Kuka et le CEA-List commercialisent un manipulateur de charges pour l’aéronautique
A l’occasion du Salon du Bourget 2023, Kuka et le CEA-List ont officialisé leur partenariat autour d’un manipulateur de charges, Cobomanip, un robot particulièrement utile pour les industriels de l’aéronautique pouvant aider à transporter des pièces lourdes. Face à l’accueil positif des industriels testant tout ou partie de la solution, les chercheurs ont ainsi opté pour un transfert de compétences vers un industriel pouvant gérer sa commercialisation. Doté de fonctionnalités anticollisions et de guidage, le système est composé d’une base et d’un grand bras robotisé pouvant porter jusqu’à 125 kg de charge utile. Le salarié manipulant la machine doit l’attraper pour positionner la pièce à l’endroit désiré, après avoir précisé au cobot le poids de la pièce transportée. « Cobomanip positionne très précisément les pièces, de l’ordre d’un dixième de millimètre », précise Titouan Boulmier, chercheur au CEA-List. Une machine robotique destinée à digitaliser l’inspection de surface des pièces aéronautiques a également été dévoilée. Kuka assure avoir noué de premiers contacts avec des clients, notamment certains qui avaient déjà réalisé des preuves de concept avec le CEA-List. Le 1er cas d’usage concret devrait être mené avec Airbus Atlantic, qui doit recevoir un Cobomanip en 2024. Le spécialiste de la robotique espère séduire des entreprises en mettant en avant la prévention des troubles musculo-squelettiques (TMS) et la facilité d’usage de la solution. Il ne s’agit pas de remplacer un poste, plutôt d’aider un opérateur sur une tâche pouvant être éprouvante physiquement. Ce robot peut notamment trouver toute son utilité dans « les petites usines avec de petites productions puisqu’il est possible de le régler rapidement sans avoir besoin de tout reprogrammer », précise Titouan Boulmier. « Les opérateurs prennent rapidement en mains Cobomanip », assure le chercheur.
L’Usine Nouvelle du 4 juillet
Airbus ouvre un centre de développement pour les ailes de nouvelle génération au Royaume-Uni
Airbus a inauguré le mardi 4 juillet un nouveau centre technologique au sein de ses installations de Filton, au Royaume-Uni, destiné à développer des démonstrateurs d’ailes de nouvelle génération. Ce Wing Technology Development Centre (WTDC) doit permettre à l’avionneur d’accélérer le travail de conception et de test sur les ailes des appareils de prochaine génération et optimiser leurs performances. Outre l’optimisation des moteurs, l’amincissement et l’allègement des ailes est l’une des plus grandes possibilités d’améliorer le rendement énergétique, de réduire les émissions de CO2 et, en fin de compte, de contribuer à la réalisation de l’ambition de l’industrie aéronautique, qui est de réduire à zéro les émissions de carbone d’ici 2050. « Le nouveau centre de développement technologique des voilures nous aidera à ancrer nos recherches dans la pratique. Le programme Wing of Tomorrow (WoT), notre plus grand programme de recherche et de technologie mené par l’équipe du Royaume-Uni, est un élément clé de la manière dont nous fournissons la technologie pour les ailes d’avion de la prochaine génération », explique Sue Partridge, responsable du site Airbus de Filton et du programme Wing of Tomorrow. Le WTDC vient s’ajouter à l’empreinte technologique et de recherche existante d’Airbus au Royaume-Uni, notamment le Centre de recherche sur la fabrication avancée (AMRC ou Advanced Manufacturing Research Centre) à Broughton, ainsi que le Centre de développement ZEROe et le Centre intégré de recherche et d’essais aérospatiaux (AIRTeC) sur son site de Filton. Depuis 2014, Airbus a reçu 117 M£ (136,6 M€) de l’Aerospace Technology Institute pour la recherche liée à la voilure de demain.
Ensemble de la presse du 6 juillet
Le Gullhyver de l’ONERA dévoilé au Salon du Bourget 2023
Au salon du Bourget, l’ONERA (Office national d’études et de recherches aérospatiales) a dévoilé une nouvelle étude de monocouloir à hydrogène, le Gullhyver. Il préfigure ce que pourront être les monocouloirs à hydrogène, capables d’emporter 220 passagers sur 4 400 nautiques et disposant d’une motorisation « Open Fan » avec une aube mobile et un redresseur de flux, fixe, juste en arrière. Selon l’ONERA, une telle configuration nécessiterait 15% d’énergie en moins par rapport à un A321, zéro carbone qui plus est. D’autres projets défense comme l’Espadon, avion de combat hypersonique capable d’atteindre Mach 5 ou le Superman, classe Mach 2.5 sont également en travaux et serviront aux projets NGF/SCAF. L’activité de l’ONERA est de plus en plus intense, ses 8 souffleries ont généré quelques 30 M€ de commandes en 2022, ce qui est un record depuis 2009. Cette activité est boostée par plusieurs programmes militaires importants, notamment étrangers. La qualité du travail de l’ONERA a été officiellement saluée par les autorités coréennes pour le programme KF-21. Les nombreux projets de décarbonation de l’aérien qui nécessitent d’énormes travaux d’essais participent aussi à ce regain d’activité. Son budget progresse de 256 M€ en 2021 à 277 M€ en 2022 et atteint ainsi 289 M€ en 2023. En 2022, le résultat net a été de 14,4 M€ avec 162,9 M€ de prises de commandes. La répartition de l’activité est à 50% pour l’industrie de Défense, 36 % pour l’aéronautique, 10% pour le spatial. Restent 4% de valorisation qui comprennent certains droits et redevances. Ainsi par exemple, sur chaque H160 vendus, 7 000 € de redevance reviennent à l’ONERA.
Aerobuzz du 7 juillet
Des chercheurs français récompensés pour leurs travaux sur l’hydrogène solide
Une équipe de chercheurs du CNRS de l’Université de Grenoble vient d’être récompensée du Prix de l’inventeur européen 2023, pour ses travaux sur la solidification de l’hydrogène. Ils sont parvenus à emprisonner l’hydrogène dans de grands disques solides, avec une densité suffisante pour que leur emploi industriel puisse être envisagé à très court terme. L’hydrogène est un gaz extrêmement léger, qui pose des problèmes de stockage à pression atmosphérique normale. Il y a donc de vrais enjeux à parvenir à le stocker de manière solide : stabilité, facilité d’entreposage, équipements logistiques moindres, etc. A la différence de nombreuses recherches en cours, « leur » hydrogène solide est déjà prêt. Présenté sous forme de disques, qui permettent de s’affranchir des réservoirs d’hydrogène conventionnels, qui doivent maintenir une température à -253 degrés et une pression de 700 bars, il peut être utilisé facilement. Pour stocker l’hydrogène sous forme solide, les chercheurs sont parvenus à compresser le gaz avec de l’hydrure de magnésium, des additifs métalliques et du graphite. Le transport et le stockage sont assurés grâce à des réservoirs « inertes », bien moins énergivores que ceux utilisés pour de l’hydrogène en phase liquide ou gazeuse. Les 5 brevets qu’ils ont déposés attirent d’ores et déjà de nombreux acteurs du marché.
H2 Mobile du 7 juillet