ESPACE

Entretien avec Hervé Derrey, PDG de Thales Alenia Space

Dans une interview accordée à La Tribune, Hervé Derrey, PDG de Thales Alenia Space (TAS), détaille les ressorts des succès du constructeur de satellites, qui vient de réaliser une année exceptionnelle en termes de prises de commandes. La maîtrise de la technologie « Digital Transparent Processor » (DTP) est, entre autres, au cœur de ce succès. Cette technologie joue un rôle clé pour la performance de la flexibilité des satellites. « Il se trouve que la plupart de nos concurrents sous-traitent cette activité alors que nous, nous la développons : nous en sommes à la sixième génération de DTP. Nous maîtrisons cette technologie, qui a été acquise au fil des années à travers les projets militaires. […] C’est le même type de capacité qui va être encore plus clé pour les constellations ». L’industrie spatiale française bénéficie du soutien du CNES et de l’ESA, un modèle « qui marche et qui est la clé du succès de l’industrie française ». En jeu, « une vision sur le long terme : on se projette toujours dix ans en avance en termes de technologies. Cela veut dire qu’il nous faut des feuilles de route technologiques qui nous permettent d’être au rendez-vous au bon moment. Ces technologies doivent s’anticiper, puis maturer. Il faut faire un peu attention à ne pas casser ce modèle à travers de nouveaux modèles d’acquisition dans le cadre de France 2030 par exemple », avertit le dirigeant.

La Tribune du 4 janvier

Lancement réussi pour le satellite israélien EROS-C3

EROS-C3, un satellite d’observation développé par Israel Aerospace Industries (IAI) et exploité par la société de renseignement privée israélienne ImageSat International, a été placé en orbite avec succès par un lanceur Falcon 9 de SpaceX depuis la base spatiale de Vandenberg, en Californie, vendredi 30 décembre. Le satellite fournira des « images de très haute résolution » et sera utilisé pour « des applications gouvernementales et commerciales », a déclaré IAI dans un communiqué. Une caméra spatiale « multispectrale », développée par la firme israélienne Elbit, permet au satellite de prendre des photos en couleur.

Air & Cosmos du 5 janvier

Crise des lanceurs : Guillaume Faury appelle à « fédérer les efforts »

Lors de ses vœux à la Presse, le président du GIFAS a déclaré : « On se retrouve en 2023 dans une situation de crise particulièrement inédite concernant l’accès de l’espace en Europe ». A l’heure actuelle, il ne reste que deux exemplaires d’Ariane 5. Ariane 6 devrait voler fin 2023 ; les vols de Vega et Vega C sont actuellement suspendus, et le recours aux vaisseaux Soyouz a été interrompu après l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022. En outre, « le carnet de commandes d’Ariane 6 est déjà très bien rempli, donc il n’y a plus beaucoup de possibilités d’aller lancer des satellites avec Ariane 6 dans les années qui viennent ». D’où « une crise particulièrement grave qu’il va falloir utiliser ». Le dirigeant espère que cette crise « va obliger les Européens à se mettre autour de la table pour définir une feuille de route commune ». Une fédération des efforts « absolument indispensable par rapport aux autres grands blocs. On a eu l’année dernière 60 lancements de SpaceX, on s’attend cette année à un ordre de grandeur qui devrait être proche de 100 ».

Ensemble de la presse du 6 janvier

Projet ASCEND : des data centers en orbite pour réduire la consommation énergétique et les émissions

Le Figaro rappelle que l’Union européenne, en novembre dernier, a choisi Thales Alenia Space (TAS) pour étudier la viabilité du programme ASCEND (Advanced Space Cloud for European Net zero emission and Data sovereignty) sur l’envoi de centres de données dans l’espace. L’objectif est d’étudier le potentiel offert par les centres de données en orbite pour réduire l’empreinte carbone de la numérisation, en utilisant de l’énergie solaire en dehors de l’atmosphère terrestre. « Nous avons réuni, au sein d’un grand consortium, les principaux spécialistes des infrastructures spatiales », précise Yves Durand, directeur des technologies au sein de TAS. Ce groupe est constitué d’Airbus Defence and Space, ArianeGroup, DLR, Carbone 4, CloudFerro, Hewlett Packard Enterprise, VITO, Orange et Thales Alenia Space. « Nous avons rassemblé les meilleurs éléments de chaque discipline », affirme Yves Durand. Les travaux à réaliser incluent notamment l’optimisation de l’architecture spatiale afin de trouver le modèle le plus efficace et le plus abordable financièrement.

Le Figaro du 6 janvier