Le futur des eVTOL en débat à l’occasion d’un colloque de l’Académie de l’Air et de l’Espace
Les 21 et 22 septembre, l’AAE (Académie de l’Air et de l’Espace) a organisé à la DGAC (Direction Générale de l’Aviation Civile), un colloque sur « le transport urbain des passagers par aéronefs électriques », qui a permis de faire un point d’avancement général sur le développement des eVTOL (Aéronefs à décollage et atterrissage verticaux électriques). Le marché de la mobilité aérienne urbaine (« Urban air mobility » ou « UAM ») pourrait représenter un total de 96 Md$ en 2050, avec 160 000 aéronefs en circulation. Cette flotte globale s’étendrait sur un total d’une centaine de grandes métropoles, avec chacune un millier d’eVTOL en circulation, selon des estimations avancées lors du colloque. « En août 2022, nous étions à 700 concepts en développement, venant de 350 opérateurs », précise Parker D. Vascik, professeur au MIT. Malgré cet engouement, il reste de grosses interrogations concernant les coûts et la capacité de vol de tels appareils. Il en va de même pour la possibilité de développer les infrastructures indispensables et la recharge des batteries a été identifiée comme un problème significatif. Côté conception technique, le poids limite de 3 175 kg pour les taxis urbains est un point difficile à respecter car les eVTOL nécessitent un emport de batteries très lourdes, ce qui oblige de limiter le poids du reste de l’aéronef. Au-delà des problèmes liés aux certifications (véhicules, opérateurs, vertiports, pilotes), à l’intégration des eVTOL dans un trafic aérien déjà très chargé, ceux de l’acceptabilité sociale (nuisances sonores, sécurité, etc.) et, des coûts réels des aéronefs et des tarifs qui seront proposés aux passagers sont également loin d’être réglés.
Air & Cosmos du 3 octobre
Expérimentations de vertiports quai d’Austerlitz et à La Défense pour les taxis volants des JO 2024
La RATP et la Direction générale de l’Aviation civile (DGAC), à la tête du projet, ont lancé les démarches administratives pour créer 2 vertiports à La Défense et quai d’Austerlitz à Paris (XIIIe). Les vertiports sont des zones de décollage et d’atterrissage des véhicules. Sur le quai d’Austerlitz, le vertiport sera réalisé avec des pontons flottants amarrés sur la Seine. Le site aura pour but de tester « l’acceptabilité sociale, le bruit et les vibrations ». À La Défense, il sera situé sur le toit de la Grande Arche. Il permettra de mieux comprendre comment on gère un vertiport sur un immeuble de grande hauteur. 2 autres lieux ont été désignés pour accueillir les prototypes de Volocopter : l’aérodrome de Pontoise (Val-d’Oise), où sont testés les aéronefs, et Saint-Cyr-l’École (Yvelines), pour l’endurance, l’insertion dans le trafic aérien et l’autonomie des taxis volants en conditions réelles d’exploitation. L’appareil de Volocopter avait navigué pour la 1ère fois avec un pilote, en mars 2022 sur l’aérodrome de Pontoise. À partir d’avril 2024, ce sont 10 taxis volants de 2 places chacun qui pourraient expérimenter les premiers couloirs aériens entre ces 4 sites. « Ces vols permettront de documenter les informations nécessaires à la nouvelle réglementation des e-VTOL (electric Vertical Take-Off and Landing), aujourd’hui contraints de se conformer aux règles applicables aux hélicoptères. Les tests de vol pour mesurer les émissions de l’appareil Volocopter VC-2X, en collaboration avec Bruitparif, le STAC/DGAC (Service technique et Direction générale de l’Aviation civile) et l’Onera, ont d’ores et déjà commencé et les 1ers résultats devraient être communiqués en novembre prochain.
Le Parisien du 4 octobre
La FAA publie des directives provisoires sur la conception des vertiports
La Federal Aviation Administration (FAA) a publié fin septembre des normes de conception des vertiports et de vertistops pour soutenir l’introduction d’aéronefs à mobilité aérienne avancée (AAM) à décollage et atterrissage verticaux électriques (eVTOL). Le document EB 105 de 51 pages décrit les dimensions physiques des aires d’atterrissage et de décollage (TLOF) et d’approche finale et de décollage (FATO) des vertiports, fournit des lignes directrices pour l’éclairage, le marquage et les aides visuelles, et introduit des normes de sécurité initiales et des lignes directrices pour les batteries d’aéronefs et les équipements de charge. Il contient également des exigences pour les opérateurs qui cherchent à ajouter des vertiports aux aéroports commerciaux et aux structures existants. « Notre pays entre dans une nouvelle ère de l’aviation », a déclaré Shannetta Griffin, administratrice associée de la FAA pour les aéroports, en annonçant la publication de la norme EB 105. « Ces normes de conception de vertiports fournissent les bases nécessaires pour commencer à construire des infrastructures en toute sécurité dans cette nouvelle ère », selon elle. Les orientations de la FAA en matière de conception de vertiports font suite à la publication en mars 2022 d’orientations de l’Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA).
Aviation Week du 6 octobre