DÉFENSE

L’Union européenne s’accorde pour accélérer la production de munitions

Les ministres de la Défense doivent valider, ce lundi 20 mars, un plan de 2 Md€ visant à envoyer sous 12 mois un million d’obus et de missiles en Ukraine, par le biais des déstockages des Etats membres et des contrats communs d’achat de munitions. 1 Md€ sera débloqué par la Facilité européenne pour la paix, un fonds abondé par les membres de l’UE, créé en 2021. Depuis le début de la guerre, il a financé pour 3,5 Md€ de transfert d’équipements militaires des Etats membres à l’Ukraine. Sur cette somme, 450 M€ ont déjà permis d’envoyer quelque 350 000 munitions à Kiev. Afin de lancer les appels d’offres communs, les Etats pourront acheter par l’intermédiaire d’une plate-forme d’achat créée par l’Agence européenne de défense (AED). Selon Les Echos, « une vingtaine de pays européens, dont la France, devraient s’engager dès lundi avec l’AED pour ces achats d’obus en commun ».

Les Echos du 20 mars

« Comment Nexter se prépare à l’économie de guerre » : entretien avec Nicolas Chamussy

Nicolas Chamussy, PDG de Nexter, accorde un entretien au Point. L’entreprise, basée sur le plateau de Satory, à Versailles, fabrique le canon Caesar et le char Leclerc, et produit toute la gamme Scorpion des nouveaux blindés dits « médians » de l’armée de Terre : le Griffon, le Serval et le Jaguar. Outre les véhicules, Nexter crée aussi des systèmes de combat, des armements de moyen et gros calibre et des munitions. Le groupe est au cœur des priorités fixées par le ministre des Armées, Sébastien Lecornu en 2022 : faire entrer la France dans une « économie de guerre » capable de produire vite beaucoup d’armements. « Nous sommes le chef de file de la base industrielle et technologique de défense terrestre française. Ça signifie que nous pilotons ou interagissons avec une base de fournisseurs de plus de 2 000 entreprises de toutes tailles. Se préparer à l’économie de guerre, ça passe d’abord par la revisite de toute cette chaîne d’approvisionnement, de tous nos processus industriels. Pour nous, l’économie de guerre, c’est réduire les dépendances non souhaitées, augmenter les cadences et réduire les durées de production », résume Nicolas Chamussy.

Le Point du 16 mars

Le groupe d’armement Rheinmetall enregistre des résultats record

« Le changement d’ère et la guerre en Europe ont ouvert une nouvelle ère pour Rheinmetall », a déclaré jeudi Armin Papperger, CEO du groupe, lors de la présentation des résultats 2022. Le résultat net du groupe allemand, producteur de munitions et constructeur de chars, s’établit à 469 M€, pour un chiffre d’affaires record de 6,4 Md€, en hausse de 13,25%. Le résultat opérationnel (Ebit hors effets exceptionnels) a progressé de 27%, à 754 M€. « Je m’attends à ce que l’année 2023 soit de loin la meilleure année de l’histoire de l’entreprise en termes de commandes », a annoncé Armin Papperger.

Les Echos du 20 mars

Le 500ème hélicoptère NH90 est pour l’ALAT

Airbus Helicopters a livré le 500ème exemplaire du programme NH90 de NHIndustries le 17 mars à Marignane. Ce NH90 TTH (Tactical Transport Helicopter) a été remis à l’aviation légère de l’armée de Terre (ALAT). Il a rejoint le 3ème régiment d’hélicoptères de combat à Étain, dans la Meuse. La version transport tactique de l’hélicoptère remplace progressivement les Puma de l’armée de Terre. Un total de 74 NH90 TTH Caïman ont ainsi été commandés par la France, dont 58 ont été livrés. Les derniers sont attendus en 2026. Les 10 derniers exemplaires seront produits dans une version dédiée aux forces spéciales, conformément au contrat de développement signé l’année dernière entre la DGA et NHIndustries.

Le Journal de l’Aviation et Aerobuzz du 21 mars

Le chasseur NGF du programme SCAF entre dans une nouvelle phase

A la suite de l’accord trouvé entre la France, l’Allemagne et l’Espagne, les industriels participants au projet du futur avion de combat NGF (New Generation Fighter) faisant partie du programme SCAF, entrent le lundi 20 mars dans la phase 1B de son développement. Cette coordination passera par les 3 industriels européens : Indra (Espagne) , Airbus Defence & Space (Allemagne) et Dassault Aviation (France) en tant que maître d’œuvre principal. La phase 1B est la 1ère d’une longue série d’étapes, avec un budget de 3,2 Md€. Le logiciel Catia de Dassault Systèmes, expert mondial dans la conception numérique, va servir de base collaborative numérique afin de concevoir le futur avion de combat. Côté français, les partenaires historiques comme Safran et Thales vont participer au projet, avec à leurs côtés l’ensemble des PME et des sous-traitants traditionnels de Dassault Aviation. Dans le même temps, les négociations continuent pour préparer les prochaines échéances ainsi que la répartition des budgets entre les partenaires étatiques et industriels. La phase 2, dont le financement devrait avoisiner les 4 Md€, devra aboutir au vol du démonstrateur technologique en 2029.

Air & Cosmos du 21 mars

L’industrie française de Défense en « économie de guerre »

L’Etat relance les commandes de canons Caesar, d’obus et de missiles, notamment pour constituer des stocks, plaçant l’industrie de Défense française en première ligne. Le gouvernement a notamment la volonté de relocaliser des activités de défense et d’accélérer la production d’armements, des munitions en priorité. « Il faut reconstituer des stocks », a insisté Sébastien Lecornu, ministre des Armées fin février, devant les dirigeants de la base industrielle et technologique de défense (BITD). Malgré l’annonce du chiffre de 413 Md€ pour la Loi de programmation militaire 2024-2030, les industriels ne connaissent pas encore la ventilation de l’enveloppe entre les armées, ni les dotations aux divers programmes ou le rythme annuel de progression des crédits. En attendant, l’industrie monte en cadence. « Nous sommes passés d’une production de 2 canons Caesar par mois à 4 depuis le début de la guerre en Ukraine. Nous serons à 6 à la fin de l’année et l’objectif est de 8 en 2024 », explique Alexandre Dupuy, directeur des affaires publiques de Nexter. Il faudra aussi remplacer les 18 canons fournis à Kiev par 18 autres pièces. Pour produire un canon, « il nous fallait avant de 24 à 30 mois, nous sommes tombés à 17 mois », ajoute-t-il, ce qui réclame néanmoins un « effort considérable ». De son côté, MBDA a enregistré un record de commandes de 9 Md€ en 2022. « La situation a cependant généré beaucoup de défis », souligne son PDG, Eric Béranger, à qui Sébastien Lecornu a demandé de doubler la production mensuelle de missiles sol-air à courte portée Mistral pour la porter à 40 en 2025. MBDA prévoit même de ramener de 40 mois à 18 mois le délai de livraison des missiles à moyenne portée Aster. La filière connaît toutefois des goulets d’étranglement dans des PME. « Nous en avons identifié environ 200 et déjà éliminé plus de 30 », affirme le délégué général de l’armement, Emmanuel Chiva. Il travaille aussi sur une possible « réserve industrielle », des salariés et de jeunes retraités qui pourraient intervenir sur la base du volontariat, en amont pour former, et même sur la production, dans un scénario où la France serait directement menacée.

Le Monde du 21 mars

L’armée de l’Air et de l’Espace prépare la lutte anti-drones pour les JO 2024

L’armée de l’Air et de l’Espace a testé, pour la 1ère fois en grandeur nature à l’occasion du match de rugby France-Pays de Galles le 18 mars, le dispositif de lutte anti-drones qui sera mis en œuvre lors des Jeux Olympiques de Paris en 2024. Le dispositif devra monter en gamme d’ici 2024, les opérateurs devront assurer 4 000 heures de surveillance et de lutte anti-drones sur 40 sites. En comparaison, la sécurisation du défilé du 14 juillet a nécessité 20 heures de moyens de lutte anti-drones. La Coupe du monde de rugby représentera une étape intermédiaire avant les JO : il faudra réaliser 200 heures de surveillance sur 10 sites. Les moyens de lutte anti-drones seront intégrés dans une « bulle de protection » telle que l’armée de l’Air et de l’Espace a l’habitude d’en mettre en place lors des sommets internationaux pour surveiller l’espace aérien et réguler le trafic, voire l’interrompre. Des systèmes de défense anti-aérienne comme les Crotale ou les Mamba seront éventuellement sollicités. La défense aérienne sera assurée depuis le centre de commandement basé à Lyon. En cas de détection d’un engin suspect, après la caractérisation du drone, il faudra pouvoir « neutraliser » la menace le cas échéant. Une interception cinétique, par un tir, n’interviendra qu’en dernier recours. Les autres moyens de lutte anti-drones devront combiner toute la palette de possibilités, du brouillage à la capture en passant par le laser. Certaines de ces capacités, telles que les armes à énergie dirigée comme le système Helma-P ou les drones de captures, sont encore en développement.

Le Figaro du 22 mars

Boeing remporte un contrat pour produire 184 hélicoptères d’attaque Apache

Boeing a annoncé avoir remporté un contrat pluriannuel auprès du Pentagone pour produire 184 Apache AH-64E à destination de l’US Army et à des clients internationaux. Ce nouveau contrat de 1,9 Md$ porte la valeur totale des commandes à 2,1 Md$, en comptant le précédent contrat de 2019, et a le potentiel d’augmenter à plus de 3,8 Md$ avec les obligations futures. Il ne s’agira pas uniquement de produire intégralement des hélicoptères d’attaque Apache mais aussi de moderniser des machines existantes au standard -E. L’US Army recevra ainsi 115 Apache modernisés, avec 15 exemplaires supplémentaires en option. Les 54 autres AH-64E seront livrés à d’autres pays, tels que l’Australie ou l’Egypte, dans le cadre de contrats FMS.

Le Journal de l’Aviation du 22 mars

Les Forges de Tarbes investissent dans la production des corps creux de gros calibres pour obus

Reprises en août 2021 par la société landaise Europlasma, les Forges de Tarbes, initialement connues sous le nom de Tarbes Industry, sont en pleine accélération. Un plan d’environ 15 M€ d’investissements sur 3 ans doit permettre d’accroître de façon significative ses capacités de production de grands corps creux destinés à la fabrication d’obus de 155 mm. Le projet devrait être en partie éligible au dispositif d’avances remboursables mis en place par la Direction générale de l’armement (DGA). L’usine de Tarbes se met en capacité de produire au moins 120 000 pièces par an à horizon de 2025, contre 40 000 actuellement et le site prévoit de doubler ses effectifs d’ici à la fin du mois de 2025, avec la création d’une trentaine d’emplois supplémentaires. « Notre projet d’accélération répond à l’urgence de fabriquer plus, à la fois pour accompagner les flux vers l’Ukraine et pour contribuer à la reconstitution des stocks stratégiques d’armements », souligne Jérôme Garnache-Creuillot, président du groupe Europlasma. Nexter demeure à ce jour l’unique client de la société, mais les Forges de Tarbes viennent de recevoir l’agrément du ministère de la Défense pour exporter des corps creux de gros calibre produits à Tarbes et utilisés dans la fabrication des obus de 155 mm, avec en perspectives la signature de nouveaux marchés.

L’Usine Nouvelle du 23 mars

Nexter veut multiplier par 3 sa production de munitions d’ici à 2025

Les industriels de l’armement font tout pour accélérer la cadence mais certains goulets d’étranglement pèsent sur toute l’industrie munitionnaire mondiale. Le commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton, fait actuellement le tour de 15 usines de munitions répertoriées dans l’Union européenne pour avoir une « vision complète des capacités européennes ». Lundi 20 mars, il était sur le site de production de munitions de Nexter à La Chapelle-Saint-Ursin, alors que l’Union européenne finalise un plan à 2 Md€ pour financer dans l’urgence la production de munitions afin d’aider l’Ukraine. À ce stade, le manque de poudre pour les charges modulaires constitue le principal goulet d’étranglement à une hausse de production. « Je ne veux pas passer des commandes en pensant que l’industrie suivra » déclare Thierry Breton, qui dit souhaiter un dialogue continu et constructif avec les industriels. Le directeur général de Nexter, Nicolas Chamussy, souligne qu’il a déjà entamé maintes démarches depuis le printemps pour passer en « économie de guerre ». Notamment pour porter la production de canons Caesar à 6 par mois, contre 2 par mois avant la guerre. Nexter a engagé 120 M€ de trésorerie pour reconstituer ses stocks de poudre et matières premières, et a commandé de nouvelles machines. La société a également mis en œuvre de nouvelles formations en soudure et en pyrotechnie, et mise sur la création de réserves à destination des industries de la Défense. Le groupe estime pouvoir augmenter sa capacité de production de 50% d’ici mars prochain, et ensuite la doubler en 2025.

Les Echos du 23 mars

Sébastien Lecornu détaille les défis de la nouvelle économie de guerre

Alors que les contours Loi de programmation militaire (LPM), qui sera présentée le 6 avril, sont discutés, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, précise dans un entretien aux Echos, comment la France et ses industriels doivent répondre au défi de la nouvelle économie de guerre. « Il y a un défi d’endurance, explique-t-il, la question de l’approvisionnement en munitions n’est pas une mode médiatique, mais un enjeu majeur qui s’impose à nous ». L’Union européenne a désormais la capacité à acheter en commun, afin de « sanctuariser des stocks », notamment pour la production de poudre. Si les commandes groupées d’armement existaient déjà avec l’OCCAR, « avec la facilité européenne de paix, l’Union européenne franchit un cap, même si ce n’est pas elle en tant qu’entité qui va produire les munitions, chaque Etat-membre restant souverain sur son appareil industriel », précise le ministre. La LPM donnera aux armées les moyens d’acquérir encore plus d’équipements qu’avant, mais pour que cela soit possible, Sébastien Lecornu insiste : « il faut que les industriels soient en situation de produire davantage, plus vite, à tout moment et à des coûts raisonnables ». Il ajoute que ce modèle ne sera soutenable que si les industriels ont la capacité d’exporter. Le ministre des Armées réitère également son combat pour la relocalisation de la production : « Nous avons acté 8 projets de relocalisation et 7 autres sont à l’étude pour une décision à prendre avant l’été ». En parallèle, la DGA mène une revue des programmes d’armement, pour voir avec les industriels leur capacité à livrer au bon moment. « Il s’agit d’une radiographie des programmes en cours. De notre côté, pour leur donner de la visibilité, nous leur passerons des commandes pluriannuelles » explique-t-il. Enfin, Sébastien Lecornu rappelle la convergence entre Paris, Londres et Rome, poussé par les circonstances de la guerre en Ukraine, mais il évoque un discussion prochaine avec son homologue allemand sur le projet de système de combat terrestre du futur (projet MGCS).

Les Echos du 24 mars

Comment l’impression 3D pourrait jouer un rôle dans l’économie de guerre

Un groupe de travail animé par la Direction générale de l’armement (DGA) dédié à l’impression 3D a été mis en place depuis peu dans le cadre de l’économie de guerre prônée par le gouvernement. Ses membres cherchent à évaluer l’opportunité d’une introduction plus rapide de cette technologie, basée dans la plupart des cas sur la fusion laser sur lit de poudres métalliques, dans les différents domaines de la défense. « L’impression 3D peut être aujourd’hui considérée comme un levier de souveraineté », résume Frank Moreau, PDG d’AddUp. Les maîtres d’œuvre industriels de la défense ainsi que des PME et ETI de la filière de la fabrication additive participent à ce groupe de travail, précise la DGA. Au-delà des augmentations de performances que peuvent entraîner certaines pièces imprimées en 3D par rapport à celles obtenues via les procédés traditionnels, les gains de temps et de matière offrent des perspectives intéressantes. Dassault Aviation, qui mène avec AddUp un projet exploratoire pour tester la production de pièces en titane et en aluminium sur son site d’Argonay en Haute-Savoie depuis 2020, en entrevoit déjà les bénéfices. « Nous pouvons dire que le gain de masse pour certaines pièces peut aller jusqu’à 30-40%, assure Nicolas Bassompierre, directeur de l’usine d’Argonay. Les gains de cycle sont également importants et peuvent aller jusqu’à 50% ».Le missilier MBDA est également favorable à cette dynamique. L’an dernier, l’industriel a annoncé avec le consortium Additive Factory Hub (AFH) la production d’une pièce en acier haute performance de quelque 30 kg via la fabrication additive. MBDA est par ailleurs impliqué dans la nouvelle plateforme collaborative lancée en fin d’année dernière à Bourges avec Nexter et le Cetim.

L’Usine Nouvelle du 24 mars

La flotte A330 MRTT de l’OTAN devient officiellement opérationnelle et un 10ème appareil est attendu en 2026

Les A330 MRTT de l’OTAN viennent de franchir le stade de la capacité opérationnelle initiale (IOC) le jeudi 23 mars. Une cérémonie était spécialement organisée sur la base aérienne d’Eindhoven, en présence du ministre de la Défense des Pays-Bas Kajsa Ollongren, du secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, et du commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton. La flotte des A330 MRTT de l’OTAN a effectué plus de 500 missions l’année dernière, ravitaillant des centaines d’avions de combat de l’Alliance atlantique. 7 appareils sont aujourd’hui en service, avec 2 nouveaux exemplaires qui devraient les rejoindre en 2024. Par ailleurs, un 10ème A330 MRTT est également attendu en 2026, avec la récente levée d’une nouvelle option, pour 11 avions prévus au total. La pleine capacité opérationnelle de la flotte MMF (Multinational MRTT Fleet) devrait quant à elle être prononcée en 2024.

Le Journal de l’Aviation du 24 mars

Le MCO se prépare aux impératifs opérationnels de la haute intensité

Faisant partie intégrante de l’exercice interarmées et interallié ORION 23 lancé fin février, la séquence « ORIONIS » vient d’être lancée par l’armée de l’Air et de l’Espace (AAE) afin de préparer le MCO (Maintien Condition Opérationnelle) aéronautique aux conflits de haute intensité. Se déroulant sur 2 jours, cette initiative vise à proposer des solutions techniques innovantes, en faisant participer les industriels de Défense français et européens, pour adapter ou optimiser la maintenance des appareils face aux impératifs opérationnels, par exemple en venant espacer les visites programmées faute de pouvoir respecter les butées calendaires. L’AAE précise que des simulations viendront ainsi étudier une multitude d’aéronefs comme le Rafale, l’A400M, l’hélicoptère Caracal, le C-130 Hercules, et le CASA 235.

Le Journal de l’Aviation du 24 mars