ESPACE

Thierry Breton dévoile les contours d’Iris2, la future constellation de connectivité sécurisée de l’Union européenne

Après Galileo, son système de positionnement par satellite, et Copernicus, son système d’observation de la Terre, l’Union européenne, par la voix de son commissaire européen à l’Industrie et à l’Espace, Thierry Breton, a annoncé le lancement d’Iris2, son infrastructure de résilience et d’interconnexion sécurisée par satellite. Centrée sur les services aux gouvernements, cette nouvelle constellation « offrira une connectivité à toute l’Europe, notamment aux zones qui ne bénéficient pas aujourd’hui de l’internet haut débit, ainsi qu’à l’Afrique tout entière », a-t-il promis. Pleinement opérationnelle en 2027, elle vise également à assurer la continuité du réseau internet en cas de crash des infrastructures terrestres. Iris2 prévoit de placer ses centaines de satellites sur des orbites différentes, afin de réduire les risques de congestion spatiale. Thierry Breton précise qu’ils seront protégés contre les cyberattaques et bénéficieront d’une technologie de pointe, citant en exemple le cryptage quantique. Évalué à 6 Md€, le projet sera en partie financé par l’Union européenne (2,4 Md€), l’Agence spatiale européenne (750 M€) et le secteur privé. Les principaux appels d’offres devraient être lancés au 1er semestre 2023, dans l’espoir qu’Iris2 puisse fournir ses premiers services fin 2024.

L’Usine Nouvelle du 30 janvier

La ville de Vernon prend la présidence de la Communauté des Villes Ariane

Autour de représentants du monde industriel, politique, et de la société civile, la ville de Vernon, en la personne de son maire, François Ouzilleau, a pris, vendredi 27 janvier, la présidence de la Communauté des Villes Ariane pour cette année 2023, succédant ainsi à la ville italienne de Colleferro. Informer sur les enjeux du secteur spatial, faciliter la coopération à long terme entre les Villes Ariane, les entreprises, les agences spatiales et les institutions de recherche et d’enseignement ou encore promouvoir le rôle stratégique de la Guyane et du Centre Spatial Guyanais, le port spatial de l’Europe, voilà autant d’objectifs de l’association. Pour la ville de Vernon, il s’agit de poursuivre une politique de valorisation de son histoire, de son industrie et de son économie qui tourne autour de l’aéronautique et du spatial depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. « En 1946, 50 ingénieurs allemands spécialistes des missiles V2 arrivent à Vernon et contribuent à créer le Laboratoire de Recherches Balistiques et Aérodynamiques (LRBA) de Vernon, qui se spécialisera dans la conception, la fabrication, les essais des moteurs fusées à propulsion liquide », raconte François Ouzileau. Après l’inauguration du 1er Observatoire spatial de l’Eure, la ville de Vernon poursuit sa politique en faveur de la démocratisation des activités liées à l’Espace. Avec Arianegroup, le secteur est le 1er employeur de l’agglomération avec près de 1 000 salariés. Pour cette année 2023, la thématique mise en avant est « L’apport du Spatial au bénéfice de la transition écologique ». Les actions seront nombreuses et à destination de tous les publics : les Villes Ariane participeront notamment au Salon International de l’Air et de l’Espace du Bourget en juin, au week-end du Numérique, le même mois, à l’Université d’été de la CVA en juillet ou encore au Salon des Applications Satellitaires en novembre.

Outremer 360° du 30 janvier

Le satellite Inmarsat-6 fabriqué par Airbus s’apprête à être lancé depuis la Floride

Airbus a fait savoir que le second satellite géostationnaire de télécommunications Inmarsat-6 (I-6 F2), était arrivé au Centre spatial Kennedy en Floride à bord d’un Beluga, et était prêt pour son lancement en février. Le satellite cadet de la génération Inmarsat-6 est le 58ème construit par Airbus. Il sera en outre le 9ème Eurostar en orbite doté de propulsion électrique, renforçant ainsi la position d’Airbus en tant que leader mondial de la propulsion tout-électrique. Ces satellites permettront à l’opérateur de satellites Inmarsat d’améliorer ses réseaux ELERA (bande L) et Global Xpress (bande Ka), leaders mondiaux, respectivement, pour ses clients terrestres, maritimes et aériens. Après son lancement, le satellite rejoindra son emplacement géostationnaire avant d’entrer en service au début de 2024.

BFM Bourse du 31 janvier

Comment l’Europe spatiale peut sortir de la crise des lanceurs

Les conséquences de la crise des lanceurs sont nombreuses, alors qu’il ne reste que 2 Ariane 5 et 2 Vega à lancer cette année, l’Europe perd son autonomie d’accès à l’Espace. L’Union européenne vient justement de décider de se doter d’une « stratégie spatiale de sécurité et de Défense », dont les détails seront transmis en mars par la Commission européenne. « Nous avons 2 années de faible cadence devant nous. Vega C ne pourra probablement retrouver sa pleine capacité qu’en 2024, et Ariane 6 atteindra son rythme de croisière dès 2025 », reconnaît Stéphane Israël, Président d’Arianespace. La dernière Ariane 5 a été assemblée en 2022 et 5 Ariane 6 sont en cours de production. « Tout a été revu de fond en comble afin de produire une Ariane 6 deux fois moins chère », explique Stéphane Israël. Il faut désormais faire évoluer la gouvernance spatiale européenne vers plus d’efficacité, et remettre à plat les instances de décision : l’ESA, les agences nationales, la Commission européenne, qui sont source de complexité, de lenteur et de surcoûts. Le marché garde toutefois confiance : « Le carnet de commandes compte déjà 28 Ariane 6, dont 18 pour la constellation Kuiper d’Amazon, et 13 Vega C. 2022 a été une année de ventes record pour Ariane et Vega. Ce sont d’ores et déjà des succès commerciaux », insiste le Président d’Arianespace. Avec quelques adaptations, Ariane 6 pourrait lancer des capsules habitées vers l’orbite terrestre et lunaire. Thales Alenia Space (TAS) est le partenaire de la quasi-totalité des programmes de vols habités mondiaux avec ses modules pressurisés habitables. L’Europe est également leader dans les satellites GEO de télécoms grâce à TAS et Airbus Defence and Space, et les satellites scientifiques, militaires, d’observation de la Terre européens sont au plus haut standard mondial.

Le Figaro du 31 janvier

Ion-X veut propulser les petits satellites avec son moteur ionique basé sur l’électro-hydrodynamique

Ion-X, une deeptech francilienne, a pu démontrer, dans une salle blanche du Centre de nanosciences et de nanotechnologies (C2N), les performances de son moteur ionique, exploitant le principe de l’électro-hydrodynamique. Cette technologie de propulsion innovante et polyvalente, conçue pour les petits satellites en orbite basse, devrait être mis en orbite dès 2024 à des fins de démonstration. D’après Thomas Hiriart, Président-directeur général de la startup, la technologie de Ion-X a l’avantage d’être polyvalente : la force de la poussée et l’impulsion spécifique sont essentiels aux yeux des fabricants de satellite pour les principales manœuvres en orbite : mise à poste, maintien en altitude, évitement de débris et désorbitation. Le moteur de Ion-X, au format 1U, l’équivalent d’un cube de 10 centimètres de côté, tiendrait la comparaison avec ses concurrents. « Nous espérons qu’il pourra développer une force supérieure à 1 millinewton, soit, à dimensions identiques, le double de ce qui se fait actuellement », se réjouit Thomas Hiriart. La deeptech prévoit de qualifier au sol un produit complet d’ici à la fin 2023. Sans divulguer le nom de son client, elle vient de signer un contrat pour livrer un moteur en 2024, annonçant une mission de démonstration la même année. Ion-X cible dans un premier temps le marché des micro-satellites entre 10 et 100 kg, puis celui des petits satellites entre 100 et 300 kg, après 2025.

L’Usine Nouvelle du 27 janvier

The Exploration Company lève 40 M€ en vue de « démocratiser l’exploration spatiale »

La startup franco-allemande, The Exploration Company, lance, mercredi 1er février, une levée de fonds de 40,5 M€, « pour favoriser le passage à une ère d’exploration spatiale accessible ». Basée en partie à Mérignac, près de Bordeaux, l’entreprise construit une capsule spatiale réutilisable appelée Nyx, qui peut être utilisée par des opérateurs privés et publics pour transporter des marchandises dans l’Espace, et réapprovisionner les stations spatiales. Les fonds levés seront utilisés pour commercialiser la capsule spatiale, finaliser et lancer le 2ème démonstrateur de capsule, ainsi que pour renforcer l’équipe. Fondée en juillet 2021 par Hélène Huby, The Exploration Company a construit son 1er démonstrateur de rentrée atmosphérique en 9 mois, grand de 60 cm pour 40 kg. Ce dernier sera emporté dans le vol inaugural d’Ariane 6, prévu à la fin de l’année. La startup développe actuellement son 2ème démonstrateur, de 2,5m pour 1,6 tonne, qui devrait voler en 2024. Le véhicule final, Nyx, prévu pour 2026 devrait mesurer 4 m de diamètre, peser 8 tonnes, et être susceptible d’emporter 4 tonnes de charge utile. Le véhicule pourra être réutilisé plusieurs fois et être ravitaillé en orbite. En parallèle, The Exploration Company compte poursuivre la conception du moteur de la capsule, capable de fonctionner avec un carburant « vert » à base d’hydrogène concentré. La startup souhaite doubler ses effectifs dès cette année en embauchant une cinquantaine de personnes.

Les Echos du 1er février

Sodern fait évoluer son viseur d’étoiles Auriga

Sodern lance la commercialisation d’une version améliorée d’Auriga, son viseur d’étoiles devenu un véritable succès industriel. Avec plus de 1 000 pièces actuellement sur orbite, sur les satellites de la constellation OneWeb, des satellites de connectivité, des satellites d’observation de la Terre et de nombreux cubesats, et un taux de succès des missions de 100%, Auriga s’est imposé comme une nouvelle norme sur le marché des viseurs d’étoiles. S’adressant au marché des petits satellites de moins de 500 kg et les projets du New Space à partir de 6U, Sodern lance la commercialisation d’une version améliorée d’Auriga et d’un baffle 26°. La nouvelle version bénéficie d’une optique améliorée et d’un boîtier épaissi, plus résistant aux radiations. Ces évolutions garantissent une durée de vie supérieure à 15 ans sur orbite géostationnaire et 10 ans sur orbite basse. Son volume réduit et sa masse minime de 225 g en font le viseur d’étoiles le plus compact de sa catégorie. Son industrialisation permet à Sodern de garantir un délai de livraison particulièrement court avec en permanence plusieurs centaines d’exemplaires disponibles sur étagère. Également un fait rare dans l’industrie spatiale, les tarifs sont désormais affichés en ligne et un configurateur est disponible : pour une tête optique seule incluant le logiciel, le prix HT de départ est de 49 000 €, et à partir de 45 000 € pour l’unité électronique selon la configuration requise. La société présentera en juin prochain son viseur d’étoiles diurne, dans le cadre du Salon Internationale de l’Aéronautique et de l’Espace de Paris-Le Bourget 2023.

Air & Cosmos du 2 février

Thales Alenia Space signe un contrat pour la propulsion d’un satellite sud-coréen

Thales Alenia Space a annoncé la signature d’un contrat avec l’Agence spatiale coréenne KARI, portant sur la fourniture du système de propulsion électrique du satellite GEO-KOMPSAT-3. « Le satellite de télécommunications multi-bandes GK3, dont le lancement est prévu en 2027, fournira des services de communication à large bande à travers toute la péninsule coréenne et son espace maritime », précise l’agence spatiale. Dans le cadre de ce contrat, le groupe proposera sa solution de toute dernière génération TETRA. Thales Alenia Space en Belgique fournira l’unité de puissance, et l’activité Microwave & Imaging Sub-systems de Thales en Allemagne, le propulseur électrique.

Easybourse du 2 février

La startup italienne Aiko s’installe à Toulouse pour développer l’intelligence artificielle en orbite

Aiko, startup du NewSpace spécialisée dans les logiciels d’intelligence artificielle pour l’industrie spatiale, vient d’annoncer la création d’une nouvelle entité à Toulouse. Fondée en 2017 à Turin, Aiko a constitué en Italie une équipe de 30 personnes, qui a déjà développé 3 premières solutions logicielles appliquées à toute la chaîne de valeur du spatial, du segment sol jusqu’au satellite en passant par les constellations. L’essor des outils d’IA pourrait connaître un bond en avant dans les années à venir avec l’explosion du nombre de satellites envoyés en orbite et le lancement des 1ères constellations composées de plusieurs milliers de satellites. Des premiers outils ont déjà été testés en orbite sur un satellite de la société argentine Satellogic et Aiko bénéficie déjà du soutien de l’Agence spatiale européenne (ESA) dans le cadre de son programme InCubed. Pour continuer de grandir, une implantation au cœur de la capitale européenne du spatial s’est rapidement imposée comme une évidence. « Il existe vraiment un écosystème unique à Toulouse, tant au niveau des laboratoires de recherche que des entreprises. Et pour travailler avec des structures comme Airbus ou Thales, avoir une entité française change la donne », commente Aurélie Baker, responsable de la nouvelle entité d’Aiko en France. La société dispose pour le moment de bureaux dans le District, le cluster de startups du pôle de compétitivité Aerospace Valley implanté dans le B612 à Toulouse. Elle prévoit de recruter une dizaine de collaborateurs dans les 2 ans à venir avec beaucoup de profils d’ingénieurs formés à l’intelligence artificielle.

La Tribune du 2 février

Thales Alenia Space développe la navigation par satellite en Afrique

Thales Alenia Space annonce unir ses forces à celles de l’opérateur Nigerian Communications Satellite Ltd. (NIGCOMSAT), de l’Agence nigériane de gestion de l’espace aérien (NAMA) et au programme ANGA (Augmented Navigation for Africa) afin d’accélérer le développement du système d’augmentation satellitaire SBAS pour l’aviation en Afrique. Après la diffusion d’un signal SBAS dans la région Afrique et Océan Indien commencé en septembre 2020, les partenaires ont mené avec succès, le 1er février 2023, une série de démonstrations en vol à l’Aéroport international Nnamdi Azikwe d’Abuja au Nigéria. L’objectif consistait à démontrer, en conditions réelles, l’efficacité de la technologie de navigation par satellite développée par le programme ANGA et à fournir de manière autonome des services SBAS sur tout le continent, afin d’augmenter les performances de positionnement fournies par le système de navigation par satellite GPS.

Easybourse du 3 février

Entretien avec Sophie Adenot et Josef Aschbacher sur les ambitions spatiales européennes

La nouvelle astronaute française, Sophie Adenot, et Josef Aschbacher, Directeur de l’Agence spatiale européenne (ESA), ont présenté, dans une interview au Figaro, les ambitions européennes pour les vols habités et l’exploration du Système solaire. « Nous sommes en pleine négociation avec la NASA pour la répartition des sièges lors des futures missions Artemis » explique Josef Aschbacher. L’Europe a de bons arguments à faire valoir, en développant un projet appelé Moonlight pour apporter de la connectivité aux astronautes sur la Lune notamment. « Nous avons aussi validé, lors de la dernière réunion des ministres européens de l’Espace, le principe d’un cargo lunaire baptisé Argonaut, ou EL3, pour faire venir du fret à la surface de la Lune », poursuit le Directeur de l’ESA. Cela vient s’ajouter aux autres contributions, en particulier le module de service de la capsule Orion, un composant critique pour la NASA, dont les États membres de l’ESA viennent de s’engager à fournir les modules pour les 9 prochaines missions. Il y a aussi les contributions au Lunar Gateway, la future station spatiale lunaire en orbite, en particulier le module Esprit. « Grâce à toutes ces contributions, nous avons déjà 3 sièges garantis à bord des futures missions Artemis. 2 ont d’ores et déjà été attribués aux missions 4 et 5 (sans avoir la garantie d’aller jusqu’à la surface lunaire). Nous aimerions que le 3ème siège soit attribué à la mission 3 (qui accueillera les 1ers astronautes à fouler de nouveau le sol de la Lune, mais aussi des astronautes qui resteront en orbite). Nous aimerions aussi avoir la garantie qu’un Européen foulera le sol lunaire avant la fin de la décennie » indique-t-il. Quant à Sophie Adenot, qui commencent ses 3 années d’entrainement, elle déclare : « Mon rêve serait clairement d’aller dans l’espace à bord d’un lanceur européen et d’être à la tête un jour d’une mission à 100% européenne ». Pour cela, l’ESA aura besoin de développer des technologies et de transformer la gestion de ses grands projets spatiaux. Il lui faudra alors identifier ces besoins et d’aider les industriels à progresser, pour lui proposer des services.

Le Figaro du 3 février