ENVIRONNEMENT

Les fournisseurs de SAF cherchent des solutions pour répondre à la forte demande de l’aviation

Alors que les législateurs européens débattent des derniers détails de la législation ReFuelEU qui régira l’augmentation progressive de l’utilisation de carburant aviation durable (SAF), le véritable défi pour le secteur sera de garantir un approvisionnement suffisant. L’un des points clés encore en discussion est notamment les définitions des SAF, les mandats de mélange, les définitions des biocarburants durables, la portée des ambitions pour les e-carburants synthétiques et la question de savoir si les aéroports doivent être tenus de fournir des infrastructures pour les futurs projets d’hydrogène. « Pour répondre à l’offre, l’industrie a besoin de la certitude de la demande », déclare Thorsten Lange, Vice-président exécutif de la division Aviation renouvelable de Neste. « L’industrie ne peut pas construire des raffineries sur l’espoir ». Neste a pour objectif de produire 1,5 million de tonnes métriques de SAF d’ici à la fin de 2023, contre 100 000 tonnes métriques actuellement produites par sa raffinerie de Porvoo, en Finlande. La société investit notamment dans ses raffineries de Rotterdam et de Singapour. Le SAF de Neste est actuellement composée à 100% de déchets et de résidus, tels que des graisses et des huiles de cuisson usagées, indique Thorsten Lange. Il existe de nombreuses possibilités pour l’industrie d’élargir le bassin des matières premières disponibles, les déchets solides municipaux constitueraient aussi une matière première potentielle. « C’est une solution prometteuse, certes coûteuse en termes d’investissements, mais qui permettrait également de fournir davantage de matières premières et de relever le défi des déchets » explique Thorsten Lange. Chez Neste, environ 1 000 personnes, sur un effectif de 5 000 employés, se concentrent sur la recherche et le développement de ces possibilités, mais le secteur a besoin de plus de certitudes pour continuer à investir, précise-t-il.

Aviation Week du 25 octobre

Air France-KLM a finalisé la plus grande commande de carburants durables jamais enregistrée

Air France-KLM a finalisé mardi 25 octobre avec le finlandais Neste et l’américain DG Fuel deux des plus gros contrats de fourniture de carburants durables jamais signés dans le secteur aérien, pour un total de 1,6 million de tonnes entre 2023 et 2036, soit plus de 2 milliards de litres. De quoi permettre à Air France, KLM et Transavia de progresser vers l’objectif du groupe d’atteindre 10% de carburants durables d’ici à 2030 et de réduire de 30% ses émissions de CO2 à la même date. Au total cela permettrait d’éviter l’ajout d’environ 4,7 millions de tonnes de CO2 dans l’atmosphère. Selon le Vice-président de Neste Renewable Aviation, Jonathan Wood, qui livrera un million de tonnes sur le 1,6 million commandé par Air France-KLM, c’est la plus grande commande signée par une compagnie aérienne. Air France-KLM sera ainsi en mesure de faire face à ses obligations immédiates. C’est-à -dire d’incorporer au moins 1% de carburants durables. La future réglementation européenne, en cours de finalisation, prévoit d’atteindre au moins 2% en 2025 à l’échelle européenne et 5% en 2030. La trajectoire de décarbonisation d’Air France-KLM prévoit, de son côté, l’incorporation de 10% de SAF d’ici 2030

Ensemble de la presse du 26 octobre

La startup DCO2 signe une 1ère collaboration avec Airbus Atlantic

En à peine un an d’existence, la startup DCO2, incubée au Village By CA à Toulouse, est parvenue à nouer des collaborations avec des grands noms de l’aéronautique. Avec sa plateforme numérique, elle accompagne les acteurs privés dans le calcul de leur empreinte carbone et propose des plans d’actions à l’échelle d’un produit voire d’une chaîne de fournisseurs complète. La jeune entreprise vient notamment de signer une 1ère collaboration majeure avec Airbus Atlantic. « Nous avons noué un partenariat avec eux autour de 3 usines, en France, en Chine et en Afrique du Nord afin d’identifier les meilleures pratiques sur le plan environnemental et généraliser les process les plus vertueux à l’ensemble de l’entreprise à terme », explique Maxime Boiville, CEO de DCO2. Daher fait également partie des clients notables de la startup. Avec la volonté de proposer un calcul d’impact carbone tous les ans, DCO2 installe les process technologiques et propose un accompagnement en interne de 2 à 3 mois afin de récolter efficacement toutes les données nécessaires avec des points réguliers. La startup vient d’intégrer le programme européen Gazelle Accelerator, sous l’égide de l’Aerospace Valley, afin de rendre son produit numérique encore plus efficace et davantage interopérable avec les systèmes d’informations internes des entreprises. Avec un chiffre d’affaires de 150 000 € en 2022, DCO2 réalise pour l’instant la performance rare dans le monde de la tech de s’autofinancer.

La Tribune du 26 Octobre

À Toulouse, une conférence sur l’aviation durable juge possible la décarbonation du transport aérien

Une conférence internationale sur l’aviation durable organisée par l’Association Aéronautique et Astronautique de France (3AF) vient de se tenir à Toulouse. Elle a rassemblé durant 3 jours les principaux acteurs de l’industrie aéronautique, soit plus de 200 participants de 16 nationalités différentes, pour échanger sur les différents moyens permettant au transport aérien mondial d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Parmi les solutions pointées lors de la conférence, les systèmes propulsifs de demain, qu’ils soient électriques, hybrides ou fonctionnant à l’hydrogène ou au biocarburant sont un des leviers. Une meilleure gestion du trafic aérien en optimisant les trajectoires des avions en vol en est un autre. L’électrification de toutes les opérations aéroportuaires un 3ème. Le design des avions avec par exemple la réduction de leur masse grâce à de nouveaux matériaux composites ou des ailes de plus grande envergure est un 4ème levier. Pour Michel Assouline, Directeur Général de 3AF, le bilan de cette conférence est très positif. « Ce que je retiens de ces 3 jours, c’est une vision très optimiste d’un secteur qui mène une très profonde transformation » a-t-il déclaré. Les progrès technologiques accomplis dans l’aéronautique ces dernières décennies ont déjà permis de réduire de manière drastique la consommation de carburant par passager. Par rapport aux années 60, la consommation carburant par passager a notamment été réduite de 75%. Et il est visé, sous les 10 ans qui viennent, autour de 20% d’économie supplémentaire.

La Dépêche du 26 octobre

Les Aéroports de la Côte d’Azur (ACA) s’engagent à réduire immédiatement de 10% leur consommation d’électricité

Les Aéroports de la Côte d’Azur (ACA) se sont engagés à réduire dès aujourd’hui de 10% leur consommation d’électricité, soit 3,8 gigawattheures d’économisés. Le plan se concentre sur les enjeux énergétiques liés à l’éclairage, intérieur et extérieur, la climatisation et le chauffage, les équipements nécessaires à l’exploitation, la gestion de l’eau ou encore les nombreux éco-gestes que peuvent réaliser les milliers de personnes travaillant chaque jour dans ses terminaux, détaille le communiqué d’ACA. Diverses solutions mises en œuvre serviront pour une grande partie dans la durée à réduire davantage l’empreinte environnementale de ses activités, une version renforcée de ce plan pouvant être déclenchée « en cas de dégradation de la situation énergétique nationale ». Il intègre également « un ambitieux plan de développement de sources de production d’énergie renouvelable ». Au cours des 10 dernières années, Aéroports de la Côte d’Azur a réduit de plus de 85% ses émissions directes, parvenant à la neutralité carbone par compensation dès 2016. Il s’est par ailleurs engagé à parvenir à la neutralité carbone par absorption d’ici 2030 grâce à de nouvelles réduction de ses émissions et à la création de puits de carbone naturel aux abords de ses terminaux.

Air Journal et Aerobuzz du 27 octobre

Universal Hydrogen teste le chargement de modules d’hydrogène à bord d’un ATR à Toulouse

La société californienne Universal Hydrogen mène actuellement depuis son siège européen de Toulouse des tests pour faire monter des modules d’hydrogène à bord d’un ATR 72. Son ambition est de développer des kits d’hydrogène liquide pour faire voler des avions de transport régional déjà en service de type ATR 72 ou Dash 8 sans kérosène. Alors que son hangar au pied des pistes de l’aéroport de Toulouse était encore vide il y a quelques mois, une trentaine de salariés travaillent désormais dans le bâtiment de 3 000 m2 entièrement rénové. Les modules sont pour le moment testés à vide pour valider leur design et leur intégration dans l’appareil. Chaque module pèsera 500 kg et contiendra une capsule d’hydrogène plus des capteurs pour géolocaliser les modules, connaître leur niveau d’hydrogène disponible, etc. Une configuration avec 2 modules permettra d’atteindre une autonomie de 500 milles marins soit environ 1 000 km. Le 1er vol sur un ATR est espéré en 2024 avec une commercialisation dès l’année suivante. Une demi-douzaine de compagnies ont déjà franchi le cap : Air Nostrum en Espagne, Acia Aero leasing, la startup américaine Connect Airlines, la compagnie cargo ASL, Ravn en Alaska ou encore Icelandair en Islande. Amelia, qui assure actuellement des vols quotidiens pour le compte d’Air France vers Paris, Aurillac, Tarbes-Lourdes et Castres, est devenue en début d’année la première cliente en France. Après une levée de fonds de 20 M$ début 2021, Universal Hydrogen a collecté 60 M$ supplémentaires en fin d’année. Pour accompagner la montée en puissance de la société, Universal Hydrogen prévoit 5 à 10 recrutements supplémentaires d’ici la fin de l’année à Toulouse.

La Tribune du 27 octobre