La Cour des comptes valide le soutien français aux exportations d’armes
Dans un rapport sur le soutien aux exportations de matériel militaire de la France, la Cour des comptes pointe les marges de progrès possibles dans la façon dont l’Etat accompagne les industriels de Défense français. Dans la mesure où la France souhaite disposer d’une « autonomie stratégique », il lui faut ses propres armes, et donc sa propre industrie de Défense. Alors que toute exportation de Défense est interdite sauf accord de l’Etat, un système complexe d’autorisations et de soutiens s’est mis en place. Quelque 900 agents des services de l’Etat (ministère des Armées, Economie, Affaires étrangères et européennes) seraient mobilisés par ce soutien à l’exportation, selon la Cour des comptes, qui évoque plutôt des sous-effectifs. Elle souligne également que les performances à l’exportation reposent essentiellement sur les succès des grandes entreprises aéronautiques et navales (Dassault Aviation, Thales, Safran, MBDA, Airbus, Naval Group) avec un retard dans l’armement terrestre. Par ailleurs, si la France a, jusqu’à présent, enregistré très peu de sinistres à l’export, à trop dépendre de ces « grands contrats », l’industrie de Défense s’expose à des aléas politiques imprévisibles, pointe la Cour des comptes. Les multiples obstacles sur la route des contrats de Défense ont progressivement poussé l’Etat à assumer une part de plus en plus grande du risque, en développant notamment ses outils de financement : Bpifrance, Caisse des Dépôts, prêts du Trésor, assurance-crédit, etc.
Les Echos du 30 janvier
Elbit Systems va créer un centre de soutien pour les systèmes DIRCM des A330 MRTT de l’OTAN
Elbit Systems a signé un contrat de soutien d’une durée de 5 ans avec l’agence de soutien et d’acquisition de l’OTAN pour les systèmes d’autoprotection J-MUSIC (Multi-Spectral Infrared Countermeasure), équipant sa flotte d’A330 MRTT. La MMF (Multinational MRTT Fleet) est notamment composée des Pays-Bas, du Luxembourg, de l’Allemagne, de la Belgique, de la Norvège et de la République tchèque. L’industriel israélien précise qu’un centre dédié sera implanté au Luxembourg. Il fournira des services de réparation, de pièces de rechange et de maintenance pour s’assurer que tous les systèmes fonctionnent à des niveaux optimaux. À ce jour, 7 systèmes DIRCM (Directional Infrared Counter Measures) sont déjà intégrés, certifiés et opérationnels sur les appareils de l’OTAN et un huitième vient d’être commandé. Le 1er A330 MRTT du pool MMF avait été modifié en 2019 pour recevoir le système DIRCM d’Elbit Systems.
Le Journal de l’Aviation du 30 janvier
Les industriels italiens s’engagent sur la prochaine phase de développement de l’avion de combat GCAP
L’équipe d’industriels italiens du programme Tempest, menée par Leonardo, a formalisé le 26 janvier sa participation au nouveau programme d’avion de combat, le Global Combat Air Program (GCAP), à la suite de l’adhésion directe du Japon en décembre 2022. Les programmes Tempest et F-X avaient fusionné pour devenir le GCAP, marquant le caractère plus mondialisé du futur chasseur de « sixième génération », qui devrait voir le jour en 2035 et remplacer les Eurofighter Typhoon de la Royal Air Force (RAF) et de l’Aeronautica Militare, mais aussi les Mitsubishi F-2 de la Force aérienne d’autodéfense japonaise (JASDF). Les partenaires industriels italiens s’engagent ainsi sur la prochaine phase de développement du nouveau programme, ayant déjà participé à hauteur de 6 Md€ sur le programme Tempest depuis 2021 avec le soutien du ministère de la Défense italien. L’équipe industrielle italienne du GCAP comprend Avio Aero, MBDA Italia et Elettronica, ainsi que des universités, des centres de recherche, des PME et des startups.
Le Journal de l’Aviation du 30 janvier
La France et l’Italie commandent 700 missiles antiaériens Aster à MBDA et Thales
Réunis au sein du groupement d’intérêt économique franco-italien Eurosam, MBDA et Thales ont été notifiés par l’Organisation conjointe de coopération en matière d’armement (OCCAr) pour fabriquer 700 missiles Aster pour la France et l’Italie. Estimée à plus de 2 Md€, cette commande permettra aux 2 pays d’augmenter leurs capacités terrestres et navales de défense antiaérienne afin de faire face à « l’évolution de la menace », précise le ministère des Armées. Des Aster 15 et Aster 30 B1 équiperont les bâtiments de la Marine nationale française (frégates de défense aérienne et porte-avions), ainsi que ceux de la Marine et de l’armée de l’Air italiennes. La nouvelle version Aster 30 B1NT, en cours de développement, bénéficiera quant à elle à l’armée de l’Air et de l’Espace française ainsi qu’à l’armée de Terre, la Marine et l’armée de l’Air italiennes. Doté d’une portée supérieure à 100 km, le missile Aster 30 est capable d’atteindre sa cible, avion ou missile de croisière, à Mach 4,5 (5 500 km/h) jusqu’à 20 km d’altitude. « Cette commande globale va nécessiter des adaptations au niveau de l’ensemble de la chaîne industrielle afin de répondre aux enjeux de l’économie de guerre », ajoute le ministère des Armées dans un communiqué.
Ensemble de la presse du 31 janvier
Safran dépose un recours après le choix de GE Avio pour coordonner le projet européen NEUMANN dans le cadre du Fonds européen de défense (FED)
Safran a déposé un recours en annulation auprès de la Commission européenne à la suite du choix de GE Avio par la Direction générale de l’industrie de Défense et de l’Espace (DG DEFIS) de la Commission européenne en vue de coordonner le projet NEUMANN dans le cadre du Fonds européen de défense (FED). Le motoriste souhaite marquer son agacement au moment où la France, l’Allemagne et l’Espagne maintiennent leur volonté de lancer le SCAF (Système de combat aérien du futur) face au Tempest (Grande-Bretagne, Italie et Japon). Le projet NEUMANN doit permettre sur une période de 4 ans de développer les premières briques technologiques d’une nouvelle motorisation afin de répondre aux besoins opérationnels d’un futur avion de combat européen. Pourtant crucial pour les enjeux de souveraineté européenne, le choix de GE Avio (mais aussi Leonardo et Saab), passe à côté des acteurs majeurs de la filière européenne : Safran, le seul motoriste de l’Union européenne à avoir conçu entièrement un moteur d’avion de combat (M88, moteur du Rafale), ainsi que l’allemand MTU et l’espagnol ITP (filiale de Rolls-Royce). 3 groupes qui coopèrent aujourd’hui pour développer la motorisation de l’avion de combat (NGF) du SCAF. 2 équipes d’industriels travailleront donc séparément sur le développement d’un moteur d’avion de combat alors que le FED, doté de 13 Md€ sur la période 2021-2027, était censé faire cesser les redondances en Europe.
La Tribune du 1er février
La Patrouille de France prépare le passage de ses 70 ans en mai 2023
Durant le week-end des 20 et 21 mai prochain, 80 000 personnes sont attendues sur la base aérienne 701 de Salon-de-Provence, pour fêter les 70 ans de la Patrouille de France. Le quotidien La Provence a interrogé le commandant Aurélien Declerq, qui se prépare à cette occasion et au programme 2023 de la Patrouille de France. « D’autres événements vont s’ajouter à notre calendrier, en plus de cet anniversaire. Il y aura en particulier le Salon International de l’Aéronautique et de l’Espace de Paris-Le Bourget, en juin. Et ce sera aussi la 2ème année « d’après Covid », avec un calendrier estival, que je ne peux pas encore dévoiler, mais qui nous permettra d’évoluer au plus près des lieux de villégiature des Français », explique le commandant Aurélien Declerq. Il rappelle que le rôle de l’armée de l’Air et de l’Espace est de défendre les Français, et que les pilotes de la Patrouille de France en deviennent des ambassadeurs, avant de retourner en unité de combat. L’armée de l’Air et de l’Espace a pris le virage environnemental depuis plusieurs années. La mission qui nous est confiée reste primordiale, mais les bases aériennes en particulier mènent un travail pour limiter leur impact environnemental », précise Aurélien Declerq.
La Provence du 31 janvier
Thales livrera un système de défense aérienne à l’Ukraine
Le ministère de la Défense ukrainien a confié, sous l’égide du ministère des Armées français, à Thales la conception d’un système de défense aérienne. Sébastien Lecornu, ministre des Armées, et Oleksiy Reznikov, ministre de la Défense ukrainien, se sont rendus mercredi 1er février sur le site de Thales à Limours en Essonne, pour la signature du contrat portant sur la livraison d’un système de défense aérienne complet de courte portée pour protéger l’Ukraine, incluant notamment un radar Ground Master 200. « Ces technologies protègent de tous types de menaces, sur la totalité de l’espace aérien. Elles couvrent toute la chaîne de décision, de la détection, à l’identification jusqu’à la neutralisation », a précisé Thales.
Ensemble de la presse du 2 février
Airbus Military Air Systems accélère dans les petits drones tactiques
Airbus Defence and Space, via Airbus Military Air Systems, accélère ses programmes pour développer de petits drones efficaces et moins coûteux. Le « Bayraktar », un drone tactique turc de moyenne altitude, emportant jusqu’à 4 missiles à guidage laser, pour un coût autour de 5 M$ l’exemplaire, a largement démontré son efficacité. De l’autre côté, le programme Eurodrone, un appareil dit Male (moyenne altitude et longue endurance), sans pilote, dont le budget atteint 7,1 Md€ pour 60 exemplaires, commandés par l’Allemagne, la France, l’Italie et l’Espagne, ne joue pas dans la même catégorie et n’accomplit pas le même type de mission. Airbus Military Air Systems souhaite donc se positionner sur les 2 marchés. Le groupe fourni déjà à la marine nationale son mini-drone tactique, l’Aliaca, dans le cadre du programme SMDM (système de mini-drones aériens embarqués pour la marine). Développé par la PME Survey Copter, filiale d’Airbus depuis 11 ans, ce drone a été certifié et qualifié l’été dernier, il équipe désormais 3 patrouilleurs hauturiers français. Airbus Military Air Systems pousse aussi le projet Sirtap de drones tactiques armés polyvalents de nouvelle génération. Capable de voler de jour comme de nuit, avec une endurance de 20 h de vol en continu, il pourra emporter 150 kg de charges utiles (liaisons télécoms, systèmes de guidage de cible…). Parallèlement, le groupe travaille sur le segment des drones stratosphériques tactiques, des engins hybrides mi-avions mi-satellites. C’est la mission de sa nouvelle filiale, baptisée Aalto, qui commercialisera, à partir de fin 2024, des solutions de connectivité mobile et d’observation de la Terre fournies par Zephyr. L’appareil, volant à une altitude allant de 18 à 30 km, pourra couvrir des zones de plusieurs centaines de kilomètres, pendant plus de 50 h d’affilée, grâce à sa propulsion électrique, fournie par une pile lithium-soufre, rechargée par des panneaux solaires. Airbus Military Air Systems teste aussi des moyens de mise en œuvre aériens. Fin 2022, le constructeur a réussi à larguer un drone, un Do-DT25 de l’armée allemande, depuis un avion de transport militaire A400M Atlas.
Le Figaro du 3 février
L’Agence européenne de défense définit les futures capacités de transport stratégique
Le 27 janvier, l’Agence européenne de défense (AED) a officialisé son soutien aux 2 projets du « Future Medium-Size Tactical Cargo » (FMTC) et du « Strategic Air Transport for Outsized Cargo » (SATOC). Ils représentent l’avenir d’un transport aérien tactique et stratégique pour les pays de l’Union Européenne et doivent entrer en opération à horizon 2035. Lancés au titre de la 4ème vague de la coopération structurée permanente (CSP ou PESCO), le FMTC et le SATOC sont les 9ème et 10ème projets PESCO à être soutenus par l’AED. Le 1er sera coordonné par la France et réunira l’Allemagne, la Suède et l’Espagne alors que le 2nd réunira la République-Tchèque, le Pays-Bas et la France coordonnés par l’Allemagne. L’objectif du FMTC est « d’augmenter les capacités de mobilité aérienne des forces armées des États membres, y compris sur des pistes étroites et courtes non préparées ». Le SATOC quant à lui tend à devenir « une solution européenne pour le transport des marchandises hors gabarit et lourdes ». Le soutien de l’AED aux programmes FMTC et SATOC durera 24 mois et visera à « l’harmonisation des exigences des membres du projet et à la rédaction d’un document conjoint d’orientations communes précises pour la recherche et le développement de la plate-forme envisagée ». Une fois à leur terme, ces projets devraient accroître l’autonomie des pays de l’Union Européenne dans leurs déploiements tactiques et stratégiques.
Air Journal et Air & Cosmos du 3 février