Menaces sur le Scaf
Interviewé par le FT, Olivier Andries craint que « les milliards d’euros destinés à financer la prochaine étape de développement » du Scaf ne soient bloqués par la discorde grandissante qui oppose Paris et Berlin, sur la propriété intellectuelle et sur la répartition des travaux. Ce projet, franco-britannique au départ, avait changé d’axe en raison du Brexit. Londres a, depuis, lancé le programme concurrent Tempest, épaulée par l’Italie et la Suède. « Le premier sur le marché aura un avantage à l’exportation », souligne le FT. Olivier Andries rappelle que, si Paris et Berlin ne signaient pas la prochaine tranche de financements, le programme commencerait à accuser du retard. Les vols d’essai sont censés démarrer en 2026. Les partenaires « doivent commencer le développement de l’avion et du moteur d’ici 2030 et auparavant, en 2025, faire mûrir les technologies », insiste M Andriès. Un expert estime que le projet Scaf risque réellement d’avorter, tant les tensions des deux côtés du Rhin d’alourdissent : « Il y a des différences tellement fondamentales entre l’Allemagne et la France… Je ne vois pas où se situe le compromis. » Le directeur général de Safran n’est pas favorable à ce que l’Europe crée un « Airbus des moteurs ». Cet engagement gênerait les entreprises dans leur liberté de nouer des partenariats, or Safran est lié à GE au sein de CFM International.
Ft.com – 25/02
Le NGF du Scaf est-il déjà démodé ?
Le programme Scaf est subit des crispations de part et d’autre du Rhin, concernant la propriété intellectuelle. L’arrivée de l’Espagne dans le projet complique encore la répartition des tâches, Madrid exigeant un rôle plus important. Dassault Aviation, le maître d’oeuvre, ne veut pas partager sone background avec les Allemands, estimant qu’il « constitue la richesse technologique de l’entreprise. L’Allemagne considère qu’elle va payer pour financer une capacité militaire, mais que si elle n’a pas accès à ce background, elle aura acquis un objet mais n’en aura pas la maîtrise », résume Jean-Pierre Maulny (Iris). Les spécialistes se demandent si on ne se trompe pas d’avion, et si on n’est pas en train d’« améliorer la bougie plutôt que d’essayer d’inventer l’ampoule électrique ». Le Scaf était né d’une idée franco-britannique, à partir des drones de combat furtifs. Dassault Aviation et cinq partenaires européens mettaient au point le Neuron, BAE Systems faisait de même avec le Taranis, les deux projets devant converger au sein d’un premier Scaf. Avec le projet franco-allemand, on revient au schéma d’un avion avec pilote qui ne sera pas opérationnel avant 2040, quand les Américains lancent déjà le F-22 et les Russes, le Su-57. En outre, il manque au Scaf franco-allemand la dimension spatiale, qui devient peu à peu partie intégrante du combat aérien. Ne vaudrait-il pas mieux, alors, partir du Rafale et lui appliquer des technologies de rupture ?
L’Opinion – 22/02
100 Md€ supplémentaires pour la Défense, c’est possible
A travers une étude, l’OFCE (Observatoire des Conjonctures économiques) estime que Paris peut encore investir 100 milliards d’euros supplémentaires, lors du prochain quinquennat, dans la défense et la sécurité, malgré une dette publique déjà accablante. Paris pourrait ainsi augmenter son endettement de cinq points de PIB sous certaines conditions. « Il ne s’agit pas de créer des impôts supplémentaires, mais de stabiliser le service de la dette dans le budget de l’État, et utiliser cet argent pour des choses utiles et des dépenses non récurrentes », affirme Xavier Ragot, président de l’OFCE. L’Observatoire considère que l’investissement de défense est économiquement performant, jalonné d’arsenaux étatiques ou paraétatiques (CEA, Naval Group), non-délocalisable, à l’abri des ap-pels d’offres européens, avec une R&D qui représente 20 % de la R&D nationale. La défense serait, en outre, un moyen de protéger certaines « pépites technologiques » comme Safran, victime des déboires de l’aviation civile. « Leur redonner des programmes militaires, en vue de la motorisation d’aéronefs de la prochaine génération, permettra notamment à Safran d’échapper au tête à tête mortifère avec l’allemand MTU dans le cadre du projet Scaf. »
Latribune.fr – 22/02
Israël vend cinquante F-35 aux EAU
Israël a accepté de vendre cinquante F-35 de Lockheed Martin aux Émirats Arabes Unis, pour trois raisons : Washington a assuré à Tel-Aviv qu’elle conser-verait une supériorité technologique sur les pays arabes. Ensuite, au nom de la stratégie de « containment », qui consiste à isoler l’Iran. Enfin, pour des raisons simplement commerciales : l’accès de l’industrie israélienne au marché de l’ar-mement des pays arabes. Les Etats-Unis auraient dû vendre eux-mêmes ces cinquante F-35 à Abu Dhabi, autorisation donnée par l’administration Trump, puis suspendue par l’administration Biden.
La Tribune – 23/02