ESPACE

Mission Euclid : lancement réussi

La sonde scientifique Euclid de l’Agence Spatiale Européenne (ESA) a été lancée avec succès à bord d’un lanceur Falcon 9 de SpaceX depuis Cap Canaveral, en Floride. Euclid va recueillir des images de très haute résolution du ciel dans les longueurs d’onde visibles et infrarouges. En 6 ans d’observation, couvrant plus d’un tiers du ciel, Euclid mesurera la forme et les distances de plus d’un milliard de galaxies. La mission mobilise plusieurs agences spatiales nationales, dont les agences française (CNES), italienne (ASI) et britannique (UKSA). Thales Alenia Space (TAS) en est le maître d’œuvre industriel pour le compte de l’ESA, à la tête d’un consortium de « plus de 2 500 membres dont plus de 1 500 chercheurs actifs en astrophysique, cosmologie, physique théorique et physique des particules », précise TAS. Le programme Euclid inclut également la contribution d’environ 300 laboratoires couvrant toutes les disciplines connexes à la mission (telles que l’astrophysique, la cosmologie, la physique théorique, la physique des hautes énergies, la physique des particules et la science spatiale). Un télescope de haute précision de 1,2 m de diamètre et un module de charge utile conçus et construits par Airbus Defence and Space permettront à Euclid d’explorer la composition et l’évolution de l’Univers sombre, y compris le rôle de la matière noire et de l’énergie sombre. « Euclid est une autre mission spatiale d’envergure mondiale qui aidera l’humanité à comprendre la structure et l’évolution de l’Univers. Il s’agit du plus grand télescope aux performances optiques les plus élevées jamais conçu et intégré par Airbus, ce qui témoigne des compétences et de l’expertise de notre équipe chargée des instruments spatiaux », déclare Jean-Marc Nasr, Responsable des systèmes spatiaux au sein d’Airbus Defence and Space et président d’Airbus Defence and Space SAS.

Ensemble de la presse du 3 juillet

Satys Aerospace met en service une salle pour la peinture de pièces de satellites

Satys Aerospace se diversifie dans la peinture de pièces de satellites avec une salle dédiée qui vient d’être mise en service sur son site de Blagnac. Dans le cadre d’un partenariat avec Airbus, ce site assurera la peinture des radiateurs déployables du programme OneSat, dont les satellites de communication seront mis service depuis l’orbite géostationnaire. « La peinture des radiateurs déployables de satellites obéit à un cahier des charges particulièrement exigeant », explique Philippe Didier, responsable programme de cette nouvelle activité. « Les revêtements utilisés ont des propriétés thermo-optiques liées à l’émissivité infrarouge. Ils doivent faciliter l’absorption de la lumière solaire et la dispersion de chaleur », précise-t-il. Satys Aerospace a spécialement qualifié le personnel (peintres, logisticiens et contrôleurs) affecté à cette unité. La salle est équipée d’un sas permettant d’éviter tout risque de contamination lors du déballage et de l’emballage des éléments mis en peinture. Le coût de ce nouvel équipement s’élève à un 1 M€ pour le groupe qui a travaillé pendant 2 ans en étroite collaboration avec Airbus pour sa conception. Avec ce nouvel outil industriel adapté aux applications spatiales, Satys Aerospace souhaite pouvoir engager à l’avenir des partenariats avec d’autres industriels pour répondre à leurs besoins en matière de peinture d’équipements spatiaux.

Air & Cosmos du 4 juillet

Le lancement du dernier vol d’Ariane 5 à nouveau repoussé

Le dernier vol de la fusée Ariane 5 a été repoussé à cause de vents d’altitude défavorables qui soufflent au-dessus du centre spatial, a déclaré Arianespace. Le 117ème et dernier vol était prévu ce mardi 4 juillet à 23h30 heure de Paris depuis Kourou. Il avait déjà été reporté une première fois du 16 juin à ce 4 juillet. Arianespace affirme que le nouveau lancement aura lieu « au plus tôt, si la météo le permet ». Celui-ci pourrait être possible dès le mercredi 5 juillet entre 19h et 20h. Ce dernier vol d’Ariane 5 doit notamment permettre le déploiement de 2 satellites militaires français et allemand.

Ensemble de la presse du 4 juillet

Vincent Dedieu nommé Président Directeur Général de Sodern

Le conseil d’administration de Sodern a nommé Vincent Dedieu en qualité de Président Directeur Général de Sodern à compter du 1er juillet 2023. Membre du comité exécutif de Sodern depuis 2016, Vincent Dedieu a récemment restructuré la Direction des Opérations en regroupant dans des petites équipes autonomes, les activités de production et de développement par produit ou sous-ensemble, permettant ainsi à Sodern d’améliorer substantiellement sa compétitivité et sa réactivité. Il succède à Franck Poirrier qui a présidé Sodern pendant 19 ans. Le Conseil a tenu à remercier Franck Poirrier pour son engagement et son action qui ont permis de transformer Sodern et d’en faire une entreprise industrielle solide sur la base d’un business model dual. Sodern, détenue à 90% par ArianeGroup et 10% par le CEA, est capable de mettre son savoir-faire au service des acteurs institutionnels et privés du spatial, ainsi que du secteur minier. Vincent Dedieu a désormais pour mission de poursuivre le développement de Sodern en pérennisant l’entreprise via ce modèle d’équipementier dual et en accélérant sa croissance sur des marchés porteurs et de plus en plus concurrentiels.

Ensemble de la presse du 4 juillet

Thales Alenia Space lance un accélérateur pour la nouvelle économie spatiale

À la veille des Assises du NewSpace qui se tiennent les 5 et 6 juillet à Paris, Thales Alenia Space a annoncé la création du Space Business Catalyst, un accélérateur de startups et de projets internes, hébergé à la fois sur ses sites de Toulouse et Turin. Baptisé Space Business Catalyst, l’accélérateur va occuper 400 m2 entre le siège social de Thales Alenia Space à Toulouse et son site industriel de Turin. Il sera ouvert à la fois aux startups et aux projets d’intrapreneuriat avec l’ambition de suivre une dizaine de projets sur une période de 6 mois renouvelable. « Thales Alenia Space dispose déjà depuis 2014 d’un programme d’intrapreneuriat qui a suivi une dizaine de projets en pré-incubation. L’un d’eux a débouché sur le projet de Space Edge Computing pour lequel nous mènerons en fin d’année une démonstration avec Microsoft sur la Station spatiale internationale. Un autre projet d’intrapreneuriat dédié aux petits satellites géostationnaires a été le précurseur de notre gamme de satellites flexibles SpaceInspire. Côté startups, le groupe a engagé dans une nouvelle stratégie d’innovation ouverte depuis 2018 et est entré en contact avec 700 startups à travers le monde », détaille Vincent Clot, directeur Open Innovation du groupe. Thales Alenia Space souhaite ainsi nouer des contacts plus réguliers avec les startups. Les jeunes pousses qui intégreront le programme seront à des stades de maturité moins avancés, au stade de la pré-incubation. L’autre priorité fixée par le groupe est de mettre l’accent sur la nouvelle économie spatiale : modèles économiques disruptifs, logistique dans l’espace, économie lunaire, apport du spatial à la finance durable, etc.

La Tribune du 5 juillet

Le piratage des satellites est devenu un enjeu majeur de la cyberguerre

La résistance des systèmes spatiaux aux cyberattaques est considérée comme une priorité pour les armées occidentales, qui s’inquiètent de l’émergence de nouveaux risques. Les capacités satellites sont devenus une composante critique qu’il faut protéger ou cibler. Si les États-Unis, la Russie ou la Chine ont fait des démonstrations de tirs antisatellites, la guerre électronique (le brouillage des ondes) ou la cyberguerre (l’infiltration des réseaux) offrent de meilleures options limitées et réversibles. Pirater un satellite ou son système peut permettre au contraire d’espionner les données, de les modifier ou d’en prendre le contrôle. Les cyberattaques contre des satellites ou le système au sol constituent des menaces prises très au sérieux par les armées. « La DGA ingénierie des projets dispose d’une équipe d’architectes mobilisée sur la cybersécurité » des systèmes spatiaux, explique le délégué général à l’armement, Emmanuel Chiva. La DGA IP est chargée de l’analyse des risques et des réflexions prospectives. De leur côté, l’Iran, la Corée du Nord, la Russie ou la Chine sont connues pour leurs capacités cyberoffensives. Parmi les documents confidentiels de la CIA qui ont fuité cette année, le Financial Times a révélé en avril que la Chine développerait des outils cyber pour « dénier, exploiter ou prendre le contrôle » de satellites. L’année dernière, les autorités américaines ont requis des opérateurs spatiaux privés qu’ils relèvent leur niveau de sécurité. Pour ce qui est des constellations civiles utilisées par l’armée française, le ministère des Armées se dit vigilant : « Nous avons une vision très claire de leur niveau de cybersécurité ». En France, c’est l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi) qui est responsable de la sécurité numérique. L’ESA s’est aussi saisie de l’enjeu.

Le Figaro du 5 juillet

La 117ème et dernière Ariane 5 a décollé avec succès

Après deux reports, la fusée Ariane 5 a finalement décollé mercredi 5 juillet à 19 heure depuis Kourou. Il s’agissait du 117ème et ultime vol de la fusée. Après 27 ans de service, l’ultime tir s’est déroulé sans encombre sous les yeux de centaines de spectateurs réunis sur place, parmi lesquels des responsables locaux. Le satellite de communications militaires français (Syracuse 4B) et le satellite expérimental allemand, à bord de la fusée, se sont séparés du lanceur au bout d’une trentaine de minutes pour être placés en orbite. La mise en orbite du satellite français « marque un tournant majeur pour nos armées : meilleures performances et meilleure résistance aux brouillages », s’est félicité le ministre des Armées, Sébastien Lecornu. Ce vol d’adieu d’Ariane 5 fait place à l’attente de la future Ariane 6, au mieux fin 2023. Celle-ci devrait être plus puissante et plus compétitive, avec des coûts divisés par deux par rapport à Ariane 5.

Ensemble de la presse du 6 juillet

Le nouveau satellite des armées françaises, Syracuse 4B, sécurise ses communications

Les 2 satellites militaires, allemand et français, se sont envolés pour le dernier lancement d’Ariane 5. Avec Syracuse 4B, qui va rejoindre son prédécesseur Syracuse 4A en position géostationnaire depuis mai 2022, l’armée française va moderniser ses capacités de télécommunications militaires. Au bout de quelques mois, le satellite de 3,6 tonnes atteindra son orbite à 36 000 km d’altitude. Après des tests, il pourra être déclaré opérationnel dans environ 9 mois. Airbus Defence and Space et Thales Alenia Space sont les deux maîtres d’œuvre des satellites Syracuse, un programme dont le coût s’élève à 3,6 Md€. « L’enjeu est de disposer de communications sécurisées résilientes et résistantes au brouillage », explique le directeur général à l’armement, Emmanuel Chiva. Ces deux Syracuse resteront en orbite une quinzaine d’années et à l’horizon 2030, un 3ème Syracuse devrait être lancé, si le budget est confirmé, pour augmenter la surface observée. Les systèmes Syracuse 4 ont été durcis par rapport à leurs prédécesseurs Syracuse 3 pour résister au brouillage adverse et des dispositifs de surveillance périmétrique sur les satellites pour détecter l’approche de débris ou de satellites « butineurs », ont aussi été installés. L’autre enjeu est d’augmenter le volume de données transmises, qui sera multiplié par 3 par rapport au Syracuse 3A et 3B, pour atteindre 3 gigabits par seconde. À l’heure du combat connecté, la capacité à gérer un flux de données croissant devient une qualité discriminante entre armées. Ainsi Syracuse est censé améliorer l’interopérabilité avec les systèmes de l’OTAN. Comme les programmes spatiaux de l’armée s’inscrivent dans le temps long, Emmanuel Chiva l’assure : « le programme sera pérennisé par un Syracuse 5 ».

Le Figaro du 7 juillet

Le NewSpace français a levé plus de 650 M€ en 10 ans

En amont des Assises du NewSpace, Toulouse Space Team, un groupement de consultants indépendants spécialisés dans le spatial, a dévoilé un panorama du financement des startups françaises du secteur. « Depuis 10 ans, le NewSpace français a levé plus de 650 M€ en prise de participation (hors subventions), les premières levées de fonds significatives ayant eu lieu à partir de 2017 », remarque le groupement. Depuis 2014, le nombre d’entreprises créées a fortement augmenté en lien avec le basculement des priorités du CNES vers le développement de ce segment. Les plus fortes levées à ce jour en France restent celles de Loft Orbital, la société franco-américaine ayant levé 140 M€ fin 2021 pour développer sa constellation de services partagés et de Kinéis avec un tour de table de 100 M€ bouclé en 2020 pour sa constellation IoT. A mi-2023, les montants sont encourageants pour l’année en cours sachant que tous les autres secteurs connaissent un fort ralentissement en termes de levées de financement. Comme dans d’autres pans de l’économie, BPI France garde un rôle central avec une participation à plus de 10% des opérations du secteur. Le fonds Definvest, créé par le ministère des Armées et Bpifrance, a également apporté une aide notable au NewSpace. Pour Toulouse Space Team : « Ceci souligne le rôle clef du secteur institutionnel dans le financement du NewSpace, car même si les montants ne sont pas nécessairement importants, BpifFrance et Definvest ont un effet d’entraînement sur les capitaux privés ». La marge de progression reste importante en France au regard des tours de tables voisins. Au total, le NewSpace européen a levé environ 2,2 Md€ depuis 2010 (hors OneWeb). Le Royaume-Uni et l’Allemagne se détachent comme les leaders en la matière.

La Tribune du 7 juillet