INDUSTRIE

Aura Aero cherche à lever 50 M€ de fonds privés pour continuer son projet d’avion régional hybride

Malgré le soutien des pouvoirs publics, le constructeur toulousain Aura Aero peine à trouver les fonds privés qui lui permettraient de lancer dès 2027, son projet phare d’avion régional « écoresponsable » ERA. « Nous avons besoin de 50 M€ de fonds privés pour poursuivre notre développement. En y ajoutant les mécanismes publics d’abondement, cela représenterait environ 80 M€. Mais à ce stade, il nous manque encore 10 à 15 M€ d’argent privé » explique son président, Jérémy Caussade. Depuis son lancement en 2018, Aura Aero a pourtant réussi à se financer auprès d’une quarantaine d’actionnaires publics, comme Bpifrance et privés, comme le fonds Innovacom. La région Occitanie lui a notamment fourni un soutien financier important. En attendant, l’avionneur poursuit son développement. Il dévoilera début mai, dans son nouveau centre de développement de Toulouse-Francazal, un 1er exemplaire grandeur nature du futur avion régional hybride, qui associera des moteurs à hélices électriques et des turbogénérateurs. Par ailleurs, un an après l’accident de son prototype, Aura Aero est prête à reprendre les essais en vol de son avion de voltige Integral R. Les 2 appareils, le biplace Integral R et l’avion régional ERA, seront présentés au Salon International de l’Aéronautique et de l’Espace de Paris-Le Bourget, du 19 au 25 juin 2023. Avec pour objectif de boucler la levée de fonds cet été, afin de pouvoir poursuivre le projet de l’avion ERA, avec déjà 330 intentions d’achat, d’une valeur théorique totale de 3 Md€.

Ensemble de la presse du 3 avril

Série de nominations au comité exécutif de Safran

La nomination de Martin Sion comme nouveau président exécutif d’ArianeGroup entraîne une série de mouvements au sein du comité exécutif de Safran. Martin Sion est ainsi remplacé à la tête de Safran Electronics and Defense par Franck Saudo, qui assurait jusqu’ici la présidence de Safran Helicopter Engines produisant les moteurs d’hélicoptères, selon un communiqué du groupe. Safran Electronics and Defense chapeaute les activités spatiales de Safran mais aussi toutes celles liées à la défense (optroniques, jumelles de vision nocturne, centrales inertielles, drones…). Cédric Goubet prend lui la direction de Safran Helicopter Engines. Il dirigeait auparavant la filiale Safran Landing Systems, numéro un mondial des systèmes de freinage et d’atterrissage d’avions. François Bastin le remplace désormais à ce poste et devient membre du comité exécutif. Il était jusqu’ici à la tête de Safran Aircraft Engines, la division moteurs civils du groupe.

Ensemble de la presse du 4 avril

Airbus lance la production des premières pièces de l’A350F

Moins de 18 mois après le lancement officiel de l’A350F, appelé « le gros porteur cargo le plus efficace au monde » par Airbus, les 1ères découpes de métal viennent d’avoir lieu à Nantes avec l’usinage des premières pièces pour le caisson central de voilure (CWB). Ces pièces comprennent le « cruciforme vertical », le raccord massif qui relie les caissons des ailes extérieures au CWB. Les équipes nantaises ont également réalisé les premiers « pieds extérieurs » reliant le CWB aux coques latérales du fuselage ; ces derniers sont notamment modifiés sur l’A350F pour supporter les charges du plancher du pont principal du cargo. Le CWB et ses pièces associées sont produits par Airbus Atlantic, la société d’aérostructures d’Airbus créée en janvier 2022 par la fusion de STELIA Aerospace et des usines Airbus de Nantes et de Montoir-de-Bretagne. Une fois le grand sous-ensemble CWB prêt à être livré, il sera chargé sur un gabarit de transport spécial et quittera Nantes par la route pour rejoindre l’usine d’Airbus Atlantic à Montoir-de-Bretagne. Il y sera installé dans le fuselage central du premier A350F. Les « grands ensembles de composants » (MCA) qui en résulteront seront ensuite transportés par Beluga depuis l’aéroport adjacent de Saint-Nazaire-Montoir, directement jusqu’à la chaîne d’assemblage final (FAL) de l’A350 à Toulouse. Lorsqu’il entrera en service en 2025, l’A350F pourra transporter une charge utile de 109 tonnes sur un rayon d’action de 4 700 milles nautiques. L’A350F a reçu à ce jour 35 commandes, dont 7 par Singapore Airlines, 7 par Etihad Airways, 7 pour Air Lease Corporation (ALC), 4 pour Air France, 4 pour Martinair (groupe KLM), 4 pour CMA CGM Air Cargo et 2 pour Silk Way West Airlines. Son entrée en service est pour l’instant prévue en 2025.

Le Journal de l’Aviation et Air Journal du 5 avril

Avant la visite d’Emmanuel Macron en Chine, Guillaume Faury a rencontré des responsables chinois

En amont de la visite d’Emmanuel Macron en Chine, Guillaume Faury, président exécutif d’Airbus, a rencontré 2 responsables chinois mardi 4 avril et a discuté de la croissance et du développement du constructeur européen dans la 2ème économie mondiale. Zheng Shanjie, président de la Commission nationale chinoise pour le développement et la réforme (NDRC), a déclaré à cette occasion que la Chine aiderait le constructeur à renforcer sa présence dans le pays. En outre, Zheng Shanjie a indiqué que les 2 parties allaient promouvoir conjointement le développement des technologies numériques et de faible émission en carbone, selon un communiqué publié par la NDRC. Guillaume Faury a également rencontré Song Zhiyong, le chef du régulateur chinois de l’aviation, avec qui il a échangé sur le développement commercial d’Airbus en Chine, ainsi que sur le renforcement de la coopération dans les domaines de la sécurité aérienne, de la certification de navigabilité, du développement vert et de la transformation numérique. Airbus avait annoncé en juillet 2022 que la Chine, son 1er marché à l’export, lui avait acheté 292 A320 destinés aux compagnies aériennes Air China, China Eastern, China Southern et Shenzhen Airlines. Une commande d’un montant d’environ 35 Md€ qui renforce les relations entre la Chine et Airbus, qui a ouvert sur place, à Tianjin, en 2008, une ligne d’assemblage d’A320, un centre de finition en 2017 et un centre de maintenance et de recyclage des avions à Chengdu.

L’Usine Nouvelle du 6 avril

La Région Normandie renouvelle son soutien à la filière NAE

Un nouveau contrat de filière pour la période 2023-2025, vient d’être signé entre la Région Normandie et l’association NAE qui depuis 1998 réunit les acteurs de l’aéronautique, du spatial, de la défense et de la sécurité en Normandie. Ce contrat s’accompagnant d’une allocation de 2,8 M€ permet aux différents secteurs d’installer des actions sur le long terme. Le précédent contrat triennal 2020/2022 s’est déroulé sur fond de crises et l’association NAE a dû adapter ses objectifs initiaux pour répondre aux problématiques et aux urgences soulevées par ces crises. Le réseau des acteurs de l’aéronautique, du spatial, de la défense et de la sécurité en Normandie a réussi à accompagner ses membres durant cette période pour maintenir l’emploi, adapter leur activité, préserver les compétences et saisir les nouvelles opportunités liées au marché de la défense. Aujourd’hui, la filière NAE regroupe 167 membres, soit 21 500 salariés, avec de fortes perspectives de recrutement dans les mois à venir. Son chiffre d’affaires, qui s’élève à plus de 4 Md€, a maintenant dépassé celui de 2019. NAE a notamment réalisé une percée très importante depuis 2 ans dans le secteur de la Défense. De même, son activité Recherche Technologie & Innovation a abouti à de nombreux succès au niveau national sur les stratégies de spécialisations : plateformes fabrication additive, drones, fiabilité, etc. La stratégie de NAE pour 2023/2025 est construite autour des fortes opportunités de développement dans « l’Europe de la Défense », de l’accélération de la décarbonation, de l’effervescence du marché des drones, du new space.

Aerobuzz du 6 avril

Rebond surprise de la production industrielle en février 2023

C’est une bonne nouvelle pour l’industrie, après la baisse de janvier, l’activité industrielle a fortement rebondi en février, plus fortement que ne l’anticipaient les analystes. Prise dans son ensemble, la production industrielle affiche une hausse de 1,2%, selon les données publiées mercredi 5 avril par l’Insee. Sur un an, elle affiche une hausse de 0,5%. Les bons résultats du mois de février s’expliquent avant tout par le regain d’activité dans le secteur du transport. La production automobile a en effet progressé de 3,4% par rapport à janvier et la production des « autres matériels de transport », dans lesquels on compte le ferroviaire et l’aviation, a augmenté de 7,3%. Les branches les plus pénalisées restent celles pour lesquelles l’énergie pèse beaucoup dans les coûts de production, telles que pour la sidérurgie, pour la fabrication de pâte à papier, et pour le secteur des produits chimiques de base.

Les Echos du 6 avril

Airbus signe un nouveau contrat avec Thai Airways pour le support des équipements de ses A320

Thai Airways vient de renouveler un contrat de support équipements à long terme avec Airbus pour sa flotte de monocouloirs de la famille A320. La compagnie thaïlandaise aligne aujourd’hui 20 A320, des appareils opérés par sa filiale régionale Thai Smile depuis plus de 10 ans. Ce contrat est de type Flight Hour Services-Components (FHS-C) et comprend la mise à disposition d’un stock sur site sur l’aéroport de Bangkok Suvarnabhumi, un accès illimité aux pools régionaux d’Airbus, ainsi que des services de réparation et d’ingénierie. L’avionneur précise que plus de 1 200 appareils étaient actuellement couverts par des contrats FHS à travers le monde. Thai Airways réfléchit par ailleurs à réintégrer sa filiale Thai Smile pour simplifier sa structure et réduire ses coûts.

Le Journal de l’Aviation du 6 avril

Airbus va doubler ses capacités de production de l’A320 en Chine

Airbus a annoncé, jeudi 6 février, qu’il allait doubler les capacités de production de sa chaîne d’assemblage finale de la famille A320, ouverte à Tianjin en 2008. L’entrée en service de cette nouvelle ligne d’assemblage est prévue entre 2025 et 2026. L’investissement a été officialisé à l’occasion de la visite du président de la République, Emmanuel Macron, en Chine, accompagné entres autres de Guillaume Faury, le président exécutif d’Airbus et Président du GIFAS. Cette décision s’inscrit dans un contexte d’augmentation générale de ses capacités industrielles liées à la famille de l’A320. L’appareil cumule aujourd’hui plus de 6 100 commandes à honorer. L’avionneur compte, malgré les tensions dans la chaîne d’approvisionnement, atteindre la cadence de 75 appareils par mois en 2026, contre environ 45 fin 2022. Le site chinois doit en particulier faire passer ses cadences de 4 à 6 appareils par mois. Une nouvelle ligne ultra-automatisée avait été dévoilée en février sur le site toulousain du groupe, et le 1er avion devrait en sortir d’ici à la fin de l’année. A Mobile en Alabama, une 2ème ligne d’assemblage est également en construction et devrait entrer en service en 2025. Airbus va ainsi porter à 10 le nombre total de ses chaînes dédiés à l’A320 : 4 à Hambourg, 2 à Toulouse, 2 à Mobile et 2 en Chine. Ces nouvelles lignes seront aussi adaptées à la production de l’A321neo, également très prisé. Airbus a également signé un accord avec le loueur d’avions China Aviation Supplies Holding Company (CAS) pour une confirmation de commandes de 160 appareils, déjà comptabilisées dans le carnet de commandes, soit 150 appareils de la famille A320 et 10 A350-900. Parallèlement, Airbus et le China National Aviation Group ont signé un protocole d’accord pour intensifier la coopération en matière de carburants d’avion durables (SAF). Les 2 partenaires s’étaient déjà engagés en septembre 2022 à développer l’utilisation de SAF lors de vols de livraison d’avions Airbus en Chine. A fin mars 2023, 17 vols de livraison avaient utilisé une part de SAF. Le protocole d’accord qui vient d’être signé vise à optimiser la chaîne de production de SAF en diversifiant les sources avec l’objectif d’utiliser 10% de SAF d’ici 2030.

Ensemble de la presse du 7 avril

Twin Robotics signe un partenariat stratégique avec Fill et Voidsy

Twin Robotics, une société française spécialisée dans les Jumeaux Numériques, a été choisie par Fill, le principal spécialiste des systèmes CND automatisés, pour faire partie d’un partenariat stratégique avec Voidsy, une société autrichienne fabricant du matériel électronique. Ensemble, ils construiront leur prochaine génération de systèmes de thermographie robotisés pour le marché aéronautique et plus globalement les industries des composites. Twin Robotics développe des Jumeaux Numériques pour simuler et programmer hors-ligne des systèmes robotisés complexes. Sur le marché du CND, la gamme Approb Vision de Twin Robotics offre des capacités d’auto-apprentissage sur des pièces complexes, grâce aux capacités d’IA pour exploiter l’expérience des inspecteurs. Voisdy, de son côté, produit un système de tomographie photothermique intelligent et compact capable de fournir une imagerie en temps réel des défauts et des anomalies dans les matériaux et les composants. La société Fill, basée en Autriche également, développe et produit des solutions automatisées pour le contrôle non destructif des matériaux avec les robots ACCUBOT de haute précision. La technologie commune des partenaires sera présentée en action au salon JEC World à Paris sur le stand Fill, en mode réel et en mode virtuel sous forme de Jumeau Numérique.

3Printr et Multistation du 5 avril

Azerbaijan Airlines commande 12 appareils de la famille A320neo

Déjà cliente d’Airbus, Azerbaijan Airlines a annoncé la commande de 12 monocouloirs A320neo et A321neo. La compagnie aérienne a décidé de lancer le renouvellement de ses 4 A319ceo et 6 A320ceo avec une commande de 12 appareils de la famille A320neo se répartissant dans un nombre pour l’instant indéterminé d’A320neo et A321neo. Le choix du motoriste et le calendrier n’ont pas encore été communiqué par la compagnie. Les appareils serviront aussi au développement du réseau. Sur le long-courrier, Azerbaijan Airlines opère également des A340-500 et des B787-8.

Air & Cosmos et le Journal de l’Aviation du 7 avril

Adhetec quitte le groupe Alvest pour se développer à l’international

Adhetec, le spécialiste des films adhésifs de protection et décoration intérieurs et extérieurs, qui réalise 70% de son activité dans l’industrie aéronautique va quitter le giron du groupe Alvest. La société a annoncé entrer en négociations exclusives avec 2 acteurs pour se séparer de sa filiale : « Adagia Partners, société européenne de capital-investissement, et Bpifrance annoncent l’entrée en négociation exclusive avec Alvest pour l’acquisition, aux côtés du management, d’Adhetec, leader mondial du secteur des adhésifs techniques pour l’aérospatiale », ont fait savoir les 4 parties concernées dans un communiqué commun. Adhetec, la société installée à Tarbes, dans les Hautes-Pyrénées, propose des solutions adhésives, notamment des marquages techniques intérieurs et extérieurs, des logos et décorations permanentes, des revêtements de sol adhésifs ainsi que différentes solutions fonctionnelles pour le masquage et la protection. La société, qui réalise la moitié de ses ventes hors de France, emploie actuellement 140 personnes en France, une vingtaine au Canada, et quelques personnes en Chine et aux États-Unis. Son association avec Adagia Partners et Bpifrance doit permettre de renforcer cette présence internationale. Adagia Partners aurait proposé 200 M€ pour s’offrir la société tarbaise, qui a terminé l’année 2022 avec 40 M€ de chiffre d’affaires et compte dépasser la centaine de millions d’euros d’ici 5 ans, selon son directeur général, Alexis Gabillon. Il explique : « Alvest a beaucoup grossi ces dernières années et est devenue une société très internationale dans toutes ses activités. Seulement, Adhetec était un peu à côté des activités du groupe. Conséquence, il y avait assez peu de synergies opérationnelles concrètes ». Avec ce nouveau mariage, Adhetec prévoit de renforcer ses équipes en se concentrant sur 3 hubs (Europe, Amérique du Nord et Asie).

Les Echos et la Tribune du 7 avril

Le succès de la consolidation du fournisseur aéronautique français Aresia

La consolidation de la chaîne d’approvisionnement est une des missions du GIFAS afin que les petites et moyennes entreprises soient financièrement capables d’investir, de participer à de nombreux programmes, et plus généralement de suivre la montée en puissance de la production des grands équipementiers. En 2017, le GIFAS et le fonds d’investissement public Bpifrance ont créé un programme visant à aider les PDG de PME à développer des objectifs à long terme plutôt que de se concentrer sur des tâches à court terme. Ce programme les a aidé à concevoir des stratégies de croissance, avec pour objectif de créer des entreprises plus grandes ayant la masse critique nécessaire pour devenir des acteurs bien établis à l’échelle mondiale. Le conglomérat Aresia, par exemple, a réussi à créer de nombreuses synergies dans le domaine de la fabrication civile et de la Défense et semble plus résilient. L’expansion d’Aresia est le résultat de la stratégie du nouvel actionnaire majoritaire depuis 2019, le fonds privé HLD Europe. Parmi les autres actionnaires, figurent Tikehau Ace Capital, Etoile Capital et BNP Paribas Developpement. Depuis 2019, Rafaut, rebaptisé Aresia en 2022, a acquis AEds Groupe, Alkan, Lace, Secapem et Thermival. Tous sont des acteurs reconnus de l’équipement aéronautique. Le chiffre d’affaires d’Aresia est passé de 50 M€ il y a 3 ans, à 180 M€ aujourd’hui. Les 2 principaux moteurs du groupe sont les programmes A320neo, pour lequel Aresia fournit des pédales de gouvernail, et le Rafale de Dassault Aviation. Pour répondre à la demande accrue, Aresia rationalise sa production et chaque site se concentrera sur une spécialité, telle que l’usinage. Comme pour le reste de la filière, les difficultés d’approvisionnement en matières premières et la pénurie de main-d’œuvre qualifiée se généralisent néanmoins. « Nous avons 40 postes à pourvoir, ce qui est beaucoup pour une entreprise de 650 employés », explique Nicolas Orance, Directeur général d’Aresia.

Aviation Week du 6 avril