro et Les Echos du 15 juin

Entretien avec Jean-François Chanut (Ratier-Figeac)

Jean-François Chanut, Directeur général de Propeller Systems pour Collins Aerospace et Président de Ratier-Figeac, est l’invité du podcast du Journal de l’Aviation. Dans le cadre du salon Eurosatory 2022, il revient sur les activités du groupe, qui connaît une bonne reprise après la crise de la Covid-19. Equipant notamment les ATR dans le secteur civil, Collins Aerospace, dans le secteur militaire, est présent aussi bien sur l’A400 M, sa « plateforme phare », que sur les Casa C-295 ou les C-130 H, pour lesquels un programme de rétrofit a été lancé à travers le monde avec la NP2000, nouvelle hélice en composite, « plus légère, plus performante et plus silencieuse, qui permet un temps de maintenance divisé par deux ». Le dirigeant évoque la transition écologique, qui s’accélère : « le groupe Collins Aerospace s’engage pour l’aviation décarbonée », souligne-t-il, « nous sommes là pour développer des hélices plus économes en carburant et en émissions, plus performantes et plus silencieuses ». 32 M€ ont ainsi été investis en 2019, afin d’édifier un nouveau centre d’excellence dédié aux hélices du futur.

Le Journal de l’Aviation du 16 juin

L’A321XLR décolle pour la première fois

Le premier A321XLR (Extra Long Range) d’Airbus a accompli avec succès son premier vol. L’avion a décollé de l’aéroport de Hambourg-Finkenwerder pour un vol d’essai qui a duré environ 4h35. Pendant le vol, l’équipage a testé les commandes de vol, les moteurs et les systèmes principaux de l’avion, y compris les protections de l’enveloppe de vol, à haute et basse vitesse, précise Airbus. Philippe Mhun, directeur Programmes et Services d’Airbus, a déclaré : « Il s’agit d’une étape majeure pour la famille A320 et ses clients dans le monde entier. Avec l’entrée en service de l’A321XLR, les compagnies aériennes seront en mesure d’offrir un confort long-courrier sur un avion monocouloir, grâce à sa cabine unique Airspace. L’A321XLR ouvrira de nouvelles routes avec des performances économiques et environnementales imbattables ». L’entrée en service est prévue pour le début de 2024. L’A321XLR, prochaine étape évolutive de la famille d’avions monocouloirs A320neo, « offrira un rayon d’action sans précédent pour un avion monocouloir, allant jusqu’à 4 700 nm (8 700 km), avec une consommation de carburant par siège inférieure de 30% à celle des avions de la génération précédente, ainsi qu’une réduction des émissions de NOx et du bruit », souligne Airbus. À la fin du mois de mai 2022, la famille A320neo a accumulé plus de 8 000 commandes de plus de 130 clients dans le monde. Les commandes d’A321XLR s’élèvent à plus de 500, provenant de plus de 20 clients.

Ensemble de la presse du 16 juin

AVIATION COMMERCIAL

Fret aérien : la croissance va-t-elle perdurer ?

Lors du Paris Air Forum, mardi 7 juin, Robert Lange, Vice-président senior responsable de l’analyse commerciale et des prévisions de marché d’Airbus, Jean-François Dominiak, Président-directeur général de la compagnie ASL Airlines France, et Marie-Christine Lombard, Présidente du Directoire du groupe logistique Geodis, ont débattu de la pérennité de la forte croissance que connaît le fret aérien depuis la pandémie de Covid-19. Les nombreux bouleversements que connaît l’économie mondiale depuis trois ans rendent difficiles les prévisions à long terme pour le fret aérien. Selon Robert Lange, « nous estimons que le taux de croissance du segment de l’express poussé par le e-commerce sera une fois et demie plus important que celui du marché du fret en général ». La reconversion des appareils de transport de passagers en avions cargo s’accélère. Robert Lange prévoit d’ici à 20 ans la vente de 2 500 avions neufs et reconvertis. Par catégorie de charge, le besoin serait de 1 000 avions pour les 10 à 40 tonnes, 900 pour les 40 à 80 tonnes et 600 pour les plus de 80 tonnes. « Ce marché des gros porteurs devrait comporter 80% d’avions neufs. Pour la catégorie intermédiaire, ce sera environ 50% et pour les petits porteurs, c’est plutôt un marché d’appareils reconvertis », estime-t-il. Airbus a lancé en 2021 l’A350F, dont la mise en service est prévue pour 2025, qui possède un volume de fret et une charge utile supérieurs à ceux du B777F, et une consommation en carburant plus faible de 20%.

La Tribune du 10 juin

Entretien avec Ben Smith, directeur général d’Air France-KLM, pour le JDD

Arrivé il y a bientôt quatre ans à la tête du groupe Air France-KLM, Ben Smith a multiplié les décisions pour restructurer le capital, le réseau, la flotte du groupe et repositionner la marque Air France, alors que la compagnie finalise mardi 14 juin l’entrée du géant du maritime CMA-CGM au capital. Cette opération « va renforcer nos fonds propres et donc nous aider à rembourser ces prêts, dans le cadre très précis fixé par Bruxelles » déclare le directeur général de la compagnie. CMA CGM avait l’ambition de se diversifier dans l’aérien et Air France a de l’expertise et surtout une flotte dans ce secteur. S’associer avec le troisième groupe mondial dans le maritime, qui est français, nous donne un avantage incontestable » explique-t-il. Air France-KLM a fait le pari d’une reprise forte et préparé cette période depuis des mois en assurant le recrutement suffisant pour accueillir un maximum de clients dans les meilleures conditions. « Nous avons décidé dès l’automne dernier d’embaucher 300 pilotes. Nous avons aussi repositionné sur le transatlantique une partie de nos avions assurant les liaisons vers l’Asie ». Et les efforts donnent de vrais résultats, au 1er trimestre, le groupe affiche de meilleurs chiffres que Lufthansa ou British Airways. Du coté de Transavia, la flotte passera à 61 appareils cet été, contre 38 avant la crise, pour monter à 100 dans les prochaines années. En parallèle, le groupe Air France-KLM a pris des engagements environnementaux très forts. « En 2050, nous serons à zéro émission nette. Pour cela, nous explorons absolument toutes les pistes, car chaque effort compte : les carburants durables, les nouveaux avions, qui sont déjà moins polluants et moins bruyants. D’ici à 2030, nous aurons réduit de 30% nos émissions de CO2 par passager/km, soit -12% d’émissions nettes par rapport à 2019 » se réjouit Ben Smith.

Le JDD du 13 juin

Air France-KLM boucle son augmentation de capital

Air France-KLM a annoncé mardi avoir bouclé son augmentation de capital de 2,256 Md€, lancée le 24 mai dernier. Les États français et néerlandais restent actionnaires respectivement à 28,6% et 9,3% des parts, tandis que l’armateur CMA CGM devient le troisième actionnaire du groupe, avec 9%. « Le succès de notre augmentation de capital est une démonstration forte de la confiance de nos actionnaires existants et des nouveaux investisseurs dans les perspectives d’Air France-KLM », a déclaré Benjamin Smith, le Directeur général du groupe. Les deux autres principaux actionnaires, les compagnies chinoise China Eastern et américaine Delta Air Lines, ont réduit leur participation, à respectivement 4,7% et 2,9%. Benjamin Smith s’est exprimé, ce mercredi 15 juin, sur BFM TV. Il a souligné « qu’Air France KLM sera prêt pour cet été ». Le groupe a embauché 300 pilotes et 300 mécaniciens pour faire face à la demande. « Il va y avoir plus de vols qu’avant la crise de la Covid-19 », a-t-il précisé. La filiale low-cost Transavia, notamment, va augmenter sa flotte, passant de 40 appareils en France « à 61 d’ici cet été et 80 pour début 2023 ».

BFM TV et Ensemble de la presse du 15 juin