SAF : il faut une réponse globale pour un secteur global
Airbus a réalisé, le 18 mars, un premier vol prometteur 100 % SAF (carburant durable). Neste a fourni à l’avionneur ce carburant, composé d’huile de cuisson usagée. Il alimentait un A350. Airbus a mené l’expérience en collaboration avec son motoriste Rolls-Royce. La Tribune interviewe à cette occasion Steven Le Moing, responsable du programme des énergies nouvelles chez Airbus. M. Le Moing expose les deux objectifs de cette expérience : « Savoir s’il est nécessaire de réaliser des modifications de l’avion, [et] mesurer en vol les différentes émissions des moteurs grâce au DLR, qui va fournir l’avion suiveur pour assurer les relevés ». Steven Le Moing exhorte les « autorités » à investir dans cette filière en gestation, et à s’entendre sur « une réponse globale pour éviter toute distorsion de la concurrence. Le message est très bien passé au niveau de l’Europe, car il est inscrit dans le Green Deal. Nous espérons que cela va drainer des initiatives dans d’autres régions du monde. Il ne faut pas oublier que l’aviation est un secteur global. »
La Tribune – 27/03
Hybride électrique
Safran et Honeywell comptent au nombre des pionniers de l’énergie hybride électrique, rejoints par General Electric et Rolls-Royce. C’est aujourd’hui un marché émergent qui fourmille de projets et qu’animent de nombreux motoristes et start-up. Safran, Daher et Airbus son engagés dans le programme EcoPulse, un démonstrateur hybride à propulsion distribuée. Pratt & Whitney, qui étudiait un hybride de taille PW100, fournit le turbopropulseur PT6, au coeur du TBM 850 EcoPulse.
Aviationweek.com – 25/03
Carburants durables
Le transport aérien mise sur les carburants sans pétrole, ou SAF, pour réduire ses émissions de GES, mais leur développement est encore limité par une faible disponibilité et des coûts encore rédhibitoires. L’avantage de ces carburants, par rapport à l’hydrogène, c’est qu’ils existent déjà dans leur forme définitive et ne requièrent aucune rupture technologique concernant les moteurs et les infrastructures. Ils sont susceptibles de réduire les émissions carbonées de 80 %, par rapport au kérosène classique. Pour l’instant, ces biocarburants peuvent être mélangés au kérosène à 50 %, l’industrie visant les 100 % d’ici à la fin de la décennie. Airbus et Rolls-Royce ont lancé une initiative pour évaluer les performances de ces carburants de synthèse durables, avec la collaboration du DLR allemand et du raffineur finlandais Neste. Les essais se déroulent à bord d’un A350 intégralement alimenté en SAF.
AFP, Aerospatium – 26/03
Greenwashing et bonne volonté…
Transport et Environnement, qui regroupe une cinquantaine d’ONG, et Carbon Market Watch, accusent les compagnies aériennes de greenwashing à la lumière de données prélevées avant la crise pandémique. Les militants verts mettent surtout en cause les long-courriers, et les compagnies Lufthansa, British Airways et Air France. Matteo Mirolo, un responsable de T&E : « On parle beaucoup de l’avion à hydrogène et de l’avion électrique, mais avant que ces technologies ne soient au point, les compagnies devraient miser sur les carburants alternatifs comme le kérosène de synthèse ». Vincent Etchebehere, directeur du développement durable d’Air France, se défend de verser dans le greenwashing : « Au sortir du Covid, toute compagnie qui dépasserait les émissions de CO2 qu’elle avait émises en 2019 devra s’acquitter de compensations financières ». Le transporteur a commandé des avions plus sobres pour renouveler sa flotte : trente-huit A350 et soixante A220.
Aujourd’hui en France – 29/03
La Scandinavie sonne l’heure de l’avion sans kérosène
La Suède, la Norvège et l’Islande veulent interdire les « avions à pétrole » sur leurs vols intérieurs d’ici 2040, et donner le signal d’un nouvel âge du transport aérien régional en Europe. L’ensemble du trafic intrascandinave basculerait alors dans l’ère post-pétrole, au profit d’avions électriques ou à hydrogène. La start-up suédoise Heart Aerospace promet, pour 2026, un premier avion régional 19-places, propulsé par quatre moteurs électriques, en copération avec Finnair. Autre projet pour 2026 : le P-Volt, un 11-places électrique développé par l’italien Tecnam et Rolls-Royce, soutenu lui aussi par une compagnie aérienne, la nor-végienne Wideroe en l’occurrence.
Les Echos – 31/03