ESPACE

Mars : la mission InSight a 4 ans

La mission InSight de la NASA a atteint le 26 novembre son quatrième et dernier anniversaire. Une demande d’extension de mission pour une année martienne (équivalente à deux années terrestres) supplémentaire avait été accordée début 2021 pour la sonde, dont les panneaux solaires sont progressivement recouverts de poussière rouge. La prolongation a permis d’enregistrer une série d’impacts de météorites et de « marsquakes ». « Nous avons comptabilisé en tout plus de 1 300 événements, répartis en quatre familles d’intensité décroissante (A, B, C et D). Mais, si l’on ne retient que les plus beaux signaux, correspondant sans ambiguïté à d’authentiques séismes […], nous en sommes à 14, celui de mai 2022 étant le dernier et le plus intense », explique le géologue Eric Beucler, professeur à Nantes Université et cosignataire des articles scientifiques dans lesquels sont détaillés ces événements.

Les Echos du 28 novembre

Thales Alenia Space et la révolution du satellite quantique

Thales Alenia Space a signé en septembre un partenariat avec le singapourien SpeQtral, qui entend lancer un satellite de communications quantiques en 2024, rappelle L’Usine Nouvelle. L’entreprise vise la création d’un réseau internet quantique de bout en bout d’ici à 2035. Cette collaboration va lui permettre de tester ses stations au sol avant le lancement de son propre satellite quantique. Thales Alenia Space va équiper l’Observatoire de la Côte d’Azur, à Nice, avec le matériel nécessaire pour échanger de l’information quantique avec l’orbite, « notamment un télescope capable d’envoyer et de recevoir des photons », précise le magazine. Ses chercheurs espèrent avoir démontré la faisabilité de telles communications et déployé une seconde station au sol d’ici à cinq ans.

L’Usine Nouvelle du 28 novembre

Le vaisseau Orion s’est placé en orbite lunaire

La NASA a annoncé, vendredi 25 novembre, que le vaisseau Orion s’est placé en orbite lunaire distante, au dixième jour de la mission Artemis-1. Dans une note de blog, l’agence spatiale américaine a précisé : « Pendant cette orbite lunaire, les contrôleurs de vol surveilleront des systèmes cruciaux [d’Orion] et effectueront des vérifications en lien avec l’environnement d’espace lointain ».

Le Monde du 26 novembre

La Chine a de grandes ambitions spatiales, mais n’attire plus les partenaires occidentaux

Une conférence internationale sur l’Espace s’est tenue du 21 au 24 novembre en Chine, à Haikou, la capitale du Hainan, qui abrite une des quatre bases de lancement du pays. Cinq pays étaient représentés physiquement : la Russie, l’Iran, le Venezuela, la Thaïlande et la France. Intervenant par vidéo, Philippe Baptiste, le président du Centre national d’études spatiales (CNES), a fait l’éloge du satellite d’observation océanographique franco-chinois CFOSAT, lancé en 2018, mais s’est gardé de mentionner de nouvelles coopérations. « En dehors de la Russie, les pays disposés à coopérer avec les programmes chinois se font rares », note Le Monde. Après avoir commencé à explorer la Lune et fait atterrir la sonde Tianwen-1 sur Mars, la Chine multiplie les projets. La station lunaire chinoise doit être achevée vers 2028 et des astronautes devraient poser le pied sur la Lune « vers 2030 ». Celle-ci doit devenir le « camp de base de la Chine pour l’exploration de l’espace profond », selon les autorités chinoises. Le gouvernement entend pouvoir « accéder à tout l’Espace » dans un rayon de 60 à 100 unités astronomiques (1 UA est la distance Terre-Soleil) et explorer l’Espace « au-delà des 100 UA ».

Le Monde du 26 novembre

SolarStratos, l’avion solaire qui veut atteindre les limites de l’Espace

Les Echos consacrent un article à SolarStratos, une mission qui a pour objectif d’atteindre pour la première fois la stratosphère avec un avion solaire habité. L’initiateur de ce projet, dont l’ONERA est partenaire, est le pilote suisse Raphaël Domjan, qui entend démontrer le potentiel de l’énergie solaire. « Nos sociétés brûlent chaque jour 0,3 trillion de kWh quand le soleil nous en apporte quotidiennement 1 000. L’apprivoiser est un impératif pour la survie de notre civilisation », explique-t-il. Cet automne, deux vols ont permis de valider les données tirées du Ground Vibration Test (GVT) réalisé par l’ONERA. Un prototype de 25 m d’envergure a été réalisé. Une centaine d’heures de vol d’essai ont par ailleurs déjà été effectuées à l’occasion de 68 sorties, notent Les Echos.

Les Echos du 29 novembre

« Nous fournissons aux collectivités des outils opérationnels pour aborder le virage de la transition » : entretien avec Laurence Monnoyer-Smith (CNES)

Laurence Monnoyer-Smith, directrice du développement durable du CNES, également à la tête de l’Observatoire spatial du climat (SCO), accorde un entretien à la Revue des collectivités locales. Le SCO rassemble, à ce jour, les agences spatiales de 36 pays, dont « les plus gros émetteurs de CO2 », précise-t-elle. Il fournit des outils pour étudier et surveiller les impacts du changement climatique à l’échelle locale en combinant les données des observations satellitaires avec d’autres sources. « Les données spatiales sont un outil indispensable pour assurer l’observation des phénomènes liés au changement climatique (sécheresse, inondations, pollution, etc.) et pour améliorer les connaissances sur l’état de notre planète. Nous opérons par projet au service des territoires, confrontés à la problématique du changement climatique. Nous leur fournissons un outil 100% opérationnel pour répondre à leur besoin. Ce qui fait, d’ailleurs, l’originalité du SCO dans le paysage des organisations internationales. Les projets sont pilotés par des consortiums publics/privés, à savoir des centres de recherche, mais aussi des startups, des entreprises, des experts reconnus… tous garants de la qualité des données fournies ».

Revue des collectivités locales de novembre 2022

Arianespace signe un contrat avec la Commission européenne portant sur 5 lancements Copernicus avec Vega C

Arianespace annonce avoir conclu un contrat avec la Commission européenne pour l’acquisition de 5 lancements Vega C. Arianespace lancera 5 satellites Sentinel pour le programme Copernicus, destiné à l’observation de la Terre. Les lancements auront lieu depuis le port spatial européen de Kourou, en Guyane, entre 2024 et 2026. Ils portent à 13 le carnet de commandes du nouveau lanceur léger européen. « Soutenir les ambitions de l’Union européenne et assurer son accès souverain à l’Espace est au cœur de notre mission. Cette signature démontre une fois de plus la polyvalence et la compétitivité du nouveau lanceur léger européen Vega C », a déclaré Stéphane Israël, président exécutif d’Arianespace. Timo Pesonen, directeur général de la DG DEFIS (Direction Générale de l’Industrie de Défense et de l’Espace), souligne : « Grâce à ce nouveau contrat avec Arianespace, la Commission européenne sécurise les lancements de Copernicus pour les six prochaines années. Ces lancements assureront, avec le soutien de l’ESA, le renouvellement de la constellation Copernicus et la mise en orbite de nouvelles capacités d’observation. Nous nous réjouissons de ce nouveau partenariat avec Vega C et Arianespace, essentiel pour la mise en œuvre du programme spatial de l’UE ».

Ensemble de la presse du 30 novembre

La France s’engage à ne pas réaliser d’essais de missiles antisatellites

La France s’est formellement engagée à ne pas conduire d’essais de missiles antisatellites. Elle n’a jamais procédé à de tels essais qu’elle considère « déstabilisateurs et irresponsables », selon un communiqué commun des ministères des Armées et des Affaires étrangères publié mardi 29 novembre. Ces essais « sont à l’origine de nombreux débris qui peuvent entraîner de graves conséquences sur la sécurité et la sûreté spatiales, en particulier en compromettant l’intégrité des satellites en orbite », est-il précisé. De tels tirs ont déjà été menés par les Etats-Unis, la Chine, l’Inde et la Russie. Les Etats-Unis avaient annoncé en avril dernier s’engager à ne plus procéder à ces tests. La première Commission de l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté en octobre une résolution appelant tous les États à s’engager à ne pas conduire d’essais de missiles antisatellites destructifs à ascension directe (DA-ASAT). La France a apporté « tout son soutien à cette nouvelle norme de comportement responsable et à son universalisation, dans le cadre multilatéral des Nations Unies ».

La Tribune du 30 novembre

Station spatiale « Palais céleste » : la Chine remplit ses objectifs

La Chine a envoyé ce mardi un nouvel équipage vers sa station spatiale (CSS) en orbite basse. Dans le cadre de la mission Shenzhou-15, propulsée par le lanceur Longue-Marche 2F, elle a envoyé un équipage de trois astronautes vers sa station spatiale. Ils réaliseront le premier relais d’équipage de l’histoire de leur pays, a annoncé l’agence de presse Chine nouvelle (le précédent équipage avait décollé le 2 juin dernier). Les trois astronautes resteront six mois dans l’Espace. La mission Shenzhou-15 est la dernière consacrée à l’assemblage de la CSS. Les astronautes effectueront des réglages et ajustements pour finaliser l’installation. Avec la finalisation de la station Tiangong (« Palais céleste »), la Chine aura rempli l’objectif, fixé au printemps 2020, d’un assemblage à l’horizon 2023. En 2024, elle doit également lancer le télescope infrarouge Xuntian, conçu pour pouvoir s’amarrer à la CSS pour des opérations de maintenance périodique.

Ensemble de la presse du 30 novembre

Nanosatellites : une industrie en plein essor en Occitanie

En Occitanie, depuis 2010, 85 entreprises ont été créées dans le secteur spatial. La fabrication de petits satellites moins chers, pour démocratiser les services spatiaux d’observation et de télécommunications, est en forte croissance et les projets de constellation se multiplient. « Les constructeurs Airbus Defence and Space et Thales Alenia Space se rapprochent des nouveaux acteurs pour proposer des offres ensemble », note Murielle Lafaye, sous-directrice de l’Observatoire du spatial au CNES. Le mouvement a démarré avec Kinéis, projet français de constellation de nanosatellites pour l’Internet des objets et continuateur du système Argos. Kinéis a levé 100 M€ pour mettre en service en 2024 une constellation de 25 nanosatellites de 30 kg. Il a commandé les plateformes des nanosatellites à Hemeria, PME toulousaine qui a bénéficié d’un transfert de savoir-faire du CNES, et les charges utiles à Thales Alenia Space. Airbus Defence and Space conçoit quant à lui la constellation OneWeb de 648 satellites de 150 kg pour l’Internet. Le plan France 2030 consacre 1,5 Md€ au secteur spatial pour développer les petits lanceurs et les constellations. La startup franco-californienne Loft Orbital a ainsi levé 140 M$ en 2021 pour créer un service de location de petits satellites partagés par plusieurs opérateurs. A Toulouse, une autre startup, Prométhée, a levé près de 7 M€ et obtenu une aide de 3,5 M€ du plan de relance spatial pour concevoir une constellation de 20 nanosatellites de 40 kg qui fournira des services d’observation moins chers aux pays en développement. Elle rafraîchira les images de la Terre toutes les 45 minutes en s’interconnectant avec Kinéis.

Les Echos du 30 novembre

Focus sur Hemeria, premier constructeur français de nanosatellites

Les Echos rappellent qu’Hemeria, premier constructeur français de nanosatellites, a racheté, il y a un mois, le leader européen des ballons stratosphériques ou captifs, CNIM Air Space, rebaptisé Hemeria Airship. Hemeria élargit ainsi ses compétences : « Les ballons peuvent servir eux aussi à des missions d’observation de la Terre et de sciences. Il y a une complémentarité entre les systèmes d’optique embarqués sur des ballons et des satellites en orbite basse », explique son président, Philippe Gautier. « Nous croyons au développement des ballons, qui sont plus écologiques que les hélicoptères pour le transport de charges et moins coûteux en opération », ajoute-t-il. Hemeria répartit son activité entre le spatial et la Défense. La société fabrique des équipements pour la DGA, comme des systèmes électro-optiques, et elle maintient en condition opérationnelle des radars et des systèmes électroniques de sous-marins. Dans le spatial, elle produit des panneaux en composites et des harnais électriques de satellites. Elle est à la tête de la filière française de construction de nanosatellites de moins de 50 kg, avec le soutien du CNES. Elle fabriquera, d’ici à 2023, les plateformes des 25 nanosatellites de près de 30 kg de la future constellation de Kinéis (CLS) pour l’Internet des objets et le suivi des balises Argos. L’entreprise, qui a doublé son chiffre d’affaires depuis 2019, (avec 50 M€ prévus en 2022), a été retenue dans le programme des investissements d’avenir (PIA) pour réaliser un satellite modulaire de 50 kg pour les missions civiles ou militaires d’observation de la Terre, de couverture radar et d’écoute de spectre.

Les Echos du 30 novembre

Une mission japonaise privée doit décoller jeudi pour la Lune, emportant un rover des Emirats arabes unis

Jeudi 1er décembre à 8h37 GMT (9h37 à Paris), un lanceur Falcon-9 de SpaceX doit décoller de Cap Canaveral (Floride) pour envoyer sur la Lune l’atterrisseur Hakuto de la société japonaise Ispace. Initialement prévu ce mercredi, le lancement a été reporté d’un jour par SpaceX. Si l’atterrisseur Hakuto réussit à se poser sans encombre dans le cratère lunaire Atlas, il libérera un rover mis au point par l’Agence spatiale des Emirats arabes unis (EAU), baptisé « Rashid ». Le rover emporte notamment trois caméras Caspex de conception française, fournies par le Centre national d’études spatiales (CNES) dans le cadre d’une coopération avec les EAU. Il s’agit de la seconde mission d’exploration du Système solaire des EAU, après l’orbiteur Al-Amal (« espoir »), qui tourne autour de Mars depuis 2021 et étudie son atmosphère.

Le Figaro et Le Monde du 30 novembre