Airbus s’inspire de l’albatros pour ses prochaines ailes
Les pionniers de l’aviation ont de tout temps eu recours au biomimétisme. Imiter l’albatros pour faire voler plus efficacement les avions, c’est le projet engagé par Airbus avec son programme d’ailes ultra-performantes (extra-performing wings), qui vise à atteindre des ailes plus allongées et équipées de nouveaux mécanismes pour ajuster en permanence la forme de la voilure aux conditions de vol. « Nous voulons démontrer que nous pouvons augmenter de 30 à 40% l’envergure des ailes des avions. Les oiseaux qui ont besoin de planer très longtemps disposent d’ailes très allongées et très fines parce que c’est plus efficace dans l’air », décrit Sébastien Blanc, directeur technique du programme d’ailes ultra-performantes porté par Airbus UpNext, l’entité d’Airbus dédiée aux technologies de rupture. Des ailes allongées nécessitent une masse structurale assez forte pour pouvoir soutenir toutes les charges de l’appareil. « C’est la raison pour laquelle Airbus prévoit d’intégrer des technologies de contrôle, de nouvelles plumes, et de nouveaux petits muscles pour venir ajuster en permanence la forme de la voilure. Malgré cet allongement très fort, il faut être en mesure de réduire les charges et donc d’avoir une voilure qui soit très fine mais aussi très légère et donc très efficace », ajoute le directeur technique. L’objectif est d’ajuster en permanence la forme de la voilure pour améliorer la performance de l’appareil quelles que soient les conditions de vol. Airbus entend avec tous ces aménagements obtenir une réduction de 10% de la consommation de carburant. La démonstration sera menée sur un Cessna Citation 7, un aéronef qui fait le tiers de la taille d’un A320. Dans une première phase d’essais en vol prévue à partir de l’été 2023, l’avion avec les ailes originelles sera observé. Puis, dans un second temps, à l’horizon de fin 2024, les nouvelles ailes intégrées seront testées avec un aéronef sans pilote à son bord, dirigé depuis le sol à la base militaire de Cazaux en Gironde.
La Tribune du 10 juillet