Ariane 5 se prépare pour ses 2 derniers lancements
L’avant-dernier lancement d’Ariane 5 doit intervenir entre le 14 et le 30 avril 2023, pour l’envoi de la mission européenne Juice vers les lunes glacées de Jupiter. Il doit être suivi du vol 261, qui placera sur orbite de transfert géostationnaire les satellites de télécommunications Heinrich Hertz (pour le compte du DLR, l’Agence spatiale allemande) et Syracuse 4B (pour la DGA). Le 5 décembre dernier a eu lieu au cours d’une opération appelée « désérection », pour la dernière fois dans l’histoire des lanceurs européens, la bascule d’un étage principal cryotechnique (EPC) d’Ariane 5 à l’horizontale, à l’usine ArianeGroup des Mureaux dans les Yvelines. L’étage a ensuite été installé dans un conteneur de transport, en direction de la Guyane. Marc Chevalier, responsable de production Ariane 5, est revenu pour Air & Cosmos sur ces derniers instants de 3 décennies d’histoire industrielle : « C’est un moment spécial, encore plus pour ceux qui, comme moi, étaient là lorsque s’est déroulée la première opération de ce type, en 1993 ». Après les mises à l’horizontale de 2 étages d’essais et de qualification, 117 étages opérationnels ont ainsi été retournés, le 1er vol d’Ariane 5 datant du 4 juin 1996. « Le nouveau chapitre, c’est Ariane 6, avec une vie qui promet d’être plus longue encore que celle d’Ariane 5 » conclut Marc Chevalier.
Air & Cosmos du 16 janvier
Le Canopée, le cargo à voiles conçu pour convoyer Ariane 6, est arrivé à Kourou
Le Canopée vient d’accoster au port de Pariacabo à Kourou en Guyane, après avoir franchi pour la 1ère fois l’Atlantique. Ce bateau cargo hybride de nouvelle génération a été conçu pour transporter en toute sécurité les sous-ensembles de la fusée Ariane 6 depuis l’Europe vers la Guyane. Cela, dans le cadre d’un budget et d’un cahier des charges contraints. « Le bateau répond aux objectifs du programme : raccourcir les cycles de production et réduire les coûts ainsi que notre empreinte environnementale », explique Karl Heinz Servos, directeur industriel d’ArianeGroup. Le Canopée succède au Toucan, un cargo classique, qui convoyait Ariane 5 depuis 1996. Le cargo à voiles se présente comme « pionnier de la décarbonation du transport maritime ». Il va permettre à ArianeGroup de diviser par 2 les coûts de transport et de brûler 30% de carburant de moins. Soit une réduction des émissions de CO2 de 7 200 tonnes par an. Il est propulsé par 4 voiles articulées géantes, de 363 m2 chacune, contribuant à hauteur de 15 à 40% à la propulsion du cargo. Le transport de la fusée Ariane 6, pour son vol inaugural, est prévu pour l’été 2023. Le Canopée est le fruit d’une coopération européenne entre Français, Néerlandais et Polonais, sous le leadership de Jifmar, une PME d’Aix-en-Provence propriétaire d’une flotte de 45 bateaux polyvalents, destinés à des missions complexes en mer.
Le Figaro du 17 janvier
Le vol inaugural d’Ariane 6 aura lieu « probablement fin 2023 » selon Philippe Baptiste (CNES)
Lors de ses vœux à la presse, le président du CNES, Philippe Baptiste, a indiqué que le vol inaugural du lanceur Ariane 6 aura lieu « probablement fin 2023 ». Le lancement « est encore conditionné au fait qu’on ne découvre pas de problème technique majeur lors des essais combinés. Des aléas sont possibles dans les mois qui viennent », a-t-il précisé. Le plan de charge du Centre spatial guyanais (CSG) ne prévoit à ce stade que les deux derniers lancements d’Ariane 5 cette année ainsi que des lancements de Vega et de Vega C. Le CNES va tirer parti de cette faible activité pour accélérer les travaux de modernisation du port spatial. Philippe Baptiste a souligné que la crise des lanceurs que traverse l’Europe doit conduire l’ESA à revoir les règles du retour géographique, qui prévoient que le financement de chacun des 22 États membres se traduise par des retombées industrielles équivalentes pour ses entreprises nationales. Si c’est une « force pour faire émerger de nouveaux acteurs, on voit les limites du système quand on est sur un marché compétitif », a-t-il souligné. « On ne peut pas faire à la fois le retour géographique et s’engager dans une compétition où on veut faire un lanceur vraiment pas cher. A un moment donné il faut choisir ».
Ensemble de la presse du 18 janvier
La création du nouveau centre d’excellence de l’OTAN à Toulouse est actée
La création d’un nouveau centre d’excellence de l’OTAN (COE), exclusivement dédié à la Défense spatiale, a été actée mercredi 18 janvier, par la signature, à Paris, d’un mémorandum d’entente « opérationnel ». Situé à Toulouse, au sein du plus grand écosystème spatial d’Europe, co-localisé avec le commandement de l’espace (CDE) de l’armée de l’Air et de l’Espace (AAE), et le Centre national d’études spatiales (CNES), le COE devient le 29ème centre d’excellence de l’OTAN. Sa mission est de fournir à l’OTAN, et aux nations de l’Alliance, de l’expertise dans le domaine des opérations militaires spatiales, à travers 4 piliers : le développement conceptuel et l’expérimentation, la doctrine et la standardisation, la formation et l’entraînement, l’analyse et le retour d’expérience. Il atteindra sa pleine capacité opérationnelle en 2025.
Air & Cosmos du 20 janvier