ESPACE

La sonde Juice est entièrement déployée

La sonde Juice a finalement terminé de déplier les différentes antennes qui lui permettront d’étudier Jupiter et ses lunes glacées. 6 semaines après son décollage, la sonde européenne à 1 Md€ a enfin pris sa forme finale, et réussi à déployer tous ses instruments. A terme, elle devra étudier les 3 lunes de Jupiter, Europe, Callisto et Ganymède, qui renferment chacune un océan souterrain, peut-être susceptible d’abriter des formes de vie. « Ces 6 semaines ont été épuisantes mais passionnantes », résume Angela Dietz, une des responsables des opérations, dans un communiqué de l’Agence spatiale européenne (ESA). Une des antennes, un radar italien nommé « Rime », avait causé quelques frayeurs en restant coincée. Une opération de réparation à distance avait réussi à décoincer l’antenne, le 12 mai dernier, en activant un mécanisme pour secouer la sonde. Maintenant que Juice a mis en place tous ses instruments qu’il fallait physiquement déplier, et donc pris sa forme finale, il reste à allumer et calibrer quelques capteurs supplémentaires. La caméra Janus a déjà envoyé à la Terre ses premières photos d’étoiles. Une fois arrivée dans le voisinage de Jupiter, elle se chargera de scruter les lunes glacées dans 13 longueurs d’onde différentes, du violet à l’infrarouge. Tous les autres instruments devraient être testés et validés d’ici mi-juillet. Juice empruntera ensuite un chemin très détourné pour économiser du carburant : la sonde va tourner autour du Soleil en prenant de plus en plus d’élan, jusqu’à atteindre Jupiter en 2031.

Libération du 5 juin

ArianeGroup renforce son système de surveillance des orbites et lance son nouveau service Helix

ArianeGroup a annoncé, lundi 5 juin, le lancement d’Hélix, son nouveau service commercial de surveillance spatiale, que le groupe souhaite mettre au service de l’armée française et des opérateurs spatiaux privés. Avec l’essor des constellations basses, les opérateurs de satellites ou de fusées ont désormais besoin d’outils nouveaux pour protéger leurs infrastructures spatiales contre des risques de collision. En 2019, l’orbite basse abritait quelque 900 satellites, on en compte plus de 7 000 aujourd’hui. Avec des caméras et télescopes développés sur 15 sites à travers le globe sous l’ancien nom de GEOTracker, ArianeGroup déclare avoir peu à peu développé « le plus grand réseau européen de télescopes ». En intégrant de nouvelles capacités sur ce réseau réparti sur tous les continents (télémétrie laser, imagerie, infrarouge) et en doublant le nombre de ses stations d’ici à 2025, ArianeGroup estime être prêt à fournir des services de positionnement et d’orbitographie 24h/24. « Avec la multiplication des satellites, je suis certain que le marché de la surveillance spatiale va décoller », confirme Martin Sion, le président d’ArianeGroup. A Saint-Médard-en-Jalles, près de Bordeaux, le commandant de l’Espace, le général Philippe Adam, a confirmé les nouvelles difficultés que pose le développement anarchique des satellites en orbite basse. « Nous recevons 400 alertes collision par semaine autour des satellites militaires de l’armée française en prenant une distance de sécurité de 40 km », explique-t-il, même si la plupart du temps, la trajectoire des satellites ne doit pas être changé. Seulement 3 à 4 cas par an nécessitent cette opération.

Les Echos et La Tribune du 6 juin

L’ESA présente un plan visant à développer une capacité de lancement humain indépendante d’ici 10 ans

Josef Aschbacher, le directeur général de l’Agence spatiale européenne (ESA), a déclaré avant le sommet FT Investing in Space à Londres que le développement d’une capacité de lancement humain indépendante était crucial pour que l’Europe rattrape son retard dans une course mondiale à l’Espace. L’ESA élabore donc des propositions visant à développer, au cours de la prochaine décennie, des engins spatiaux susceptibles d’emmener ses astronautes en orbite et sur la Lune. Un récent rapport indépendant commandé par l’ESA sur l’exploration humaine et robotique de l’Espace, a révélé que plus de 100 missions lunaires avant 2030 avaient été annoncées, tant par des agences spatiales nationales que par des entreprises privées. Seulement 2 d’entre elles concernent l’Europe, indique le rapport. L’ESA travaille en tant que partenaire junior avec la NASA sur des projets d’exploration lunaire, mais « il n’y a pas de calendrier convenu sur la date à laquelle un astronaute européen se rendra sur la Lune », a déclaré Josef Aschbacher. L’agence indique préparer « différents scénarios et différentes estimations de coûts » à présenter lors d’une réunion des ministres des États membres en novembre 2023. La décision de poursuivre ou non un programme entièrement financé sera prise l’année prochaine. Indépendante de l’UE mais agissant comme son agence d’approvisionnement, l’ESA comprend des États non-membres de l’UE tels que le Royaume-Uni et la Suisse.

Financial Times du 7 juin

Des puces françaises pour l’industrie spatiale européenne

NanoXplore a annoncé, mercredi 7 juin, la signature d’un partenariat Thales Alenia Space, qui prévoit d’intégrer les processeurs français, baptisés « NG Ultra », résistant aux radiations spatiales, au cœur de ses nouveaux satellites flexibles et reconfigurables, Space Inspire. Ce partenariat vise à développer une filière européenne autonome dans l’approvisionnement de ces composants. Cet accord « répond à la nécessité d’une approche souveraine pour le développement de ces technologies. Il démontre la volonté de faire confiance à des PME françaises », souligne Édouard Lepape, directeur général de NanoXplore. L’entreprise familiale fondée en 2010 doit prochainement signer un 2ème partenariat similaire avec Airbus Space, pour équiper sa gamme de satellites de nouvelle génération NeoSat. NanoXplore va également intégrer, comme sous-traitant, le consortium européen, codirigé par Airbus Defence & Space, TAS et les opérateurs de satellites Eutelsat, Hispasat et SES, qui a postulé pour le développement d’Iris2, la constellation de connectivité européenne. L’arrivée de ces puces permettra aux industriels européens de s’affranchir des fondeurs taïwanais et des designers américains. Mais aussi de la réglementation américaine Itar sur les exportations de matériels intégrant un composant ou équipement américain jugé sensible. Le CNES, l’Agence spatiale européenne, la DGA ainsi que Bpifrance ont soutenu la PME et ont cofinancé les travaux de R&D à hauteur de 50%. Au total, NanoXplore a investi 70 M€, dont 30 M€ au seul titre de la puce NG Ultra. TAS et Airbus Space ont apporté leur expertise pour développer le design des composants.

Le Figaro du 8 juin