DÉFENSE

Thales renforce sa position de leader dans l’industrie de la Défense indonésienne

A l’occasion du salon IndoDefence 2022, Thales et la holding Defend ID (Defense Industry Indonesia) ont signé plusieurs accords réaffirmant leur volonté de soutenir la modernisation et la digitalisation en cours du secteur de la Défense indonésien. Un protocole d’accord avec l’entreprise publique PT Len Industrie, cheffe de file de Defend ID, prévoit notamment la création d’une joint-venture (JV) qui assurera des services de maintenance, réparation et révision (MRO) pour les radars en service au sein de l’armée de l’Air indonésienne. D’autres sujets de coopération seront envisagés, notamment les radars, les systèmes de contrôle-commande, les satellites militaires et les systèmes de combat. Thales a également signé un contrat portant sur la rénovation de quatre corvettes Diponegoro, qui seront équipées de systèmes de combat et de capteurs « de toute dernière technologie » afin d’améliorer leurs performances opérationnelles.

Zone-Bourse.com du 4 novembre

« La force militaire fait un retour brutal sur la scène internationale » : tribune de Thierry Burkhard, chef d’Etat-Major des armées

A l’occasion du 11 novembre, le général Thierry Burkhard, chef d’Etat-Major des armées, rend hommage, dans une tribune au Monde, à l’engagement des militaires prêts à donner leur vie pour la France. Il souligne les menaces croissantes liées au contexte international, et invite à « bâtir collectivement la stratégie de puissance d’équilibres du pays ». « Depuis une décennie, un ordre stratégique nouveau est en cours de recomposition. La guerre en Ukraine en est une manifestation évidente. Parmi les outils de la puissance étatique, la force militaire fait ainsi un retour brutal sur la scène internationale. Ce retour s’impose à nous. Dans ces circonstances, la faiblesse, qu’elle soit perçue ou effective, fait peser un risque sur notre société ». Face à ce risque, « une approche d’ensemble équilibrée, marquée du sceau de notre triptyque républicain, est la manière la plus juste de signifier la mesure de notre force ».

Le Monde du 8 novembre

Revue nationale stratégique : la dissuasion nucléaire face aux nouvelles menaces

La Revue nationale stratégique (RNS) doit être présentée le 9 novembre à Toulon par le Président de la République. Cette revue, qui sert de socle à la préparation de la Loi de programmation militaire, évoque la dissuasion nucléaire, « clé de voûte de notre stratégie de Défense », dans un contexte stratégique marqué par un environnement mondial instable et traversé par des crises plus violentes qu’auparavant. « Le conflit en Ukraine démontre la nécessité de conserver une dissuasion nucléaire, robuste et crédible, pour prévenir une guerre majeure », souligne la revue. Le texte souligne la montée en puissance des modes d’action hybrides, dont la guerre informationnelle. Les auteurs de la RNS attirent l’attention sur l’articulation « suffisamment robuste » entre forces nucléaires et conventionnelles pour « éviter un contournement de la dissuasion par le bas ». Ils rappellent que la dissuasion nécessite « une posture exigeante et des engagements capacitaires s’inscrivant dans le temps long ». La France, qui entend conserver une place singulière au sein de l’OTAN, assume « une position exigeante et visible, en raison notamment de la spécificité et de l’indépendance, de sa politique de Défense, en particulier du fait de sa dissuasion nucléaire ».

La Tribune du 5 novembre

Défense : la Revue nationale stratégique (RNS) présentée ce mercredi

Emmanuel Macron se rend ce mercredi à Toulon pour un déplacement consacré à la présentation de la Revue nationale stratégique (RNS), en présence de Catherine Colonna, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, et de Sébastien Lecornu, ministre des Armées. Le Figaro et La Tribune en détaillent certains points. « L’ambition stratégique de la France doit être réaffirmée au prisme de la fracturation de l’ordre mondial, notamment mise en évidence par la guerre en Ukraine », indique la version du texte consultée par Le Figaro. « Ce contexte questionne le modèle d’armée français actuel, conçu dans une logique principalement expéditionnaire. Ce modèle en 2030 devra fournir à la France les capacités de faire face à un éventuel retour d’un conflit interétatique de haute intensité et aux stratégies hybrides déployées par nos compétiteurs ». Il reposera sur trois piliers : la dissuasion nucléaire, des capacités conventionnelles, et une mobilisation de la société, pour une « résilience mutuelle » armées-nation. « L’autonomie stratégique européenne » figure toujours parmi les objectifs stratégiques de la France. « L’accélération du risque de conflictualité et l’élargissement rapide des champs de confrontation confirment la nécessité des alliances stratégiques et du principe de solidarité qui les structure », indique le texte. La Chine est désignée : « La modernisation de l’appareil militaire chinois se poursuit et permet à l’Armée populaire de libération (APL) d’appuyer une stratégie de plus en plus affirmée, y compris sur le plan militaire, que ce soit dans la région indo-Pacifique, en particulier s’agissant du statu quo dans le détroit de Taïwan, mais aussi dans les autres régions du monde où sa diplomatie lui crée des clientèles, notamment en Afrique », explicite la RNS.

Le Figaro et La Tribune du 9 novembre

Tribune : « L’Europe doit investir davantage dans la Défense collective »

Dans une tribune publiée par Les Echos, un groupe de chercheurs et d’universitaires français, spécialisés dans la Défense, estiment que les Etats européens doivent être en mesure d’adopter une perspective collective de plus long terme, s’ils veulent renforcer à la fois leurs fondations industrielles et technologiques de Défense, et leur politique de sécurité et de Défense commune. « Trop souvent, les Etats européens ont revu leur politique d’équipement dans un cadre exclusivement national, avec une vision à court terme au détriment du long terme », déplorent-ils. « Ils doivent mieux coopérer entre eux ainsi qu’avec leurs partenaires de l’OTAN, et pour cela l’UE doit les y aider grâce aux mesures incitatives de sa politique financière. Sans quoi, les nouvelles ressources mises à la disposition des Etats membres risquent d’être utilisées de manière dispersée, en aggravant ainsi la fragmentation de la BITD ». Les signataires de la tribune rappellent que la Commission européenne et l’Agence européenne de Défense (AED) ont proposé de créer de nouveaux outils financiers pour encourager les pays de l’UE à procéder à des acquisitions conjointes d’armement. Le premier de ces outils, l’European Defence Industry Reinforcement through Common Procurement Act (EDIRPA), est axé sur le court terme et devrait disposer d’un budget de 500 M€ pour deux ans (2023-2024). Son adoption est prévue pour la fin de l’année 2022. L’EDIRPA sera par la suite remplacé par l’European Defence Investment Programme (EDIP), qui se concentrera quant à lui sur le long terme avec un budget plus important. L’EDIP devrait être adopté en 2023 pour être utilisé à partir de 2024. « Si adoptés, l’EDIRPA et l’EDIP seraient les seuls mécanismes financiers en Europe permettant aux Etats de procéder à des acquisitions en commun ». « Les Etats membres doivent s’accorder urgemment sur l’EDIRPA, l’EDIP et le FEDEF (le Fonds européen de Défense), et il serait souhaitable dans ce cadre que le moteur franco-allemand reprenne du service. Enfin, les pays européens doivent également profiter de ces initiatives pour lancer immédiatement un processus commun de programmation et d’acquisition de Défense de l’UE qui soit lié aux planifications nationales des capacités et qui réponde aux besoins militaires nationaux, de l’UE et de l’OTAN ».

Les Echos du 9 novembre

Selon le commandant du Stratcom du Pentagone, la guerre en Ukraine « n’est qu’un échauffement avant un grand conflit »

L’amiral Charles Richard, qui dirige le Commandement stratégique (Stratcom) du Pentagone, alerte sur la baisse de la capacité de dissuasion des Etats-Unis face à la militarisation rapide de la Chine. A ses yeux, « la crise ukrainienne actuelle, ce n’est qu’un échauffement ». « Le grand conflit arrive. Et il ne faudra pas longtemps avant que nous [les Etats-Unis] soyons testés comme nous ne l’avons pas été depuis longtemps », a-t-il déclaré la semaine dernière lors d’une conférence à la Naval Submarine League, selon des propos rapportés par le Wall Street Journal et Newsweek. L’amiral estime que l’invasion de l’Ukraine par la Russie a révélé l’affaiblissement du pouvoir de dissuasion militaire américain. « Lorsque j’évalue notre niveau de dissuasion contre la Chine, le navire coule lentement. Il coule lentement, mais il coule, car ils déploient des capacités sur le terrain plus rapidement que nous ».

Les Echos du 9 novembre