EMPLOI

Entretien avec Stéphane Dubois (Safran)

Le directeur des responsabilités humaines et sociétales de Safran, Stéphane Dubois, a été élu DRH de l’année 2023 (prix décerné par Figaro emploi, Cadremploi, Morgan Philips, Fyte et Sciences Po Executive Education). Dans un entretien au Figaro, Stéphane Dubois aborde notamment les évolutions majeures auxquelles sont confrontés l’ensemble des industriels : « l’enjeu climatique, les difficultés de la chaîne logistique, la décarbonation, le numérique…. Cela implique de développer les compétences, de sécuriser les personnes, de créer un environnement respectueux et valorisant, qui donne confiance. Chez Safran, chaque collaborateur dans le monde bénéficie de 26 heures de formation par an. La moitié des jeunes que nous recrutons en France ont passé deux ans en alternance chez nous. Nous avons nos propres écoles pour nous assurer de notre maîtrise technologique et de la qualité de nos produits », détaille-t-il. Interrogé sur l’évolution du marché de l’emploi, il déclare : « Notre travail, maintenant, est d’anticiper la recomposition des métiers, inéluctable avec le déploiement de l’intelligence artificielle. Cet outil puissant est un nouveau défi d’adaptation. Plus vite nous nous y adapterons, plus vite nous pourrons rassurer sur notre capacité à tirer le meilleur de ses nouvelles possibilités technologiques, en particulier pour relever les défis climatiques auxquels nous faisons face ».

Le Figaro du 3 juillet

L’intérim, un atout pour la réindustrialisation

Les contrats courts pourraient répondre à une partie des besoins de main-d’œuvre, mais après une année 2022 record, 2023 s’annonce déjà comme un difficile retour à la normale. Le nombre d’intérimaires en équivalent temps plein (ETP) a baissé de 2,9% au 1er trimestre, selon les chiffres publiés mercredi 5 juillet par leur organisation professionnelle, Prism’emploi. « L’embellie est terminée », résume Gilles Lafon, son président. Un secteur s’inscrit néanmoins à contre-courant de ce climat morose : l’industrie, qui réussit à maintenir une tendance positive. En avril, l’emploi intérimaire y a crû de 1,7%, alors que le commerce s’effondrait de 11,3% et le transport de 7,5%. Dans l’industrie, 8,2% de la main-d’œuvre est intérimaire contre 3% en moyenne, tous secteurs confondus en France. Un signe qui pourrait traduire une tendance à la réindustrialisation française. L’intérim s’est toujours défini comme « un indicateur avancé de l’économie », rappelle Gilles Lafon. Les secteurs de la mobilité sont actuellement les principaux relais de croissance. Dans les matériels de transport, comme l’aéronautique, le nombre de postes d’ouvrier en intérim créés est en hausse de 21%. Les besoins de l’industrie devraient continuer à grossir dans les prochaines années, anticipent les professionnels de l’intérim, qui comptent jouer un rôle de support.

Le Figaro du 6 juillet