La France et le Royaume-Uni renouent leur coopération dans les armes de longue portée
Le président français, Emmanuel Macron, et le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, se sont rencontrés vendredi 10 mars. Ils ont confirmé le programme de recherche franco-britannique pour se doter de nouveaux missiles de très longue portée, et ont promis d’intensifier la coopération industrielle, qui porte sur les vecteurs les plus stratégiques du combat du futur. « Nous devons renforcer nos capacités communes, travailler davantage à l’interopérabilité opérationnelle technique et humaine, avec un calendrier ambitieux sur le futur missile antinavire et le futur missile de croisière, sur l’interopérabilité de nos systèmes aériens futurs respectifs et dans des domaines aussi différents que la maîtrise des fonds marins ou des armes à énergie dirigée », a déclaré Emmanuel Macron. « On explore le déploiement d’armes complexes à longue portée », a confirmé Rishi Sunak.
Ensemble de la presse du 13 mars
Exercice AsterX : le Commandement de l’Espace monte en compétences face à l’augmentation des menaces en orbite
Le conflit ukrainien a montré le rôle crucial du spatial dans les opérations militaires. En France, la troisième édition de l’exercice spatial militaire AsterX, organisé au CNES, à Toulouse, s’est tenue du 21 février au 10 mars. L’opération s’est articulée avec l’exercice interarmées Orion, qui a mobilisé 7 000 militaires déployés sur 14 départements du sud de la France pour se préparer à un conflit de haute intensité. « L’objectif d’AsterX 2023 était de concourir à la pleine intégration du milieu spatial au sein des armées au travers de la planification et la conduite des opérations en multi-milieux multi-champs », indique le général Mille, chef d’état-major de l’armée de l’Air et de l’Espace. Les entreprises ont apporté leur concours : Sopra Steria a apporté son expertise face à un scénario de cyberattaque et MBDA a expérimenté une solution de lancement rapide pour venir au secours de satellites menacés. Le Commandement de l’Espace a mis en place une cellule d’intégration commerciale composée de sept industriels de référence (Airbus Defence and Space, Safran Data Systems, Thales Alenia Space, Telespazio, Eutelsat, Hemeria, ArianeGroup) pour expérimenter plus rapidement des solutions de spatial militaire. Le CDE veut déployer en 2025 le démonstrateur de satellite patrouilleur Yoda développé avec Hemeria pour veiller sur les satellites en orbite géostationnaire. Des projets sont également en développement avec les startups Exotrail et U-Space.
La Tribune et Le Figaro du 13 mars
Les importations d’armes en Europe ont massivement augmenté en 2022
Le dernier rapport de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), publié ce lundi 13 mars, confirme le réarmement massif de l’Europe depuis l’éclatement de la guerre en Ukraine. Hors Ukraine, les importations d’armements en Europe ont augmenté de 35% en 2022. En tenant compte des livraisons d’armes à l’Ukraine, elles sont en hausse de 93%. L’Ukraine est devenu l’an dernier le troisième plus grand importateur d’armes au monde en 2022 (après le Qatar et l’Inde). A lui seul, le pays a concentré 31% des importations d’armement en Europe et 8% des échanges mondiaux l’an dernier. 29 Etats ont proposé une aide militaire à l’Ukraine. Ses principaux fournisseurs ont été les Etats-Unis, qui ont représenté 35% du total des importations d’armes ukrainiennes l’an dernier, la Pologne (17%), l’Allemagne (11%), le Royaume-Uni (10%) et la République tchèque (4,4%). Pour les auteurs du rapport, la hausse des importations d’armes sur le continent européen a vocation à se poursuivre dans les années qui viennent.
Ensemble de la presse du 13 mars
L’ASN4G, futur missile de la composante aéroportée de la dissuasion française
Air & Cosmos indique que lors d’une audition parlementaire, l’amiral Hervé de Bonnaventure, conseiller défense du PDG de MBDA, a dévoilé des détails sur l’ASN4G, qui devrait remplacer le missile Air-Sol Moyenne Portée (ASMP) d’ici 2035. Il a rappelé que les travaux technologiques relatifs à l’ASN4G ont commencé dès les années 1990 et se sont orientés vers le domaine des très hautes vitesses. « MBDA a mené des études sur l’hypersonique dès les années 2000-2010, dans le cadre des programmes PROMETHEE 1, 2 et 3, en cotraitance avec l’ONERA », relève le magazine. Le missile devrait être opérationnel à horizon 2035 et devra le rester au-delà des années 2050, d’où la nécessité d’anticiper les défenses sol/air de l’adversaire à cet horizon. « Selon l’amiral, la très haute performance en vitesse et en manœuvre est la meilleure méthode pour parvenir à être détecté le plus tardivement possible, compliquer la tâche de suivi d’un radar, voire d’accrochage, et désorganiser une attaque d’un missile antimissile », est-il précisé. L’ASN4G sera compatible avec le Rafale et catapultable par un porte-avions. André-Hubert Roussel, président exécutif d’ArianeGroup, a par ailleurs confirmé que le premier vol du planeur hypersonique V-MAX, lancé par une fusée sonde, est programmé, et qu’un deuxième démonstrateur, le V-MAX2, en sera le prolongement. La Direction générale de l’armement (DGA) a confié à ArianeGroup plusieurs études amont sur les futurs systèmes d’armes qui s’appuieraient sur ces technologies hypersoniques.
Air & Cosmos du 14 mars
Commerce des armes : la France confirme son rang de 3ème exportateur mondial
Selon le dernier rapport de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), publié lundi 13 mars, Paris profite de la hausse des budgets militaires dans le monde et du recul des exportations russes. Entre 2018 et 2022, le poids respectif des trois plus importants exportateurs, Etats-Unis, Russie et France, s’est considérablement modifié par rapport à la période 2013-2017. Les Américains ont gagné des parts de marché et en détiennent désormais 40%. La part russe a diminué, de 22% à 16%, et la France a réduit son écart avec eux, en passant de 7,1% à 11% du marché, devant la Chine (5%) et l’Allemagne (4%). La base industrielle et technologique de défense (BITD) française a enregistré une hausse de 44% de ses exportations en 2018-2022 par rapport aux cinq années précédentes. Ses premiers clients sont l’Inde, le Qatar et l’Egypte, tandis que l’Indonésie a signé le plus important accord de l’année 2022 pour la livraison de 42 Rafale.
Les Echos du 14 mars
ASI Group et Héli-Union vont rénover les hélicoptères Fennec de l’armée de l’Air et de l’Espace
ASI Group et Héli-Union, filiale du groupe Sabena technics, remportent un appel d’offre en co-traitance pour la rénovation de la flotte des hélicoptères Fennec de l’armée de l’Air et de l’Espace, avec l’intégration d’une caméra optronique et d’un système de transmission de données datalink. Spécialiste de l’intégration de systèmes de mission, ASI Group réalisera les designs, les certifications civiles, la fabrication et la fourniture des kits d’installation et assistera Héli-Union pour les démarches de certification militaire. Héli-Union intègrera les systèmes sur les hélicoptères. L’objectif est que les premiers appareils soient opérationnels pour la surveillance de la coupe du monde de rugby 2023 qui se tiendra en France, avec en vue les Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024.
Air & Cosmos du 14 mars
Tribune : pour un livret réglementé « souveraineté » afin de contribuer à l’industrie de Défense
François Mattens, co-fondateur et vice-président de Défense Angels, réseau sectoriel de France Angels (fédération nationale des « business angels »), s’exprime dans La Tribune. Il estime qu’en dépit de la guerre en Ukraine, « indéniablement, les banques font face à des règles de compliance de plus en plus contraignantes et des normes européennes ne favorisant pas la bienveillance envers le financement de la Défense ». Il appelle à créer un livret réglementé « souveraineté », qui pourrait attirer une partie de l’épargne des Français « dans l’objectif de financer des projets de long terme utiles pour la souveraineté industrielle et technologique ». Ce livret « aurait un rendement attractif, un plafonnement plus élevé et des avantages fiscaux comparables à celui du livret A », déclare-t-il.
La Tribune du 14 mars
La Chine serait en passe de livrer des missiles très performants à l’Arabie saoudite
Selon L’Opinion, l’Arabie saoudite aurait reçu, ou serait en passe de recevoir, des missiles balistiques antinavires chinois à longue portée YJ-21. Le contrat aurait été signé fin 2022 et comprendrait, outre ces missiles, des drones et des systèmes antidrones. Destinés à frapper les navires, les YJ-21 sont hypersoniques (Mach 10) et hypervéloces, c’est-à-dire qu’ils peuvent manœuvrer pour toucher une cible en mouvement. L’Arabie saoudite, traditionnellement alliée des Etats-Unis, et la Chine se sont récemment rapprochées, comme en atteste l’annonce d’une reprise des relations diplomatiques avec l’Iran, grâce à la médiation de Pékin.
L’Opinion du 14 mars
Eric Béranger : « MBDA est un outil de souveraineté et de coopération européenne précieux »
A l’occasion de la présentation des résultats 2022 de MBDA, Eric Béranger, CEO du groupe, a lancé un appel au renforcement des coopérations européennes. La guerre en Ukraine « nous pousse à réfléchir sur le type de capacités dont nous aurons besoin à l’avenir », a-t-il souligné. Les nouveaux armements tels que les missiles hypersoniques, les munitions rôdeuses, les drones, rendent impérative une meilleure défense aérienne. Afin de soutenir l’Ukraine mais aussi de se préparer à toute éventualité, y compris un conflit de haute intensité, l’industrie de défense a « besoin de technologie et de masse mais aussi de vitesse, dans un contexte d’inflation et de tensions dans la chaîne d’approvisionnement », insiste le dirigeant. Or « les états européens ne peuvent financer un tel effort sur une base nationale. MBDA est un outil de souveraineté et de coopération européenne précieux », estime Eric Béranger. Il faut donc des commandes et davantage de coopération. MBDA, qui pilote un écosystème de 1 600 sous-traitants en Europe, est codétenu par Airbus (37,5%), le britannique BAE Systems (37,5%) et l’italien Leonardo (25%). Le groupe « donne à toutes les nations européennes accès à une gamme complète de systèmes d’armes complexes, opérant du champ de bataille terrestre (anti-chars) au naval, en passant par le combat aérien, la Défense sol-air, jusqu’à la dissuasion (missiles ASMPA) », développe Eric Béranger. Pour l’avenir, le dirigeant se félicite de la volonté affichée la semaine dernière par Paris et Londres de maintenir la coopération dans les missiles de croisière. Il souligne aussi la bonne coopération entre l’Italie et le Royaume-Uni, notamment pour le développement de la nouvelle génération de missile sol-air moyenne portée Camm. Le président Emmanuel Macron a par ailleurs annoncé la tenue d’une conférence sur la défense antiaérienne européenne en juin. « Mon devoir, en tant qu’entreprise privée, est de rappeler ce dont nous disposons comme outils souverains pour cette mission, comme le système Mamba, qui a fait ses preuves au combat, ou le missile Mistral pour la courte portée, le VL Mica ou le Camm pour la moyenne portée », souligne Eric Béranger.
Ensemble de la presse du 16 mars
Emmanuel Chiva, délégué général pour l’armement : « Nous sommes entrés dans l’économie de guerre »
Emmanuel Chiva, Délégué général pour l’armement, accorde un entretien au Monde. « Depuis juin, avec le ministre des armées, nous avons vu à trois reprises l’ensemble des représentants de notre Base industrielle de Défense (BITD). Nous avons lancé 5 groupes de travail, qui ont abouti à de premiers résultats concrets, en matière de stocks stratégiques, de réduction des délais, d’augmentation des cadences de production par exemple », détaille-t-il. Les industriels ont notamment mutualisé leur approvisionnement en titane, un matériau très précieux pour l’aéronautique. Les relocalisations de filières ont avancé, « notamment celle liée aux poudres explosives ». « Tout ce qui peut nous permettre de produire plus et plus vite est aujourd’hui privilégié », souligne Emmanuel Chiva. « Les industriels ont aujourd’hui de la visibilité », estime-t-il. En 2022, l’Etat a ainsi commandé 218 missiles antiaériens Aster, 100 missiles antiaériens Mistral et 200 missiles antichars de moyenne portée. « Notre inquiétude porte plus sur les petits sous-traitants, qui ne bénéficient pas tous de cette même visibilité. Nous avons identifié 200 goulets d’étranglement parmi ces PME, qui ne sont pas capables de répondre à une hausse de leur activité par manque de main-d’œuvre, par limitation de l’outil productif, pour des questions d’approvisionnement, etc. Une trentaine de ces goulets ont déjà été réglés. Il nous faut poursuivre ce travail ». En matière d’innovation, le premier essai en vol d’un planeur hypersonique V-max 1, nouveau type de missile manœuvrant, devrait avoir lieu avant la fin de l’année.
Le Monde du 16 mars
MBDA publie ses résultats 2022
En 2022, MBDA a enregistré 9 Md€ de nouvelles commandes, un record, pour un carnet de commandes total de 22,3 Md€. Le groupe a enregistré un chiffre d’affaires de 4,2 Md€, comme l’année précédente. Après la création de 1 570 postes en 2022, il prévoit d’en créer 2 175 de plus cette année. « La guerre en Ukraine n’a pas eu de lien direct avec notre activité, ni nos prises de commandes, qui ont été exceptionnelles, portées par des contrats avec les Émirats arabes unis, la Grèce ou encore la Pologne », a précisé Eric Béranger, CEO du groupe. Les commandes ont également été portées par des programmes de coopération industrielle avec les Emirats arabes unis, l’Arabie saoudite, l’Inde et l’Australie. Les ventes de Rafale, qui vont se poursuivre en 2023, devraient continuer à porter les ventes de missiles de MBDA à l’export. Le missilier a débuté l’année 2023 avec la signature d’une très importante commande (2 Md€) de la France et de l’Italie portant sur l’acquisition des missiles de la famille Aster. MBDA a également déjà remporté en Arabie saoudite un contrat de 118,7 M$ en lien avec les missiles Camm pour les navires MMSC (Multi-Mission Surface Combatants).
Ensemble de la presse du 16 mars
Munitions : un plan d’urgence européen pour aider l’Ukraine
Pour aider l’Ukraine face à l’invasion russe, l’Union européenne « va faire en sorte » d’augmenter sa production de munitions, fabriquées par « quinze industriels dans onze pays » de l’UE, a indiqué lundi 13 mars le commissaire européen Thierry Breton. L’armée ukrainienne ne cesse par exemple d’alerter sur son manque d’obus de 155 mm. Thierry Breton a rappelé que la Commission européenne avait proposé d’ajouter 2 Md€ à la facilité européenne de paix, le fonds qui rembourse les armes envoyées à l’Ukraine, dont 1 Md€ pourrait subventionner la production de munitions en Europe. « Cette subvention pourrait être importante, de l’ordre de 40 à 50%, pour inciter les industriels à investir », ajoute-t-il. Les ministres de la défense doivent se réunir la semaine prochaine pour discuter de ces propositions de la Commission européenne.
Les Echos du 16 mars
L’Union européenne se dote d’une stratégie spatiale pour la défense
Vendredi 10 mars, l’Union européenne (UE) a publié sa première « stratégie spatiale pour la défense et la sécurité ». Cette stratégie s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la Boussole stratégique adoptée sous la Présidence française du Conseil de l’Union européenne en 2022. Bruxelles souhaite notamment se doter d’une « capacité commune d’analyse des menaces ». Outre une meilleure surveillance spatiale, l’UE prévoit de présenter, d’ici à 2024, une loi sur l’espace afin de proposer des standards communs de sécurité, de sûreté ou de développement durables.
Le Monde du 17 mars