ESPACE

Nouvel essai moteur de l’étage supérieur d’Ariane 6

Un nouvel essai à feu de l’étage supérieur du futur lanceur lourd européen a eu lieu à Lampoldshausen, en Allemagne. Les équipes d’ArianeGroup, maître d’œuvre et autorité de conception d’Ariane 6, et du DLR (Deutsches Zentrum für Luft- und Raumfahrt), le centre aérospatial allemand, ont une nouvelle fois mis à feu l’étage supérieur cryogénique réallumable UPLM (Upper Liquid Propulsion Module) du futur lanceur Ariane 6, équipé du moteur Vinci. Le 1er essai avait été réalisé le 5 octobre dernier. Ce nouvel essai a été effectué sur le même banc d’essai P5.2, installé depuis février 2019 au sein du centre du DLR.

Air & Cosmos du 6 février

CS Group va construire son propre centre de contrôle pour les nanosatellites à Toulouse

CS Group, qui compte plus de 3 000 collaborateurs en France dont 800 à Toulouse, a acquis depuis 40 ans une solide expérience dans le développement de systèmes sol de contrôle et d’opérations des vols pour les grands industriels du secteur (Airbus Defence and Space, Thales Alenia Space), mais aussi les agences spatiales (CNES, ESA). Face aux besoins grandissants de surveillance de l’Espace, CS Group va construire dans ses locaux à Toulouse un centre de contrôle adapté aux besoins des nanosatellites. Les travaux pour ce futur centre de contrôle devraient débuter au cours du second trimestre 2023 pour une entrée en service opérationnelle à la fin de l’année. CS Group mettra à disposition ce nouvel équipement pour une 1ère mission (Astroid) remportée par un consortium de 7 industriels mené par Hemeria dans le cadre du plan France Relance. « Le but est que ce centre de contrôle puisse être utilisé pour d’autres missions. La solution est modulaire c’est-à-dire que nous sommes capables de fournir seulement certaines parties de segment sol. Il sera aussi possible de déployer rapidement un centre opérationnel chez le client en faisant appel notamment à des outils cloud », poursuit-il. Le futur centre de contrôle pourrait intéresser plus largement dans l’industrie. « C’est un outil qui peut être utilisé à des fins de formation d’opérateurs civils et militaires, pour du support en vue d’entraînements comme potentiellement l’exercice militaire AsterX », ajoute Nicolas Frouvelle. Le Commandement de l’Espace (CDE) a en effet déjà fait appel à l’expertise de CS Group lors des 2 premières éditions de l’exercice militaire européen AsterX organisé à Toulouse. CS Group sera à nouveau mobilisé lors de la 3ème édition d’AsterX qui doit se tenir au mois de mars. Le groupe s’est également positionné sur plusieurs études R&D pour le CNES portant sur l’intelligence artificielle appliquée à la surveillance de l’Espace. Enfin, CS Group fait partie avec la startup Share My Space et l’ONERA du consortium sélectionné par le CNES dans le cadre de France 2030 pour développer un service de fourniture de données de surveillance de l’espace.

La Tribune du 7 février

Le régulateur de tension de Microchip Technology est disponible pour les applications spatiales en orbite basse

S’appuyant sur son offre existante de produits tolérants aux rayonnements, Microchip Technology propose son premier circuit de puissance COTS (Commercial Off The Shelf, ou standard du commerce) tolérant aux rayonnements spatiaux. Le régulateur de tension est une solution de gestion d’énergie destinée aux applications LEO (Low-Earth Orbit, ou orbite terrestre basse à près de 2 200 km au-dessus de la Terre) et autres applications spatiales. Ce composant est disponible pour échantillonnage prototype, en version plastique ou céramique hermétique, pour répondre aux exigences de ce type de mission. Conçu pour les applications aérospatiales difficiles, il fonctionne sur une plage de températures allant de -55°C à +125°C. Il est proposé en configuration de boîtier à 8 ou 10 broches, avec une tolérance aux radiations allant jusqu’à 50 Krad. Conformément aux exigences, le régulateur a subi des tests de criblage, de qualification, et des spécifications TCI/QCI. La version intégrée en boîtier plastique est conforme au flux haute fiabilité pour la qualité plastique, dérivé des exigences automobiles, et a subi des tests supplémentaires spécifiques aux applications spatiales.

Actutem du 7 février

Exotrail lève 54 M€ afin d’accélérer l’industrialisation de ses moteurs pour minisatellites

La startup Exotrail vient d’annoncer mardi 7 février une levée de fonds record de 54 M€. Parmi ses investisseurs se trouvent des fonds étatiques comme Bpifrance, SPI (le fonds Société de projets industriels), le fonds innovation Défense du ministère des Armées, ainsi que des investisseurs privés comme Eurazeo et la société d’ingénierie logicielle Celad. A ces derniers, s’ajoutent les investisseurs historiques d’Exotrail (360 Capital, Karista, Innovacom, BNP Paribas…). Cette opération porte à plus de 70 M€ de financement levé par Exotrail depuis sa création en 2017. La société indique que cet argent servira à accélérer sa croissance, à industrialiser ses produits, et à se développer à l’international, notamment aux Etats-Unis et en Asie. La société, qui compte 90 salariés, ambitionne de recruter 70 personnes dans les 12 prochains mois. Exotrail a enregistré une croissance régulière de son chiffre d’affaires au cours des dernières années et indique avoir triplé son carnet de commandes en 2022. Elle se positionne sur le marché porteur des constellations de minisatellites, en fabriquant les moteurs électriques qui propulsent les satellites une fois lâchés par le lanceur. A Massy, Exotrail met en place sa 1ère ligne de production. Occupant jusque-là 1 000 m2 de bâtiment, la startup va s’étaler sur une surface supplémentaire de 3 000 m2 pour atteindre ses objectifs industriels. Son logiciel SpaceStudio permet à ses clients de concevoir et d’analyser des missions spatiales. Elle introduit également son nouveau logiciel SpaceTower, qui permet à ses clients d’opérer leurs constellations. La startup a par ailleurs mis au point un nouveau concept : le « space van ». Il s’agit d’un véhicule chargé de déposer les satellites dans l’Espace, réduisant leurs besoins d’énergie. Le 1er exemplaire sera lancé en octobre 2023, via le lanceur Falcon 9 de SpaceX.

L’Usine Nouvelle et la Tribune du 8 février

Le satellite Ovzon 3 passe d’Arianespace à SpaceX

Le constructeur de satellites Maxar a averti son client Ovzon (Suède) de nouveaux retards dans la finition de son satellite Ovzon 3, commandé en décembre 2018. En conséquence, celui-ci ne sera pas disponible pour voler sur la toute dernière Ariane 5, désormais annoncée pour le mois de juin. Du fait du retard d’Ariane 6 et du retrait du Soyouz ST, Arianespace ne dispose pas de solution de rechange et Ovzon a dû se tourner vers SpaceX pour assurer son lancement. Avec environ 1 500 kg, Ovzon 3 est plus petit que les satellites de communication GEO traditionnels et aurait pu rejoindre une Ariane 5 avec un ou même deux passagers existants. En optant pour un Falcon 9 de SpaceX, Ovzon 3 envisage maintenant un lancement entre juillet et septembre de cette année depuis Cap Canaveral, en Floride. Si Ovzon ne s’attend pas à ce que ce retard ait un impact sur ses engagements commerciaux actuels, la société a déclaré qu’il allait augmenter le coût global du projet d’environ 25 M$. Parallèlement à l’annonce du retard, la société a publié des résultats financiers préliminaires pour les trois mois à la fin du mois de décembre. Les résultats montrent que le chiffre d’affaires net pour le 4ème trimestre 2022 a augmenté à 101 M de couronnes suédoises, contre 73 M de couronnes suédoises pour la période correspondante en 2021. La société prévoit de publier son rapport financier complet pour le trimestre le 21 février.

Aerospatium du 9 février

Le Starship de SpaceX réussit l’allumage de 31 moteurs sur 33

SpaceX a réussi avec succès un test clé sur le Starship : allumer la quasi-totalité des moteurs du booster, Super Heavy. L’essai était espéré de longue date et un jalon clé dans le développement de Starship, la nouvelle fusée de SpaceX. La mise à feu statique du lanceur, avec l’ensemble de ses moteurs, a finalement eu lieu dans la journée du 9 février 2023. Jamais les 33 moteurs du Super Heavy n’avaient été déclenchés ensemble lors d’une mise à feu statique, le précédent plafond étant de 14. Il s’agissait donc de faire une tentative dans une configuration complète, avec toute la motorisation en action. Un compte rendu publié par Elon Musk peu de temps après l’allumage du booster indique qu’un moteur a été coupé par SpaceX juste avant la mise à feu, tandis qu’un second s’est éteint tout seul pendant la tentative. Ce sont donc 31 moteurs fusées qui ont vraiment pu fonctionner, seulement 2 semaines après la procédure destinée à tester le remplissage complet des réservoirs du Starship, test qui s’est bien déroulé également. Avec une poussée plus de 2 fois supérieure à celle des fusées Saturn V de la NASA et des fusées lunaires du Space Launch System, La fusée Starship avec son booster Super Heavy est en passe de devenir le système de lancement le plus puissant jamais construit. Les moteurs Raptor conçus et fabriqués par SpaceX, alimentés par de l’oxygène liquide et du méthane liquide, alimentent l’étage supérieur de Starship et le booster Super Heavy, tous deux conçus pour être réutilisés.

Ensemble de la presse du 10 février