Premier vol d’un hélicoptère NH90 avec du carburant durable
La Direction générale de l’armement (DGA) a réalisé avec succès, le 3 février, un premier vol d’essai d’hélicoptère militaire NH90 avec du carburant d’aviation durable (SAF, Sustainable Aviation Fuel) à 84%. Ce vol d’essai, d’une durée de trois heures, est une première mondiale. Cet essai a été mené avec la participation du Service de l’énergie opérationnelle (SEO) et le concours technique des industriels Safran Helicopter Engines, Airbus Helicopters et TotalEnergies. Le carburant utilisé a été produit par TotalEnergies à partir d’huiles de cuisson usagées selon la technologie HEFA (hydrotraitement des huiles et des graisses), et présente une empreinte carbone 4 fois moins importante que celle d’un carburant d’origine fossile, respectant ainsi le critère d’un abattement de 65% exigé par l’Union européenne pour les carburants bas carbone.
Aerobuzz et L’Usine Nouvelle du 13 février
Dans l’usine Aresia de Rouvignies, une production ultra-modernisée
La revue Challenges consacre un reportage au groupe français Aresia (ex-Rafaut Group), spécialisé dans l’aéronautique de Défense. Dans son usine de Rouvignies (Nord), près de Valenciennes, inaugurée fin 2019, la production est ultra-automatisée. « Cette usine, c’est un peu l’économie de guerre avant l’heure », estime Bruno Berthet, président d’Aresia. « La cadence actuelle est de quelques centaines de bombes produites par an, mais nous pouvons monter à 3 000 si les commandes suivent, et même à 6 000 en renforçant les équipes et en rachetant quelques machines ». L’usine de Rouvignies, dans laquelle Aresia a investi 23 M€, produit trois types de bombes : une de 500 kg (Mk83), une de 1 000 kg (Mk84), et une bombe à pénétration (P1000), capable de détruire des bunkers souterrains. Le groupe développe sur fonds propres une munition plus légère (250 kg), qu’il présentera au Salon du Bourget en juin prochain. « C’est le segment le plus important du marché, qui nous ouvre de belles perspectives d’export », souligne Bruno Berthet. « Nous n’avons pas les volumes de production des concurrents américains, mais l’automatisation et la technicité de notre usine nous rendent totalement compétitifs ».
Challenges du 13 février
Passage au « tout-Rafale » pour la Défense française
Le président Emmanuel Macron, lors de ses vœux aux Armées, à Mont-de-Marsan, a annoncé la modernisation de la flotte de chasse de l’armée de l’Air et de l’Espace. « Nous passerons au tout Rafale et maintiendrons cet avion d’exception au meilleur niveau mondial », a-t-il affirmé, en présentant les grandes lignes de la future loi de programmation militaire, qui doit consacrer 413 Md€ à la Défense entre 2024 et 2030. Les Echos consacrent un article à cette évolution, recueillant la réaction du Chef d’état-major de l’armée de l’Air et de l’Espace, le général Stéphane Mille, qui se réjouit notamment de la confirmation par le président du rôle central de la dissuasion nucléaire, ce qui conforte la « composante aéroportée de la dissuasion ». L’armée de l’Air et de l’Espace doit recevoir 12 Rafale neufs en 2023, soit 13 nouveaux appareils en comptant l’exemplaire livré en décembre dernier.
Les Echos du 10 février
Focus sur Helma-P, arme laser développée par Cilas
L’Usine Nouvelle observe que, depuis son apparition dans les années 1990, l’arme laser est arrivée à un niveau de maturité technologique « décisif ». « Elle répond mieux aux exigences actuelles, avec une disponibilité très importante et de faibles besoins de maintenance », explique Lionel Merlat, à la tête du groupe Interaction rayonnement-matière de l’Institut franco-allemand de recherches de Saint-Louis (Haut-Rhin). La société Cilas, située à Orléans (Loiret), auparavant détenue par ArianeGroup et rachetée en novembre 2022 par Safran et MBDA, a mis au point Helma-P, un système autonome anti-drones. Helma-P a été éprouvé lors de deux campagnes d’essais à Biscarosse (Landes), menées par la Direction générale de l’armement (DGA) courant 2021 et fin 2022. « Avec notre savoir-faire dans l’optique, nous parvenons à faire converger le faisceau laser sur la cible avec le diamètre d’une pièce d’un euro », précise Benoist Roucher, responsable du développement et des ventes de Cilas. « Nous avons réussi à neutraliser un drone éloigné de 800 mètres en 1,5 seconde, et chaque fois avec 100% de réussite », ajoute-t-il. Le ministère des Armées a passé commande à Cilas, en juin 2022, d’un système Helma-P d’une puissance de 2 kilowatts (kW) pour le déployer lors des JO de Paris en 2024. « La maîtrise technique sur ce segment est acquise », assure Bruno Verzotti, le directeur des systèmes futurs de MBDA, « notre ambition est de livrer des systèmes opérationnels, avec le laser de Cilas, dans les toutes prochaines années ».
L’Usine Nouvelle du 13 février
Thales et Schiebel fournissent un système de drones aériens à la Royal Navy
Thales et la société autrichienne Schiebel ont remporté un contrat auprès du ministère britannique de la Défense, pour fournir un système de drones aériens révolutionnaire visant à doter les navires de guerre de la Royal Navy de capacités de protection de type « œil dans le ciel ». Ce contrat ayant pour objet le programme Peregrine implique de déployer un drone tactique à voilure tournante équipé de puissants capteurs de surveillance maritime afin de protéger une frégate de type 23 en opération. « Dans le cadre de ce programme alliant les capacités éprouvées de Schiebel en matière de système de drone aérien et toute une série de capteurs et systèmes de haute précision en renseignement, surveillance et reconnaissance développés par Thales, Thales jouera le rôle de maître d’œuvre de systèmes intégrés », précise Thales.
Boursier.com du 13 février
La DGA notifie à Hensoldt un contrat de 100 M€ dans le cadre du SCAF
Hensoldt a obtenu un contrat d’une valeur d’environ 100 M€ de la part de la DGA pour le développement de démonstrateurs pour le futur réseau de capteurs dans le cadre du programme SCAF (Système de Combat Aérien Futur). En tant que membre du consortium allemand FCMS (Future Combat Mission System), Hensoldt développe des éléments centraux essentiels du futur réseau de capteurs, dans les domaines de l’électronique radar, les moyens de reconnaissance et d’autoprotection, l’optronique et également la mise en réseau globale des capteurs. D’ici 2025, plusieurs démonstrateurs technologiques seront développés pour montrer les possibilités d’une solution en réseau indépendante de la plateforme. Ce réseau de capteurs avec différentes plateformes sera ensuite développé dans les autres phases de démonstrateurs SCAF. Les leaders technologiques respectifs de l’industrie des 3 pays sont impliqués : sous la direction générale d’Indra pour l’Espagne, Thales pour la France et le consortium FCMS pour l’Allemagne, composé de Hensoldt, Diehl Defence, ESG Elektroniksystem- und Logistik-GmbH et Rohde & Schwarz, travaillent ensemble dans la phase dite de démonstration 1b.
Air & Cosmos du 12 février
Le 1 000ème F-35 entre en production chez Lockheed Martin
18 ans après le début de la production des avions de série, Lockheed Martin débute l’assemblage du 1 000ème appareil. BAE Systems, qui produit les pointes avant de fuselage dans son usine de Samlesbury et également la partie arrière du fuselage des trois versions de l’avion, a annoncé avoir livré à Lockheed Martin le 1 000ème sous-ensemble. BAE systems fait partie des 3 partenaires de 1er plan du programme, avec Lockheed Martin, responsable du fuselage avant et de l’assemblage final, et Northrop Grumman, chargé du tronçon central du fuselage. Son usine a la capacité de produire à ce jour des sous-ensembles pour 160 avions par an. Lockheed Martin a annoncé vouloir livrer 156 avions cette année. Environ la moitié des F-35 construits annuellement vont à l’US Air Force et l’autre moitié part à l’export.
Aerobuzz du 14 février
L’OTAN appelle ses membres à passer en « économie de guerre »
Les ministres de la Défense de l’OTAN sont réunis mardi 14 et mercredi 15 février à Bruxelles afin de coordonner les livraisons d’armes à l’Ukraine. Le secrétaire général de l’Alliance, Jens Stoltenberg, a souligné : « Le conflit entre à présent dans « une guerre d’usure et une bataille logistique ». Il avertit : « Le rythme actuel d’utilisation de munitions par l’Ukraine est beaucoup plus élevé que notre rythme actuel de production. Cela épuise nos stocks et met nos industries de Défense sous pression. » Les ministres de la Défense sont donc appelés à faire des propositions sur la relance de la production. Le débat doit porter sur la nécessité de fixer de nouveaux seuils de dépense pour la Défense de la part des Alliés.
Les Echos du 15 février
Stocks de munitions : conclusions d’une mission parlementaire « flash »
Les conclusions d’une mission d’information « flash » sur les stocks de munitions sont examinées ce mercredi 15 février à l’Assemblée nationale. Les députés Vincent Bru et Julien Rancoule, co-auteurs du rapport de la mission, ont formulé dix propositions visant à permettre aux armées de faire face au retour de la haute intensité et aux nouvelles formes de conflictualité. « Le ministère des Armées considère que les stocks existants sont suffisants pour répondre aux missions habituelles et à la situation opérationnelle de référence – qui correspond à la tenue des postures permanentes et à l’engagement dans la durée et simultanément sur trois théâtres d’opérations », indiquent les députés. Ils préconisent, entre autres, « d’adapter la reconstitution des stocks de munitions à des hypothèses d’engagement renouvelées », de « réinternaliser le maintien en condition opérationnelle des missiles au sein des forces, et de systématiser les engagements en seuil de disponibilité dans les contrats de MCO », ou encore « d’affermir la visibilité des entreprises et la régularité des commandes étatiques ».
La Tribune du 15 février
Colloque : « 25 ans d’opérations des drones de l’AAE »
Un colloque consacré aux 25 ans d’opérations des drones dans l’armée de l’Air et de l’Espace (AAE) a été organisé jeudi 2 février sur la base aérienne 709 de Cognac. Présidé par le général Stéphane Mille, chef d’état-major de l’armée de l’Air et de l’Espace (CEMAAE), cet événement a abordé le rôle que joueront les drones dans les opérations futures, la surveillance de l’espace aérien et l’évolution de la structure de commandement et de contrôle (C2). Le général Stéphane Mille a rappelé que la LPM ambitionne « d’intégrer l’ère du drone », avec un doublement de l’investissement en la matière. « Les objectifs que j’ai fixés sont très clairs : faire effort sur tout le spectre des missions drones, de la basse intensité jusqu’à la haute intensité, et élargir la protection des sites dans une approche multicouche avec un C2 adéquat », a-t-il insisté.
Aerobuzz du 15 février
L’armée souhaite renforcer les capacités de résilience de la société française
« Dans certains pays baltes ou en Suède, le déploiement d’une défense civile est en train de s’imposer depuis le début de la guerre en Ukraine », observe Le Monde. En France, le travail autour des « forces morales », source de capacité de la société civile à surmonter l’adversité, est l’un des axes de la future loi de programmation militaire (LPM). La question de la « résilience » a fait l’objet d’un rapport parlementaire publié à la veille du début de l’invasion russe en Ukraine, en février 2022. Selon les plans actuels, la concrétisation des « forces morales » françaises repose principalement sur un doublement de la réserve nationale, composée d’environ 40 000 personnes (24 500 dans l’armée de Terre, 6 500 pour la Marine et autant pour l’armée de l’Air et de l’Espace).
Le Monde du 15 février
Rapport parlementaire : comment renforcer la Défense sol-air française et européenne
Les députés Jean-Louis Thiériot (LR) et Natalia Pouzyreff (Renaissance) ont publié, mercredi 15 février, un rapport parlementaire consacré à « la Défense sol-air en Europe et en France ». La défense sol-air (DSA) est la lutte, depuis le sol, contre tous les objets volants : avions, hélicoptères, drones de toute taille, missiles de croisière ou balistiques. La LPM 2024-2030 prévoit de consacrer à la DSA 5 Md€ d’investissement. Jean-Louis Thiériot et Natalia Pouzyreff prônent notamment la remontée de l’équipement à 12 systèmes Mamba, contre 8 actuellement (auxquels s’ajoutaient deux autres systèmes stockés). Ils estiment également indispensable un renforcement de la Défense antiaérienne « de basse couche » par le canon Rapid Fire de Nexter et Thales, en particulier dans le cadre de la lutte anti-drone. Jean-Louis Thiériot accorde un entretien à L’Opinion, dans lequel il détaille les conclusions du rapport.
Air & Cosmos et L’Opinion du 16 février
Dépenses militaires mondiales : rapport de l’IISS
L’Institut international pour les études stratégiques (IISS) publie son rapport annuel, consacré à l’« Equilibre militaire mondial ». Les dépenses militaires ont connu une nouvelle hausse dans le monde en 2022. Sur l’ensemble de l’année, elles ont dépassé 2 000 Md$, en hausse de 4% sur un an, des chiffres à relativiser toutefois en raison de l’inflation qui pèse sur les investissements. En valeur nominale, les Etats-Unis sont en tête, avec un budget de 767 Md$ consacré à la Défense l’an dernier, devant la Chine, qui a augmenté ses dépenses de 7% pour atteindre 242 Md$. La Russie a dépensé 88 Md$ pour sa Défense. En Europe, le Royaume-Uni est en tête (70 Md$), devant la France (54,4 Md$) et l’Allemagne (53,4 Md$). « L’invasion russe a redéfini l’environnement sécuritaire en Europe », note l’IISS, qui estime que le « centre de gravité stratégique s’est déplacé vers l’est et le nord ».
Les Echos du 16 février
« Osons un débat politique sur notre Défense » : tribune de François Cornut-Gentille
François Cornut-Gentille, membre honoraire du Parlement, spécialiste des questions de Défense, s’exprime dans La Tribune. Dans un texte intitulé « Osons un débat politique sur notre Défense », il plaide en faveur d’une approche politique et globale des sujets de Défense et suggère de confier au Parlement l’inventaire des dépendances stratégiques françaises. « Même si l’inflation vient l’altérer, le redressement entrepris est incontestable. Le paradoxe est que le risque de décrochage est plus fort que jamais en dépit de cet effort soutenu et exceptionnel », alerte-t-il.
La Tribune du 16 février
Inde : HAL et Safran signent un accord de répartition d’activités pour le développement du moteur de l’hélicoptère IMRH
Safran Helicopter Engines et Hindustan Aeronautics Limited (HAL) ont signé un accord de partage d’activités pour le développement du moteur destiné au futur hélicoptère IMRH (Indian Multi-Role Helicopter) de 13 tonnes et à sa version embarquée DBMRH (Deck Based Multi-Role Helicopter). Cet accord fait suite au mémorandum d’entente (Memorandum of Understanding) signé le 8 juillet 2022, et formalise la répartition des activités au sein de la co-entreprise. HAL participera notamment à la conception, au développement et à la production des parties sensibles du moteur. Un modèle à l’échelle 1/3 de l’hélicoptère IMRH a été présenté la semaine dernière par HAL au salon Aero India.
Air & Cosmos et Aerobuzz du 16 février
Guerre en Ukraine : l’OTAN doit se préparer à une longue confrontation, selon Jens Stoltenberg
Près d’un an après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, avertit dans un entretien à l’AFP que le conflit « peut durer de très nombreuses années », Vladimir Poutine ne montrant aucune volonté de paix. « Nous sommes là pour nous assurer que l’Ukraine gagne cette guerre et pour lui fournir des armes, des munitions et le soutien dont elle a besoin », explique-t-il. « Si le président Poutine gagne en Ukraine, ce sera une tragédie pour les Ukrainiens. Mais ce sera aussi dangereux pour nous tous, car lui et les autres dirigeants autoritaires seront convaincus que lorsqu’ils utilisent la force militaire, ils peuvent atteindre leurs objectifs ». En visite jeudi 16 février à Ankara (Turquie), il a appelé à intégrer « maintenant » la Finlande et la Suède, dont les candidatures à l’Alliance atlantique sont bloquées depuis mai par la Turquie. Lors d’une réunion ministérielle à Bruxelles, mercredi 15 février, Jens Stoltenberg avait par ailleurs ouvert la porte à une adhésion séparée de la Finlande et de la Suède. « La question principale n’est pas de savoir si les adhésions de la Finlande et de la Suède sont ratifiées ensemble, mais qu’elles soient toutes deux ratifiées dès que possible », a-t-il déclaré.
Ensemble de la presse du 17 février
Le partenariat Atos-Airbus serait en accord avec l’objectif d’autonomie stratégique de l’UE
Airbus et Atos sont entrés en discussion en vue d’une prise de participation acquérir une participation minoritaire de 29,9% par l’avionneur de la future société Evidian. Guillaume Faury, CEO d’Airbus, a relevé, lors de la présentation des résultats annuels du groupe : « Nous avons beaucoup d’activités complémentaires et de synergies avec Evidian. L’aviation commerciale, la Défense et le spatial sont des secteurs de plus en plus digitalisés, pour les besoins liés à la connectivité, la sécurisation des données, le calcul à haute intensité, la simulation numérique ou bien encore le calcul quantique. Toutes ces technologies sont très importantes pour Airbus. Atos est un partenaire historique et nous cherchons à établir un partenariat renforcé, qui fasse du sens ». L’opération intéresse la souveraineté européenne : elle permettrait de créer un « acteur européen de premier plan dans le domaine de la cybersécurité et dans la digitalisation de la Défense, de la sécurité publique et des infrastructures nationales critiques », indique Atos, tout en permettant à Airbus de se renforcer dans le cloud de combat et le service aux compagnies aériennes.
Le Monde et L’Usine Nouvelle du 17 février