La crise du transport aérien en France et dans le monde

L’AFP récapitule les effets de la crise sur la filière aéronautique française, un secteur en excédent commercial avant le Covid, que l’Etat doit aujourd’hui maintenir sous perfusions financières. Airbus réduisait, en avril dernier, sa production de 40 % et décidait de supprimer 15 000 emplois dans le monde, 5 000 en France. Plans sociaux et plans de sauvegarde de l’emploi se sont multipliés ici, parmi les ETI et PME sous-traitants. Les Grand Sud-Ouest est particulièrement menacé. L’État a favorisé les prêts garantis et le chômage partiel. « On avait à peu près 60 000 emplois menacés sur 2020-2021, et nous pensons que nous avons déjà pu en sauver la moitié, c’est-à-dire 30 000 personnes », calcule Eric Trappier, président du Gifas. Grâce à ces facilités publiques, Safran est parvenu à maintenir ses 44 000 salariés en poste en France, hors intérim. Un expert fait toutefois remarquer : « Le temps passe, la situation est difficile, les aides de l’État ne vont pas être éternelles, elles ne suffisent pas à vivre sous cloche éternellement ». Les entreprises aéronautiques vont maintenant devoir se regrouper et consolider le front face aux enjeux de l’aviation décarbonée.

A l’échelle mondiale, la situation s’avère tout aussi vertigineuse à contempler. C’est « le plus gros choc que le secteur aérien ait jamais vécu », affirme l’Iata, le nombre des passagers ayant fondu de 66 % en 2020. Aux Etats-Unis, sur les vols intérieurs, le nombre de passagers refluait encore de 63 % en décembre, par rapport à décembre 2019, de 43 % en Inde, de 12 % en Russie, de 8 % en Chine. L’Iata espère qu’en 2021, le trafic sera deux fois plus important qu’en 2020, ce qui représentera néanmoins moitié moins qu’en 2019. Outre les compagnies aériennes, sont également sinistrés les aéroports et les avionneurs. « Certains gouvernements vont arrêter les aides ou se concentrer sur une ou deux compagnies, redoute un observateur. Certains acteurs vont disparaître, et ce seront surtout des compagnies de taille moyenne. » En Europe, on recense 460 sociétés qui exploitent moins de cinquante appareils.

AFP – 18/02