Dans le Sud-Ouest, le développement prometteur d’une filière SAF

Les régions Nouvelle-Aquitaine et Occitanie ont vu émerger en l’espace de quelques années une demi-douzaine de projets d’usines de SAF (sustainable aviation fuel). Dans les Pyrénées-Atlantiques, la startup lyonnaise Elyse Energy entend produire 82 000 tonnes de carburant d’aviation durable à partir de carburants de synthèse et de biomasse. Dans les Hautes-Pyrénées, Qair s’est allié avec Airbus pour produire 70 000 tonnes par an de kérosène vert produit à partir d’hydrogène. « En additionnant tous les projets annoncés, on arrive à une production de 300 000 tonnes de carburants d’aviation durable dans le Sud-Ouest. Toutes les usines ne verront pas le jour mais il suffirait qu’un peu plus de la moitié des projets entrent en service pour couvrir les besoins du territoire et servir les aéroports de Toulouse-Blagnac, Bordeaux-Mérignac ou Biarritz », explique Bruno Darboux, président du Pôle de compétitivité Aerospace Valley. Cette filière locale revêt un enjeu de souveraineté crucial pour l’aéronautique.

La Tribune du 3 février 2025

« Un avion prêt à voler fin 2026 » : Aura Aero accélère sur son projet d’appareil hybride électrique de 19 places

Le 1er vol approche pour l’ERA, l’avion régional hybride électrique d’Aura Aero qui pourra accueillir 19 passagers. « Nous visons toujours un avion prêt à voler fin 2026, et un premier vol début 2027 », précise Jérémy Caussade, le président d’Aura Aero, avec une entrée en service d’ERA toujours annoncée pour « avant 2030 ». Grâce à son système de propulsion hybride thermique-électrique, l’appareil possédera un rayon d’action de 1 600 km, une vitesse de croisière de 450 km/h, et permettra une réduction des émissions de CO₂ jusqu’à 80% par rapport aux avions thermiques de même catégorie actuellement en service.

La Dépêche du Midi du 3 février 2025

Entretien avec Patricia Barbizet, présidente de l’AFEP

À la tête de l’AFEP (Association française des entreprises privées), Patricia Barbizet s’insurge contre les mesures budgétaires envisagées par le gouvernement, notamment la hausse de l’impôt sur les sociétés. « Les 117 entreprises membres de l’AFEP sont implantées en moyenne dans 55 pays, elles y emploient 8,5 millions de salariés, dont 2,5 millions en France. Ensemble, elles représentent 15% du PIB national, mais 20% du total des impôts. Ces entreprises ont besoin de signaux clairs pour défendre leurs investissements en France », souligne-t-elle.

La Tribune du 2 février 2025

Compétitivité européenne : entretien avec Jean Tirole

Jean Tirole, Prix Nobel d’économie, accorde un entretien au magazine Le Point. Il estime que l’Europe doit revoir sa politique d’innovation, sans quoi elle s’exposerait à disparaître en tant qu’acteur géopolitique. Il fustige entre autres le manque de vision stratégique de L’Europe. « Cela s’explique par des désaccords au sein de la Commission et entre États membres. Quelques chiffres illustrent l’ampleur du problème : seulement 10% du financement public de la recherche en Europe est géré par la Commission, tandis que 90% relève des États membres. Aux États-Unis, c’est l’État fédéral qui finance la recherche de pointe et non les États individuellement. Un financement plus centralisé aurait de nombreux avantages : il irait à l’encontre des conflits d’intérêts dans la distribution des crédits et il permettrait des budgets plus importants, avec une plus grande capacité à prendre des risques », souligne-t-il.

Le Point du 30 janvier 2025

Safran obtient la certification par l’EASA du moteur électrique ENGINeUS 100

La certification du 1er moteur électrique pour les nouvelles mobilités aériennes a été obtenue après une campagne d’essais de 1 500 h de tests de certification du moteur et plus de 100 h de vol en conditions réelles. Il s’agit d’une 1ère mondiale pour l’aéronautique française et européenne, résultat de 4 années de travail collaboratif avec l’EASA pour définir les règles de navigabilité spécifiques à la propulsion électrique et concevoir les méthodes de validation appropriées. « La ligne d’assemblage finale sera opérationnelle en 2026 et aura une capacité de 1 000 moteurs par an. Elle a été pensée pour être extensible, avec une capacité de production de 4 000 à 5 000 moteurs par an, voire plus en fonction de la demande du marché », explique Bruno Bellanger, président de Safran Electrical & Power. Plusieurs acteurs des nouvelles mobilités aériennes ont déjà choisi le moteur ENGINeUS (ou les moteurs-générateurs GENeUS), notamment les français Aura Aero et VoltAero, les américains Bye Aerospace et Electra, l’autrichien Diamond Aircraft (passé sous pavillon chinois) et le chinois TCab Tech.

Le Figaro du 4 février 2025

Le salon de l’aviation d’affaires EBACE ne disposera pas d’exposition statique

Le renoncement des principaux constructeurs d’avion d’affaires (Dassault Aviation, Bombardier, Gulfstream…), à participer au salon EBACE 2025 a conduit les organisateurs à annuler l’exposition statique, qui s’annonçait non représentative de l’offre. L’EBAA (European Business Aviation Association), seul organisateur du salon depuis le retrait, en août dernier, de l’organisation américaine NBAA, entend « réinventer » le salon en se concentrant « sur la fourniture de contenus de conférence de qualité et l’optimisation des opportunités de networking ».

Aerobuzz et Le Journal de l’Aviation du 4 février 2025

Safran va chauffer son usine de Villaroche grâce à la géothermie

Safran annonce ce mercredi avoir confié à Dalkia, filiale d’EDF, et à la société de forage Arverne Drilling Services, le chantier, presque inédit en France, d’une centrale de géothermie profonde pour le chauffage de son site de Villaroche (Seine-et-Marne). En puisant sous la terre de l’eau naturellement chauffée à 75 °C, la centrale permettra de chauffer une centaine de bâtiments et les 6 000 personnes qui travaillent sur le site de plus de 100 hectares. L’objectif est de « remplacer, à terme, 84% des besoins énergétiques [du site], aujourd’hui alimenté par des chaudières à gaz, par une énergie bas-carbone, locale et renouvelable », est-il précisé.

Les Echos du 5 février 2025

Comment la France peut devenir leader de l’avion électrique

La certification du moteur ENGINeUS 100 de Safran représente une belle performance pour l’industrie française. Jusqu’à présent, seul l’avion électrique Velis Electro, développé par le Slovène Pipistrel, avait obtenu une certification européenne, mais dans la catégorie des avions légers sportifs de type motoplaneurs, avec des critères bien moins exigeants. « Nous sommes les premiers à décrocher une certification de type aviation commerciale, qui permet de faire voler des avions jusqu’à 19 places », souligne Bruno Bellanger, président de de Safran Electrical & Power*. La France compte en outre les avionneurs pionniers de l’aviation électrique et hybride que sont Aura Aero et VoltAero, qui ont tous deux sélectionné L’ENGINeUS. La France apparaît idéalement placée pour prendre le leadership mondial sur ce secteur. « La filière a plus que jamais besoin du soutien de l’Etat », a souligné Olivier Andriès, directeur général de Safran, lors de la cérémonie de certification du moteur, le 3 février. Le gouvernement prévoit toutefois de baisser de 70 M€ par an le budget du CORAC (Conseil pour la recherche aéronautique civile), largement dédié à la décarbonation du secteur.

Challenges du 5 février 2025

Daher avance sur le réemploi de ses chutes en composites

Au sein de Shap’in, son techcenter ouvert en 2022 près de Nantes (Loire-Atlantique), Daher explore les nouvelles voies liées aux matériaux composites. L’objectif est d’alléger les futurs avions tout en atteignant les cadences industrielles. Cela concerne en particulier les générations qui suivront les monocouloirs Airbus A320 et Boeing 737. Julie Vaudour, directrice adjointe R&T de Daher, est parvenue à mettre en place un process qui permet la récupération et le réemploi des chutes. « Nous avons industrialisé le procédé », précise-t-elle. Un financement de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) à hauteur de 50% a été obtenu pour ce projet.

Les Echos du 5 février 2025

Matériaux composites : entretien avec Pierre-Jean Leduc (Demgy Group, Polyvia)

Pierre-Jean Leduc, président de Demgy Group – spécialiste des plastiques, polymères à hautes performances et composites – et président de Polyvia, le syndicat professionnel de la filière plasturgie et composites française, estime que les matériaux composites représentent « les matériaux de demain ». « Ce sont de formidables outils d’innovation, à la fois par rapport aux capabilités qu’ils apportent, c’est-à-dire des nouvelles technologies pour fabriquer des pièces de plus en plus grandes, de plus en plus fines… Mais aussi parce qu’ils permettent de garantir leur reproductivité et leur qualité, à l’image par exemple des robots de placement de fibres du spécialiste lorientais Coriolis Composites*, dans l’aéronautique » notamment.

Les Echos du 5 février 2025

Figeac Aero remporte un important contrat en Amérique du Nord

Figeac Aero annonce que sa filiale américaine Figeac Aéro North America a remporté un nouveau contrat auprès de GKN Aerospace, portant sur des revêtements d’ailes pour le programme d’avions d’affaires Gulfstream G500. Figeac Aero North America produira pour GKN Aerospace des pièces de revêtements inférieurs d’ailes de grande taille pour l’avion d’affaires Gulfstream G500. Ce contrat est d’une durée de 5 ans et devrait générer 1 M$ de chiffre d’affaires annuel.

Le Journal de l’Aviation du 5 février 2025

Droits de douane imposés par Donald Trump : les conséquences pour le secteur aéronautique encore incertaines

La filière aéronautique, 1er secteur exportateur français vers les États-Unis, est dans l’expectative suite aux déclarations du président américain, qui menace d’instaurer des droits de douane de 25% sur les produits européens. Des interrogations demeurent sur les modalités techniques de la potentielle mesure. « Dans tous les cas, la filière aéronautique tricolore est robuste et ne risquerait pas de disparaître. D’autant plus que Trump affaiblirait dans le même temps ses propres entreprises », observe Sylvain Bourjade, expert aéronautique et docteur en sciences économiques. Pour l’heure, le GIFAS, qui représente l’ensemble de la filière (ndlr), n’a pas souhaité commenter cette actualité.

Le Parisien du 5 février 2025

Daher poursuit sa croissance

Le groupe Daher a présenté ses résultats le mercredi 5 février. En 2024, Daher a réalisé un chiffre d’affaires de 1,8 Md€, dont 55% à l’international, et une rentabilité en hausse. Le groupe poursuit ses investissements dans ses 4 métiers complémentaires – avionneur, industriel, prestataire de services industriels et logisticien. En 2024, Daher a notamment livré 82 avions (56 TBM et 26 Kodiak) et recruté 2 500 personnes, dont 1 700 en France. « L’année 2024 a confirmé la transformation entamée pour atteindre les objectifs du plan stratégique Take Off 2027. Les actions engagées pour améliorer la performance opérationnelle, notamment par la sécurisation des compétences, la réduction des coûts de non-qualité et le renforcement de la supply chain, portent leurs fruits », souligne le groupe. Parallèlement, Daher poursuit son recentrage sur son cœur de métier aéronautique, avec la cession d’activités non stratégiques. Son directeur général, Didier Kayat, a également confirmé le projet, dévoilé en 2024, de nouvelle ligne d’assemblage d’avions aux Etats-Unis, dont la construction va bientôt démarrer.

Les Echos et L’Usine Nouvelle du 6 février 2025

Didier Kayat alerte sur les conséquences de la baisse des crédits alloués au CORAC

Lors de la présentation des résultats de 2024, Didier Kayat, directeur général de Daher, a fait part de ses inquiétudes quant aux coupes budgétaires décidées par le gouvernement français sur le budget du Conseil pour la recherche aéronautique civile (CORAC). « Si on ne revient pas aux 300 M€ [de financements publics, NDLR] l’an prochain, on risque de sacrifier l’avenir de l’aéronautique française », prévient-il. « Sans l’aide du CORAC les PME n’auraient pas les moyens d’investir dans la recherche, Daher n’aurait pas pu multiplier par 4 son budget de recherche ». Ces restrictions budgétaires ne remettent toutefois pas en cause le projet de lancement par Daher d’un avion d’affaires « plus électrique et moins émetteur de CO2 » à l’horizon 2027. Une campagne d’essais en vols a été réalisée en 2024 avec son démonstrateur, l’Ecopulse, développé en partenariat avec Airbus et Safran.

Les Echos du 6 février 2025

Auvergne-Rhône-Alpes : une dynamique d’embauche soutenue pour la filière aéronautique et spatiale

Selon l’enquête menée par l’Aerospace Cluster Auvergne-Rhône-Alpes, qui compte plus de 200 membres de l’industrie aérospatiale et de défense implantés en Région Auvergne-Rhône-Alpes, les entreprises ont près de 2 000 recrutements à pourvoir en 2025. Des besoins qui confirment une dynamique d’embauche soutenue. L’année dernière, les entreprises de la région ont recruté 2 600 personnes. Au total, sur la période 2022-2025, la filière aérospatiale aura généré près de 10 000 embauches sur la période 2022-2025. Les profils recherchés concernent notamment la production et l’ingénierie (opérateurs de production, monteurs, câbleurs…).

Air & Cosmos du 6 février 2025

En Nouvelle Aquitaine, le dynamisme de l’aéronautique

En Nouvelle-Aquitaine, le dynamisme de l’aéronautique contraste avec une économie en proie aux difficultés, notamment dans les secteurs automobile et agroalimentaire. Selon les résultats d’une enquête annuelle de conjoncture des entreprises régionales, dévoilée le 3 février par la Banque de France Nouvelle-Aquitaine et la CCI de Bordeaux, l’aéronautique représente « le véritable moteur de croissance pour la région. Forte de commandes nourries, la filière devrait « poursuivre sa dynamique en 2025, sous réserve de relever le défi du recrutement ». Les montées en cadence au sein d’Airbus* et de Dassault Aviation* nourrissent cette dynamique.

La Tribune du 6 février 2025

Thales : Valérie Guillemet rejoint le conseil d’administration

Le groupe Thales a annoncé mercredi 5 février la cooptation de Valérie Guillemet, l’actuelle directrice des ressources humaines (DRH) de Dassault Aviation, en tant qu’administratrice. Valérie Guillemet remplace Charles Edelstenne, qui a mis fin à son mandat le 9 janvier dernier, a indiqué Thales. En outre, Eric Trappier succède à Charles Edelstenne en qualité de membre du Comité Stratégique & RSE et Valérie Guillemet succède à Eric Trappier en qualité de membre du Comité de la gouvernance et des rémunérations.

Les Echos Investir du 6 février 2025

Budget 2025 : ce qui change pour les entreprises

Le budget 2025 adopté à l’Assemblée nationale mercredi 5 février prévoit environ 12 Md€ de prélèvements supplémentaires sur les entreprises. Parmi les mesures annoncées figurent, entre autres, la surtaxe sur les grandes entreprises, la taxe sur les rachats d’action ou les transactions financières. La cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) est maintenue à son niveau de 2024.

Les Echos du 6 février 2025

Budget 2025 : un impact sur les startups

L’adoption à l’Assemblée nationale du projet de loi finances (PLF) et de la 1ère partie du projet de loi de finances de la Sécurité sociale (PLFSS) entraînera près de 3 Md€ de crédits en moins pour les startups en 2025. Entre autres mesures, le plan France 2030 voit 2 Md€ de crédits reportés et 535 M€ annulés pour cette année. Quant au crédit d’impôt recherche (CIR), les activités liées aux brevets ou à la veille technologique sortent du champ des dépenses éligibles, tandis que le dispositif « jeunes docteurs » est supprimé. Le statut de « jeune entreprise innovante » (JEI), qui permet de bénéficier d’exonérations sociales et fiscales, est maintenu mais conditionné à un taux de dépenses de R&D relevé à 20% (contre 15% auparavant).

Les Echos et Le Figaro du 7 février 2025

La filière française du drone cherche à se positionner face à la concurrence chinoise

Face à l’hégémonie du fabricant chinois DJI, la filière française du drone se consolide. Les sociétés Delair et Parrot se distinguent notamment. Fondée en 2021, l’ADIF (Association du drone de l’industrie française) regroupe aujourd’hui une trentaine d’acteurs « pesant 110 M€ de chiffre d’affaires et un millier d’emplois », selon les chiffres de La Tribune. « Un fabricant seul ne peut pas lutter directement face à DJI. La majorité des acteurs vont se tourner vers des positionnements un peu différents, comme par exemple de l’inspection automatisée par drone ou des appareils qui ne sont pas dans le catalogue des fabricants chinois », remarque Antoine Level, président de l’ADIF.

La Tribune du 7 février 2025

Airbus a livré 25 avions et reçu 55 commandes en janvier 2025

Airbus a annoncé vendredi avoir livré 25 avions et reçu 55 commandes en janvier. Le groupe ne s’est pas encore fixé d’objectif de livraisons pour l’année en cours. La publication des résultats 2024 est prévue le 20 février prochain.

Les Echos Investir et ABC Bourse du 7 février 2025

TSAS 2025 : la 3AF a réuni la communauté aéronautique sur les enjeux climatiques

À Toulouse, le Sommet pour une aviation durable (TSAS 2025), organisé du 28 au 30 janvier par la 3AF (Association Aéronautique et Astronautique de France), a réuni 230 spécialistes issus de 16 nationalités. Les grandes entreprises du secteur (Airbus, Safran, Thales, GE, P&W…), les instituts de recherche (NASA, Onera, DLR, ISAE, IRT…) ainsi que des PME (Pipistrel, Neofuel…) ou encore des startups (dont Estuaire) ont participé aux conférences. Les échanges étaient consacrés à la feuille de route NetZero à l’échéance 2050. Le colloque visait à développer les synergies entre les différents acteurs du secteur.

Aerobuzz du 7 février 2025